Un village bavarois va décider d'un projet clé pour l'industrie allemande

Une voiture électrique BMW Série 7 est exposée au 44e Salon international de l'automobile de Bangkok, le 22 mars 2023. (Photo Jack Taylor AFP)
Une voiture électrique BMW Série 7 est exposée au 44e Salon international de l'automobile de Bangkok, le 22 mars 2023. (Photo Jack Taylor AFP)
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Publié le Dimanche 24 septembre 2023

Un village bavarois va décider d'un projet clé pour l'industrie allemande

  • A Strasskirchen, tranquille bourgade à une heure et demi de Munich, quelque 2.700 votants sont appelés dimanche à se prononcer pour ou contre l'implantation d'une méga-usine BMW
  • BMW entend «investir plusieurs centaines de millions d'euros» dans cette usine «au cœur du développement de véhicules électriques en Allemagne», soutient le responsable du projet d'usine de Strasskirchen

FRANCFORT, Allemagne : L'avenir des voitures électriques de BMW repose entre les mains d'un village bavarois, où un projet d'usine pour batteries du constructeur fait débat, à un moment où l'industrie allemande doit se moderniser pour éviter le déclin.

A Strasskirchen, tranquille bourgade à une heure et demi de Munich, quelque 2.700 votants sont appelés dimanche à se prononcer pour ou contre l'implantation d'une méga-usine du géant bavarois de l'automobile.

Le projet a valeur de signal alors que l'industrie allemande traverse une période de marasme, confrontée à des coûts énergétiques élevés et des carnets de commandes de l'étranger qui se tarissent.

S'ajoutent des exigences réglementaires toujours plus strictes et les subventions plus attractives proposées ailleurs, aux États-Unis notamment, qui sont autant de vecteurs poussant des entrepreneurs à revoir leurs implantations «made in Germany».

BMW entend pour sa part «investir plusieurs centaines de millions d'euros» dans cette usine «au cœur du développement de véhicules électriques en Allemagne», soutient Alexander Kiy, responsable du projet d'usine de Strasskirchen chez le constructeur.

Le site prévu emploiera à terme plus de 3.200 personnes et livrera 600.000 batteries haute tension par an, devant ensuite être installées dans les nouveaux modèles électriques sortant des usines bavaroises de Ratisbonne, Munich et Dingolfing, la plus grande usine automobile européenne de BMW.

- Terres arables -

Autant dire qu'un rejet du projet dimanche compromettrait gravement le lancement prévu vers 2025 de la nouvelle gamme de véhicules électriques du fabricant de la X3.

Les batteries étant volumineuses et lourdes, leurs usines de production doivent se situer le plus près possible des chaînes de montage de véhicules.

BMW applique déjà cette stratégie pour ses usines à l'étranger, en Hongrie, aux Etats-Unis, au Mexique et en Chine.

La commune de Strasskirchen a été choisie en remplissant aussi ce critère de proximité. Mais une frange d'habitants s'oppose au géant de l'automobile, craignant que leur territoire rural, au sud du Danube et de la forêt bavaroise, ne devienne une zone industrielle, avec une multiplication du trafic routier.

«Plus de 100 hectares de terres arables de première qualité seraient détruits à jamais», une erreur «dans la perspective du changement climatique», s'emporte Thomas Spötzl, 44 ans, porte-parole d'un mouvement qui veut tenir tête à BMW.

Le constructeur offre au contraire «une chance immense pour la région d'investir dans des technologies durables et des emplois d'avenir», réplique Martin Götz, 45 ans, natif de Strasskirchen et porte-parole d'une association de soutien au projet d'usine.

Les deux camps se déchirent depuis des mois.

- Réticences -

«Pour la Bavière, et pour toute l'Allemagne, il doit encore être possible de faire naître une grande implantation industrielle de ce type», affirme Armin Soller, maire du village voisin d'Irlbach, également concerné par le site prévu par BMW.

Mais «il existe une nette réticence à créer des sites industriels en Allemagne», souligne Milan Nedeljkovic, membre du directoire de BMW en charge de la production.

Le pays a pourtant «besoin d'un engagement en faveur de la croissance économique, surtout en période de transformation» énergétique et numérique, ajoute-t-il.

Plusieurs grands projets industriels ont toutefois été annoncés dans la première économie européenne ces derniers mois, comme des usines de fabrication de semi-conducteurs portées par les leaders mondiaux du secteur.

Le chancelier Olaf Scholz a récemment appelé les régions, communes et même l'opposition parlementaire à soutenir un «pacte allemand» pour rendre le pays plus agile, dynamique, moins bureaucratique, mais cela n'a pas vraiment convaincu les milieux économiques.

«Nous avons besoin d'un concept global qui garantisse le maintien de notre compétitivité et de nos implantations», a déclaré lundi Arno Antliz, directeur financier du géant Volkswagen, devant la presse à Francfort.

A quelques jours du référendum, le maire de Strasskirchen, Christian Hirtreiter, veut croire que «l'ambiance est désormais clairement pour BMW».

En cas de vote favorable dimanche, BMW viendrait contrer un mouvement de défections d'entreprises dans le canton.

Ainsi une usine à papier de la zone industrielle voisine à Plattling, avec 500 salariés, a annoncé en juillet sa fermeture. Les coûts d'énergie élevés ont été avancés comme raison.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com