Lavrov accuse les Occidentaux de combattre «directement» la Russie en Ukraine

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov répond à une question lors d'une conférence de presse à la suite de son discours à la 78e Assemblée générale des Nations Unies au siège de l'ONU à New York, le 23 septembre 2023. (AFP)
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov répond à une question lors d'une conférence de presse à la suite de son discours à la 78e Assemblée générale des Nations Unies au siège de l'ONU à New York, le 23 septembre 2023. (AFP)
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Publié le Dimanche 24 septembre 2023

Lavrov accuse les Occidentaux de combattre «directement» la Russie en Ukraine

  • «Vous pouvez l'appeler comme vous voulez mais ils nous combattent, ils nous combattent directement. Nous l'appelons guerre hybride, mais ça ne change pas la réalité»
  • Le chef de la diplomatie russe, lors d'une longue conférence de presse au siège de l'ONU à New York, était interrogé sur l'implication des Etats-Unis dans le conflit en Ukraine

NATIONS UNIES: Les Occidentaux "combattent directement" la Russie en Ukraine, a accusé samedi à l'ONU le ministre russe des Affaires étrangères au moment où Kiev affirme avoir tué des chefs militaires russes dans la péninsule stratégique de Crimée.

"Vous pouvez l'appeler comme vous voulez mais ils nous combattent, ils nous combattent directement", a dit Sergueï Lavrov en marge de l'Assemblée générale des Nations unies.

"Nous l'appelons guerre hybride, mais ça ne change pas la réalité", a-t-il ajouté, évoquant l'aide financière, les armements et des "mercenaires" venus de pays occidentaux.

Le chef de la diplomatie russe, lors d'une longue conférence de presse au siège de l'ONU à New York, était interrogé sur l'implication des Etats-Unis dans le conflit en Ukraine.

"Le fait qu'ils combattent de facto contre nous en se servant du corps des Ukrainiens, je pense que tous ceux ici qui s'intéressent à la situation en Ukraine savent très bien que les Américains, les Britanniques et d'autres se battent en fournissant tout d'abord de plus en plus d'armes", a asséné le chef de la diplomatie russe.

En Ukraine, l'armée de Kiev a affirmé samedi avoir tué ou blessé "de hauts commandants" de la marine russe lors de sa frappe la veille contre le quartier général de la flotte de la mer Noire à Sébastopol, en Crimée annexée.

Refusant de dire si des missiles de fabrication occidentale avaient été utilisés, le chef des services de renseignement ukrainiens, Kyrylo Boudanov, a affirmé que l'attaque avait tué "au moins neuf personnes", dont des généraux, dans des commentaires à Voice of America.

L'AFP n'était pas en mesure de vérifier cette information.

La Russie a déclaré qu'un de ses militaires était porté disparu après l'attaque.

La Crimée, région ukrainienne annexée par Moscou en 2014, et la ville de Sébastopol, où se situe le QG de la marine visé, sont au cœur du dispositif militaire russe pour son invasion de l'Ukraine, à la fois pour approvisionner les troupes occupant le sud ukrainien et pour mener des frappes de missiles depuis la mer.

«Champ de bataille»

Les Etats-Unis et les pays européens qui fournissent des systèmes d'armement à Kiev depuis l'invasion russe de février 2022 martèlent qu'ils ne sont pas en guerre avec Moscou mais qu'ils aident l'Ukraine à se défendre.

Sergueï Lavrov s'exprimait en marge de l'Assemblée générale de l'ONU durant laquelle, plus tôt cette semaine, le président ukrainien Volodymyr Zelensky était venu en personne demander davantage de soutiens de la communauté internationale.

Il a proposé un sommet pour évoquer son plan de paix destiné à mettre fin à la guerre.

M. Lavrov a affirmé que cette proposition de règlement était "complètement infaisable, impossible à mettre en oeuvre, pas réaliste".

Interrogé sur la manière de mettre un terme au conflit qui s'enlise, le chef de la diplomatie russe a jugé qu'"en ces circonstances, s'ils (les Occidentaux et les Ukrainiens, ndlr) disent que cela doit se passer sur le champ de bataille, très bien, cela se fera sur le champ de bataille".

Devant le Conseil de sécurité de l'ONU mercredi, le président Zelensky avait dénoncé l'"agression criminelle" de Moscou contre son pays et "le blocage" de l'instance onusienne en raison du droit de veto russe.

M. Lavrov avait soigneusement évité d'être présent dans la salle du Conseil au moment où le chef d'Etat urkrainien s'exprimait. Mais lors de son intervention mercredi -- après le départ de M. Zelensky -- il avait répondu que le veto russe était un "outil légitime" dévolu aux cinq membres permanents du Conseil.

"Je l'ai regardé à la télé. Il semblait plutôt lugubre", a attaqué samedi M. Lavrov en ajoutant: "J'avais à faire, on savait tous ce qu'il allait dire alors pourquoi perdre son temps".

En fin de matinée samedi, lors d'un discours anti-occidental devant l'Assemblée générale de l'ONU, le ministre russe a prévenu qu'il était dans "l'intérêt commun d'éviter la spirale d'une guerre à grande échelle et d'empêcher l'effondrement final des mécanismes de coopération internationale mis en place par nos prédécesseurs" aux Nations unies.


Turquie: nouveaux appels à manifester après l'arrestation du maire d'Istanbul

Le maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, principal opposant au président turc, a été arrêté le 19 mars 2024. (FILE/AFP)
Le maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, principal opposant au président turc, a été arrêté le 19 mars 2024. (FILE/AFP)
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  • De nouveaux appels à manifester vendredi en soutien au maire d'opposition d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, ont été lancés dans plusieurs villes de Turquie, au surlendemain de son arrestation pour "terrorisme" et "corruption"
  • Jeudi soir, des rassemblements réunissant des milliers de personnes ont eu lieu notamment à Istanbul et dans la capitale Ankara, au cours desquels 53 personnes ont été interpellées

ISTANBUL: De nouveaux appels à manifester vendredi en soutien au maire d'opposition d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, ont été lancés dans plusieurs villes de Turquie, au surlendemain de son arrestation pour "terrorisme" et "corruption".

Jeudi soir, des rassemblements réunissant des milliers de personnes ont eu lieu notamment à Istanbul et dans la capitale Ankara, au cours desquels 53 personnes ont été interpellées et seize policiers ont été blessés dans des incidents, selon le ministre turc de l'Intérieur.

Au total, des manifestations ont eu lieu depuis mercredi dans au moins 29 des 81 provinces turques, selon un comptage de l'AFP.

A Istanbul, la police a fait usage de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc pour bloquer un groupe de manifestants qui voulaient accéder à la place Taksim.

Il n'a pas été fait état de blessés.

Jeudi soir, le président Recep Tayyip Erdogan a pour la première fois commenté cette contestation, inédite depuis un grand mouvement de contestation de 2013 parti de la place Taksim, en accusant le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), principale force d'opposition, d'"hypocrisie".

"Les problèmes du CHP ne sont pas les problèmes du pays et du peuple, mais les problèmes d'une poignée de personnes ambitieuses", a-t-il déclaré.

"Nous n'avons de temps à perdre avec les spectacles de l'opposition", a-t-il ajouté.

Ekrem Imamoglu, vu comme le principal rival du chef de l'Etat, devait être investi dimanche candidat du CHP à la prochaine présidentielle.

Mais le diplôme universitaire de l'édile avait été annulé mardi soir, quelques heures avant son arrestation, ajoutant un obstacle sur sa route, la Constitution turque exigeant que tout candidat à la présidence justifie d'un diplôme d'enseignement supérieur.

"Désormais, personne ne doit s'attendre à ce que le CHP fasse de la politique dans des salles ou des bâtiments. Désormais, nous sommes dans la rue et sur les places", a lancé jeudi soir le chef du principal parti d'opposition, Özgür Özel, devant le siège de la municipalité d'Istanbul où des milliers de manifestants étaient réunis.

Les restrictions d'accès à plusieurs réseaux sociaux et messageries, dont X et WhatsApp, en œuvre depuis mercredi matin, ont été levées dans la nuit de jeudi à vendredi, selon une association turque de surveillance de l'internet et des correspondants de l'AFP.

Un total de cinquante-quatre internautes ont été arrêtés depuis mercredi pour des messages sur les réseaux sociaux qualifiés de provocateurs par les autorités, a souligné vendredi matin le ministre de l'Intérieur.


L'aéroport londonien de Heathrow fermé en raison d'une panne de courant

Hall des départs du terminal 3 de Heathrow à Londres. (Reuters)
Hall des départs du terminal 3 de Heathrow à Londres. (Reuters)
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  • L'aéroport londonien de Heathrow, le plus grand d'Europe, a été contraint de fermer vendredi pour toute la journée en raison d'une panne de courant déclenchée par un incendie
  • Classé parmi les cinq aéroports les plus importants au monde, Heathrow dessert 80 pays et opère 1.300 décollages et atterrissages par jour

LONDRES: L'aéroport londonien de Heathrow, le plus grand d'Europe, a été contraint de fermer vendredi pour toute la journée en raison d'une panne de courant déclenchée par un incendie, engendrant des perturbations dans le trafic aérien mondial.

Classé parmi les cinq aéroports les plus importants au monde, Heathrow dessert 80 pays et opère 1.300 décollages et atterrissages par jour. Il est fréquenté par quelque 230.000 passagers chaque jour.

La panne provient d'un important incendie sur la sous-station électrique de Hayes, dans la banlieue ouest de Londres, qui dessert l'aéroport, ont indiqué vendredi les pompiers.

"Heathrow connaît une coupure d'électricité significative. Pour garantir la sécurité de nos passagers et de nos collègues, Heathrow sera fermé jusqu'à 23H59 (23H59 GMT) le 21 mars", a indiqué l'opérateur de l'aéroport, Heathrow Airport Holdings.

Le groupe a précisé prévoir "de sérieuses perturbations (du trafic) ces prochains jours".

Outre l'aéroport, "un grand nombre de foyers et d'entreprises locales" sont affectés par l'incendie, qui a été signalé à 23H23 jeudi (23H23 GMT), selon un porte-parole des pompiers, Pat Goulbourne.

"Nos pompiers travaillent sans relâche, dans des conditions difficiles, pour maîtriser le feu aussi vite que possible", a-t-il dit.

Dix camions et quelque 70 pompiers ont été déployés. Près de 150 personnes ont été évacuées dans le secteur et un périmètre de sécurité de 200 mètres a été mis en place.

Des images diffusées sur les réseaux sociaux ont montré d'immenses flammes s'élevant de la sous-station électrique.

D'autres semblent montrer l'intérieur de l'aéroport éclairé seulement par les signalisations de secours.

Les pompiers ont appelé les habitants à garder leurs fenêtres fermées en raison de l'important dégagement de fumée produit par l'incendie, incitant la population à éviter la zone.

Au total, quelque 16.000 foyers sont affectés par la panne, selon l'opérateur électrique Scottish and Southern Electricity Networks.

- 200 destinations -

Heathrow Airport a appelé les voyageurs à "éviter à tout prix de chercher à se rendre à l'aéroport avant que celui-ci ne réouvre".

L'incendie a provoqué une série de perturbations dans le trafic aérien mondial.

Deux vols de Qantas à destination de l'aéroport londonien -un vol direct de Perth (Australie) et un autre de Singapour- ont dû être détournés sur Paris Charles de Gaulle, selon la compagnie australienne. Deux autres vols de Qantas devaient décoller vendredi de Heathrow.

Parmi les vols perturbés figure aussi un vol de United Airlines de New York, qui atterrira à Shannon (Irlande), selon FlightRadar24.

Sept vols de United Airlines ont dû soit revenir vers leur aéroport de départ soit être dirigés vers d'autres destinations, selon la compagnie américaine, dont les vols de vendredi pour Heathrow sont annulés.

Un vol de Korean Air, qui devait décoller du hub londonien pour Incheon (Corée du Sud), est annoncé avec un retard de 22 heures.

Construit en 1946, Heathrow est le plus important des cinq aéroports qui desservent la capitale britannique, avec plus de 80 millions de passagers annuels.

Arrivé au bout de ses capacités, il a obtenu en janvier le feu vert du gouvernement britannique pour la construction d'une troisième piste, après des années de recours intentés par des riverains. Celle-ci devrait être achevée d'ici 2035.

Parmi les quelque 200 destinations qu'il dessert, Dublin, Los Angeles, Madrid et New York sont les plus populaires.


Zelensky appelle les Européens à ne pas baisser la garde face à Poutine

"Rien n'a changé!": le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé jeudi ses alliés européens à rester fermes face à Vladimir Poutine, au moment où les chefs d'état-major d'une trentaine de pays soutiens de Kiev se retrouvaient à Londres. (AFP)
"Rien n'a changé!": le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé jeudi ses alliés européens à rester fermes face à Vladimir Poutine, au moment où les chefs d'état-major d'une trentaine de pays soutiens de Kiev se retrouvaient à Londres. (AFP)
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  • La nuit dernière, la Russie a lancé une "attaque massive de drones, 171 au total", et leur objectif était "nos infrastructures", a affirmé le président ukrainien, au lendemain de son entretien téléphonique avec le président américain Donald Trump
  • Vladimir Poutine doit mettre fin à ses exigences "inutiles", qui ne font que prolonger la guerre en Ukraine, a-t-il encore déclaré. Moscou a réclamé l'arrêt total du soutien militaire occidental à l'Ukraine

BRUXELLES: Le président russe Vladimir Poutine doit mettre fin à ses exigences "inutiles", qui prolongent la guerre en Ukraine, a affirmé jeudi dans un message vidéo le président ukrainien Volodymyr Zelensky, devant les 27 réunis en sommet à Bruxelles.

"Rien n'a changé!": le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé jeudi ses alliés européens à rester fermes face à Vladimir Poutine, au moment où les chefs d'état-major d'une trentaine de pays soutiens de Kiev se retrouvaient à Londres.

"Malgré les propos de Poutine, qui se dit prêt à mettre fin aux attaques, rien n'a changé", a lancé jeudi M. Zelensky dans un message vidéo diffusé à Bruxelles devant les dirigeants des 27, réunis en sommet.

La nuit dernière, la Russie a lancé une "attaque massive de drones, 171 au total", et leur objectif était "nos infrastructures", a affirmé le président ukrainien, au lendemain de son entretien téléphonique avec le président américain Donald Trump.

Vladimir Poutine doit mettre fin à ses exigences "inutiles", qui ne font que prolonger la guerre en Ukraine, a-t-il encore déclaré. Moscou a réclamé l'arrêt total du soutien militaire occidental à l'Ukraine, et rejeté l'idée d'une présence de troupes étrangères en Ukraine dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu.

Face à cette intransigeance russe, le président ukrainien a aussi réclamé devant ses alliés européens le maintien des sanctions contre Moscou, "jusqu'au début du retrait russe de notre territoire". Il est "essentiel que votre soutien à l'Ukraine ne diminue pas, mais au contraire qu'il se poursuive et s'accroisse. C'est particulièrement vrai pour la défense aérienne".

Donald Trump a promis son aide pour trouver, en Europe, des systèmes supplémentaires de défense anti-aérienne. Kiev les réclame depuis des mois pour protéger des bombardements russes ses villes et ses infrastructures.

Du côté de Washington et en apparence au moins, le ton s'est nettement adouci par rapport à l'hostilité ouverte avec laquelle le président ukrainien avait été accueilli récemment à la Maison Blanche.

Le président américain a eu mercredi une conversation téléphonique "fantastique" avec son homologue ukrainien, a affirmé la porte-parole de l'exécutif américain, Karoline Leavitt.

M. Zelensky a parlé pour sa part sur X d'un échange "positif, très substantiel et franc". Plus tard, il a assuré n'avoir subi "aucune pression" de M. Trump pour lui arracher des concessions.