Yémen: Un soldat tué et plusieurs blessés lors d'une attaque des Houthis à Saada

L'armée a abattu plusieurs des drones, mais l'un d'entre eux a atteint sa cible, tuant un soldat et en blessant d'autres. (File/AFP)
L'armée a abattu plusieurs des drones, mais l'un d'entre eux a atteint sa cible, tuant un soldat et en blessant d'autres. (File/AFP)
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Publié le Lundi 02 octobre 2023

Yémen: Un soldat tué et plusieurs blessés lors d'une attaque des Houthis à Saada

  • L'incident s'est produit lors d'un défilé marquant l'anniversaire de la révolution du 26 septembre
  • Quatre soldats bahreïnis ont été tués dans une attaque similaire la semaine dernière

AL-MUKALLA : Un soldat du gouvernement yéménite a été tué et plusieurs autres ont été blessés dans une attaque de drone des Houthis dans la province septentrionale de Saada samedi, le deuxième incident de ce type en une semaine.

Hadi Tarshan, gouverneur de Saada, a déclaré à Arab News que les Houthis avaient lancé une salve de drones chargés d'explosifs lors d'un défilé militaire organisé par les forces gouvernementales yéménites dans le district de Baqoum pour commémorer le 61e anniversaire de la révolution du 26 septembre.

L'armée a abattu plusieurs des drones, mais l'un d'entre eux a atteint sa cible, tué un soldat et en a blessé d'autres.

« Nous, les habitants de Saada, connaissons les Houthis depuis 2004 et nous savons qu'ils ne respecteront aucun accord ou trêve s'ils ne sont pas affaiblis. Ce qui s'est passé aujourd'hui en est la preuve », a déclaré Tarshan.

Cet incident survient une semaine après que quatre soldats bahreïniens ont été tués lors d'une attaque de drone des Houthis contre un groupe de soldats de la coalition arabe près de la frontière entre l'Arabie saoudite et le Yémen.

Malgré une réduction significative des hostilités depuis l'entrée en vigueur, en avril dernier, d'un cessez-le-feu conclu sous l'égide des Nations unies, les Houthis ont continué à lancer des attaques terrestres et à tirer des drones et des missiles sur les zones contrôlées par le gouvernement et sur des sites militaires à Taïz, Marib, Dhale, Lahi et dans d'autres provinces.

Les observateurs politiques et militaires yéménites ont déclaré que l'intensification des hostilités visait à envoyer un message à l'Arabie saoudite et aux partisans des Houthis qui subissent des pressions pour payer les fonctionnaires.

Le général de brigade Mohammed Al-Kumaim, analyste militaire, a déclaré à Arab News qu'en ciblant les troupes gouvernementales et les forces de la coalition arabe, les Houthis cherchaient à rassurer leurs partisans sur leur force et à faire pression sur le Royaume pour qu'il accepte leurs revendications de paix.

« L'intention était d'envoyer un message à l'intérieur du pays (le Yémen) pour remonter le moral de leurs partisans et détourner l'attention de ce qui se passait à Sanaa », a-t-il précisé.

« En outre, ils envoient un message à l'Arabie saoudite pour qu'elle prenne leurs requêtes au sérieux ».

Toutefois, même si le gouvernement yéménite ou le Royaume accédaient à ces exigences, les Houthis en trouveraient de nouvelles et poursuivraient leurs opérations militaires, a-t-il ajouté.

« Ce sont les Houthis que nous connaissons : ce sont des briseurs d'alliance, des trompeurs et des traîtres qui exploitent toutes les occasions d'attaquer les autres, même pendant une trêve. Lorsque leurs exigences sont satisfaites, ils montent les enchères sans faire la moindre concession. »

La semaine dernière, les Houthis ont enlevé plus de 1 000 Yéménites dans les villes de Sanaa et d'Ibb qui s'étaient rassemblés dans la rue pour commémorer l'anniversaire de la révolution, une action que les Houthis considèrent comme un défi à leur contrôle et à l'interdiction des rassemblements publics.

Samedi, les Houthis ont empêché quatre militants yéménites de l'organisation de défense des droits Mwatana de monter à bord d'un avion à destination d'Amman, en Jordanie.

L'organisation a déclaré que les Houthis avaient interrogé les militants, annulé leurs visas de sortie et leur avaient demandé de quitter l'aéroport, sans aucune justification.

« Il s'agit d'une nouvelle violation du droit des hommes et des femmes yéménites à la liberté de circulation commise par les Houthis », a déclaré Rasheed Al-Faqih, vice-président de Mwatana et l'un des quatre militants concernés.

« Avec ses protocoles et ses décrets, les Houthis ont porté atteinte à la constitution de la République du Yémen et à toutes les lois et législations nationales. »

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Reçu par Trump, le roi de Jordanie réitère sa «ferme opposition» à son plan pour Gaza

 Le roi Abdallah II de Jordanie a réitéré sa "ferme opposition" au déplacement de la population de Gaza après sa rencontre mardi avec Donald Trump, qui a encore défendu son plan largement décrié de développement immobilier du territoire palestinien vidé de ses habitants. (AFP)
Le roi Abdallah II de Jordanie a réitéré sa "ferme opposition" au déplacement de la population de Gaza après sa rencontre mardi avec Donald Trump, qui a encore défendu son plan largement décrié de développement immobilier du territoire palestinien vidé de ses habitants. (AFP)
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  • Le président américain voudrait que le royaume hachémite, avec l'Egypte, accueille l'essentiel des habitants de la bande de Gaza dévastée par l'offensive israélienne lancée après l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023
  • "L'une des choses que nous pouvons faire immédiatement, c'est de prendre 2.000 enfants, des enfants atteints de cancer ou très malades", a dit le roi de Jordanie

WASHINGTON: Le roi Abdallah II de Jordanie a réitéré sa "ferme opposition" au déplacement de la population de Gaza après sa rencontre mardi avec Donald Trump, qui a encore défendu son plan largement décrié de développement immobilier du territoire palestinien vidé de ses habitants.

Le président américain voudrait que le royaume hachémite, avec l'Egypte, accueille l'essentiel des habitants de la bande de Gaza dévastée par l'offensive israélienne lancée après l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023.

"L'une des choses que nous pouvons faire immédiatement, c'est de prendre 2.000 enfants, des enfants atteints de cancer ou très malades", a dit le roi de Jordanie.

"C'est vraiment un beau geste", s'est félicité Donald Trump, assis aux côtés de son invité et du prince héritier Hussein dans le Bureau ovale.

"Je dois penser à ce qui est dans l'intérêt de mon pays", a affirmé Abdallah II, qui avait déjà rejeté auparavant tout déplacement de Palestiniens, mais qui, devant les caméras, s'est gardé d'aborder frontalement le sujet en présence de Donald Trump.

Mais sur X, il a ensuite assuré avoir exprimé au président américain sa "ferme opposition au déplacement de Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie" occupée, soulignant qu'il s'agissait d'une "position arabe commune".

"J'ai insisté sur le fait que mon engagement suprême était la Jordanie, sa stabilité et le bien-être des Jordaniens", a ajouté le monarque, allusion aux années de tensions voire d'affrontements armés qui, dans le contexte du conflit israélo-palestinien, ont marqué l'histoire du royaume.

Près de la moitié de ses 11 millions d'habitants sont d'origine palestinienne.

"Posséder Gaza" 

Le président américain a prédit de "grands progrès" dans les discussions tant avec la Jordanie qu'avec l'Egypte, et s'est dit persuadé "peut-être pas à 100%, mais à 99%" d'arriver à un compromis avec Le Caire.

Il a une nouvelle fois défendu son projet pour Gaza, qui a soulevé l'indignation internationale: "Nous allons posséder Gaza. Nous n'avons pas besoin de l'acheter. Il n'y a rien à acheter", a déclaré Donald Trump, assurant que le territoire serait placé "sous contrôle américain", sans expliquer de quelle manière.

Abdallah II a lui fait savoir que l'Egypte élaborait un plan de coopération avec Donald Trump, et que ce projet ferait l'objet de discussions en Arabie saoudite.

"Attendons que les Egyptiens puissent présenter" ce plan, a-t-il plaidé.

Dans un communiqué mardi soir, le ministère égyptien des Affaires étrangères a fait savoir que Le Caire entendait "présenter une vision globale pour la reconstruction" de la bande de Gaza, "qui garantisse que le peuple palestinien reste sur sa terre, et en conformité avec les droits légitimes et légaux de ce peuple".

Donald Trump avait évoqué lundi un arrêt des aides américaines à la Jordanie si elle n'accueillait pas des Palestiniens, soit 750 millions de dollars d'aide économique et environ 350 millions de dollars supplémentaires en aide militaire par an.

Mais il a adopté un ton plus conciliant mardi, affirmant ainsi qu'il n'aurait pas besoin de "menacer" le pays.

Le milliardaire républicain, ancien promoteur immobilier, a par ailleurs répondu "non" à un journaliste qui lui demandait s'il comptait participer à titre privé au projet qu'il envisageait pour Gaza.

Trêve fragilisée 

La rencontre s'est tenue au moment où la trêve dans le territoire palestinien est fragilisée. Accusant Israël de plusieurs violations de l'accord de trêve, le Hamas avait menacé lundi de reporter la prochaine libération d'otages, prévue samedi.

"Je ne crois pas qu'ils respecteront la date limite", a dit Donald Trump, qui avait exigé lundi que le mouvement palestinien libère les otages israéliens au plus tard samedi, sans quoi un "véritable enfer" se déchaînerait à Gaza.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a menacé mardi de reprendre les combats si les otages n'étaient pas libérés dans ce délai.

Après 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas, un accord de trêve conclu par l'intermédiaire des médiateurs internationaux - Qatar, Etats-Unis, Egypte - est entré en vigueur le 19 janvier. Il prévoit l'arrêt des hostilités, la libération des otages contre celle de prisonniers palestiniens et une aide humanitaire accrue à Gaza.

Donald Trump veut transformer ce territoire dévasté en "Côte d'Azur du Moyen-Orient", après avoir déplacé définitivement la population palestinienne.

Les pays arabes ont fermement rejeté la proposition, insistant sur l'objectif d'une solution à deux Etats, avec un Etat palestinien indépendant au côté d'Israël.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, qui pourrait se rendre prochainement à la Maison Blanche sans qu'aucune date n'ait été fixée, a exhorté mardi à la reconstruction de Gaza "sans déplacer les Palestiniens".

 


Le président égyptien appelle à reconstruire Gaza «sans déplacer les Palestiniens»

Le ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdelatty et le secrétaire d'État américain Marco Rubio se serrent la main dans le bâtiment du département d'État américain, le 10 février 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdelatty et le secrétaire d'État américain Marco Rubio se serrent la main dans le bâtiment du département d'État américain, le 10 février 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a appelé mardi à la reconstruction de Gaza "sans déplacer les Palestiniens"
  • Lors d'un appel téléphonique avec la Première ministre danoise Mette Frederiksen, M. Sissi a souligné "la nécessité de commencer la reconstruction de la bande de Gaza

LE CAIRE: Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a appelé mardi à la reconstruction de Gaza "sans déplacer les Palestiniens", après que Donald Trump a dit qu'il pourrait suspendre l'aide à l'Egypte et à la Jordanie si ces pays refusent d'accueillir les Gazaouis.

Lors d'un appel téléphonique avec la Première ministre danoise Mette Frederiksen, M. Sissi a souligné "la nécessité de commencer la reconstruction de la bande de Gaza (...) sans déplacer les Palestiniens et de manière à préserver leurs droits de vivre sur leur terre", selon un communiqué de son bureau.

 


Le chef de l'ONU appelle le Hamas à procéder à la «libération prévue» des otages

 Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le Hamas à poursuivre la libération des otages, après la menace du mouvement islamiste palestinien de reporter la prochaine opération prévue par la trêve en vigueur à Gaza. (AFP)
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le Hamas à poursuivre la libération des otages, après la menace du mouvement islamiste palestinien de reporter la prochaine opération prévue par la trêve en vigueur à Gaza. (AFP)
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  • "Nous devons éviter à tout prix une reprise des hostilités à Gaza qui conduirait à une immense tragédie
  • "Les deux parties doivent respecter pleinement les engagements pris dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu et reprendre des négociations sérieuses", a-t-il ajouté

GENEVE: Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le Hamas à poursuivre la libération des otages, après la menace du mouvement islamiste palestinien de reporter la prochaine opération prévue par la trêve en vigueur à Gaza.

"Nous devons éviter à tout prix une reprise des hostilités à Gaza qui conduirait à une immense tragédie. J'appelle le Hamas à procéder à la libération prévue des otages", a déclaré M. Guterres sur le réseau social X.

"Les deux parties doivent respecter pleinement les engagements pris dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu et reprendre des négociations sérieuses", a-t-il ajouté.

Une trêve fragile négociée par l'intermédiaire du Qatar avec l'aide des Etats-Unis et de l'Egypte est entrée en vigueur le 19 janvier entre Israël et le Hamas après plus de 15 mois d'une guerre ayant dévasté la bande de Gaza.

Le cessez-le-feu a permis jusqu'ici la libération de 16 otages israéliens, enlevés le 7 octobre 2023 lors de l'attaque du Hamas ayant déclenché les hostilités - en échange de quelque 700 Palestiniens détenus par Israël. Cinq otages thaïlandais ont également été libérés.

Au total 33 otages israéliens sont censés être libérés pendant la première phase de la trêve s'achevant le 1er mars. Mais le Hamas a annoncé lundi qu'il reportait sine die le prochain échange devant avoir lieu samedi, en accusant Israël de multiples violations de la trêve. Israël a qualifié la décision du Hamas de "violation totale" de l'accord et ordonné à son armée de se tenir prête "à tous les scénarios".

Le Hamas a ensuite assuré que la porte restait "ouverte" pour que la libération d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens "se déroule selon le plan prévu", samedi, "une fois qu'[Israël] se sera acquitté de ses obligations".

Le président américain Donald Trump a promis un "enfer" si le Hamas ne relâchait pas tous les otages israéliens d'ici samedi.