Le «Freedom Caucus», groupe parlementaire de trublions trumpistes qui a poussé au «shutdown»

Matt Gaetz membre du Freedom Caucus, sur les marches du Congrès le 30 septembre 2023 à Washington (Photo, AFP).
Matt Gaetz membre du Freedom Caucus, sur les marches du Congrès le 30 septembre 2023 à Washington (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 02 octobre 2023

Le «Freedom Caucus», groupe parlementaire de trublions trumpistes qui a poussé au «shutdown»

  • Le groupe composé d'élus trumpistes, sème le chaos chez les républicains au Congrès où il a poussé pour un «shutdown» reporté in extremis
  • Le groupe, qui bloquait toute avancée dans les négociations s'apprête encore à semer la zizanie dans les jours à venir

WASHINGTON: Porté aux nues par ses soutiens, conspué par les autres, le "Freedom Caucus" (groupe parlementaire "de la liberté"), composé d'élus trumpistes, sème le chaos chez les républicains au Congrès où il a poussé pour un "shutdown" finalement reporté in extremis samedi.

Le bloc est entouré d'un air de mystère. La liste de ses membres n'est pas publique mais il est communément admis qu'il est composé d'une quarantaine d'élus, intégrés sur invitation. Parmi ceux à avoir été identifiés figure Lauren Boebert.

Le groupe, qui bloquait toute avancée dans les négociations sur la loi de finances du budget de l'Etat fédéral, s'apprête encore à semer la zizanie dans les jours à venir.

L'élu de Floride Matt Gaetz, l'un de ses alliés, a confirmé dimanche qu'il allait tenter d'obtenir la destitution du président de la Chambre des représentants Kevin McCarthy, accusé d'avoir "menti" aux conservateurs et passé un accord avec les démocrates pour éviter la paralysie de l'administration fédérale.

Le bloc, composé de lieutenants de Donald Trump, dispose d'un pouvoir disproportionné en raison de la très fine majorité républicaine à la Chambre des représentants.

Il avait reçu l'ordre de la part de l'ancien président, qui pourrait affronter Joe Biden en 2024, de pousser au "shutdown" à moins d'obtenir gain de cause sur "tous" les dossiers budgétaires en débat.

Newt Gingrich, un pilier de l'aile droite républicaine qui fut président de la Chambre dans les années 1990, a vertement critiqué le groupe, l'accusant d'avoir "gaiement fait foirer les choses" quand le Congrès cherchait à mettre fin à l'impasse.

Déconcertant mais clair
Le "Freedom Caucus" trouve ses origines dans le mouvement ultra-conservateur Tea Party, qui avait émergé après l'élection de Barack Obama.

L'un de ses membres fondateurs, Mick Mulvaney, qui fut directeur de cabinet de la Maison Blanche par intérim sous Donald Trump, a révélé la semaine dernière que le nom provisoire du bloc avait été "le groupe parlementaire des cinglés raisonnables".

Rien que cette année, 19 membres du "Freedom Caucus" ont manqué de faire échouer l'élection du président de la Chambre, Kevin McCarthy, et une poignée d'entre eux a provoqué une crise de la dette qui a failli mener à un défaut de paiement des Etats-Unis, première économie mondiale.

Le Freedom Caucus ne représente qu'un cinquième des républicains à la Chambre.

Mais son poids au Congrès étant disproportionné, il suffit de quelques élus pour que le programme de la direction des républicains à la Chambre soit contesté.

Si ses pratiques peuvent parfois paraître déconcertantes, son but est clair: des réductions drastiques dans les dépenses et un Etat moins interventionniste.

Son influence est d'ailleurs visible dans le virage à droite pris par les républicains sous Trump, nombre de ses positions politiques étant devenues la politique dominante du parti, comme sur l'avortement.

Kevin McCarthy a été élu au 15ème tour en janvier, lorsque ses ennemis du "Freedom Caucus" ont enfin accepté de le soutenir en échange d'énormes concessions, dont un retour à la possibilité pour les législateurs individuels de convoquer un vote pour destituer le président de la Chambre.

Une concession qui revient donc le hanter avec la menace d'une motion dès la semaine prochaine.

Règles
Dernièrement, le groupe est parvenu à investir les plus hauts échelons du parti: l'un de ses membres-fondateurs, Jim Jordan, est devenu le chef de la puissante commission des Affaires judiciaires.

Jim Jordan a été l'un des instigateurs de l'enquête en destitution lancée contre le président démocrate Joe Biden. Une procédure qui a irrité nombre de ses collègues du courant dominant républicain car les personnes appelées à témoigner de la corruption du président ont déclaré que rien n'appuyait cette allégation.

Mais le Freedom Caucus n'est lui-même pas à l'abri des divisions.

Malgré tout, Mick Mulvaney estime que la réputation de fauteur de troubles du groupe n'est pas totalement méritée.

"Le Freedom Caucus a des règles. Certaines sont tacites, mais la plupart sont écrites", a-t-il récemment écrit dans une tribune publiée dans le média spécialisé dans la politique The Hill. "Je le sais parce que je les ai écrites".


Ukraine: l'aide européenne compense le désengagement américain, selon le Kiel Institute

Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
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  • « L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.
  • Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

PARIS : Selon l'institut de recherche allemand Kiel Institute, une hausse de l'aide des pays européens à l'Ukraine a permis début 2025 de combler le vide laissé par le désengagement de la nouvelle administration américaine de Donald Trump.

« L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.

Alors que « les États-Unis, qui étaient auparavant le plus gros donateur à l'Ukraine, n'ont pas annoncé de nouvelle enveloppe depuis début janvier », l'Ukraine a tout de même reçu plus d'aide de janvier à avril 2025 qu'en moyenne les années précédentes sur la même période. 

« Reste à savoir s'il s'agit d'une hausse temporaire ou du début d'une évolution plus durable du rôle de l'Europe en tant que principal soutien de l'Ukraine », a déclaré Christoph Trebesch, qui dirige l'équipe du Kiel Institute chargée de suivre les engagements en faveur de l'Ukraine, cité dans le communiqué.

Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

En revanche, « il est frappant de constater le peu d'aide allemande allouée ces derniers mois », a-t-il commenté. « Au lieu d'augmenter son soutien après l'arrivée de Trump au pouvoir, nous observons une forte baisse de l'aide allemande par rapport aux années précédentes. »

« La tendance est la même pour l'Italie et l'Espagne », a-t-il précisé. 

Au 30 avril 2025, 294 milliards d'euros au total ont été alloués à des dépenses précises en faveur de l'Ukraine (sur 405 milliards promis), selon les derniers chiffres du Kiel Institute. Les 111 milliards restants ont été promis à long terme, mais pas encore alloués.

Sur la somme déjà donnée, 140 milliards d'euros correspondent à de l'aide militaire, 133 milliards à de l'aide financière et 21 milliards à de l'aide humanitaire.

Les principaux donateurs sont l'Union européenne et ses membres (131 milliards d'euros donnés ou alloués), les États-Unis (115 milliards) et le Royaume-Uni (19 milliards).

En matière d'aide militaire, l'Europe, le Royaume-Uni compris, « dépasse pour la première fois depuis juin 2022 les États-Unis », selon le Kiel Institute. Les Européens ont déjà donné ou alloué 72 milliards d'euros d'aide militaire à l'Ukraine depuis le début de la guerre, contre 65 milliards pour les États-Unis. 


Les dirigeants du G7, dont Trump, se rejoignent au Canada tandis qu'un conflit oppose l'Iran et Israël

Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
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  • Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël.
  • La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

KANANASKIS, CANADA : Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël, alors que leurs dirigeants, dont le président américain, se retrouvent pour un sommet sous tension dans les Rocheuses canadiennes.

Il s'agit du premier grand sommet depuis que Donald Trump est revenu au pouvoir en janvier, ce qui a fragilisé l'unité du club des grandes démocraties industrialisées (Allemagne, Royaume-Uni, Canada, États-Unis, France, Italie et Japon).

Le président américain, qui n'a cessé de menacer le Canada ces derniers mois, est arrivé en fin de journée dans ce pays, avec sur la tête une casquette blanche portant son slogan « Make America Great Again » (« Rendre sa grandeur à l'Amérique »).

Pour cette réunion qui se déroule à Kananaskis, dans le parc national de Banff, dans l'ouest du Canada, il retrouvera ses alliés du G7 ainsi que les dirigeants de nombreux autres pays invités : l'Inde, l'Ukraine, le Mexique, l'Afrique du Sud et l'Australie seront notamment présents.

La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

Mais parviendront-ils à parler d'une voix commune, notamment sur cette région du monde ?

Israël a stupéfié le monde vendredi en ouvrant un nouveau front avec une campagne militaire surprise et massive contre l'Iran.

Selon une source gouvernementale citée par l'AFP, les dirigeants du G7 travaillent à une déclaration commune. Reste à décider s'il s'agit d'appeler à la désescalade ou simplement de soutenir Israël en affirmant que le pays a le droit de se défendre. 

Mais cette guerre n'est pas le seule enjeu des discussions à Kananaskis. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est parmi les invités et doit s'entretenir avec Donald Trump

Le président américain, qui s'est rapproché de façon spectaculaire de Moscou, a de nouveau eu un entretien téléphonique samedi avec le président russe Vladimir Poutine. Ce dernier lui a dit être prêt à un nouveau round de négociations.

De leur côté, les Européens tentent de convaincre Donald Trump de promulguer de nouvelles sanctions contre Moscou, ciblant plus précisément les ventes de pétrole russe. 

Tous les pays souhaitent par ailleurs aborder l'aspect commercial avec le président Trump. En imposant des taxes douanières d'au moins 10 % sur la plupart des produits entrant aux États-Unis, ce dernier a dévié le cours de la mondialisation et menacé l'économie mondiale d'un ralentissement général. 

Ce sommet du G7 est la première visite du président américain sur le sol canadien depuis qu'il a menacé son voisin du nord, estimant qu'il serait préférable qu'il devienne le 51^e État américain.

Le Premier ministre canadien, Mark Carney, et Donald Trump se rencontreront lundi matin lors d'un tête-à-tête. Outre MM. Carney et Zelensky, le dirigeant américain doit aussi rencontrer la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum. 


Donald Trump appelle Iran et Israël à «trouver un accord»

Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant. (AFP)
Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant. (AFP)
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  • Israël a multiplié dimanche ses frappes meurtrières à travers l'Iran, visant la capitale, la ville de Machhad à l'extrémité nord-est du pays ainsi que des installations militaires dans l'ouest, auxquelles Téhéran a riposté par de nouveaux tirs de missiles
  • En fin de journée, avant son départ pour le G7 au Canada, Donald Trump a renouvelé son appel aux deux pays: "Je pense qu'il est temps de conclure un accord et nous verrons ce qui se passera"

WASHINGTON: Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant, a-t-il déclaré au moment où des échanges intenses de tirs entre les deux pays se poursuivent pour la quatrième nuit consécutive.

"L'Iran et Israël devraient trouver un accord, et ils vont trouver un accord", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social dimanche matin, ajoutant que "de nombreux appels et rencontres ont lieu en ce moment".

En fin de journée, avant son départ pour le G7 au Canada, Donald Trump a renouvelé son appel aux deux pays: "Je pense qu'il est temps de conclure un accord et nous verrons ce qui se passera. Parfois, ils doivent se battre, mais nous verrons ce qui se passera. Je pense qu'il y a de bonnes chances qu'il y ait un accord", a-t-il déclaré sur le seuil de la Maison Blanche avant d'embarquer dans son hélicoptère Marine One.

Israël a multiplié dimanche ses frappes meurtrières à travers l'Iran, visant la capitale, la ville de Machhad à l'extrémité nord-est du pays ainsi que des installations militaires dans l'ouest, auxquelles Téhéran a riposté par de nouveaux tirs de missiles.

Au troisième jour de l'offensive aérienne israélienne, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a menacé de faire payer à l'Iran "un prix très lourd" après la mort de civils provoquée par les salves de missiles balistiques iraniens tirées en représailles sur Israël, qui ont touché des zones habitées.

L'Iran a de son côté promis dimanche une "réponse dévastatrice" aux attaques israéliennes et affirmé qu'Israël ne serait bientôt "plus habitable".