L'Ukraine perce la défense russe dans l'Est, Zelensky à New York pour s'adresser à l'ONU

Cette photo diffusée par le chef d'état-major de la présidence ukrainienne, Andriy Yermak, le 17 septembre 2023, montre des militaires ukrainiens posant pour une photo avec des drapeaux nationaux ukrainiens devant un bâtiment détruit dans le village de Klyshchiivka, dans la région de Donetsk. (AFP)
Cette photo diffusée par le chef d'état-major de la présidence ukrainienne, Andriy Yermak, le 17 septembre 2023, montre des militaires ukrainiens posant pour une photo avec des drapeaux nationaux ukrainiens devant un bâtiment détruit dans le village de Klyshchiivka, dans la région de Donetsk. (AFP)
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Publié le Mardi 19 septembre 2023

L'Ukraine perce la défense russe dans l'Est, Zelensky à New York pour s'adresser à l'ONU

  • Dimanche, c'est la localité voisine d'Andriïvka, Klichtchiïvka, qui est tombée après des mois de combats
  • La Russie a de son côté rapporté avoir abattu dans la nuit plusieurs drones ukrainiens en Crimée annexée

KIEV: L'Ukraine a affirmé lundi avoir percé la ligne de défense russe en reprenant deux villages près de la ville dévastée de Bakhmout, sur le front oriental, voulant y voir un signe encourageant pour sa contre-offensive au moment où le président Volodymyr Zelensky, arrivé aux Etats-Unis, va s'adresser à l'assemblée générale de l'ONU et rencontrer Joe Biden.

En Europe par contre, la question du transit des céréales ukrainiennes, bloquées par l'embargo russe en mer Noire, sème le trouble entre Bruxelles, Kiev et ses voisins membres de l'UE.

L'Ukraine a annoncé porter plainte devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) contre la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie, qui refusent la levée des restrictions de transit décidée par l'UE.

Engagées depuis début juin dans une difficile contre-offensive face à des lignes fortifiées russes, les forces ukrainiennes ont accentué leur pression ces deux dernières semaines, reprenant le village de Robotyné dans le sud, puis celui d'Andriïvka dans l'est.

Dimanche, c'est la localité voisine d'Andriïvka, Klichtchiïvka, qui est tombée après des mois de combats.

Avec ces avancées, "la ligne de la défense de l'ennemi a été percée", a déclaré le commandant des troupes terrestres de Kiev, le général Oleksandre Syrsky.

Ces localités étaient "importantes" pour la ligne de défense russe autour de Bakhmout, a-t-il ajouté, précisant que trois brigades russes avaient été "détruites".

La situation dans la zone est reste "compliquée" et "des combats acharnés près de Bakhmout se poursuivent", a toutefois admis le général Syrsky.

Le président Volodymyr Zelensky s'est dit sur X (ex-Twitter) "fier" de "chacun de nos héros sur la ligne de front".

La Russie a revendiqué la prise de Bakhmout en mai après dix mois de combats sanglants. Mais elle fait face depuis lors à des contre-attaques ukrainiennes sur ses flancs, et la bataille continue pour cette ville de 70.000 habitants avant-guerre et aujourd'hui largement détruite.

Frappes russes 

Les frappes noctures en profondeur du territoire ukrainien se sont également poursuivies avec 24 drones envoyés et 17 missiles tirés par la Russie, a déclaré l'armée de l'air ukrainienne, selon laquelle tous les missiles et 18 drones ont été interceptés.

L'armée russe a de son côté affirmé dans son rapport quotidien avoir bombardé en Ukraine des lieux de stockage de missiles de croisière Storm Shadow et de munitions à l'uranium appauvri, deux types d'armes fournies par Londres.

La Russie a également annoncé avoir abattu dans la nuit plusieurs drones ukrainiens en Crimée annexée, dans la région de Moscou ainsi que dans celles de Belgorod et de Voronej, proches de l'Ukraine. Un type d'attaque devenu quasi quotidien.

En Russie même, les services de sécurité ont déclaré avoir arrêté dans une région frontalière de l'Ukraine deux membres d'un groupe armé russe pro-ukrainien qui "préparaient des actes de sabotage".

Plainte à l'OMC 

Kiev a annoncé lundi avoir porté plainte devant l'OMC contre trois pays de l'UE -- Pologne, Slovaquie et Hongrie -- qui ont prolongé leur embargo sur les importations de céréales ukrainiennes, malgré la levée des restrictions décidée par Bruxelles.

"C'est pour nous crucial d'établir que des Etats membres ne peuvent pas interdire à titre individuel l'importation de biens ukrainiens", a expliqué la ministre de l'Economie Ioulia Svyrydenko dans un communiqué. "C'est pour cela que nous portons plainte contre eux", a-t-elle ajouté.

Dans la foulée, Varsovie, par ailleurs une des meilleurs alliés militaires et diplomatiques de l'Ukraine contre la Russie, a annoncé maintenir sa décision.

"Nous pensons qu'elle est juste", a déclaré le porte-parole du gouvernement polonais Piotr Müller à la télévision Polsat News, "une telle plainte auprès de l'OMC ne nous impressionne pas".

Fin avril, la Commission européenne avait permis à cinq Etats membres (Pologne, Hongrie, Slovaquie, Bulgarie, Roumanie) de bloquer sur leur sol la commercialisation de blé, maïs, colza et tournesol ukrainiens afin de protéger leurs agriculteurs.

Zelensky et Lula 

Sur le plan diplomatique, Volodymyr Zelensky a annoncé sur X (ex-Twitter) être arrivé lundi soir avec son épouse Olena aux Etats-Unis, où il doit s'adresser à l'Assemblée générale des Nations unies et avoir des rencontres au siège de l'ONU à New York. Il doit ensuite se rendre à Washington pour de nouvelles discussions jeudi avec son homologue américain Joe Biden dont le pays est le principal soutien militaire et financier de Kiev.

A New York, le président ukrainien doit notamment s'entretenir avec son homologue brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, après une rencontre annulée en mai durant le sommet du G7 à Hiroshima, au Japon, officiellement en raison d'une incompatibilité d'agendas.

A l'inverse de plusieurs puissances occidentales, le Brésil n'a jamais imposé de sanctions financières à la Russie ni accepté de fournir des munitions à Kiev et M. Lula avait suscité une vive controverse en avril en affirmant que les Etats-Unis devaient cesser "d'encourager la guerre" en Ukraine.

Berlin a de son côté annoncé mardi une nouvelle aide de 400 millions d'euros, notamment militaire, à la veille d'une réunion des alliés de Kiev en Allemagne.

Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi est lui attendu en Russie pour des pourparlers consacrés à la "sécurité".

Cette visite suit celle la semaine dernière du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, qui a ravivé les craintes occidentales que Pyongyang ne fournisse à Moscou des armes et des munitions pour sa guerre en Ukraine.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.