Libye: plus de 43 000 personnes déplacées par les inondations

Vue aérienne de la ville de Derna, dans l'est de la Libye, le 18 septembre 2023, à la suite d'inondations soudaines et meurtrières. (Photo, Mahmud TURKIA / AFP)
Vue aérienne de la ville de Derna, dans l'est de la Libye, le 18 septembre 2023, à la suite d'inondations soudaines et meurtrières. (Photo, Mahmud TURKIA / AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 21 septembre 2023

Libye: plus de 43 000 personnes déplacées par les inondations

  • Selon le dernier bilan officiel provisoire communiqué mardi soir par le ministre de la Santé de l'Est, Othman Abdeljalil, les inondations ont fait 3 351 morts
  • Les besoins urgents des déplacés portent sur « la nourriture, l'eau potable, la santé mentale et le soutien psycho-social» selon l'OIM

DERNA: Plus de 43 000 personnes ont été déplacées selon l'ONU par les inondations meurtrières qui ont dévasté l'Est de la Libye, notamment la ville de Derna où les communications ont été rétablies jeudi après une coupure de 24 heures.

Alors que les recherches se poursuivent pour retrouver des milliers de disparus présumés morts, l'Organisation internationale des migrations (OIM) a publié jeudi des statistiques revues à la hausse pour les personnes déplacées à la suite des inondations de la nuit du 10 au 11 septembre.

Le drame a provoqué le déplacement de 43.059 personnes et "le manque d'approvisionnement en eau aurait poussé de nombreuses personnes", initialement déplacées à l'intérieur de Derna, à la quitter pour d'autres villes de l'Est et de l'Ouest de la Libye, a précisé l'OIM.

Les besoins urgents des déplacés portent sur "la nourriture, l'eau potable, la santé mentale et le soutien psycho-social", a ajouté l'organisation.

Rongée par les divisions depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est gouvernée par deux administrations rivales: l'une à Tripoli (Ouest) et dirigée par Abdelhamid Dbeibah, l'autre dans l'Est, incarnée par le Parlement et affiliée au camp du puissant maréchal Khalifa Haftar.

Selon le dernier bilan officiel provisoire communiqué mardi soir par le ministre de la Santé de l'Est, Othman Abdeljalil, les inondations ont fait 3.351 morts.

Mais les organisations humanitaires et les autorités libyennes craignent un bilan beaucoup plus lourd en raison du nombre de disparus, qui se comptent par milliers.

Restrictions injustifiées

Les réseaux téléphoniques et Internet avaient été coupés mardi soir et des journalistes avaient été priés de quitter Derna, au lendemain d'une manifestation d'habitants de la ville réclamant des comptes aux autorités de l'Est du pays, responsables selon eux de la catastrophe.

Les autorités avaient évoqué une panne, mais selon des analystes et des internautes, il s'agissait d'une coupure délibérée destinée à imposer un "black-out" après une large couverture médiatique de la manifestation de la veille.

Le "Forces armées arabes libyennes" (LAAF) du maréchal Haftar, qui tiennent d'une main de fer la ville de Derna depuis 2018, "doivent immédiatement lever toutes les restrictions injustifiées imposées aux médias et faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire à toutes les communautés touchée", a indiqué jeudi Amnesty International dans un communiqué.

"Des témoins ont également informé Amnesty International de l'arrestation de critiques et de manifestants, dans le cadre des efforts des LAAF pour orchestrer et contrôler l'accès aux médias", a ajouté l'ONG.

Les inondations ont été provoquées par l'effondrement de deux barrages en amont de Derna après le passage dévastateur de la tempête Daniel.

Michael Langley, le patron du Commandement militaire américain pour l'Afrique (Africom) et l'ambassadeur américain en Libye, Richard Norland, sont arrivés jeudi à Benghazi, la grande ville de l'Est du pays, avec 13 tonnes d'aides de l'USAID, l'agence d'aide américaine, comprenant notamment des produits d'hygiène et des abris d'urgence, a indiqué l'ambassade américaine.

Le général Langley et M. Norland ont rencontré ensuite le maréchal Haftar. Lors de cette entrevue, le général Langley a souligné "l'importance de la formation d'un gouvernement national démocratiquement élu, de la réunification de l'armée libyenne et de la préservation de la souveraineté libyenne en éliminant les mercenaires étrangers", selon cette même source.

Identifier les corps

A Derna, des secouristes s'activent toujours pour retrouver les corps de disparus, en particulier en mer, des quartiers entiers ayant été emportés par les flots.

Le gouvernement basé à Tripoli a annoncé jeudi que les services de sécurités ont repéré des corps sur une zone s'étendant sur une centaine de kilomètres entre Derna et à al-Baida, plus à l'ouest. Une carte des emplacements des corps, a été remise aux services de secours pour pouvoir les récupérer, selon la même source.

Une équipe de la police d'Abou Dhabi, spécialiste dans l'identification des victimes de catastrophes, est arrivée jeudi dans l'Est du pays.

Celle-ci comprend notamment des experts et spécialistes dans la médecine légiste, l'ADN et les empreintes, a déclaré son chef, Issa Ahmad al-Awadhi, à des journalistes.

Le chaos en Libye a relégué au second plan l'entretien d'infrastructures vitales comme les barrages de Derna qui présentaient dès 1998 des fissures jamais réparées.

"Il est urgent d'établir les faits et les circonstances entourant la perte stupéfiante de vies humaines et la destruction à la suite de la tempête Daniel. Cela inclut l'examen de la question de savoir si les autorités libyennes et ceux qui contrôlent de facto les zones touchées ont échoué à protéger les droits de la population", a ajouté Amnesty dans son communiqué.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Short Url
  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Short Url
  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Short Url
  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.