Derniers efforts pour les logisticiens du Père Noël

Le service de colis de La Poste, Colissimo, indique avoir déjà acheminé plus de 90 millions de colis depuis début novembre (Photo, AFP)
Le service de colis de La Poste, Colissimo, indique avoir déjà acheminé plus de 90 millions de colis depuis début novembre (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 19 décembre 2020

Derniers efforts pour les logisticiens du Père Noël

  • «On s'attendait à avoir des volumes beaucoup plus importants que d'habitude, et il y en a bien beaucoup plus que l'année précédente»
  • Le Black Friday a été reporté d'une semaine pour éviter l'afflux en magasins au moment de la réouverture des commerces «non essentiels» fin novembre

PARIS: Des volumes extraordinaires comme attendu, des tensions sur la chaîne logistique mais pas de ruptures: à quelques jours de Noël, les petites mains essentielles à l'acheminement des commandes et cadeaux semblent bien avoir relevé le double défi de l'essor du commerce en ligne et du Covid-19. 

« On s'attendait à avoir des volumes beaucoup plus importants que d'habitude, et il y en a bien beaucoup plus que l'année précédente », synthétise Jean-Sébastien Léridon, directeur général de Relais Colis, observant quelques "difficultés structurelles », habituelles à cette période de l'année. « On a beau anticiper, il y a un tel afflux de colis sur une période tellement courte.... », poursuit-il. 

Les ouvriers de la filière logistique, qui étaient 700.000 en novembre selon Dabi le sociologue David Gaborieau, du Centre d'étude de l'emploi et du travail du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) - à côté des 800.000 ouvriers du secteur des transports -, ont dû faire face à une double accélération en 2020: celle due au commerce en ligne en plein essor et celle due aux confinements et aux inquiétudes sanitaires. 

Le service de colis de La Poste, Colissimo, indique ainsi avoir déjà acheminé plus de 90 millions de colis depuis début novembre, et prévoit désormais 120 millions de colis sur les deux derniers mois de l'année, période de pic, soit... « 50% de plus que l'année précédente »! 

Au moment de révéler le dispositif prévu pour faire face à cet afflux fin octobre, Xavier Mallet, directeur général de Colissimo, disait attendre une centaine de millions de colis sur novembre-décembre et anticiper des journées à plus de 4 millions de colis: ce seuil a été franchi le lundi 14 décembre avec 4,2 millions de colis en 24h. 

La Poste a eu beau recruter 9.000 emplois saisonniers, le syndicat CGT a réagi en novembre en dénonçant « le manque de moyens supplémentaires pour chaque embauche », ciblant notamment la nécessité de former ces intérimaires. 

Joint vendredi, Sébastien Chaigneau de la CGT évoque « des facteurs avec beaucoup d'emport dans la sacoche, avec une explosion des colis ». Il estime le manque de personnel à « 6.000 personnes ». « N'oublions pas la fatigue accumulée au quotidien des agents présents depuis la crise Covid, qui n'a cessé d'augmenter depuis septembre », rappelait aussi son syndicat. 

Black Friday décalé

Pourquoi une telle envolée? Outre l'accélération du commerce en ligne, il y a bien sûr eu le facteur coronavirus: les Français ont eu tendance à faire davantage leurs courses en ligne, y compris après la réouverture des commerces fin novembre, a observé la Fédération de l'e-commerce et de la vente à distance (Fevad), avec une augmentation des ventes sur internet à 20% pour la semaine du Black Friday français (du 30 novembre au 6 décembre). 

C'est une « croissance comparable à celles observées en 2019 (+22%) et 2018 (+21%) », mais les Français ont commandé sur les sites des enseignes magasins à des niveaux comparables à ceux des e-commerçants, selon la Fevad. 

En outre, le Black Friday a été reporté d'une semaine pour éviter l'afflux en magasins au moment de la réouverture des commerces « non essentiels » fin novembre. Or les Français se servent de plus en plus de ces promotions pour anticiper leurs achats de Noël. 

Conséquence: « au lieu d'avoir trois semaines et demie, on n'a eu que trois petites semaines pour mettre tous les colis sous le sapin », explique Jean-Sébastien Léridon, assurant toutefois que cela « n'a fait que perturber l'organisation », sans ruptures de la chaîne. 

Même constat au sein du réseau Pickup, filiale de La Poste, dont les 13.000 relais en France enregistrent des volumes 50% plus élevés qu'un an auparavant. « La capacité des commerçants partenaires à absorber les variations de trafic permet à Pickup de traverser la période de manière tout à fait fluide », assure le groupe. 


Monnaie numérique, IA et santé mentale au programme de l’Open Forum Riyadh

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
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  • Cet événement se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale
  • «Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions»

LONDRES: L'Open Forum Riyadh, une série de tables rondes publiques qui se tiendront dans la capitale saoudienne dimanche et lundi, «mettra l’accent sur les défis et les opportunités au niveau mondial», selon les organisateurs.

Cet événement, fruit d’une collaboration entre le Forum économique mondial (WEF) et le ministère saoudien de l’Économie et de la Planification, se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale, la croissance et l’énergie pour le développement, qui aura lieu à Riyad les 28 et 29 avril.

«Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions, favorisant l’échange de connaissances et d’idées innovantes», affirme dans un communiqué de presse Faisal F. Alibrahim, ministre saoudien de l’Économie et de la Planification. Ce dernier précise que l’organisation de l’Open Forum de cette année à Riyad «témoigne de l’influence et du rôle croissants de la ville sur la scène internationale».

Le forum est ouvert au public et «vise à faciliter le dialogue entre les leaders éclairés et le grand public sur une série de sujets, notamment les défis environnementaux, la santé mentale, les monnaies numériques, l’intelligence artificielle [IA], le rôle des arts dans la société, l’entrepreneuriat moderne et les villes intelligentes», indique un communiqué.

Au programme, des tables rondes qui portent sur l’impact des monnaies numériques au Moyen-Orient, sur le rôle de la culture dans la diplomatie publique, sur le développement urbain pour les villes intelligentes ainsi que sur les actions qui ont pour objectif d’améliorer le bien-être mental dans le monde.

L’Open Forum, qui a lieu chaque année, a été créé en 2003 dans le but de permettre à un public plus large de participer aux activités du WEF. Il a été organisé dans plusieurs pays, dont le Cambodge, l’Inde, la Jordanie et le Vietnam.

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes.

Parmi les intervenants de cette année figurent Yazid A. al-Humied, gouverneur adjoint et responsable des investissements dans la région Mena au Fonds public d’investissement saoudien (PIF), la princesse Rima bent Bandar al-Saoud, ambassadrice d’Arabie saoudite aux États-Unis, et la princesse Beatrice, fondatrice du Big Change Charitable Trust et membre de la famille royale britannique.

Michèle Mischler, responsable des affaires publiques suisses et de la durabilité au WEF, a fait savoir dans un communiqué de presse que la participation du public aux tables rondes de l’Open Forum «favorise la diversité des points de vue, enrichit le dialogue mondial et renforce les solutions collectives pour un avenir plus inclusif et durable».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le FMI ouvre son premier bureau dans la région Mena à Riyad

Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
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  • Ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication
  • Il permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes

RIYAD: Le Fonds monétaire international (FMI) a ouvert son premier bureau dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) à Riyad.

Le bureau a été inauguré lors de la Conférence régionale conjointe sur les politiques industrielles de diversification, organisée conjointement par le FMI et le ministère des Finances le 24 avril.

Selon l’agence de presse saoudienne (SPA), ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication afin de favoriser la stabilité, la croissance et l’intégration régionale, promouvant ainsi les partenariats au Moyen-Orient et au-delà.

En outre, le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes, indique la SPA. Cette dernière indique que le FMI a remercié l’Arabie saoudite de sa contribution financière visant à renforcer le développement des capacités dans ses États membres, y compris les pays fragiles.

Abdoul Aziz Wane, chef de mission chevronné du FMI qui a une connaissance approfondie de l’institution et dispose d’un vaste réseau de décideurs et d’universitaires dans le monde entier, sera le premier directeur du bureau de Riyad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'UE impose des règles renforcées au champion chinois du prêt à porter Shein

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
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  • L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes
  • Shein revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée

BRUXELLES: Bruxelles a ajouté vendredi le champion du prêt-à-porter bon marché Shein à la liste des très grandes plateformes en ligne soumises à des contrôles renforcés dans le cadre de la nouvelle législation sur les services numériques (DSA).

L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes pour "protéger les consommateurs contre les contenus illégaux", a annoncé la Commission européenne dans un communiqué.

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. Elle revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée.

Ces entreprises doivent notamment analyser les risques liés à leurs services en matière de diffusion de contenus ou produits illégaux et mettre en place les moyens pour les atténuer. Cette analyse doit faire l'objet d'un rapport annuel remis à la Commission européenne qui assume désormais un rôle de gendarme du numérique dans l'UE.

"Des mesures devront être mises en œuvre pour protéger les consommateurs contre l'achat de produits dangereux ou illégaux, en mettant particulièrement l'accent sur la prévention de la vente et de la distribution de produits qui pourraient être nocifs pour les mineurs", a expliqué la Commission.

Les très grandes plateformes doivent aussi fournir au régulateur un accès à leurs algorithmes pour que le respect du règlement puisse être contrôlé. Elles doivent se soumettre une fois par an à un audit externe indépendant, à leurs propres frais.

Ces obligations s'appliqueront à Shein à partir de fin août.

Les contrevenants aux règles peuvent se voir infliger des amendes jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires annuel mondial, voire une interdiction d'opérer en Europe en cas de violations graves et répétées.

Réagissant à sa désignation comme très grande plateforme vendredi, Shein a affirmé sa volonté de se conformer aux règles européennes. "Nous partageons l'ambition de la Commission de faire en sorte que les consommateurs de l'UE puissent faire leurs achats en ligne en toute sérénité et nous nous engageons à jouer notre rôle", a déclaré Leonard Lin, responsable mondial des affaires publiques du groupe.

Les très grandes plateformes concernées par les contrôles européens renforcés incluent aussi le géant du commerce en ligne Amazon et son concurrent AliExpress, filiale du géant chinois Alibaba.

Une autre application chinoise de e-commerce, Temu, devrait s'ajouter prochainement à cette liste après avoir annoncé en avril qu'elle comptait environ 75 millions d'utilisateurs mensuels dans l'Union européenne.

Le DSA a montré son efficacité cette semaine en imposant à TikTok de suspendre dans l'UE la fonctionnalité de sa nouvelle application TikTok Lite qui récompense les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans.

La Commission craignait des risques d'addiction, notamment pour les adolescents, et a ouvert une enquête. Elle soupçonne le réseau social, propriété du groupe chinois ByteDance, de ne pas avoir conduit l'analyse obligatoire des risques, en particulier pour la santé mentale des utilisateurs.

Toujours dans le cadre du DSA, Bruxelles a aussi ouvert en décembre une enquête visant le réseau social X pour des manquements présumés aux obligations de modération des contenus.