Explosion du port de Beyrouth en 2020: l'ONU plaide pour une enquête internationale

Des proches brandissant des pancartes représentant les victimes de l'explosion du port de Beyrouth en 2020 lors d'une marche près du port de la capitale libanaise, le 4 août 2023, à l'occasion du troisième anniversaire de l'explosion meurtrière. (AFP).
Des proches brandissant des pancartes représentant les victimes de l'explosion du port de Beyrouth en 2020 lors d'une marche près du port de la capitale libanaise, le 4 août 2023, à l'occasion du troisième anniversaire de l'explosion meurtrière. (AFP).
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Publié le Lundi 11 septembre 2023

Explosion du port de Beyrouth en 2020: l'ONU plaide pour une enquête internationale

  • Au Liban, un premier juge chargé de l'enquête en 2020 avait dû jeter l'éponge après avoir inculpé l'ex-Premier ministre, Hassan Diab, et trois anciens ministres.
  • Son successeur, Tarek Bitar, s'est à son tour attaqué à des responsables politiques mais le Parlement a refusé de lever l'immunité de députés inculpés

GENEVE: Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme s'est dit lundi favorable à une enquête internationale sur l'explosion il y a trois ans dans le port de Beyrouth, en déplorant qu'"aucune responsabilité n'a été établie" jusqu'ici dans cette affaire.

"Au Liban, trois ans après l'explosion de Beyrouth qui a fait plus de 200 morts et 7.000 blessés, dont plus de 1.000 enfants, aucune responsabilité n'a été établie", a relevé Volker Türk devant le Conseil des droits de l'homme.

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Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Volker Türk. (AFP).

"Bien au contraire, de nombreuse inquiétudes ont émergé à propos des interférences dans l'enquête, dans un contexte de grave crise économique et sociale et de gouvernance faible. Il est donc peut-être temps d'envisager une mission d'établissement des faits internationale pour examiner les violations des droits humains liées à cette tragédie", a-t-il ajouté.

La déflagration, l'une des plus grandes explosions non nucléaires de l'Histoire, avait été provoquée par un incendie dans un entrepôt où étaient stockées sans précaution des tonnes de nitrate d'ammonium malgré des avertissements répétés aux plus hauts responsables.

A l'occasion du troisième anniversaire de l'explosion, le 4 août dernier, des centaines de Libanais avaient marché jusqu'au port pour accuser la classe politique d'entraver l'enquête.

La veille de cette manifestation, 300 ONG dont Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International ainsi que des familles de victimes avaient renouvelé leur appel à la formation d'une commission d'enquête internationale.

Au Liban, un premier juge chargé de l'enquête en 2020 avait dû jeter l'éponge après avoir inculpé l'ex-Premier ministre, Hassan Diab, et trois anciens ministres.

Son successeur, Tarek Bitar, s'est à son tour attaqué à des responsables politiques mais le Parlement a refusé de lever l'immunité de députés inculpés, le ministère de l'Intérieur s'est opposé à l'interrogatoire de hauts gradés, et les forces de sécurité ont refusé d'exécuter des mandats d'arrêt.

Il a été contraint de suspendre son enquête pendant 13 mois, en raison de dizaines de poursuites à son encontre de la part de responsables politiques et d'intenses pressions.

En janvier dernier, il a repris son travail à la surprise générale. Il a alors été poursuivi pour insubordination par le procureur général après avoir inculpé plusieurs personnalités de haut rang, une première dans l'histoire du Liban.

Le procureur a également ordonné la libération des 17 personnes détenues sans jugement depuis l'explosion.

Le département d'Etat américain a estimé de son côté que "l'absence de progrès" dans l'enquête était "inacceptable", soulignant "la nécessité d'une réforme judiciaire".


Iran: le rappeur Toomaj, condamné à mort, est privé de téléphone

Il a été condamné à mort la semaine dernière pour "corruption sur terre" par le tribunal révolutionnaire d'Ispahan (Photo, X).
Il a été condamné à mort la semaine dernière pour "corruption sur terre" par le tribunal révolutionnaire d'Ispahan (Photo, X).
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  • Toomaj Salehi, 33 ans, qui utilise son prénom comme nom de scène, a été arrêté en octobre 2022
  • La députée allemande Ye-One Rhie, qui suit activement son dossier, a posté ce commentaire sur X

PARIS: Les autorités iraniennes ont privé de communications téléphoniques le rappeur Toomaj Salehi, dont la condamnation à mort provoque de vives protestations à travers le monde, ont indiqué mardi ses soutiens sur les réseaux sociaux.

Toomaj Salehi, 33 ans, qui utilise son prénom comme nom de scène, a été arrêté en octobre 2022. Il a été condamné à mort la semaine dernière pour "corruption sur terre" par le tribunal révolutionnaire d'Ispahan (centre).

Il avait soutenu, via ses chansons et sur les réseaux sociaux, le mouvement de contestation déclenché après la mort le 16 septembre 2022 de Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne détenue par la police des mœurs, qui lui reprochait d'avoir enfreint le strict code vestimentaire imposé aux femmes.

"La permission de téléphoner de Toomaj a été supprimée dans la prison Dastgerd d'Ispahan", selon le compte X officiel qui porte son nom et qui est contrôlé désormais par un administrateur.

"Cela signifie qu'il n'a plus aucun contact avec sa famille et le monde extérieur", a-t-il ajouté. "De plus, dans le but d'exercer sur lui une pression psychologique maximum, tous les prisonniers de Dastgerd ont l'interdiction de lui parler et ont été menacés de punitions sévères s'ils le font".

La députée allemande Ye-One Rhie, qui suit activement son dossier, a posté ce commentaire sur X: "Soyons clairs: c'est de la torture".

La condamnation à mort du rappeur a été dénoncée jeudi par la France, l'Italie, et les experts d'un groupe de travail de l'ONU. Des manifestations de soutien ont été organisées ce weekend dans plusieurs villes du monde, notamment Toronto, Paris et Sydney.

Mardi soir, dans une tribune dans le quotidien français Le Monde, un collectif d'artistes, d'écrivains et de militants des droits humains, dont Chirinne Ardakani, avocate et présidente de l'Association Iran justice; Elisabeth Badinter, philosophe; François Cluzet, comédien; Agnès Jaoui, comédienne, demande au président de la République Emmanuel Macron d'agir au plus vite pour sauver l'artiste.

"Nous vous demandons, monsieur le Président, de prendre fermement position contre la politique totalitaire de la République islamique d'Iran en agissant par tous les moyens politiques et diplomatiques pour faire lever définitivement la condamnation à mort de Toomaj Salehi et celle des autres prisonniers politiques condamnés au même titre, et pour obtenir leur libération", écrivent les signataires.

Idéaux 

"Ce chanteur de rap a pris le risque de manifester, mais a surtout été catalyseur des idéaux de cette population iranienne avide de liberté et de démocratie", soulignent-ils.

Ils ajoutent que "le rap, que Toomaj manipule avec ardeur, s'est révélé être un formidable outil politique dénonçant le totalitarisme du régime et sa corruption, encourageant le peuple à ne faire qu'un et à se soulever pour la liberté".

"La France doit désormais assumer son rôle de garante des valeurs démocratiques et abolitionnistes de la peine de mort. Le respect des droits humains ne peut être une valeur négociable", opinent-ils également.

Selon des experts de l'ONU, le rappeur avait initialement été condamné à six ans de prison, avant que la justice n'ordonne sa libération. Mais il avait été de nouveau arrêté en novembre.

Plusieurs centaines de personnes incluant des membres des forces de l'ordre ont été tuées et des milliers arrêtées au cours des manifestations qui se sont déroulées en octobre et novembre 2022 en Iran, avant de refluer.

Neuf personnes ont été exécutées en lien avec ce soulèvement, selon des ONG. Six autres sont menacées d'exécution imminente, selon l'ONG Iran Human Rights.

 


Explosion de gaz dans un restaurant de Beyrouth, huit morts

Des images diffusées sur les réseaux sociaux le 30 avril montrent un incendie provoqué par l'explosion d'une bonbonne de gaz dans un restaurant de Beyrouth (Photo, AFP).
Des images diffusées sur les réseaux sociaux le 30 avril montrent un incendie provoqué par l'explosion d'une bonbonne de gaz dans un restaurant de Beyrouth (Photo, AFP).
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  • L'économie du Liban est en chute libre depuis fin 2019, aggravant un problème de contrôle public de longue date
  • Le ministre de l'Intérieur, Bassam Mawlawi, qui s'est rendu sur les lieux, a déclaré à la presse qu'au moins huit personnes avaient été tuées

BEYROUTH: Un incendie provoqué par l'explosion d'une bonbonne de gaz a tué mardi au moins huit personnes dans un restaurant de Beyrouth, ont rapporté le ministre de l'Intérieur et les pompiers.

"Huit victimes sont décédées par asphyxie à l'intérieur du restaurant", a indiqué l'agence de presse officielle (Ani) citant les pompiers de Beyrouth.

Les pompiers ont éteint un incendie dans un petit restaurant de la capitale après qu'"une fuite de gaz a provoqué une explosion dans le restaurant", a ajouté l'Ani, citant la même source.

Non respect des normes 

Le ministre de l'Intérieur, Bassam Mawlawi, qui s'est rendu sur les lieux, a déclaré à la presse qu'au moins huit personnes avaient été tuées "par asphyxie".

L'accident "montre que cet endroit ne respectait pas les normes de sécurité publique", a déploré le député Ibrahim Mneimneh, qui s'est également rendu sur les lieux.

L'économie du Liban est en chute libre depuis fin 2019, aggravant un problème de contrôle public de longue date dans différents secteurs.


L’Unicef exige un cessez-le-feu immédiat dans le sud du Liban et la protection des enfants

Une étudiante libanaise, portant un foulard palestinien, ou keffieh, manifeste à l’Université américaine de Beyrouth en signe de solidarité avec Gaza, à Beyrouth, le mardi 30 avril 2024. (Photo AP)
Une étudiante libanaise, portant un foulard palestinien, ou keffieh, manifeste à l’Université américaine de Beyrouth en signe de solidarité avec Gaza, à Beyrouth, le mardi 30 avril 2024. (Photo AP)
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  • L’Unicef indique que «l’intensification du conflit armé a endommagé les infrastructures et les installations civiles, causant de graves dommages aux services de première nécessité
  • Mardi, les hostilités persistaient par intermittence sur le front sud entre le Hezbollah et l’armée israélienne

BEYROUTH: L’Unité libanaise de gestion des risques de catastrophe a annoncé que le bilan total des victimes des attaques israéliennes depuis le 8 octobre a atteint 438 personnes. 

Selon le dernier bilan publié par le ministère libanais de la Santé, on compte huit enfants parmi les morts et 75 enfants figurent parmi les 1 359 personnes blessées depuis l’escalade des hostilités. 

Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) se dit préoccupé par «les hostilités qui se poursuivent dans le sud du Liban et qui ont des répercussions dévastatrices sur la population, forçant environ 90 000 personnes, dont 30 000 enfants, à quitter leurs foyers».