Décès de Dianne Feinstein, grande figure du Sénat américain

La sénatrice américaine Dianne Feinstein, démocrate de Californie, tient un AK-47 lors d'une conférence de presse au siège de la police de Los Angeles, le 21 août 2003, lors d'une conférence de presse exhortant le Congrès américain à étendre l'interdiction des armes d'assaut. (Photo Hector Mata AFP)
La sénatrice américaine Dianne Feinstein, démocrate de Californie, tient un AK-47 lors d'une conférence de presse au siège de la police de Los Angeles, le 21 août 2003, lors d'une conférence de presse exhortant le Congrès américain à étendre l'interdiction des armes d'assaut. (Photo Hector Mata AFP)
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Publié le Vendredi 29 septembre 2023

Décès de Dianne Feinstein, grande figure du Sénat américain

  • «La sénatrice Feinstein est malheureusement décédée la nuit dernière à son domicile de Washington», a annoncé son équipe dans un communiqué vendredi matin
  • Le président américain Joe Biden, qui a travaillé au Sénat à ses côtés, a salué la mémoire d'une «amie»

WASHINGTON : La doyenne du Sénat américain Dianne Feinstein, figure historique du Parti démocrate, est morte jeudi à l'âge de 90 ans.

«La sénatrice Feinstein est malheureusement décédée la nuit dernière à son domicile de Washington», a annoncé son équipe dans un communiqué vendredi matin.

Première femme maire de San Francisco avant d'être sénatrice de Californie pendant plus de 30 ans, Mme Feinstein était reconnue comme une femme politique tenace et un influent pilier de la chambre haute du Congrès.

Mais elle était critiquée par la gauche du Parti démocrate depuis plusieurs mois après une enquête journalistique qui avait souligné son déclin cognitif.

La sénatrice avait encore voté au Congrès jeudi matin.

Elle avait annoncé en février sa retraite politique, faisant savoir qu'elle ne se représenterait pas aux élections de 2024.

Le président américain Joe Biden, qui a travaillé au Sénat à ses côtés, a salué la mémoire d'une «amie». «J'étais au premières loges pour voir ce que Dianne a pu accomplir», a souligné le dirigeant démocrate, applaudissant ses combats pour la «protection de l'environnement et des libertés individuelles».

Son décès ne remet pas en cause la majorité démocrate au Sénat.

- Interdiction des fusils d'assaut -

Fervente militante pour le renforcement des lois sur les armes à feu, Dianne Feinstein a notamment fait adopter l'interdiction - pour dix ans - des fusils d'assaut en 1994.

«La sénatrice Dianne Feinstein était une grande militante de la prévention de la violence armée, surmontant les obstacles à tous les niveaux de l'Etat», a applaudi Maxwell Frost, le plus jeune élu du Congrès, lui aussi très investi sur ce dossier.

Au Sénat, où elle a joué un rôle moteur dans l'examen de centaines de lois, elle a réclamé avec le républicain John McCain, la fermeture de la prison de Guantanamo, où 30 personnes restent encore détenues.

L'élue au regard cristallin est surtout l'autrice d'un immense rapport d'enquête sur la torture à la CIA avec 20 conclusions accablantes sur l'inefficacité et la brutalité des interrogatoires de l'agence après le 11-Septembre, qui restera dans les annales.

«C'était une grande serviteur de l'Etat, elle va beaucoup me manquer», a salué le républicain Chuck Grassley, qui a travaillé plus de 30 ans à ses côtés au Congrès, et désormais le nouveau doyen du Sénat, à 90 ans.

- Mort d'Harvey Milk -

Mais c'est dans son Etat d'origine, la Californie, et dans sa ville natale, San Francisco, qu'elle a fait ses premières preuves.

Dianne Feinstein a dirigé la ville dans le tumulte qui a suivi les assassinats, en 1978, de Harvey Milk, le premier conseiller municipal de Californie ouvertement gay, et du maire George Moscone par un ancien collègue.

«J'ai trouvé Harvey sur le ventre. J'ai essayé de trouver son pouls, et mon doigt s'est enfoncé dans le trou de la balle», racontait-elle au San Francisco Gate en 2008.

A la tête de la ville durant 10 ans, elle est élue «maire la plus efficace du pays» par le City and State Magazine.

- Vieillissement de la classe politique -

Ces dernières années, l'élue a toutefois grignoté son capital politique à cause de doutes persistants sur sa cohérence, souvent émis par son propre camp.

D'anciens assistants parlementaires décrivaient de façon répétée aux médias des épisodes de confusion mentale.

Et les images de l'élue, recroquevillée dans un fauteuil roulant dans les couloirs du Capitole, ont relancé les débats sur le vieillissement de la classe politique américaine.

Le président Joe Biden, qui se représente à 80 ans, est désormais jaugé à chaque déplacement sur son état physique. Son possible rival en 2024, l'ancien président républicain Donald Trump, a lui soufflé ses 77èmes bougies.

Le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell, a lui vécu deux longs moments d'absence rapprochés ces dernières semaines, retransmis sur les télévisions à travers le pays. Le sénateur de 81 ans a pour l'instant écarté la possibilité de démissionner.


Trump reçoit Netanyahu lundi en vue d'un cessez-le-feu à Gaza

Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
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  • Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.
  • Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

WASHINGTON : L'un veut « déraciner » le Hamas, l'autre un cessez-le-feu dans la bande de Gaza : Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. Cette rencontre sera déterminante pour l'avenir du territoire palestinien, et il sera également question de l'Iran.

Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.

Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

La fin de cette guerre de 12 jours a ravivé les espoirs d'un arrêt des combats dans la bande de Gaza, où les conditions humanitaires sont catastrophiques pour une population de plus de deux millions d'habitants.

Donald Trump, qui a déclaré cette semaine qu'il se montrerait « très ferme » avec M. Netanyahu, appelle à un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza, las d'une guerre sans fin.

« Je veux surtout que les habitants de Gaza soient en sécurité. Ils ont vécu l'enfer », a-t-il affirmé jeudi, alors qu'on lui demandait s'il voulait toujours que les États-Unis prennent le contrôle du territoire palestinien, comme il l'avait annoncé en février. 

« Grand marchandage » 

Une nouvelle proposition de trêve, négociée après la venue à Washington du ministre israélien Ron Dermer, a été soumise au mouvement islamiste palestinien par les médiateurs qatari et égyptien.

Donald Trump a sommé le Hamas d'accepter cette « ultime » proposition de cessez-le-feu, après 21 mois d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza déclenchée en représailles à l'attaque du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre 2023.

Vendredi soir, celui-ci a déclaré être prêt à « engager immédiatement » des négociations, soutenu par son allié, le Jihad islamique.

Selon une source palestinienne, la trêve serait assortie de la libération de la moitié des otages encore en vie détenus par le Hamas, en échange de prisonniers palestiniens.

« Je crois qu'on va assister à une réunion stratégique façon « grand marchandage » comme les aime Trump », a déclaré à l'AFP Michael Horowitz, analyste géopolitique indépendant.

Selon lui, « même M. Netanyahu a conscience qu'on arrive au bout de ce qui peut être fait à Gaza, et qu'il est temps de planifier une sortie ». Netanyahu la veut sûrement graduelle. »

Le dirigeant israélien est sous pression au sein de son gouvernement de coalition et cherchera à temporiser, tout en plaidant pour qu'une « sortie graduelle de la guerre se fasse en parallèle avec un effort de normalisation avec des partenaires régionaux comme l'Arabie saoudite », explique l'expert. 

 « Rien à offrir » à l'Iran

En 2020, les accords d'Abraham, parrainés par Donald Trump lors de son premier mandat, ont mené à la normalisation des relations entre plusieurs pays arabes, dont le Maroc et les Émirats arabes unis.

Cependant, de nombreux pays arabes, en particulier l'Arabie saoudite, ont jusqu'à présent refusé de se joindre à ce processus, tant que la guerre à Gaza se poursuit et qu'il n'y a pas de trajectoire définie vers la création d'un État palestinien, ce que le gouvernement israélien rejette catégoriquement.

Concernant le dossier du nucléaire iranien, Donald Trump a affirmé lundi dernier qu'il n'avait « rien à offrir » à l'Iran, avec qui il « ne parle pas ».

Fort des frappes de la nuit du 21 au 22 juin, qui, selon lui, ont « anéanti » le programme nucléaire iranien, le président américain a prévenu qu'il n'hésiterait pas à bombarder à nouveau le pays s'il cherchait à se doter de l'arme atomique.

Les relations entre MM. Netanyahu et Trump n'ont pas toujours été de tout repos.

Lors de leur précédent entretien, en avril, Donald Trump avait stupéfait M. Netanyahu en annonçant des négociations directes avec l'Iran.

Mais « Bibi », le surnom donné à M. Netanyahu, a été le premier dirigeant étranger invité du second mandat de Donald Trump.

Et leur alliance contre l'Iran semble avoir scellé leur réconciliation.

Le président américain a dit voir en lui « un grand héros », allant même jusqu'à appeler à l'abandon des poursuites judiciaires pour corruption le visant dans son pays. 


Trump estime qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"

Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
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  • Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"
  • A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour"

Morristown, États-Unis: Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine", avant une visite à la Maison Blanche prévue lundi du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour".

En réponse aux informations selon lesquelles le Hamas avait répondu positivement aux propositions de négociations pour un cessez-le-feu, il a déclaré : "C'est bien. Ils ne m'en ont pas informé. Nous devons en finir avec cela. Nous devons faire quelque chose pour Gaza".


Turquie: l'un des feux près d'Izmir maîtrisé, mais la forêt brûle encore

Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
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  • "Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca",
  • En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli

ISTANBUL: L'un des incendies qui ravagent la région touristique d'Izmir, près de la station balnéaire de Cesme sur la côte égéenne de la Turquie (ouest), a été maîtrisé, a annoncé vendredi le ministre de l'Agriculture et des Forêts.

En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli.

"Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca", aux abords d'Izmir, la troisième ville du pays, a déclaré le ministre sur X.

Ces incendies poussés par des vents à plus de 85 km/heure ont fait deux morts, un employé des forêts qui participait à la lutte contre le feu et un octogénaire coincé chez lui.

Au moins cinq districts ont dû être évacués jeudi dans la région d'Ödemis.

Six avions et une vingtaine d'hélicoptères restent mobilisés sur ce site, selon l'agence étatique Anadolu.

"Le vent souffle de manière irrégulière et change constamment de direction rendant l'intervention depuis les airs et au sol très difficile car le feu se propage rapidement et change lui aussi rapidement de direction" a déploré jeudi le gouverneur provincial d'Izmir, Süleyman Elban.

En outre les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine.

La Turquie a enregistré "624 incendies juste au cours de la semaine écoulée dont 621 ont été éteints" a précisé le ministre.

Depuis le début de l'année, le pays confronté à une sécheresse récurrente a constaté le départ de plus de trois mille feux dont 1.300 dans les zones forestières.