L'économie française plie mais ne rompt pas, selon la Banque de France

Ce relâchement des prix s'explique aussi par une meilleure fluidité des approvisionnements (Photo, AFP).
Ce relâchement des prix s'explique aussi par une meilleure fluidité des approvisionnements (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 13 septembre 2023

L'économie française plie mais ne rompt pas, selon la Banque de France

  • Pour septembre, l'activité devrait s'inscrire en progression dans ces trois grands secteurs
  • Sur le front des prix, la tendance est à l'assagissement, voire à la baisse grâce à la détente des cours des matières premières

PARIS: Une baisse de régime mais pas de "récession": l'économie française devrait ralentir au troisième trimestre tout en continuant à faire preuve de "résilience" sur fond de détente des prix, a déclaré le gouverneur de la Banque de France à l'AFP.

"Notre diagnostic est qu'un ralentissement se confirme, incontestablement. Mais c'est un ralentissement, pas un retournement d'activité", a indiqué François Villeroy de Galhau, "et encore moins une récession".

"Il y a une certaine résilience de l'économie française autour d'une croissance faiblement positive", a-t-il poursuivi, soulignant que celle-ci s'inscrivait dans un contexte de reflux de l'inflation, dont "le pic" est passé et qui offre "des perspectives encourageantes".

Après un deuxième trimestre marqué par un rebond inattendu de 0,5% du produit intérieur brut par rapport au premier trimestre, la banque centrale estime que le PIB devrait progresser de 0,1% à 0,2% entre juillet et septembre.

Sur le seul mois d'août, l'activité a progressé dans les services et le bâtiment. Dans l'industrie, elle s'est légèrement repliée en raison de "fermetures estivales prolongées dans certains secteurs", selon l'enquête mensuelle de conjoncture de l'institution, publiée mardi.

L'aéronautique, par exemple, a enregistré le mois dernier des difficultés d'approvisionnement et de recrutement. L'automobile a elle pâti d'"une demande finale quelque peu morose".

Assagissement 

Pour septembre, l'activité devrait s'inscrire en progression dans ces trois grands secteurs, mais à un rythme moins soutenu pour les services, note la Banque de France sur la base de cette enquête réalisée auprès d'environ 8.500 chefs d'entreprise entre le 29 août et le 5 septembre.

L'industrie (particulièrement l'automobile et l'aéronautique ) bénéficierait du report de productions non réalisées en août. Mais, signe du ralentissement, "au-delà, les carnets de commandes se dégradent à des niveaux en deçà de leurs moyennes de long terme".

Sur le front des prix, la tendance est à l'assagissement, voire à la baisse grâce notamment à la détente des cours des matières premières.

Selon l'enquête, la proportion d'entreprises ayant augmenté leurs prix recule encore pour "se rapprocher de ses niveaux pré-Covid".

Ainsi, 4% des industriels ont dit avoir augmenté leur prix en août, contre 9% en juillet et 21% en août 2022. Surtout, 6% les ont baissés, ce qui "laisse espérer que le mouvement de désinflation en cours va se poursuivre au cours des prochains trimestres", a souligné M. Villeroy de Galhau qui s'est félicité de "l'efficacité" du resserrement monétaire.

Engagée dans une lutte contre l'inflation à coups de relèvements de taux d'intérêt depuis l'été 2022, la Banque centrale européenne (BCE) doit dévoiler jeudi si elle procède à une nouvelle hausse ou si elle marque une pause.

Ce relâchement des prix s'explique aussi par une meilleure fluidité des approvisionnements. Les difficultés d'acheminement avaient ralenti la reprise de nombreux secteurs d'activité après la pandémie: 10% les mentionnent dans le bâtiment et 17% dans l'industrie, contre respectivement 13% et 21% en juillet.

«L'envie de recruter»

En matière de recrutement en revanche, les difficultés restent importantes: elles touchent encore 50% des entreprises, contre 52% en juillet. L'aéronautique est particulièrement touchée.

"Les entreprises ont toujours envie de recruter. C'est une tendance qu'on observe dans la quasi-totalité des économies avancées", constate M. Villeroy de Galhau. "L'aspect positif, c'est qu'alors que l'activité ralentit, l'emploi résiste bien. Il faut cependant espérer que ces difficultés de recrutement diminuent un peu avec le temps."

Pour l'ensemble de l'année 2023, la Banque de France se montre un peu plus confiante et prévoit de relever la semaine prochaine sa prévision de croissance annuelle, actuellement de 0,7%.

Cette révision s'explique par la vigueur de l'activité au deuxième trimestre et ne remet pas en question le ralentissement économique en cours - même si la France devrait échapper à la récession que les instituts économiques prédisent à l'Allemagne, première économie de la zone euro.

Jeudi dernier, l'Institut national de la statistique (Insee) avait relevé à 0,9% sa prévision de croissance pour 2023, se rapprochant de la hausse de 1% attendue par le gouvernement et que les instituts économiques jugeaient encore optimiste il y a peu.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com