Le rêve de la Turquie d’adhérer à l’UE se heurte à de nouveaux obstacles

M. Erdogan a déclaré samedi aux journalistes que la Turquie pourrait se séparer unilatéralement de l’UE si nécessaire, ce qui implique que le pays envisage de mettre fin à sa candidature à l’adhésion. (Reuters)
M. Erdogan a déclaré samedi aux journalistes que la Turquie pourrait se séparer unilatéralement de l’UE si nécessaire, ce qui implique que le pays envisage de mettre fin à sa candidature à l’adhésion. (Reuters)
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Publié le Lundi 18 septembre 2023

Le rêve de la Turquie d’adhérer à l’UE se heurte à de nouveaux obstacles

  • La Turquie est officiellement candidate à l’adhésion à l’UE depuis 1999, mais les négociations d’adhésion sont au point mort, notamment au cours des cinq dernières années
  • La tendance croissante au rejet des demandes de visa européen pour les citoyens turcs au cours des dernières années a récemment incité le gouvernement turc à négocier avec l’UE pour faciliter les procédures de visa

ANKARA: Le dernier rapport turc du Parlement européen, qui a adopté un ton critique, a rendu furieux plusieurs décideurs à Ankara.

Mais la dernière déclaration du président Recep Tayyip Erdogan marque le premier échec officiel de la candidature stratégique du pays à l’adhésion à l’UE dans une période critique, alors que la Turquie est aux prises avec des défis économiques importants et cherche à renforcer ses relations commerciales avec les États membres de l’UE.

Avant son départ pour New York samedi pour assister à la 78e Assemblée générale des Nations unies à New York, M. Erdogan a déclaré aux journalistes que la Turquie pourrait se séparer unilatéralement de l’UE si nécessaire, ce qui implique que le pays envisage de mettre fin à sa candidature à l’adhésion.

«L’UE œuvre à rompre ses liens avec la Turquie», soutient-il. «Nous évaluerons la situation et, si nécessaire, nous séparerons de l’UE.»

Le rapport du Parlement européen, qui a engendré la réaction de M. Erdogan, ne laisse aucune place à l’ambiguïté. Il souligne que toute reprise des négociations d’adhésion entre l’UE et la Turquie dépend de la mise en œuvre par la Turquie de réformes cruciales en matière de démocratisation. En outre, le rapport recommande à l’UE d’explorer «un cadre parallèle et réaliste» pour ses relations avec la Turquie, faisant allusion à un recalibrage de leur engagement.

La Turquie est officiellement candidate à l’adhésion à l’UE depuis 1999, mais les négociations d’adhésion sont au point mort, notamment au cours des cinq dernières années, en raison des inquiétudes du bloc concernant une régression démocratique.

Cependant, lors du sommet de l’Otan à Vilnius les 11 et 12 juillet, M. Erdogan a clairement indiqué que son approbation de la candidature de la Suède à l’Otan dépendrait de la reprise des négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE.

M. Erdogan a également confirmé que l’adhésion à part entière restait un objectif stratégique clé pour la Turquie et a appelé à la réouverture des négociations d’adhésion.

«Même si ce que M. Erdogan attend de l’UE n’est pas toujours clair et cohérent, il semblerait qu’il soit en faveur d’une relation sans conditionnalité», déclare Nilgun Arisan-Eralp, directrice du Centre d’études sur l’Union européenne du groupe de réflexion Tepav basé à Ankara, dans un entretien accordé à Arab News.

«Je pense qu’il considère la Turquie si puissante – en raison de son poids géopolitique présumé – qu’aucun pays ou institution intergouvernementale ou supranationale ne peut lui dicter quoi faire», précise-t-elle.

«Il prétend ne pas connaître les conditions d’adhésion, notamment celles relatives à la démocratie, à l’État de droit et aux droits fondamentaux. Une telle relation peut être établie entre l’UE et un pays tiers qui pourrait être important pour une cause spécifique – comme la Tunisie dans le cas des réfugiés –, mais pas avec un pays qui peut être considéré comme candidat», ajoute-t-elle.

La Turquie n’a pas été invitée aux récentes réunions d’élargissement de l’UE, d’abord à Athènes, la capitale grecque, le 21 août, malgré la présence d’autres pays candidats, puis à la réunion des ministres des Affaires étrangères de Gymnich, le 31 août, à Tolède, une autre ville espagnole – un autre événement qui a irrité les décideurs politiques d’Ankara et provoqué un sentiment d’exclusion.

«L’UE aurait pu inviter la Turquie aux réunions d’élargissement pour discuter du progrès ou de l’absence de progrès avec d’autres pays candidats dans un cadre multilatéral», poursuit la directrice du centre. «Un dialogue aurait pu être engagé avec la Turquie dans les domaines de la politique étrangère et de la sécurité, dans le cadre de différentes plates-formes comme les réunions de Gymnich», indique-t-elle.

La question de savoir à quoi ressemblerait un programme positif global, mais réaliste, entre l’UE et la Turquie est désormais un sujet de débat. «Compte tenu des circonstances actuelles, cela s’appuierait sur des domaines de coopération mutuellement bénéfiques», renchérit-elle. «Cela pourrait inclure la modernisation de l’union douanière, la coopération en faveur d’une transition verte et numérique, la facilitation des procédures de visa et un dialogue sur la politique étrangère», explique-t-elle.

La tendance croissante au rejet des demandes de visa européen pour les citoyens turcs au cours des dernières années a récemment incité le gouvernement turc à négocier avec l’UE pour faciliter les procédures de visa. À la suite de la récente visite d’Oliver Varhelyi, le commissaire européen à l’Élargissement et à la Politique de voisinage, à Ankara, le 5 septembre, le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a déclaré que les deux parties sont convenues de travailler sur la facilitation des visas pour les hommes d’affaires et les étudiants turcs.

Les équipes techniques devraient également commencer prochainement à travailler sur la modernisation de l’union douanière, dont la mise à jour est en retard, car limitée aux produits industriels et aux produits agricoles transformés.

Sinan Ulgen, ancien diplomate turc et président du Centre d’économie et de politique étrangère basé à Istanbul, estime qu’après les élections, M. Erdogan a adopté un discours positif à l’égard de l’UE et a exprimé sa volonté de revitaliser ces relations. «Mais l’inconvénient est que, jusqu’à présent, cela est resté au niveau de la rhétorique», dit-il à Arab News.

«Il faudrait que le gouvernement turc crée essentiellement une dynamique intérieure en faveur de réformes politiques et d’améliorations de l’État de droit, notamment en abordant la procédure en cours au sein du Conseil de l’Europe sur le non-respect des décisions prises par la Cour européenne des droits de l’homme», souligne-t-il.

Pourtant, la situation est loin d’être unilatérale. Du côté de l’UE également, dit M. Ulgen, il existe un certain nombre de lacunes. Actuellement, l’UE semble paralysée, incapable d’exploiter d’autres moyens d’interaction avec Ankara au-delà du processus d’adhésion, qui se trouve depuis longtemps au point mort.

L’UE devrait trouver des moyens de dialoguer avec la Turquie, soutient M. Ulgen. «Maintenant, ils n’y parviennent pas, ce qui témoigne d’un certain aveuglement stratégique de la part de l’UE, car il existe différentes voies d’engagement avec la Turquie, au-delà de l’adhésion bloquée, comme la libéralisation des visas, la modernisation de l’union douanière, la coopération en matière d’énergies renouvelables et la transition verte. Mais, jusqu’à présent, l’UE a été incapable de débloquer ne serait-ce qu’une de ces voies d’engagement», affirme-t-il. «Même un petit geste, comme convier le ministre turc à la réunion des ministres des Affaires étrangères de Gymnich n’a pas eu lieu», poursuit-il.

Dans un avenir proche, M. Ulgen pense que le processus d’adhésion restera bloqué en l’absence d’un moment démocratique fort en Turquie, ce qu’il considère comme une possibilité ratée. Après la guerre en Ukraine, la question de l’élargissement est redevenue un thème réaliste pour l’UE. Un débat est en cours sur la manière d’ouvrir la porte de l’adhésion à des pays comme l’Ukraine et la Moldavie, ainsi qu’aux Balkans occidentaux.

«La Turquie est totalement absente de cette discussion. Dans ce contexte, l’UE et la Turquie devraient au moins s’entendre dans un avenir proche sur certains éléments d’un agenda positif, à commencer par l’union douanière et la question de la facilitation des visas», dit-il, ce qui implique la nécessité urgente d’ouvrir la voie à un engagement constructif dans le futur proche.

La Turquie est le septième partenaire commercial de l’UE, tandis que l’UE reste le plus grand partenaire d’importation et d’exportation de marchandises de la Turquie.

Le volume du commerce bilatéral a atteint un record de 200 milliards de dollars (1 dollar = 0,94 euro) l’année dernière. Les travaux techniques visant à améliorer les relations commerciales entre la Turquie et l’UE débuteront lors des réunions du groupe de travail sur le commerce en octobre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Guerre à Gaza: la Colombie rompt ses liens diplomatiques avec Israël

Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza. (AFP).
Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza. (AFP).
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  • Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza
  • Israël a immédiatement accusé M. Petro de "récompenser" le mouvement islamiste palestinien Hamas qui a, de son côté, salué l'annonce du dirigeant colombien, la qualifiant de "victoire"

BOGOTA: Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza.

Israël a immédiatement accusé M. Petro de "récompenser" le mouvement islamiste palestinien Hamas qui a, de son côté, salué l'annonce du dirigeant colombien, la qualifiant de "victoire".

M. Petro avait vivement critiqué, à plusieurs reprises, la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza après les attaques sans précédent du Hamas dans le sud du territoire israélien le 7 octobre.

"Demain (jeudi), les relations diplomatiques avec l'Etat d'Israël seront rompues (parce qu'il a) un gouvernement, un président génocidaire", a déclaré mercredi le président colombien, lors d'un discours prononcé devant plusieurs milliers de partisans à Bogota à l'occasion du 1er-Mai.

En Israël, le chef du gouvernement est le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, tandis que le président, Isaac Herzog, a  un rôle avant tout symbolique.

"On ne peut pas revenir aux époques de génocide, d'extermination d'un peuple entier", a déclaré le président colombien. "Si la Palestine meurt, l'humanité meurt", a-t-il lancé, déclenchant les vivats de la foule.

Le ministre israélien des Affaires étrangères Israël Katz a aussitôt réagi en qualifiant Gustavo Petro d'"antisémite". "Le président colombien avait promis de récompenser les meurtriers et violeurs du Hamas, aujourd'hui il a tenu promesse", a écrit M. Katz sur X.

"Nous apprécions grandement la position du président colombien Gustavo Petro (...) que nous considérons comme une victoire pour les sacrifices de notre peuple et sa cause qui est juste", a déclaré pour sa part dans un communiqué la direction du Hamas, en appelant d'autres pays d'Amérique latine à "rompre" leurs relations avec Israël.

 


Mobilisation en soutien à Gaza: affrontements et interpellations sur les campus américains

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  • A l'université du Texas à Dallas, la police a démantelé mercredi un campement de manifestants et arrêté au moins 17 personnes pour "intrusion criminelle" mercredi, a indiqué l'établissement.
  • Les forces de l'ordre ont également arrêté plusieurs personnes à l'université new-yorkaise de Fordham University et ont évacué un campement installé dans la matinée sur le campus, ont indiqué des responsables

LOS ANGELES: La police a été déployée mercredi sur plusieurs campus américains, où de nouvelles arrestations ont eu lieu, après être intervenue à Los Angeles et New York, théâtres d'une mobilisation étudiante contre la guerre à Gaza qui secoue les Etats-Unis.

A l'université du Texas à Dallas, la police a démantelé mercredi un campement de manifestants et arrêté au moins 17 personnes pour "intrusion criminelle" mercredi, a indiqué l'établissement.

Les forces de l'ordre ont également arrêté plusieurs personnes à l'université new-yorkaise de Fordham University et ont évacué un campement installé dans la matinée sur le campus, ont indiqué des responsables.

Et environ 300 personnes ont été interpellées à New York sur deux sites universitaires, a dit mercredi la police de la ville lors d'une conférence de presse.

Au cours de la nuit de mardi à mercredi, les forces de l'ordre ont délogé manu militari des manifestants pro-palestiniens barricadés dans un bâtiment de la prestigieuse université Columbia à Manhattan, d'où est partie la mobilisation estudiantine de soutien à Gaza.

"La police s'est montrée brutale et agressive avec eux", a assuré à l'AFP Meghnad Bose, un étudiant de Columbia ayant assisté à la scène.

"Ils ont arrêté des gens au hasard (...) plusieurs étudiants ont été blessés au point qu'ils ont dû être hospitalisés", a dénoncé une coalition de groupes étudiants pro-palestiniens de Columbia dans une publication Instagram.

"Je regrette que nous en soyons arrivés là", a réagi mercredi Minouche Shafik, la présidente de l'université.

Les manifestants se battent "pour une cause importante", mais les récents "actes de destruction" menés par des "étudiants et militants extérieurs" l'ont conduite à recourir aux forces de l'ordre, a-t-elle expliqué, dénonçant par ailleurs "des propos antisémites" proférés lors de ces rassemblements.

D'autres campements avaient également été démantelés tôt mercredi sur les campus de l'Université de l'Arizona à Tucson, et à l'Université de Wisconsin-Madison, respectivement dans le sud-ouest et le nord du pays, selon des médias locaux.


Mobilisation en soutien à Gaza: affrontements et intervention de la police sur le campus de la UCLA à Los Angeles

Des agents de la CHP marchent près d'un campement de partisans des Palestiniens de Gaza, sur le campus de l'UCLA, à Los Angeles, Californie, États-Unis, le 1er mai 2024. (Reuters)
Des agents de la CHP marchent près d'un campement de partisans des Palestiniens de Gaza, sur le campus de l'UCLA, à Los Angeles, Californie, États-Unis, le 1er mai 2024. (Reuters)
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  • Manifestants et contre-manifestants se sont opposés à coups de bâton et se sont lancé des projectiles
  • Quelques heures plus tôt, la police de New York avait délogé des manifestants pro-palestiniens barricadés dans un bâtiment de l'université Columbia, campus américain d'où est partie la mobilisation estudiantine pro-palestinienne

LOS ANGELES : Des affrontements ont éclaté dans la nuit de mardi à mercredi en marge d'un rassemblement étudiant dénonçant la guerre menée par Israël à Gaza à l'Université UCLA, à Los Angeles, dernier épisode d'un mouvement étudiant qui secoue les Etats-Unis.

Les heurts ont éclaté quand un important groupe de contre-manifestants, pour beaucoup masqués, a attaqué un campement pro-palestinien installé sur une pelouse de l'UCLA, selon un photographe de l'AFP sur place.

Les assaillants ont tenté d'enfoncer une barricade improvisée autour du campement, composée de barrières métalliques et de panneaux de contreplaqué. Manifestants et contre-manifestants se sont ensuite opposés à coups de bâton et se sont lancé des projectiles.

«La violence en cours à l'UCLA est absolument abjecte et inexcusable», a fustigé la maire de Los Angeles, Karen Bass, ajoutant que la police de la ville était déployée sur le campus.

Cette dernière a indiqué avoir été appelée en renfort par la direction après «de nombreux actes de violence commis dans le campement à l'intérieur du campus».

Tôt mercredi, les policiers étaient toujours présents en grand nombre sur le site universitaire.

Quelques heures plus tôt, la police de New York avait délogé des manifestants pro-palestiniens barricadés dans un bâtiment de l'université Columbia, intervenant manu militari sur le campus américain d'où est partie la mobilisation estudiantine pro-palestinienne.

Le campement de tentes installé sur la pelouse du site a été démantelé, a pu constater une journaliste de l'AFP dans la nuit de mardi à mercredi.

Environ 300 personnes ont été interpellées, a indiqué la police new-yorkaise.

Dans le sud-ouest du pays, la police de l'Université de l'Arizona a annoncé mercredi matin avoir utilisé du gaz lacrymogène pour disperser «un rassemblement illégal».

En Caroline du Nord, sur la côte est, la police est intervenue mardi pour évacuer un campement sur un campus de Chapel Hill, arrêtant plusieurs manifestants dans un face-à-face tendu.

- Accord -

Depuis deux semaines, les mobilisations de soutien à Gaza se multiplient à travers les campus américains, de la Californie aux grandes universités du nord-est, en passant par le sud et le centre du pays -- rappelant les manifestations contre la guerre du Vietnam.

Les étudiants appellent les établissements à couper les ponts avec des mécènes ou entreprises liés à Israël, et dénoncent le soutien de Washington à son allié israélien.

Se distinguant ainsi des autres institutions, l'université Brown dans l'Etat de Rhode Island a annoncé mardi avoir trouvé un accord avec les manifestants, prévoyant le démantèlement de leur campement en échange d'un vote de l'université en octobre sur d'éventuels «désinvestissements dans des +sociétés qui rendent possible et profitent du génocide à Gaza+».

A Columbia, les négociations entre direction et groupes étudiants n'avaient pas abouti. «Les événements de la nuit dernière sur le campus ne nous ont pas donné le choix», avait écrit la présidente de l'université, Minouche Shafik, dans une lettre rendue publique demandant à la police de New York d'intervenir sur le campus.

A Los Angeles, le président de l'UCLA Gene Block avait mis en garde avant les heurts de la nuit contre la présence de personnes extérieures à l'université.

Dimanche, des militants pro-palestiniens et pro-israéliens, soutenus par de nombreux manifestants extérieurs au campus, en étaient venus aux mains, avec des bousculades et des insultes.

«Beaucoup de manifestants et de contre-manifestants pratiquent leur militantisme de manière pacifique. Mais d'autres emploient des méthodes franchement choquantes et honteuses», avait écrit M. Block dans un message posté mardi sur le site de l'université.

«Ces incidents ont provoqué, tout particulièrement chez nos étudiants juifs, une profonde anxiété et de la peur», a-t-il ajouté.

- A 6 mois de la présidentielle -

Depuis le début du mouvement, des centaines de personnes - étudiants, enseignants et militants - ont été interpellées, parfois arrêtées et poursuivies en justice dans plusieurs universités du pays.

Les images de policiers anti-émeutes intervenant sur les campus, à la demande des universités, ont fait le tour du monde et on fait vivement réagir le monde politique, à six mois de la présidentielle dans un pays polarisé.

Joe Biden «doit faire quelque chose» contre ces «agitateurs payés», a déclaré mardi soir sur Fox News le candidat républicain Donald Trump. «Il nous faut mettre fin à l'antisémitisme qui gangrène notre pays aujourd'hui», a-t-il ajouté.

«Occuper par la force un bâtiment universitaire est la mauvaise approche» et ne représente «pas un exemple de manifestation pacifique», avait tonné avant l'intervention de la police John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.