Le secteur automobile, pilier de l'économie américaine

La voiture électrique Tesla Model Y est dévoilée lors de l'événement de lancement officiel de Tesla à Bangkok (Photo, AFP).
La voiture électrique Tesla Model Y est dévoilée lors de l'événement de lancement officiel de Tesla à Bangkok (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 16 septembre 2023

Le secteur automobile, pilier de l'économie américaine

  • Les marques BMW, Kia, Honda, Lexus, Infinity, Mercedes, Mazda, Nissan, Toyota, Volvo, Volkswagen, Subaru, Hyundai, Acura disposent d'usines aux Etats-Unis
  • Leurs 65 modèles fabriqués sur le sol américain sont exportés vers plus de 130 pays dans le monde

NEW YORK: Le secteur automobile, avec près de 10 millions d'emplois, est un acteur majeur de l'économie américaine qui risque de pâtir des effets potentiellement considérables de la grève lancée vendredi chez les trois principaux constructeurs.

"L'écosystème automobile génère annuellement 1.000 milliards de dollars pour l'économie américaine, soit près de 5% du Produit intérieur brut", affirme l'Alliance pour l'innovation automobile sur son site internet. Elle ajoute que le secteur employait directement, fin 2022, plus de 9,67 millions de personnes.

L'Alliance, faisant référence à une étude de S&P Global Mobility, précise que 13,5 millions de nouveaux véhicules ont été vendus dans le pays en 2022.

Cette année-là, le secteur a donné lieu à 96,6 milliards de dollars d'exportations via des ports et à 282 milliards d'importations. Et il a contribué à hauteur de 126,2 milliards de dollars aux caisses de l'Etat fédéral.

Le pays compte, au total, 284 millions de véhicules immatriculés dont 100,61 millions de voitures, 103,26 millions de monospaces, 59 millions de pickups et 15,73 millions de vans.

La motorisation combustion/hybride reste très majoritaire avec 280,87 millions de véhicules, devant 2,14 millions d'électriques (EV).

Cette branche profite de l'essor du constructeur Tesla, qui a produit 1,36 million d'EV dans le monde en 2022 (+47%). Son chiffre d'affaires a atteint 81,5 milliards de dollars (+51%) et son bénéfice net a plus que doublé, à 12,6 milliards.

D'après Kelley Blue Book, filiale de Cox automotive, le prix moyen d'un nouveau véhicule s'établissait à 48.334 dollars en juillet 2023 (+2,7% depuis début 2023). Pour les EV, il a continué de baisser, pour atteindre 53.469 dollars en juillet (61.000 en janvier) en particulier grâce aux aides et aux promotions.

Les investissements pour la transition électrique ont atteint 109,1 milliards de dollars entre 2018 et 2023, d'après le Centre pour la recherche automobile (CAR).

Selon le Bureau américain des statistiques, le salaire horaire moyen dans la fabrication ressortait en août 2023 à 27,99 dollars pour un travail hebdomadaire moyen de 44,3 heures.

Les «Big Three»

L'association AAPC, qui représente les trois grands constructeurs historiques - General Motors, Ford et Stellantis, surnommés les "Big Three" - affirme qu'ils contribuent à eux seuls à hauteur de 3% au PIB. Elle présente l'automobile comme le plus important secteur manufacturier du pays.

Ces trois groupes aux racines à Détroit (Michigan) opèrent 60% des usines d'assemblage installées dans le pays. Ils ont annoncé au cours des six dernières années pour plus de 34 milliards de dollars d'investissements.

Ils sont visés depuis vendredi par une grève historique, dont "le plus gros risque en cas de prolongation est une dégradation de la chaîne d'approvisionnement et de la santé financière des fournisseurs", a commenté Garrett Nelson, analyste de CFRA.

General Motors emploie, d'après son site internet, 92.000 personnes aux Etats-Unis et gère près de 500.000 retraités. Il a versé pour 10,9 milliards de salaires imposables aux Etats-Unis.

Il dispose de 120 sites, d'un peu plus de 4.000 concessionnaires et de plus de 5.700 fournisseurs auprès desquels il a dépensé 39 milliards de dollars en 2022.

GM a livré 2,27 millions de véhicules aux Etats-Unis en 2022, de marques Chevrolet, Buick, GMC et Cadillac.

En 2022, son chiffre d'affaires a augmenté de 23% à 157 milliards de dollars et son bénéfice net a reculé de 1% à 9,9 milliards.

Ford, créé il y a 120 ans, emploie quelque 177.000 personnes dont 86.000 aux Etats-Unis et se présente comme le plus gros exportateur automobile américain.

Il fabrique les marques Ford --notamment le pickup F-150, véhicule les plus vendus aux Etats-Unis depuis des décennies-- et Lincoln. Près de 80% de ses véhicules sont assemblés aux Etats-Unis.

Son bénéfice net a atteint 17,9 milliards de dollars en 2021, profitant notamment d'un gain comptable exceptionnel sur un investissement. Mais il a perdu 2 milliards en 2022.

Stellantis: le groupe franco-italo-américain fabrique quatorze marques dont Ram Trucks, Jeep, Chrysler, Dodge, Peugeot, Alfa Romeo, Maserati, Opel, Peugeot et Fiat. Il est implanté dans plus de trente pays et vend sa production sur plus de 130 marchés.

Issu de la fusion entre Fiat-Chrysler et le Français PSA en 2021, il compte 264.000 salariés dans le monde.

Il a enregistré en 2022 une seconde année de profits record, avec un bénéfice net de 16,8 milliards d'euros.

Les constructeurs étrangers 

D'après Autos Drive America, qui représente les constructeurs étrangers, ils ont produit 4,4 millions de véhicules aux Etats-Unis en 2022.

Leur volume de production a gonflé de plus de 85% au cours des vingt-cinq dernières années et ils ont investi plus de 100 milliards de dollars depuis six décennies, selon une étude de 2022 du cabinet Ernst and Young.

Leur part dans la production aux Etats-Unis est passée de 1% en 1979 à 45% en 2022.

Les marques BMW, Kia, Honda, Lexus, Infinity, Mercedes, Mazda, Nissan, Toyota, Volvo, Volkswagen, Subaru, Hyundai, Acura disposent d'usines aux Etats-Unis.

Leurs 65 modèles fabriqués sur le sol américain sont exportés vers plus de 130 pays dans le monde (695.000 véhicules exportés en 2022).

En 2022, ils employaient directement 156.000 personnes.


France: l'Insee confirme une inflation de 2,2% en avril, en léger ralentissement

Un représentant de l'INSEE relève les prix dans une auto-école à Paris, le 21 avril 2023 (Photo, AFP).
Un représentant de l'INSEE relève les prix dans une auto-école à Paris, le 21 avril 2023 (Photo, AFP).
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  • Les prix des produits manufacturés se sont même légèrement repliés, de 0,1% après +0,1% en mars
  • Les gardiens de l'euro s'attendent à un retour de l'inflation à cette cible en 2025, après 2,3% en 2024

PARIS: Les prix ont augmenté de 2,2% en avril sur un an, a indiqué l'Insee mercredi, confirmant sa première estimation d'un léger ralentissement de l'inflation, sur fond d'une hausse plus modérée des prix alimentaires.

Après une inflation de 2,3% en mars, la baisse "résulte du ralentissement sur un an des prix de l'alimentation (+1,2% après +1,7%) et du tabac (+9,0% après +10,7%)", précise l'institut dans un communiqué.

Les prix des produits manufacturés se sont même légèrement repliés, de 0,1% après +0,1% en mars.

Les prix des services, qui représentent près de la moitié de la consommation, ont augmenté sur un an au même rythme qu'en mars, +3%, selon ces données définitives en ligne avec les chiffres provisoires publiés fin avril.

Sur un mois, l'inflation accélère toutefois, à 0,5% (contre 0,2% en mars), indique l'Insee, confirmant là aussi sa première estimation - une évolution due notamment à la hausse des prix des services (+1%, après une stabilité en mars).

Baisse des taux directeurs 

A contrario, "les prix des produits manufacturés et du tabac sont stables" sur un mois.

Sur un an, l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH, qui permet les comparaisons avec les autres pays de l'UE et intéresse particulièrement la Banque centrale européenne pour sa politique monétaire) augmente de 2,4% en avril 2024, comme en mars, et de 0,6% sur le mois, après +0,2% en mars. Ces chiffres sont également conformes aux premières estimations.

Lors de sa dernière réunion en avril, la BCE a jugé "plausible" de commencer à baisser ses taux directeurs - actuellement à leur plus haut - en juin si les données confirment d'ici là le retour anticipé de l'inflation dans le zone euro à la cible de 2%, selon le compte rendu publié la semaine passée.

Les gardiens de l'euro s'attendent à un retour de l'inflation à cette cible en 2025, après 2,3% en 2024.


Un commerce bilatéral saoudo-britannique évalué à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030

Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030. (Photo AN/Loai Elkellawy)
Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030. (Photo AN/Loai Elkellawy)
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  • La conférence Great Futures, organisée le 14 mai dans le quartier financier du roi Abdallah, comprend quarante-sept sessions et ateliers avec cent vingt-sept intervenants des secteurs public et privé
  • Elle vise à renforcer les partenariats entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni dans treize secteurs tels que le tourisme, la culture, l’éducation, la santé et les sports, entre autres

RIYAD: Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling (1 livre sterling = 1,16 euro) d’ici à 2030.

«L’idée de cette conférence est de servir de vitrine pour montrer les possibilités qui s’offrent à nos deux pays. Je pense qu’il existe des occasions considérables pour renforcer le commerce et les investissements», déclare-t-il.

«Nous nous sommes fixé un objectif ambitieux de 30 milliards de livres sterling pour le commerce bilatéral d’ici à 2030. La croissance est déjà impressionnante. Elle représente quelque 17 milliards de livres sterling. Je pense que nous pouvons atteindre notre but.»

La conférence de deux jours, organisée le 14 mai dans le quartier financier du roi Abdallah, comprend quarante-sept sessions et ateliers avec cent vingt-sept intervenants des secteurs public et privé.

Cette conférence vise à renforcer les partenariats entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni dans treize secteurs tels que le tourisme, la culture, l’éducation, la santé, les sports, l’investissement, le commerce et les services financiers.

Elle a accueilli quatre cent cinquante représentants britanniques et chefs d’entreprise venus rencontrer des entreprises et des responsables saoudiens.

M. Dowden pense que «la relation entre nos deux pays est plus forte qu’elle ne l’a jamais été».

«Elle repose sur des bases très solides, qu’il s’agisse de relations diplomatiques, militaires ou même des liens entre Sa Majesté, le roi Charles III, et le prince héritier, Mohammed ben Salmane, au sein de la famille royale d’Arabie saoudite.»

Oliver Dowden soutient qu’il a été témoin, lors de la conférence Great Futures et des visites précédentes, de «possibilités considérables pour l’avenir».

«Le prince héritier a défini la vision pour 2030. Les entreprises britanniques veulent faire partie de cette vision et c’est pour cette raison que je suis accompagné, en Arabie saoudite, de la plus grande délégation commerciale que le Royaume-Uni ait jamais envoyée dans un pays au cours de la dernière décennie», précise-t-il.

Dans le discours d’ouverture du premier jour, le vice-Premier ministre s’est exprimé lors d’une table ronde aux côtés du Dr Majid ben Abdallah al-Qasabi, le ministre saoudien du Commerce.

Il soutient que les deux pays pouvaient collaborer de façon encore plus active dans les domaines de la technologie et de l’intelligence artificielle.

«Je pense que notre coopération pourrait être beaucoup plus importante, car l’Arabie saoudite possède une grande expertise en matière d’intelligence artificielle», déclare M. Dowden.

Au cours de son entretien avec Arab News, Oliver Dowden a également souligné que le nord-est de l’Angleterre était sur le point de recevoir des investissements d’une valeur de 3 milliards de livres sterling de la part du Royaume.

«Prenez le nord-est de l’Angleterre, qui ne représente qu’une partie du Royaume-Uni. Nous sommes convenus d’un investissement de 3 milliards de livres sterling qui soutiendra deux mille emplois. Je pense que nous pouvons faire encore beaucoup plus», poursuit-il.

Avant la conférence, le vice-Premier ministre a insisté sur l’importance de cet événement dans l’établissement de partenariats entre les secteurs commerciaux de l’Arabie saoudite et du Royaume-Uni.

«La conférence Great Futures permet également aux entreprises britanniques de se familiariser avec les réglementations commerciales, les incitations et les avantages liés à la conduite des affaires en Arabie saoudite», conclut M. Dowden.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Qatar Investment Authority s’engage à soutenir le secteur français des semi-conducteurs

Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire dans la société japonaise Kokusai Electric Corp. (Shutterstock)
Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire dans la société japonaise Kokusai Electric Corp. (Shutterstock)
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  • Grâce à cette initiative, la Qatar Investment Authority (QIA) contribuera à un fonds thématique novateur destiné à renforcer l’industrie des semi-conducteurs en Europe
  • Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’investissement plus large de la QIA, qui consiste à s’engager auprès d’entreprises de premier plan à la pointe de l’innovation

RIYAD: Le Qatar va se lancer dans l’industrie technologique française, un grand organisme d'investissement qui a annoncé son intention de s’engager financièrement dans Ardian Semiconductor.

Grâce à cette initiative, la Qatar Investment Authority (QIA) contribuera à un fonds thématique novateur destiné à renforcer l’industrie des semi-conducteurs en Europe. Cela confirme son rôle de partenaire financier privilégié dans les sous-secteurs technologiques clés, notamment dans le développement de la chaîne d’approvisionnement.

Selon un communiqué officiel, l’attention stratégique que la QIA accorde à ce secteur reflète sa conviction du rôle essentiel que jouent les semi-conducteurs dans la stimulation des transformations numériques et écologiques dans des industries vitales telles que l’intelligence artificielle, la mobilité et la technologie grand public.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’investissement plus large de la QIA, qui consiste à s’engager auprès d’entreprises de premier plan à la pointe de l’innovation.

Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire prise en juin 2023 dans la société japonaise Kokusai Electric Corp., leader dans la fabrication de semi-conducteurs. Cela témoigne de l’engagement continu de la QIA à réaliser des investissements importants dans ce domaine à l’échelle mondiale.

En outre, le 13 mai, la QIA a annoncé son intention de porter son partenariat d'investissement avec Bpifrance à 300 millions d’euros, renforçant ainsi leur engagement commun à stimuler la croissance économique et l’innovation en France. Cela marque un tournant dans leur collaboration, initialement établie dans le cadre de la coentreprise Future French Champions.

Lors de la première phase de ce partenariat, qui s’est achevée en 2021, près de 300 millions d’euros ont été consacrés à la création d’emplois, au développement économique et, plus particulièrement, au renforcement du secteur des petites et moyennes entreprises françaises.

Fortes de ces réalisations, les deux entités sont passées à la deuxième phase de leur collaboration en janvier 2023, s’engageant à verser 300 millions d’euros supplémentaires.

Ils prévoient désormais d’entamer une troisième phase, en promettant jusqu’à 300 nouveaux millions d’euros une fois que les fonds actuels auront été entièrement déployés.

Le partenariat renouvelé se focalisera sur des priorités stratégiques telles que l’intelligence artificielle, les semi-conducteurs, l’informatique quantique, les soins de santé, le secteur aérospatial et la transition énergétique.

Ces investissements sont destinés à faire progresser les capacités technologiques, à améliorer la compétitivité dans divers secteurs et à promouvoir une croissance durable, reflétant ainsi l’engagement des deux parties à promouvoir des innovations importantes et à soutenir les objectifs économiques à long terme de la France.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com