Tollé de l'Autorité palestinienne après une audition au Congrès américain

Des soldats israéliens démolissent une maison dans le camp d'Asker pour les réfugiés palestiniens à l'est de la ville de Naplouse, en Cisjordanie occupée, le 8 août 2023. (AFP).
Des soldats israéliens démolissent une maison dans le camp d'Asker pour les réfugiés palestiniens à l'est de la ville de Naplouse, en Cisjordanie occupée, le 8 août 2023. (AFP).
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Publié le Vendredi 29 septembre 2023

Tollé de l'Autorité palestinienne après une audition au Congrès américain

  • Seules des personnalités pro-israéliennes ont été invitées à l'audience, qui a examiné une loi interdisant l'aide américaine à l'Autorité palestinienne parce qu'elle «récompense les Palestiniens pour qu'ils assassinent des citoyens israéliens»
  • Le ministre palestinien Qaddura Fares a déclaré que de telles audiences considèrent Israël et ses partisans comme les seules sources d'information sur les questions palestiniennes

WASHINGTON: Des responsables palestiniens à Ramallah ont qualifié jeudi de «trompeuse et injuste» une audition du Congrès américain qui a accusé l'Autorité palestinienne (AP) de soutenir la violence contre les Israéliens en Cisjordanie occupée.

Seuls les partisans d'Israël ont été invités à assister à l'audition de la sous-commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants sur le Moyen-Orient, l'Afrique du Nord et l'Asie centrale mercredi, qui a abordé la mise en œuvre du Taylor Force Act, une loi de 2018 qui interdit toute aide financière américaine à l'AP au motif que cette dernière «récompense les Palestiniens pour qu'ils assassinent des citoyens israéliens».

Les responsables palestiniens ont déclaré à Arab News que les organisateurs de l'audition ne les avaient pas invités à présenter leurs points de vue et qu'ils avaient ainsi révélé leur «parti pris» en faveur d'Israël et les sentiments antipalestiniens de certains membres du Congrès.

L'audition a été menée par Joe Wilson, membre républicain de la Chambre des représentants qui préside la sous-commission. Il a accusé le gouvernement palestinien d'appliquer un système de «prime à l'assassinat» , dans lequel les Palestiniens sont récompensés pour avoir tué des Israéliens – une allégation que les responsables palestiniens ont démentie avec véhémence dans des commentaires à Arab News.

Eliot Abrams, ancien assistant adjoint du président et conseiller à la sécurité nationale pro-israélien, et plusieurs autres membres de la sous-commission ont également accusé l’AP de participer à un système qui «honore et récompense les terroristes». Plusieurs représentants d'organisations américaines de droite et pro-israéliennes qui ont pris la parole au cours de l'audition ont fait des déclarations similaires et appelé le président américain, Joe Biden, à mettre un terme à l'aide financière accordée aux Palestiniens.

Les responsables palestiniens ont déclaré que ces allégations étaient «totalement fausses» et «trompeuses». Qaddura Fares, le ministre palestinien des Affaires des détenus, a déclaré à Arab News que de telles audiences américaines considéraient Israël et ses partisans aux États-Unis comme les seules sources d'information sur les questions impliquant les Palestiniens ou leur cause.

Il a qualifié l'audition de «trompeuse et partiale», étant donné que les Palestiniens n'ont pas été invités à présenter leur version des faits, ni même consultés. La sous-commission aurait dû demander aux fonctionnaires palestiniens ou à leurs représentants de participer, a-t-il ajouté, dans un souci d'équilibre et d'équité.

Fares a déclaré que le système de prestations sociales aux familles des personnes tuées ou emprisonnées par Israël, qui est au cœur de la «prime aux assassinats», fonctionne conformément à la loi palestinienne, en vertu de laquelle le gouvernement est obligé de fournir un soutien financier à toute famille qui perd son pourvoyeur en raison des actions d'Israël en tant qu'État d'occupation.

Wassel Abou Youssef, haut responsable de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a déclaré à Arab News que les administrations américaines successives et le Congrès se sont souvent employés à «couvrir les crimes israéliens contre le peuple palestinien» au lieu de soutenir la paix et la sécurité des deux parties.

«La question du soutien financier et moral aux familles des martyrs tués par les forces d'occupation israéliennes et de ceux qui ont été détenus par elles ne peut être négligée ou contournée par aucun responsable palestinien», a-t-il ajouté.

Selon Abou Youssef, 260 Palestiniens sont morts à la suite d’actions israéliennes depuis le début de l'année, et environ 220 ont été tués l'année dernière.

Fares, dont le ministère aide à soutenir les familles des détenus palestiniens dans les prisons israéliennes, a déclaré qu'il y a environ 5 200 prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes, dont environ 1 200 détenus administratifs qui sont retenus sans inculpation ni procès, et 170 enfants de moins de 18 ans. Les autorités israéliennes emprisonnent des milliers de Palestiniens chaque année, a-t-il ajouté, pour des actions non violentes telles qu'arborer un drapeau palestinien, participer à des manifestations contre l'occupation ou faire du militantisme politique sur les campus.

Il a déclaré que seuls 10% des prisonniers palestiniens, environ 500 au total, purgent des peines de prison à vie dans les prisons israéliennes, ce qui indique qu'ils ont été condamnés pour avoir participé à l'assassinat de citoyens israéliens. Conformément à la loi palestinienne, a déclaré Fares, les familles de ces personnes ne devraient pas subir la responsabilité des crimes de leurs proches ou être privées des services de soutien social fournis par le gouvernement.

Jibril Rajoub, un haut responsable du Fatah, a déclaré à Arab News que la question du soutien palestinien aux familles des martyrs et des détenus ne cessera que lorsque l'occupation israélienne de la terre palestinienne prendra fin.

«Il semble que certains membres du Congrès américain ne se soucient que de soutenir la poursuite de l'occupation israélienne, et non une paix équitable entre les deux peuples», a-t-il déclaré.

«Cette question est très sensible pour le peuple palestinien, car elle touche au cœur de son existence et de sa lutte pour libérer son pays et mettre fin à l'occupation israélienne

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Le président libanais accuse Israël de répondre à son offre de négociations en intensifiant ses attaques

Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
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  • Le président libanais Joseph Aoun accuse Israël d’avoir répondu à son offre de négociations par une intensification des frappes, qui ont tué deux personnes dans le sud du Liban
  • En visite à Beyrouth, le ministre allemand Johann Wadephul appelle à un retrait israélien du sud du Liban et à un désarmement du Hezbollah, condition jugée essentielle pour la reprise du dialogue

BEYROUTH: Le président libanais, Joseph Aoun, a accusé Israël de répondre à l'offre de négociations du Liban par une intensification de ses frappes, les dernières ayant tué vendredi deux hommes dans le sud du pays selon Beyrouth.

"Le Liban est prêt à des négociations pour mettre fin à l'occupation israélienne, mais toute négociation (...) a besoin d'une volonté réciproque, ce qui n'est pas le cas", a affirmé M. Aoun à l'issue d'un entretien avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul.

Le chef de l'Etat s'était déjà prononcé le 13 octobre pour des négociations entre les deux pays voisins, toujours formellement en état de guerre, et qui ont émergé en novembre dernier d'un an de conflit meurtrier entre Israël et le Hezbollah libanais.

Israël "répond à cette option en menant davantage d'attaques contre le Liban (...) et en intensifiant la tension", a déploré M. Aoun

Selon le ministère de la Santé libanais, deux personnes ont été tuées vendredi lors de deux frappes israéliennes dans le sud du pays.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani, officielle) a indiqué qu'un drone avait notamment visé un homme à moto dans le village de Kounine.

L'armée israélienne a affirmé avoir tué un "responsable de la maintenance du Hezbollah", qui oeuvrait selon elle à rétablir des infrastructures du mouvement pro-iranien.

La veille, une unité israélienne s'était introduite dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

M. Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

- "Condition sine qua non" -

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban disant viser des cibles du mouvement chiite, et a intensifié ses raids ces derniers jours.

L'armée israélienne se maintient aussi dans cinq positions dans le sud du Liban.

Selon un bilan de l'AFP basé sur des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées en octobre.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Le chef de la diplomatie allemande a apporté son soutien au président libanais, affirmant qu'il exhorterait son homologue israélien, Gideon Saar, à retirer l'armée israélienne du sud du Liban.

"Il doit y avoir un retrait des troupes israéliennes. Je comprends qu'Israël ait besoin de sécurité (...) Mais nous avons maintenant besoin d'un processus de confiance mutuelle. Et je m'engage à ce que les deux parties se parlent", a dit le ministre allemand.

Il a également "encouragé le gouvernement libanais à veiller à ce qu'un processus crédible, compréhensible et rapide de désarmement du Hezbollah soit mis en place", une "tâche colossale" mais, a-t-il estimé, "la condition sine qua non" pour régler les relations avec Israël.

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.