Charles III en France plaide pour une nouvelle « Entente» sur le climat et visite Notre-Dame

Le roi Charles de Grande-Bretagne salue avant de s'adresser aux sénateurs et aux membres de l'Assemblée nationale au Sénat français, à Paris le 21 septembre 2023. (Photo, AFP)
Le roi Charles de Grande-Bretagne salue avant de s'adresser aux sénateurs et aux membres de l'Assemblée nationale au Sénat français, à Paris le 21 septembre 2023. (Photo, AFP)
Le roi britannique Charles III (à gauche) est accueilli par le président français Emmanuel Macron alors qu'ils arrivent pour assister à un banquet d'État au château de Versailles, à l'ouest de Paris, le 20 septembre 2023, le premier jour d'une visite d'État royale britannique en France. (Photo, AFP)
Le roi britannique Charles III (à gauche) est accueilli par le président français Emmanuel Macron alors qu'ils arrivent pour assister à un banquet d'État au château de Versailles, à l'ouest de Paris, le 20 septembre 2023, le premier jour d'une visite d'État royale britannique en France. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 21 septembre 2023

Charles III en France plaide pour une nouvelle « Entente» sur le climat et visite Notre-Dame

  • S'inspirant de l'Entente cordiale, un texte signé en 1904 par les deux pays pour aplanir leurs très fortes divergences de l'époque, le monarque, fleur rose à la boutonnière, a appelé à "relever les immenses défis du monde qui nous entoure"
  • Ce discours à la tribune du Sénat français, salué par une «standing ovation», était une première pour un souverain britannique

PARIS: Le roi Charles III a plaidé jeudi pour une nouvelle "Entente" avec Paris sur le climat lors d'un discours ovationné devant les parlementaires français, avant de se rendre sur le chantier de Notre-Dame.

Alternant prise de parole en français et en anglais, le roi Charles III, aux convictions environnementales affirmées, a proposé devant le Sénat que France et Royaume-Uni s'engagent autour d'une "Entente pour la durabilité" afin de répondre "plus efficacement" à "l'urgence mondiale en matière de climat et de biodiversité".

S'inspirant de l'Entente cordiale, un texte signé en 1904 par les deux pays pour aplanir leurs très fortes divergences de l'époque, le monarque, fleur rose à la boutonnière, a appelé à "relever les immenses défis du monde qui nous entoure", au 2e jour de sa première visite d'Etat en France.

Ces propos interviennent au lendemain de la décision du Premier ministre britannique Rishi Sunak de reporter plusieurs mesures phare de la politique climatique du Royaume-Uni.

Ce discours à la tribune du Sénat français, salué par une "standing ovation", était une première pour un souverain britannique. En 2004, sa mère Elizabeth II avait prononcé un discours dans la salle des Conférences du Sénat, devant députés et sénateurs réunis, mais pas dans l'hémicycle.

Après une visite au Marché aux fleurs, dans le coeur historique de Paris, le couple royal a rejoint le couple Macron sur le parvis de Notre-Dame de Paris pour rencontrer pompiers de Paris et équipe de restauration de la cathédrale ravagée par un gigantesque incendie en 2019, qui doit rouvrir pour décembre 2024.

Soutien à l'Ukraine

Sur le front diplomatique, le roi, qui entend asseoir son image à l'international un an après son accession au trône, a assuré jeudi de la "détermination inébranlable" du Royaume-Uni et de la France à voir l'Ukraine "triompher".

Charles III s'est également engagé jeudi devant les parlementaires français à "faire tout ce qui est en (son) pouvoir pour renforcer la relation indispensable entre le Royaume-Uni et la France".

Gérard Larcher, le président du Sénat français, a de son côté souligné que le destin du Royaume-Uni "demeure intimement lié au continent européen".

Mercredi soir, Charles III avait été reçu par le président Emmanuel Macron pour un dîner fastueux au château de Versailles, sous le signe de l'amitié franco-britannique après les turbulences du Brexit. Cette visite de trois jours en France, la première depuis le couronnement du monarque, "est un signe d'amitié et de confiance", perçu "comme hommage à notre passé, et comme gage d'avenir", avait affirmé le président français.

Pendant le discours du roi au Sénat, la reine Camilla et Brigitte Macron ont lancé un prix littéraire franco-britannique à la Bibliothèque nationale. La Première dame française a présenté à l'épouse de Charles III une robe d'Edith Piaf, ainsi que des manuscrits de William Shakespeare et de Victor Hugo. Elles ont aussi visité jeudi un atelier Chanel, où la reine s'est essayée à un métier à tisser.

La visite de Charles III en France aurait dû avoir lieu dès mars et être son premier déplacement royal à l'étranger, mais elle avait dû être annulée à la dernière minute sur fond de violentes manifestations en France contre la réforme des retraites.

Jeudi après-midi vers 15H40 (13H40 GMT), le roi prendra la parole en clôture d'une table ronde au Museum national d'histoire naturelle de Paris, consacrée à la "finance climat", soit les actions menées par les banques face au changement climatique, comme les produits financiers verts.

Maillot du PSG et ping-pong 

Le couple royal s'est auparavant rendu à la mi-journée au nord de la capitale française, à Saint-Denis, banlieue défavorisée mais aussi centre névralgique des Jeux olympiques de 2024 et lieu de la nécropole des rois de France, dans la basilique gothique que le roi et la reine ont pris le temps de visiter.

Accompagnés de Mme Macron, le roi et la reine ont discuté avec l'international français Presnel Kimpembe et le président du PSG Nasser Al-Khelaïfi, qui ont remis à Charles III un maillot du club à son nom. Détendues, Brigitte Macron et la reine Camilla ont disputé une partie de ping-pong.

Vendredi, le couple royal se rendra à Bordeaux, pour la troisième et dernière journée de cette visite d'Etat, dans une région du sud-ouest de la France durement frappée par les incendies en 2022, qui compte de nombreux résidents britanniques.

Il y visitera, avec la reine Camilla, la frégate HMS Iron Duke, bateau de la Royal Navy, mais aussi une forêt expérimentale, à Floirac, avant de finir par un passage au domaine viticole Château Smith Haut Lafitte.

 


Macron fixera la date d'un hommage aux victimes du Hamas «dans les semaines à venir»

«Comment rendre un hommage alors que l'inquiétude est là?», a expliqué jeudi le président Macron (Photo, AFP).
«Comment rendre un hommage alors que l'inquiétude est là?», a expliqué jeudi le président Macron (Photo, AFP).
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  • «Évidemment, nous rendrons un hommage à tous les enfants partis et à tous les proches. Simplement, c'est en concertation avec les familles que je déciderai de la date», a expliqué Macron
  • «C'est pourquoi ai-je attendu, parce que plusieurs de ces familles ont perdu des enfants, des proches, et ont encore des otages», a ajouté le chef de l'Etat

PARIS: Emmanuel Macron a promis jeudi de fixer "dans les semaines à venir" la date d'un hommage aux victimes de l'attaque du Hamas le 7 octobre en Israël, estimant devoir attendre car des familles "ont encore des otages".

"Évidemment, nous rendrons un hommage à tous les enfants partis et à tous les proches. Simplement, c'est en concertation avec les familles que je déciderai de la date", a expliqué le chef de l'Etat lors d'une cérémonie à l'Elysée où il s'est vu remettre le prix annuel de la Conférence européenne des rabbins (CER) qui récompense la lutte contre l'antisémitisme et la sauvegarde des libertés religieuses.

"C'est pourquoi ai-je attendu, parce que plusieurs de ces familles ont perdu des enfants, des proches, et ont encore des otages", a ajouté Emmanuel Macron, selon des propos rapportés par un participant.

Le président du Consistoire central de France Elie Korchia avait appelé mercredi Emmanuel Macron à "annoncer officiellement" une date pour cette cérémonie d'hommage.

"Comment rendre un hommage alors que l'inquiétude est là ?", a expliqué jeudi le président. "J'espère que vous comprendrez avec moi ce qui n'est pas une hésitation, ce qui n'est pas un tâtonnement", a-t-il ajouté, promettant de fixer une date "dans les semaines à venir".

«L'Elysée n'est pas un lieu de culte»

La cérémonie de la Conférence européenne des rabbins à l'Elysée a fait l'objet de plusieurs vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrant l'allumage par le grand rabbin de France Haïm Korsia, sous les yeux d'Emmanuel Macron, d'une bougie de Hanouka, au premier jour de cette traditionnelle fête juive des lumières.

Ces images ont suscité plusieurs réactions politiques, notamment à gauche: le secrétaire national à la laïcité du Parti socialiste Jérôme Guedj a ainsi estimé sur X qu'"aucun élu de la République ne devrait participer (à une cérémonie de Hanouka), comme toute manifestation religieuse".

"L'Elysée n'est pas un lieu de culte (...) On ne transige pas avec la laïcité", a renchéri Carole Delga, présidente de la région Occitanie, dénonçant "un mauvais signal envoyé par l'Etat à la République".

La guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre, est entrée jeudi dans son troisième mois.

Selon Israël, 1.200 personnes, en majorité des civils, ont été tuées lors de cette attaque, et 240 personnes ont été enlevées. Le ministère de la Santé du Hamas a fait état jeudi de 17.177 morts dans les bombardements israéliens qui ont suivi.


La France envisage des sanctions contre des colons israéliens

Des colons israéliens devant une maison en construction à l'avant-poste de Homesh, en Cisjordanie occupée, le 29 mai 2023 (Photo, AFP).
Des colons israéliens devant une maison en construction à l'avant-poste de Homesh, en Cisjordanie occupée, le 29 mai 2023 (Photo, AFP).
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  • «Ces violences doivent cesser et il est de la responsabilité des autorités israéliennes de s'en assurer et de poursuivre leurs auteurs», a déclaré la porte-parole du Quai, Anne-Claire Legendre
  • La France condamne régulièrement les violences commises par des colons extrémistes israéliens à l'encontre de Palestiniens de Cisjordanie

PARIS: La France envisage de prendre des sanctions à l'encontre des colons israéliens responsables de violences contre des Palestiniens de Cisjordanie et la cheffe de la diplomatie portera ce sujet au niveau européen lundi lors d'une réunion à Bruxelles, a annoncé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"Ces violences doivent cesser et il est de la responsabilité des autorités israéliennes de s'en assurer et de poursuivre leurs auteurs", a déclaré la porte-parole du Quai, Anne-Claire Legendre, dans une conférence de presse.

"Pour notre part, nous prendrons aussi notre responsabilité. Nous envisageons des mesures d'interdiction du territoire français et le gel des avoirs au niveau national mais également européen", a-t-elle ajouté, soulignant que la ministre Catherine Colonna "évoquera ce sujet au conseil des Affaires étrangères lundi" à Bruxelles.

Interrogée sur l'échéance, la porte-parole du Quai a précisé que le travail d'identification des personnalités visées était en cours.

"Nous poursuivons nos discussions avec nos partenaires européens" et "nous espérons pouvoir avancer à la fois au niveau national et au niveau européen", a-t-elle également dit.

Berlin a d'ores et déjà appelé l'Union européenne à envisager de telles sanctions.

La France condamne régulièrement les violences commises par des colons extrémistes israéliens à l'encontre de Palestiniens de Cisjordanie.

La semaine dernière, Mme Legendre avait souligné que ces exactions étaient "profondément déstabilisatrices pour la région" et sapaient les perspectives de la solution des deux Etats. Elle avait alors indiqué que la France n'excluait "aucune option", en référence à la possibilité d'instaurer des sanctions contre des individus ou groupes de colons.

Les Etats-Unis ont annoncé mardi des sanctions à l'encontre de dizaines de personnes qui se verront interdire l'entrée aux Etats-Unis.


Projet de loi immigration: Darmanin veut «tendre la main» aux députés LR

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a répété vouloir "tendre la main" aux députés LR à propos du projet de loi sur l'immigration (Photo d'illustration, AFP).
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a répété vouloir "tendre la main" aux députés LR à propos du projet de loi sur l'immigration (Photo d'illustration, AFP).
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  • «Rien n'est joué. Je veux leur tendre la main», déclare le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin dans cette interview
  • Aux accusations de LR d'avoir détricoté le texte élaboré par le Sénat, il répond que «ce n'est pas exact»

PARIS: Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a répété vouloir "tendre la main" aux députés LR à propos du projet de loi sur l'immigration, qui arrive en début de semaine prochaine à l'Assemblée nationale, dans un entretien à Nice Matin daté de vendredi.

"Rien n'est joué. Je veux leur tendre la main", déclare le ministre dans cette interview.

Aux accusations de LR d'avoir détricoté le texte élaboré par le Sénat, il répond que "ce n'est pas exact". "Sur 60 articles proposés par les sénateurs, nous en avons retenu plus d'une trentaine: les restrictions au regroupement familial, la suppression de la gratuité des transports en commun pour les étrangers en situation irrégulière. Ceux qui menacent des élus perdront leur titre de séjour. Le contrôle des étudiants sera renforcé", énumère-t-il.

A propos de l'Aide médicale d'Etat, que les sénateurs voulaient remplacer par une aide médicale d'urgence, plus restrictive, Gérald Darmanin indique que ce volet "ne relève pas du Code des étrangers" et qu'une telle mesure aurait donc été censurée par le Conseil constitutionnel. "Mais ce point pourra revenir dans le débat à court terme: nous ne sommes pas fermés", ajoute-t-il.

Créée il y a plus de 20 ans, l'AME prévoit une couverture intégrale des frais médicaux et hospitaliers accordée aux étrangers en situation irrégulière présents en France depuis au moins trois mois. Elle est régulièrement prise pour cible par la droite et l'extrême droite, qui l'accusent de générer un "appel d'air" pour l'immigration clandestine et de coûter "trop cher".

Selon un rapport de l'ancien ministre PS Claude Evin et du préfet Patrick Stefanini, figure de LR, remis lundi au gouvernement, cette AME est "globalement maîtrisée", mais "mérite d'être adaptée".

"Quant au délit de séjour irrégulier, réclamé par Les Républicains, je pense que leur demande mérite qu’on y prête attention. Je rappelle que c’est la gauche qui l’a supprimé en 2012. Moi, je suis ouvert à une discussion", dit encore le ministre dans l'entretien à Nice Matin.

Le projet de loi sur l'immigration, remanié et adopté en fin de semaine dernière par la commission des Lois de l'Assemblée, a pour objectif de durcir les conditions de l'immigration légale, de faciliter les expulsions mais aussi de ménager la possibilité de régularisations pour des sans-papiers occupant des emplois dans des métiers en tension.