Dans un camp de réfugiés palestiniens, on fourbit ses armes pour l'après-Abbas

Le président palestinien Mahmoud Abbas (à gauche) discutant avec la chancelière allemande Angela Merkel par appel vidéo, dans la ville de Ramallah en Cisjordanie. (PPO / AFP)
Le président palestinien Mahmoud Abbas (à gauche) discutant avec la chancelière allemande Angela Merkel par appel vidéo, dans la ville de Ramallah en Cisjordanie. (PPO / AFP)
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Publié le Dimanche 20 décembre 2020

Dans un camp de réfugiés palestiniens, on fourbit ses armes pour l'après-Abbas

  • Dans le camp de Balata, les murs des venelles grisâtres sont tatoués d'affiches à l'effigie de Hatem Abou Rizk, tombé dans le cadre des tensions grandissantes entre factions palestiniennes qui se préparent à un monde sans le président Mahmoud Abbas
  • Le 31 octobre, un entrefilet s'invite dans les médias palestiniens: un mort et des blessés dans ce camp de réfugiés, où s'entassent 30.000 personnes sur moins d'un km2 à la sortie de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie occupée

CAMP DE BALATA: Dans le camp de Balata, les murs des venelles grisâtres sont tatoués d'affiches à l'effigie de Hatem Abou Rizk, tombé dans le cadre des tensions grandissantes entre factions palestiniennes qui se préparent à un monde sans le président Mahmoud Abbas.

Le 31 octobre, un entrefilet s'invite dans les médias palestiniens: un mort et des blessés dans ce camp de réfugiés, où s'entassent 30.000 personnes sur moins d'un km2 à la sortie de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

Cette fois-ci, les heurts n'opposent pas Palestiniens et forces israéliennes, mais des Palestiniens entre eux.

Hatem Abou Rizq, 35 ans, dont près d'une dizaine d'années passées dans les geôles israéliennes pour sa participation à la seconde Intifada (soulèvement de 2000-2005), a perdu la vie dans ces affrontements entre factions, qui se disputent le récit des faits de ce 31 octobre. 

Selon les autorités locales, Hatem s'est tué en tentant d'actionner une bombe. «Mais, en vérité, il a été tué par des tirs de l'Autorité» palestinienne, accuse sa mère, Oum Hatem Abou Rizq, dans le microscopique appartement familial.

«Hatem cherchait à combattre la corruption au sein du pouvoir palestinien, c'est pour ça qu'ils ne l'aimaient pas», pleure-t-elle en embrassant une affiche géante à la gloire de son fils.

L'ombre de Dahlan? 

Hatem oeuvrait-il pour Mohammed Dahlan, un influent responsable palestinien en exil? «Si Hatem était avec Dahlan, nous ne vivrions pas dans un tel appartement», lance Oum Hatem, dont les deux autres fils se cachent pour éviter selon elle d'être tués dans des combats fratricides.

Dans les Territoires palestiniens, le mot «Dahlan» revient en boucle depuis les accords de normalisation entre Israël et les Emirats arabes unis, signés en septembre à Washington. 

Lié à un courant divergent du parti Fatah du président Mahmoud Abbas, Mohammed Dahlan est aujourd'hui conseiller de Mohammed ben Zayed, prince héritier d'Abou Dhabi et acteur clé de ces accords de normalisation, fustigés par l'Autorité palestinienne.

A leur annonce, ses détracteurs avaient piétiné des affiches du «traître" Dahlan. Par ses partisans, il est toutefois considéré comme un «successeur" possible au président Abbas, 85 ans et qui a promis des élections en 2021, les premières en près de 15 ans.

En l'état, la question de l'après-Abbas reste un tabou dans la classe politique. «Dans cette région, nous n'aimons pas parler de la vie après la mort», résumait récemment une figure influente du Fatah.

Mais pour le gouverneur de Naplouse Ibrahim Ramadan, un cacique du Fatah, aucun doute: «Hatem Abou Rizq était avec Dahlan».

«Depuis cet incident, 14 de mes soldats ont été blessés (à Balata). Ces gens ne comprennent que le langage de la force», dit-il.

Selon le général palestinien Waël Shitawi, «les gens de Dahlan donnent de l'argent aux jeunes sans travail pour lancer des pierres et des cocktails Molotov sur les forces palestiniennes». «Leur but est de créer des troubles et montrer que l'Autorité palestinienne ne contrôle pas les camps».

«Terreau fertile» 

«Ils veulent fomenter une révolution à partir des camps, pour dire ensuite qu'il faut que Dahlan revienne pour résoudre le problème", poursuit-il, dans son appartement ceint de caméras de surveillance. 

Mais des proches de Mohammed Dahlan nient toute responsabilité dans les affrontements à Balata. «L'Autorité palestinienne souffre de Dahlanphobie. C'est une pandémie pire que le Covid-19», accuse Dimitri Diliani, un cadre du Fatah qui soutient Dahlan.

«Ce soulèvement est une réaction de la population de certains camps qui a été discriminée par l'Autorité palestinienne (...) La population des camps est celle qui a payé le prix le plus élevé (lors des soulèvements palestiniens) mais celle qui a été le moins bien traitée», dit-il.

L'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient Nickolay Mladenov a déclaré à l'AFP être «profondément préoccupé par les tensions croissantes entre la population du camp et les forces palestiniennes», appelant à la «retenue».

Signe de ces vives tensions, des membres des forces spéciales palestiniennes sont déployés à l'entrée du camp de Balata, et des snipers embusqués sur les toits. Non loin, l'immeuble d'un homme jugé proche de Dahlan a récemment été incendié, comme d'ailleurs un QG local du Fatah.

«A Balata, ce n'est pas que les gens aiment Dahlan mais ils cherchent une alternative pour améliorer leur sort (...). c'est un terreau fertile», estime Emad Zaki, président du comité local des services aux résidents de Balata, qui déplore une course à l'armement.

D'après lui, «il y a plus d'armes aujourd'hui à Balata que pendant la seconde Intifada. Il y a des lance-roquettes, des kalachnikovs et des M16».

Oum Hatem, elle, ne décolère pas: «Une lutte se déroule aujourd'hui et nos fils servent de bois d'allumage».


Cisjordanie: un assaillant tire sur un bus scolaire près de Jéricho, 3 blessés

Ci-dessus, les forces de sécurité israéliennes montent la garde sur une route de Cisjordanie occupée après une fusillade le 28 mars 2024. (AFP)
Ci-dessus, les forces de sécurité israéliennes montent la garde sur une route de Cisjordanie occupée après une fusillade le 28 mars 2024. (AFP)
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  • Un homme de 30 ans a été grièvement blessé dans l'attaque, et deux autres, un homme de 21 ans et un adolescent de 13 ans ont été légèrement blessés
  • Selon la radio publique israélienne, l'assaillant qui, était cagoulé et muni d'une arme automatique, a tiré peu après 07H00 sur les véhicules israéliens

JERUSALEM: Trois personnes parmi lesquelles un adolescent ont été blessées jeudi par un assaillant qui a tiré sur plusieurs véhicules dont un bus scolaire près de Jéricho, en Cisjordanie occupée, selon l'armée et les services de secours israéliens.

"Un terroriste a tiré sur plusieurs véhicules près de la ville d'al-Auja", à une dizaine de km au nord de la ville palestinienne de Jéricho, a indiqué l'armée dans un communiqué. Un porte-parole militaire a précisé qu'il s'agissait de deux autobus et de deux voitures.

Un homme de 30 ans a été grièvement blessé dans l'attaque, et deux autres, un homme de 21 ans et un adolescent de 13 ans ont été légèrement blessés, ont indiqué les services de secours israéliens dans un communiqué.

Selon la radio publique israélienne, l'assaillant qui, était cagoulé et muni d'une arme automatique, a tiré peu après 07H00 sur les véhicules israéliens.

Des impacts de balles sur les fenêtres d'un autobus étaient visibles sur des images diffusées par la chaîne de télévision publique israélienne qui a précisé que le véhicule était équipé de vitres blindées.

L'armée a envoyé des renforts sur place et bloqué les routes. Elle recherche activement l'assaillant, précise le communiqué de l'armée qui ne donne pas de détails sur l'identité des blessés.

Les violences se sont intensifiées en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par Israël, depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent de commandos du mouvement islamiste palestinien en Israël le 7 octobre.

Selon l'Autorité palestinienne, plus de 440 Palestiniens ont depuis été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens, et des milliers d'autres ont été arrêtés.

Au moins 17 soldats ou civils israéliens ont été tués dans des attaques, selon les autorités israéliennes.


Alerte météorologique en Arabie saoudite jusqu'à lundi

La Direction générale de la protection civile a déclaré que des risques d'orages étaient prévus jusqu'à lundi. (SPA)
La Direction générale de la protection civile a déclaré que des risques d'orages étaient prévus jusqu'à lundi. (SPA)
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  • La Direction générale de la défense civile a déclaré qu'il pourrait y avoir des orages de jeudi à lundi.
  • La direction a appelé le public à rester en sécurité et à s'éloigner des endroits susceptibles d'être touchés par des inondations ou d'être submergés.

RIYADH : Le public a été invité à faire preuve de prudence au cours des prochains jours, des alertes météorologiques ayant été émises dans plusieurs régions d'Arabie saoudite.

La Direction générale de la défense civile a déclaré qu'il pourrait y avoir des orages de jeudi à lundi, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Des pluies modérées à fortes, entraînant des pluies torrentielles, de la grêle et des vents violents, sont prévues pour la région de La Mecque, y compris la capitale sainte, Al-Jumum, Al-Kamil, Bahra, Khulais, Taif, Maysan, Adham, Al-Ardiyat, Tarbah, Raniyah, Al-Muwayh, et Al-Khurmah.

La région de Riyadh sera affectée par des conditions météorologiques similaires, y compris la capitale, Diriyah, Afif, Al-Dawadmi. Al-Quwayiyah, Al-Majma'ah, Thadiq, Marrat, Al-Ghat, Al-Zulfi, Shaqraa, Rumah, Huraymila, Darma, Al-Muzahmiyah, Al-Kharj, Wadi Al-Dawasir, Al-Salil, Al-Aflaj, Hotat Bani Tamim et Al-Hareeq.

Il en va de même pour les régions de Jazan, Asir, Al-Baha, Madinah, Tabuk, Al-Jawf, la frontière nord, Hail, Al-Qassim et la province orientale.

Certaines parties de la région de Makkah, y compris Jeddah, Rabigh, Al-Laith, Al-Qunfudhah, seront affectées par des précipitations modérées pouvant conduire à des pluies torrentielles, de la grêle et des vents violents.

Certaines zones des régions de Jazan, Najran et de la province orientale seront affectées par des pluies légères à moyennes et des vents descendants actifs qui soulèvent la poussière et la saleté, a ajouté l'autorité.

La direction a appelé le public à rester en sécurité et à s'éloigner des endroits susceptibles d'être touchés par des inondations ou d'être submergés. Elle a exhorté les gens à ne pas se baigner dans de tels endroits, car cela serait dangereux, et à se conformer aux instructions diffusées par les médias ou les réseaux sociaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite accueille une conférence sur le rôle des universités dans la promotion de la coexistence pacifique

L'université islamique Imam Mohammad Ibn Saud de Riyad accueillera le mois prochain une conférence internationale sous le patronage du roi Salman. (X : @IMSIU_EDU_FR)
L'université islamique Imam Mohammad Ibn Saud de Riyad accueillera le mois prochain une conférence internationale sous le patronage du roi Salman. (X : @IMSIU_EDU_FR)
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  • L'événement aura lieu à l'université islamique Imam Mohammad Ibn Saud les 28 et 29 avril.
  • l'objectif de l'événement c'est de "mettre en évidence les expériences des universités dans la promotion de ces nobles valeurs

RIYADH : L'université islamique Imam Mohammad Ibn Saud de Riyad accueillera le mois prochain une conférence internationale intitulée "Le rôle des universités dans la promotion des valeurs d'appartenance nationale et de coexistence pacifique". Elle se tiendra les 28 et 29 avril sous le patronage du roi Salman.

Ahmed bin Salem Al-Ameri, le président de l'université, a remercié le roi pour son soutien et a déclaré que l'objectif de l'événement c'est de "mettre en évidence les expériences des universités dans la promotion de ces nobles valeurs, et de démontrer l'importance d'une doctrine correcte et de l'approche de la modération", a rapporté l'agence de presse saoudienne mercredi.

Parmi les participants figurent des dirigeants, des dignitaires, des universitaires et des intellectuels du Royaume et d'autres pays, a-t-il ajouté, qui partageront leur expertise juridique, scientifique et sociale au cours de conférences, de sessions de discussion et d'ateliers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com