Iran: l'opposition en exil divisée, un an après la mort de Mahsa Amini

Des manifestants brandissent des portraits de Mahsa Amini et d'Iraniens arrêtés ou tués lors du récent soulèvement en Iran, lors d'un rassemblement de solidarité avec les manifestants iraniens, place de la République à Paris, le 29 octobre 2022. (Photo Behrouz MEHRI / AFP)
Des manifestants brandissent des portraits de Mahsa Amini et d'Iraniens arrêtés ou tués lors du récent soulèvement en Iran, lors d'un rassemblement de solidarité avec les manifestants iraniens, place de la République à Paris, le 29 octobre 2022. (Photo Behrouz MEHRI / AFP)
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Publié le Mardi 12 septembre 2023

Iran: l'opposition en exil divisée, un an après la mort de Mahsa Amini

  • La diaspora iranienne est en général méfiante vis à vis de Reza Pahlavi, qui, tout en répétant ne pas chercher la restauration de la monarchie en Iran, n'a jamais pris ses distances avec le règne autoritaire de son père
  • A l'approche de la date du 16 septembre, Reza Pahlavi, qui vit aux Etats-Unis, a réaffirmé sa volonté d'unification et appelé à de nouvelles manifestations

PARIS: Historiquement divisée depuis la révolution islamique de 1979, l'opposition iranienne en exil a tenté de s'unir autour du soulèvement né de la mort de Mahsa Amini il y a un an, mais la diaspora peine toujours à surmonter ses divergences.

Les manifestations inédites déclenchées par la mort de la jeune kurde iranienne, décédée le 16 septembre après son arrestation par la police des moeurs pour non respect de la tenue vestimentaire islamique, avaient pourtant créé un nouvel élan pour ressouder les opposants en exil.

En février, Reza Pahlavi, fils du dernier chah d'Iran renversé par l'ayatollah Khomeini en 1979, s'est rapproché d'autres figures de l'opposition pour créer l'Alliance pour la démocratie et la liberté en Iran (ADFI), une coalition qui a publié la "Charte Mahsa", feuille de route pour une transition vers une démocratie laïque en Iran.

L'Alliance compte notamment la lauréate du Prix Nobel Shirine Ebadi, la militante Masih Alinejad, le kurde iranien Abdullah Mohtadi et le militant Hamed Esmaeilion, dont la fille et la femme ont été tuées dans l'avion ukrainien abattu en Iran en 2020.

Mais ce dernier, organisateur de plusieurs manifestations de soutien en Occident au soulèvement "Femme, vie, liberté", a annoncé un mois après qu'il quittait l'ADFI, dénonçant des "méthodes non démocratiques" de la part de Reza Pahlavi.

Il a été rapidement suivi par les autres personnalités du groupe. Et un an après la mort de Mahsa Amini, les espoirs d'union se sont évanouis.

Vieilles fractures

Pour Arash Azizi, professeur à l'Université américaine de Clemson, Reza Pahlavi a vainement tenté de réconcilier ses partisans nationalistes avec des personnalités de centre-gauche comme Masih Alinejad ou Hamed Esmaeilion.

"Cela illustre un problème auquel il est confronté depuis longtemps. Alors que Pahlavi prône lui-même une stratégie libérale et inclusive, sa base et ses proches ont adopté une stratégie agressive et chauvine", explique-t-il à l'AFP.

La diaspora iranienne est en général méfiante vis à vis de Reza Pahlavi, qui, tout en répétant ne pas chercher la restauration de la monarchie en Iran, n'a jamais pris ses distances avec le règne autoritaire de son père.

En outre, il est contesté pour son hostilité à toute décentralisation en faveur des minorités ethniques non perses.

"Les vieilles divisions - gauche contre droite, monarchistes contre républicains - se sont approfondies" dès la constitution de l'Alliance, selon l'actrice et militante Nazanin Boniadi, qui vit en Grande-Bretagne. "Au bout du compte, l'opposition s'est montrée encore plus agressive que le régime. Tant que le régime reste uni, et nous divisés, ils resteront au pouvoir", a-t-elle écrit dans une tribune sur le site IranWire.

Autre groupe incontournable et controversé de l'opposition iranienne, les Moudjahidine du peuple (MEK), farouches détracteurs de Pahlavi, sont rejetés dans la diaspora, qui leur reproche leur alignement avec Bagdad pendant la guerre Iran-Irak (1980-1988).

A l'approche de la date du 16 septembre, Reza Pahlavi, qui vit aux Etats-Unis, a réaffirmé sa volonté d'unification et appelé à de nouvelles manifestations. Il s'agit "d'une opportunité importante" pour les Iraniens "de s'unir et relancer une nouvelle vague de notre révolution nationale", a-t-il dit dans un message vidéo.

Dans une interview au journal français Politique internationale, il a réitéré que son but était "d'unir les Iraniens autour d'idées démocratiques et laïques".

"Alors que l'anniversaire de la mort de Mahsa approche, il est probable que certaines figures de la diaspora réfléchiront à d'autres voies pour s'unir contre le régime", selon le professeur Azizi, évoquant de possibles manifestations massives à la date anniversaire.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.