Sanctions occidentales contre Téhéran, un an après la mort de Mahsa Amini

Le 16 septembre 2022, la jeune Kurde iranienne décédait après son arrestation par la police des moeurs pour non respect des strictes obligations vestimentaires islamiques (Photo, AFP).
Le 16 septembre 2022, la jeune Kurde iranienne décédait après son arrestation par la police des moeurs pour non respect des strictes obligations vestimentaires islamiques (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 16 septembre 2023

Sanctions occidentales contre Téhéran, un an après la mort de Mahsa Amini

  • «Un an après la mort tragique de Mahsa Amini aux mains de la police des moeurs iranienne, je salue le courage des femmes iraniennes qui continuent à se battre pour les libertés fondamentales», a déclaré le chef de la diplomatie britannique James Cleverly
  • «Les sanctions prises aujourd'hui à l'encontre des responsables des lois oppressives de l'Iran envoient un signal clair que le Royaume-Uni et ses partenaires continueront à soutenir les femmes iraniennes»

WASHINGTON: Les Occidentaux, Etats-Unis en tête, ont affiché vendredi leur solidarité envers les Iraniens, un an après la mort de Mahsa Amini qui avait provoqué des manifestations massives, et annoncé de nouvelles sanctions contre Téhéran.

"Face à une oppression et à une violence continues, les citoyens d'Iran restent engagés (...) dans leur lutte pour un avenir libre et démocratique", a déclaré le président américain Joe Biden dans un communiqué.

"Seuls les Iraniens détermineront le sort de leur pays, mais les Etats-Unis restent engagés à se tenir à leurs côtés", a-t-il ajouté, en saluant "les courageux Iraniens qui poursuivent (la) mission" de Mahsa Amini.

Dans une déclaration commune, les 27 pays de l'Union européenne ont pour leur part "réaffirmé leur fort soutien aux droits fondamentaux des femmes et des hommes iraniens et à leurs aspirations".

Le 16 septembre 2022, la jeune Kurde iranienne décédait après son arrestation par la police des moeurs pour non respect des strictes obligations vestimentaires islamiques.

Sa mort a entraîné des mois de manifestations, réprimées dans le sang et les arrestations, mais le soulèvement "Femme, Vie, Liberté" s'est poursuivi sous différentes formes et apparaît comme l'un des plus grands défis lancés aux autorités iraniennes depuis la révolution de 1979.

Nouvelles sanctions 

Pour marquer l'anniversaire de sa mort, les Etats-Unis, en coordination notamment avec le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie, ont imposé des sanctions à 25 Iraniens, trois médias et une "entreprise iranienne de recherche sur internet" en lien avec la répression des manifestations, selon les autorités américaines.

La plupart des personnes sanctionnées sont des "membres clés" des forces de sécurité iraniennes et des puissants Gardiens de la Révolution.

Gholamali Mohammadi, le chef de l'Organisation des prisons iraniennes, est aussi visé, car sous sa supervision "de graves violations des droits humains" se sont produites, de la torture au viol, affirme le Trésor américain.

Les médias visés sont Press TV, Tasnim News Agency et Fars News Agency.

Le Royaume-Uni a précisé avoir également sanctionné le ministre de la Culture Mohammad Mehdi Esmaili, son adjoint Mohammad Hashemi, le maire de Téhéran Alireza Zakani et le porte-parole de la police, Saeed Montazer Al-Mahdi.

L'UE a aussi ajouté vendredi quatre responsables iraniens sur la liste des personnalités sanctionnées en raison de la répression des manifestations en Iran.

Les autorités iraniennes ont redoublé de fermeté à l'approche du premier anniversaire de la mort de Mahsa Amini.

Répression et chagrin en Iran

Par ailleurs, un projet de loi connu sous le nom de "Soutien à la culture du hijab et de la chasteté" est à présent devant le Parlement, demandant des sanctions beaucoup plus sévères pour la violation de la loi en vigueur.

Amnesty International a accusé l'Iran d'avoir commis une "litanie de crimes au regard du droit international pour éradiquer toute contestation de son emprise de fer sur le pouvoir", déplorant qu'aucun responsable n'ait fait l'objet d'une enquête sur la mort de Mahsa Amini ou sur la répression.

Pour sa part, l'IHR a souligné que l'Iran a intensifié les pendaisons pour tous les délits, en particulier pour les crimes liés à la drogue, afin d'envoyer un message à l'ensemble de la société, avec plus de 500 personnes exécutées cette année seulement.

"Ce à quoi nous sommes confrontés aujourd'hui en Iran n'est pas la peine de mort, mais l'exécution extrajudiciaire de masse des personnes les plus marginalisées pour semer la peur et empêcher le déclenchement de nouvelles manifestations", a fait valoir Mahmood Amiry-Moghaddam, directeur d'IHR.

«Raisonnable»

Cet anniversaire intervient au moment où les Etats-Unis et l'Iran se préparent à un échange de prisonniers, attendu la semaine prochaine, dans le cadre d'un accord qui prévoit le transfert au Qatar de six milliards de dollars de fonds iraniens gelés en Corée du Sud.

L'échange prévoit la libération de cinq citoyens américains qui étaient détenus en Iran, contre 5 Iraniens détenus aux Etats-Unis.

L'opposition républicaine au président Joe Biden a dénoncé une "rançon" faite à un Etat considéré par Washington comme soutenant le terrorisme.

Mais l'administration Biden s'en est vivement défendue: "Lorsqu'il s'agit de faire sortir de prison et de ramener chez eux des Américains injustement détenus partout dans le monde, je suis prêt à accepter toutes les critiques qui me sont adressées", a déclaré vendredi à la presse le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.

Il a qualifié l'accord d'"arrangement raisonnable" et promis que les fonds seraient réservés à des fins humanitaires, même si Téhéran insiste sur le fait qu'il peut utiliser l'argent comme il l'entend.

M. Blinken a, par ailleurs, douché les espoirs d'une reprise à ce stade des discussions sur un autre contentieux: le nucléaire iranien.

Les Etats-Unis ne sont "engagés dans aucune discussion active" avec l'Iran sur ce dossier, a-t-il affirmé, en l'absence de mesures de désescalade par l'Iran.

Des discussions menées par les Européens avaient échoué en 2022 à raviver l'accord sur le nucléaire de 2015, moribond depuis le retrait unilatéral des Etats-Unis en 2018 sous la présidence de Donald Trump.

Cet accord avait pour but de limiter les activités nucléaires de l'Iran en échange d'un assouplissement des sanctions internationales.

Londres, Paris et Berlin ont de leur côté annoncé jeudi le maintien des sanctions existantes contre l'Iran au-delà de la date limite fixée au 18 octobre dans cet accord nucléaire, décision aussitôt dénoncée par Téhéran.

L'Iran dénonce les sanctions occidentales prises un an après la mort de Mahsa Amini

L'Iran a dénoncé comme «hypocrite» la nouvelle série de sanctions prises par des pays occidentaux contre des responsables et des médias iraniens à l'occasion du premier anniversaire de la mort de Mahsa Amini.

Les Etats-Unis, en coordination notamment avec le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie, ont imposé jeudi des sanctions à 25 Iraniens, trois médias et une «entreprise iranienne engagée dans la censure de l'internet» en lien avec la répression des manifestations, selon les autorités américaines.

Ces mesures ont été annoncées à l'occasion du premier anniversaire de la mort le 16 septembre 2022 de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans arrêtée par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict en vigueur en Iran.

En réaction à ces sanctions, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a condamné «des déclarations interventionnistes» et «des spectacles ridicules et hypocrites» de la part des pays occidentaux.

«Malheureusement, certaines parties, qui ont échoué sur les droits de l'Homme et des femmes, publient des déclarations politiques sans valeur et continuent à prendre des sanctions inefficaces», a-t-il ajouté dans un communiqué.

Ces nouvelles sanctions visent des membres des forces de sécurité iraniennes et des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, ainsi que la chaîne anglophone de la télévision d'Etat, Press TV, et les agences de presse Tasnim et Fars.

«Les dirigeants européens devraient accepter le plus tôt possible le fait que la poursuite de ces comportements non constructifs n'est en aucun cas dans leur intérêt», a lancé M. Kanani.

Des centaines de personnes, parmi lesquelles des dizaines de membres des forces de sécurité, ont été tuées au cours des manifestations déclenchées par le décès de Mahsa Amini, qualifiées par les autorités d'«émeutes» fomentées par les pays occidentaux.

Vendredi, l'Iran avait déjà dénoncé le maintien de sanctions internationales dans le cadre de l'accord sur le nucléaire iranien par l'Union européenne au-delà de la date limite du 18 octobre, une décision jugée «illégale» par Téhéran.

 


Vote attendu du Conseil de sécurité de l'ONU pour autoriser une force internationale à Gaza

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer lundi sur le soutien au plan de paix de Donald Trump à Gaza, en particulier le déploiement d'une force internationale, sous la pression des Etats-Unis qui mettent en garde contre le risque d'une reprise de la guerre. (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer lundi sur le soutien au plan de paix de Donald Trump à Gaza, en particulier le déploiement d'une force internationale, sous la pression des Etats-Unis qui mettent en garde contre le risque d'une reprise de la guerre. (AFP)
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  • Le projet de résolution américaine, plusieurs fois modifié lors de négociations sensibles, "endosse" le plan de Donald Trump ayant permis la mise en place, le 10 octobre, d'un cessez-le-feu fragile entre Israël et le Hamas
  • Le texte, vu par l'AFP, "autorise" la mise en place d'une "force de stabilisation internationale" (ISF) chargée notamment de l'appui à la sécurisation des frontières en coopération avec Israël et l'Egypte, de la démilitarisation de Gaza

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer lundi sur le soutien au plan de paix de Donald Trump à Gaza, en particulier le déploiement d'une force internationale, sous la pression des Etats-Unis qui mettent en garde contre le risque d'une reprise de la guerre.

Le projet de résolution américaine, plusieurs fois modifié lors de négociations sensibles, "endosse" le plan de Donald Trump ayant permis la mise en place, le 10 octobre, d'un cessez-le-feu fragile entre Israël et le Hamas dans le territoire palestinien ravagé par deux années de guerre provoquée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien du 7 octobre 2023.

Le texte, vu par l'AFP, "autorise" la mise en place d'une "force de stabilisation internationale" (ISF) chargée notamment de l'appui à la sécurisation des frontières en coopération avec Israël et l'Egypte, de la démilitarisation de Gaza, du désarmement "des groupes armés non étatiques", de la protection des civils, et de la formation d'une police palestinienne. La composition de cette force n'est pas évoquée.

Il donne également mandat jusqu'au 31 décembre 2027 à un "Comité de la paix", organe de "gouvernance de transition" à Gaza jusqu'à la réforme de l'Autorité palestinienne. Selon le plan en 20 points annexé à la résolution, ce comité doit être présidé par Donald Trump.

Contrairement aux premières versions du texte, le projet qui doit être soumis au vote lundi à 17H00 (22H00 GMT) évoque l'éventualité d'un Etat palestinien.

Après la réforme de l'Autorité palestinienne et l'avancée de la reconstruction de Gaza, "les conditions pourraient finalement être en place pour un chemin crédible vers une autodétermination palestinienne et un statut d'Etat", dit ainsi le texte.

Un avenir clairement rejeté par Israël. "Notre opposition à un Etat palestinien sur quelque territoire que ce soit n'a pas changé", a insisté dimanche le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Objections russes 

La Russie, qui a fait circuler un texte concurrent, a justifié cette initiative notamment par le fait que la résolution américaine n'allait pas assez loin sur ce point, affirmant quant à elle un "engagement indéfectible" en faveur de la solution à deux Etats.

Le texte russe, également consulté par l'AFP, n'autorise ni la création d'un Comité de la paix ni le déploiement d'une force à ce stade, demandant au secrétaire général de l'ONU de proposer des "options" en la matière.

Face à ce qu'ils ont qualifié de "tentatives de semer la discorde", les Etats-Unis ont redoublé d'efforts ces derniers jours pour pousser le Conseil à donner son feu vert.

"Tout refus de soutenir cette résolution est un vote en faveur de la poursuite du règne des terroristes du Hamas ou en faveur de la reprise de la guerre avec Israël, condamnant la région et sa population à un conflit perpétuel", a insisté vendredi l'ambassadeur américain à l'ONU Mike Waltz dans un texte publié dans le Washington Post.

Les Américains ont également mis en avant l'ampleur du soutien pour ce texte, publiant une déclaration commune avec le Qatar, l'Egypte, les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite, l'Indonésie, le Pakistan, la Jordanie et la Turquie.

Plusieurs sources diplomatiques ont estimé auprès de l'AFP que, malgré les critiques affichées de la Russie, qui a un droit de veto, et les réticences d'autres Etats membres, qui s'inquiètent d'un manque de clarté dans les mandats du Comité de la paix et de l'ISF, il serait surprenant que le texte américain soit rejeté.

"Les Russes savent que, même si beaucoup de membres du Conseil vont jouer le jeu des Américains, ils partagent des inquiétudes sur le contenu du texte américain et la façon dont Washington a tenté d'accélérer" son adoption, commente Richard Gowan, de l'International Crisis Group, doutant d'un veto russe à une résolution soutenue par les pays arabes.

"Il est plus probable que la Chine et la Russie s'abstiennent, expriment leur scepticisme sur le plan, puis regardent les Etats-Unis se débattre pour le mettre en oeuvre", ajoute-t-il auprès de l'AFP.

 


Gaza: les Etats-Unis font pression pour l'adoption de leur résolution à l'ONU lundi

Une Palestinienne marche sous une pluie battante devant des bâtiments détruits par les frappes israéliennes dans le quartier de Sheikh Radwan, à Gaza. (AP)
Une Palestinienne marche sous une pluie battante devant des bâtiments détruits par les frappes israéliennes dans le quartier de Sheikh Radwan, à Gaza. (AP)
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  • Les États-Unis poussent pour l’adoption par le Conseil de sécurité de leur résolution soutenant le plan de paix de Donald Trump pour Gaza
  • Malgré des réticences de certains membres et un texte concurrent présenté par la Russie, Washington met en avant un large soutien arabe et occidental et avertit qu’un rejet ouvrirait la voie à la poursuite du conflit

NATIONS UNIES: Les Etats-Unis ont mis la pression vendredi pour convaincre de la nécessité d'adopter leur projet de résolution endossant le plan de paix de Donald Trump pour Gaza, qui sera mis au vote du Conseil de sécurité de l'ONU lundi.

La semaine dernière, les Américains ont officiellement entamé des négociations au sein du Conseil sur un projet de texte qui "endosse" le plan du président américain ayant permis la mise en place, le 10 octobre, d'un cessez-le-feu fragile dans le territoire palestinien ravagé par deux années de guerre provoquée par une attaque sanglante du mouvement islamiste Hamas. Le texte autorise notamment le déploiement d'une "force de stabilisation internationale" (ISF).

Face aux réserves de certains membres et à la proposition d'un texte concurrent de la Russie, ils ont mis en garde vendredi contre les risques d'un rejet de leur texte et affiché le soutien de plusieurs pays arabes et musulmans.

"Les Etats-Unis, le Qatar, l'Egypte, les Emirats arabes unis, le royaume d'Arabie saoudite, l'Indonésie, le Pakistan, la Jordanie et la Turquie expriment leur soutien conjoint" au projet de résolution américaine autorisant notamment une force internationale dans le territoire palestinien, et espèrent son adoption "rapide", disent-ils dans une déclaration commune.

Ce plan offre "un chemin viable vers la paix et la stabilité, non seulement pour les Israéliens et les Palestiniens, mais pour toute la région", ont-ils insisté.

Le Royaume-Uni a également apporté vendredi son soutien public au texte américain.

Et le Conseil se prononcera lundi à 17H00 (22H00 GMT) sur le texte, ont indiqué vendredi soir plusieurs sources diplomatiques à l'AFP.

Le projet de résolution américain, plusieurs fois modifié, prévoit de donner un mandat jusqu'à fin décembre 2027 à un "comité de la paix" censé être présidé par Donald Trump, organe de "gouvernance de transition" pour administrer Gaza.

Il "autorise" également le déploiement de l'ISF qui pourra utiliser "toutes les mesures nécessaires pour mener son mandat dans le respect du droit international": appui à la sécurisation des frontières en coopération notamment avec Israël et l'Egypte, démilitarisation de Gaza, désarmement "des groupes armés non étatiques", protection des civils, formation d'une police palestinienne...

- Conflit perpétuel" -

La décision de programmer le vote intervient alors que la Russie a fait circuler aux membres du Conseil un projet de résolution concurrente qui n'autorise ni la création d'un "comité de la paix", ni le déploiement immédiat d'une force internationale à Gaza, selon le texte vu vendredi par l'AFP.

Ce texte demande simplement au secrétaire général de l'ONU "d'identifier des options pour appliquer les dispositions" du plan de paix et présenter "rapidement" des "options de déploiement d'une force" à Gaza.

"Nous voulons souligner que notre document ne contredit pas l'initiative américaine", a assuré vendredi dans un communiqué la mission russe à l'ONU.

La "logique" du texte russe est de permettre au Conseil "de définir des modalités claires de déploiement d'un contingent de maintien de la paix et d'établir une administration à Gaza tout en s'assurant que ces modalités sont en accord" avec les normes internationales, a-t-elle ajouté.

Alors que des échanges publics de ce type lors de négociations du Conseil sont plutôt rares, l'ambassadeur américain à l'ONU Mike Waltz a également publié un texte vendredi dans le Washington Post.

"Tout refus de soutenir cette résolution (le texte américain, ndlr) est un vote en faveur de la poursuite du règne des terroristes du Hamas ou en faveur de la reprise de la guerre avec Israël, condamnant la région et sa population à un conflit perpétuel", a-t-il déclaré.

La guerre a été déclenchée par l'attaque du 7 octobre 2023 menée par le Hamas en Israël, qui a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de chiffres officiels.

Plus de 69.185 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza par la campagne militaire israélienne de représailles, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas et dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU.


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".