Le Congrès américain surmonte un premier obstacle pour éviter un «shutdown»

Au Capitole, pour éviter une situation très impopulaire chez les Américains, les responsables parlementaires des deux camps appellent les réfractaires à se raviser de toute urgence. (Photo, AFP)
Au Capitole, pour éviter une situation très impopulaire chez les Américains, les responsables parlementaires des deux camps appellent les réfractaires à se raviser de toute urgence. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 03 décembre 2021

Le Congrès américain surmonte un premier obstacle pour éviter un «shutdown»

  • Les élus de la Chambre des représentants ont approuvé une nouvelle loi de finances
  • Mais le texte doit désormais passer par l'étape du Sénat où une seule défection pourrait empêcher de l'adopter à temps

Le Congrès américain a surmonté jeudi un premier obstacle pour échapper à une paralysie des services fédéraux américains ce week-end, le fameux "shutdown" que des élus républicains cherchent à provoquer afin de protester contre les obligations vaccinales du gouvernement Biden.

Les élus de la Chambre des représentants ont approuvé une nouvelle loi de finances dans l'après-midi pour tenter d'éviter un assèchement soudain des ressources de l'Etat fédéral vendredi à minuit, qui forcerait des centaines de milliers d'employés au chômage technique.

Mais ce texte, fruit de longues négociations, doit désormais passer par l'étape du Sénat où une seule défection pourrait empêcher de l'adopter à temps, l'accord de tous les élus étant nécessaire pour passer au vote.

Or une poignée de républicains, la plupart très proches de Donald Trump, refusent cela pour l'instant, arguant que le texte contribuerait à financer le décret de Joe Biden qui oblige les employés des entreprises de plus de 100 personnes à se faire vacciner, et auquel ils s'opposent.

L'un d'entre eux, le sénateur Mike Lee de l'Etat très conservateur de l'Utah, a défendu sa décision jeudi.

"S'il faut choisir entre suspendre temporairement des activités non-essentielles et rester les bras croisés" face à ce décret vaccinal, a-t-il plaidé, "je soutiendrai les travailleurs américains, à chaque fois".

Ministères mais aussi parcs nationaux et une multitude d'organismes américains seraient touchés si la menace de ces élus était mise à exécution. Le "shutdown" de l'hiver 2018, le plus long en date, avait notamment affecté le contrôle des bagages dans les aéroports, une pagaille dont l'immense majorité des élus du Congrès ne veulent pas avant les fêtes.

Soucieux d'éviter cette situation très impopulaire chez les Américains, les responsables parlementaires des deux camps appellent les réfractaires à se raviser de toute urgence.

"C'est tellement stupide que des gens opposés à la science, à la vaccination, disent qu'ils vont bloquer l'Etat fédéral à cause de ça", a fustigé la présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi.

Malgré ces tractations, Joe Biden s'est montré confiant jeudi après-midi.

"Il y a une stratégie en place" pour éviter un "shutdown" a-t-il affirmé lors d'un déplacement, "sauf si quelqu'un décide d'avoir un comportement complètement insensé".

Il est certes très courant que des accords de toute dernière minute soient trouvés sur des budgets temporaires. Mais la situation était assez incertaine pour que plusieurs économistes commencent à chiffrer le prix de ce blocage éventuel, l'évaluant à quelques milliards de dollars par semaine.

L'urgence est double car les parlementaires doivent en parallèle s'atteler avant les fêtes à un cahier des charges tout aussi crucial.

En plus de cette loi de finances, les élus sont censés adopter un budget distinct consacré à la défense.

Plus urgent encore, ils ont jusqu'au 15 décembre pour relever la capacité d'endettement des Etats-Unis afin d'éviter le premier défaut souverain de la plus grande puissance économique mondiale.

Sans quoi l'Amérique pourrait se trouver à court d'argent et dans l'incapacité d'honorer ses paiements, une situation potentiellement catastrophique que les grandes puissances à travers le monde surveillent de près.

Si le Congrès parvient à se débarrasser de ces chantiers à temps, il pourra enfin débattre du gigantesque volet d'investissements sociaux et écologiques voulus par Joe Biden, ce que la Maison Blanche attend avec impatience.

Ce projet de 1750 milliards de dollars, qui prévoit entre autres la maternelle gratuite pour tous et de copieux financements pour réduire les émissions américaines de gaz à effet de serre, est bloqué depuis des mois dans les limbes du Parlement américain.

Or Joe Biden compte désespérément sur ces mesures, très populaires auprès des Américains selon les sondages, pour relancer sa présidence.

Le chef de la majorité démocrate au Sénat s'est engagé à ce que ce texte soit adopté avant Noël. Ce scénario, comme tant d'autres au Congrès, reste pour l'instant très incertain.


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".