Covid-19: Londres et l'Italie se reconfinent pour éviter un rebond de l'épidémie

Arbre de Noël composé de 60 coffres en tant que protestation symbolique des opérateurs du monde de la culture, sur la Piazza San Silvestro, dans le centre de Rome. L'Italie qui, avec le Royaume-Uni, est le pays d'Europe le plus durement frappé par la pandémie, sera soumise à de nouvelles restrictions pendant les périodes de Noël et du Nouvel An, a annoncé le Premier ministre Giuseppe Conte (Photo, AFP).
Arbre de Noël composé de 60 coffres en tant que protestation symbolique des opérateurs du monde de la culture, sur la Piazza San Silvestro, dans le centre de Rome. L'Italie qui, avec le Royaume-Uni, est le pays d'Europe le plus durement frappé par la pandémie, sera soumise à de nouvelles restrictions pendant les périodes de Noël et du Nouvel An, a annoncé le Premier ministre Giuseppe Conte (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 20 décembre 2020

Covid-19: Londres et l'Italie se reconfinent pour éviter un rebond de l'épidémie

  • Derrière les Etats-Unis, le Brésil est le pays le plus endeuillé avec 185.650 morts pour 7,1 millions de cas
  • La Suisse est quant à elle devenue samedi le premier pays d'Europe continentale à autoriser un vaccin contre le Covid-19, le Pfizer/BioNTech

LONDRES: Londres et sud-est de l'Angleterre reconfinés pour juguler une nouvelle souche du coronavirus, tout comme lItalie qui espère ainsi éviter un nouveau rebond des contaminations : à l'approche des fêtes de fin d'année, plusieurs pays d’Europe durcissent les mesures prises afin de contenir la troisième vague de la pandémie qui menace.

Au Royaume-Uni, il semble que la propagation du Covid-19 soit alimentée par une nouvelle variante du virus qui se transmet «bien plus facilement», a déclaré samedi le Premier ministre Boris Johnson au cours d'une conférence de presse. « Rien n'indique qu'il est plus mortel ou qu'il cause une forme plus sévère de la maladie » ou qu'il réduit l'efficacité des vaccins, a-t-il toutefois ajouté.

Déjà soumis à de sévères restrictions, les habitants de la capitale et du sud-est de l'Angleterre vont être placés sous un nouveau niveau d'alerte, le quatrième, le plus élevé. Ils auront pour consigne de rester chez eux et les commerces non essentiels ne pourront plus rouvrir après avoir baissé leur rideau samedi, mettant un terme aux achats de Noël de dernière minute.

Les pubs, restaurants et musées y étaient déjà fermés depuis le précédent week-end.

L'Italie qui, avec le Royaume-Uni, est le pays d'Europe le plus durement frappé par la pandémie avec plus de 68 000 morts, va, elle aussi, se reconfiner pour les fêtes.

« Nos experts craignent que la courbe de contagion n'augmente pendant la période de Noël », a expliqué le chef du gouvernement Giuseppe Conte. 

« Noël en rouge »

Toute l'Italie sera classée « rouge » pour les fêtes, mais les Italiens auront le droit de sortir de chez eux pour participer à un repas de famille en nombre limité, a annoncé un décret publié samedi.

La Suisse est quant à elle devenue samedi le premier pays d'Europe continentale à autoriser un vaccin contre le Covid-19, le Pfizer/BioNTech. 

Une décision qui intervient après le feu vert donné au même vaccin par plus de 15 autres pays, dont les Etats-Unis, le Canada, l'Arabie Saoudite, le Bahrein, le Royaume-Uni, la Jordanie, Singapour et le Mexique.

Le gouvernement fédéral suisse avait en outre annoncé vendredi de nouvelles mesures pour tenter d'enrayer l'épidémie

Dans l'UE, la campagne de vaccination devrait commencer les 27, 28 et 29 décembre, selon la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Et elle s'est ouverte samedi en Israël avec la vaccination du Premier ministre Benyamin Netanyahu qui a reçu le BioNTech/Pfizer à l'hôpital Sheba, situé à Ramat Gan, près de Tel-Aviv. 

L'Agence européenne des médicaments se penchera lundi sur le sort du vaccin Pfizer-BioNTech qui devrait être autorisé dans les deux jours par la Commission. L'examen, et la possible autorisation, du vaccin Moderna a été avancé d'une semaine, au 6 janvier.

Aux Etats-Unis, l'agence fédérale des médicaments (FDA) a accordé vendredi dans l'urgence une autorisation au vaccin de la firme de biotechnologies Moderna et les premières doses ont commencé à être acheminées samedi vers divers points de ce pays, a dit le responsable de l'opération pour le gouvernement américain.

Ce vaccin va rejoindre celui de l'alliance Pfizer/BioNTech dans l'immense campagne de vaccination qui a été entamée lundi aux Etats-Unis.

« Avec deux vaccins désormais disponibles pour la prévention contre le Covid-19, la FDA a franchi une nouvelle étape cruciale dans la lutte contre cette pandémie », a salué son chef, le Dr Stephen Hahn.

La distribution des doses devrait rapidement commencer. Les Etats-Unis ont pré-acheté 200 millions de doses du vaccin de Moderna et 100 millions à Pfizer. Les deux vaccins se prennent en deux doses espacées de quatre et trois semaines, respectivement.

Les Etats-Unis sont confrontés à un rebond spectaculaire de l'épidémie, avec plus de 313 000 morts et plus de 17,4 millions de cas confirmés de Covid-19.

Macron « stable »

Le vice-président américain Mike Pence s'est vu injecter vendredi le Pfizer-BioNTech, tandis que Joe Biden sera vacciné lundi.

La Thaïlande, relativement épargnée par la pandémie avec un peu plus de 4 000 cas et 60 morts signalés, a de son côté imposé samedi un confinement autour de son plus grand marché de produits de la mer, près de Bangkok, où a été détectée une reprise locale de l'épidémie.

Le Premier ministre slovaque Igor Matovic a annoncé vendredi avoir été testé positif au Covid-19, une semaine après avoir assisté à un sommet de l'UE à Bruxelles. 

On soupçonne que c'est pendant ce sommet que le président Emmanuel Macron a contracté le virus, ce qui a poussé certains autres dirigeants européens et de hauts responsables français qui l'avaient rencontré à s'isoler.

Testé positif au Covid-19 vendredi, le chef de l'Etat français, à l'isolement dans la résidence officielle de La Lanterne à Versailles (près de Paris), présentait samedi « un état de santé stable » par rapport à la veille et les résultats de ses examens cliniques et paracliniques « se sont révélés rassurants », a affirmé la présidence.

Le seuil des 60 000 morts provoquées par le coronavirus a été franchi vendredi en France.

Le président du Conseil européen Charles Michel et les chefs des gouvernements portugais Antonio Costa, espagnol Pedro Sanchez (testé négatif) et luxembourgeois Xavier Bettel se sont mis en quarantaine par précaution après avoir rencontré Macron.

La pandémie a fait au moins 1,67 million de morts dans le monde. Derrière les Etats-Unis, le Brésil est le pays le plus endeuillé avec 185 650 morts pour 7,1 millions de cas. L'Inde a dépassé samedi les 10 millions de cas et compte 145 136 morts.


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.