Selon le ministre des Finances, les réformes structurelles devraient se poursuivre en Arabie saoudite

Short Url
Publié le Lundi 02 octobre 2023

Selon le ministre des Finances, les réformes structurelles devraient se poursuivre en Arabie saoudite

  • Le Royaume est bien équipé, il dispose de solides réserves gouvernementales et maintient la dette publique à un niveau acceptable en vue de surmonter toutes les crises
  • Le ministre note que la nature dynamique des dépenses supplémentaires de l’Arabie saoudite aidera le pays à avoir le contrôle à moyen terme

RIYAD: L’Arabie saoudite poursuivra ses réformes budgétaires et structurelles alors que le Royaume se lance progressivement dans un parcours de diversification économique, conformément aux objectifs énoncés dans l’initiative Vision 2030: c’est ce qu’a déclaré un haut responsable du gouvernement.

Le ministre saoudien des Finances, Mohammed al-Jadaan, affirme que la mise en œuvre continue de ce plan ambitieux est nécessaire pour que le Royaume catalyse sa croissance économique et maintienne sa viabilité budgétaire.

Le ministre ajoute que le programme gouvernemental aiderait l’Arabie saoudite à développer des secteurs économiques prometteurs, à attirer les investissements, à stimuler la croissance industrielle, à augmenter le pourcentage de contenu local et à promouvoir les exportations non pétrolières, selon la déclaration prébudgétaire du ministère des Finances. Dans cette dernière, le ministère souligne que «le Royaume continue de soutenir les programmes de protection sociale et de progresser pour mener à bien les objectifs du programme de viabilité budgétaire».

Il ajoute: «Ces objectifs ont été atteints en orientant les dépenses expansionnistes vers la mise en œuvre de grands programmes, projets et stratégies sectorielles et régionales visant à contribuer à la croissance du produit intérieur brut, à attirer les investissements et à stimuler l’économie locale.»

Selon M. Al-Jadaan, l’Arabie saoudite est restée résiliente sur le plan financier au cours des dernières années, alors que le monde faisait face à des difficultés économiques en raison de divers facteurs, notamment la pandémie de Covid-19 et les tensions géopolitiques.

Il souligne par ailleurs que le Royaume est bien équipé, qu’il dispose de solides réserves gouvernementales et maintient la dette publique à un niveau acceptable en vue de surmonter toutes les crises auxquelles il pourrait être confronté à l’avenir.

Le ministre note que la nature dynamique des dépenses supplémentaires de l’Arabie saoudite aidera le pays à disposer du contrôle à moyen terme, ce qui permettra une prolongation des périodes de mise en œuvre des projets et des stratégies.

M. Al-Jadaan ajoute que le fonds souverain de l’Arabie saoudite est crucial tandis que le Royaume poursuit son programme de transformation économique.

Le Fonds public d’investissement (PIF) a piloté ce parcours de diversification économique en investissant dans divers secteurs stratégiques.

Selon le rapport annuel du fonds, il détient actuellement des actifs d’une valeur de 2 230 milliards de riyals saoudiens, soit 562 milliards d’euros.

Le fonds a créé soixante-dix entreprises. Vingt-cinq d’entre elles, dont Saudi Coffee Co. et Halal Products Development Co., ont été fondées en 2022.

Le rapport annuel du PIF ajoute que ces entreprises avaient permis de créer 181 000 emplois en 2022.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


PDG de Business France: «France 2030 est un projet global qui va au-delà de la réduction des émissions de gaz à effet de serre»

Selon Saint-Martin, la zone bleue de la COP28 est essentielle – c’est là que se tiennent les négociations politiques pour conclure un accord contre le réchauffement climatique (Photo, X, @businessfrance).
Selon Saint-Martin, la zone bleue de la COP28 est essentielle – c’est là que se tiennent les négociations politiques pour conclure un accord contre le réchauffement climatique (Photo, X, @businessfrance).
Short Url
  • La présence de 20 start-up reflète les actions entreprises par la France dans le cadre de sa participation à la COP28
  • «Business France veut permettre aux entreprises françaises de montrer que la France est à la pointe de la lutte contre le changement climatique», explique son directeur général, Laurent Saint-Martin

DUBAÏ: La COP28 réunit aujourd'hui 20 entreprises françaises à Dubaï, mettant en lumière des solutions innovantes apportées par des start-up et des entreprises en croissance engagées dans la lutte contre le changement climatique.

Depuis le début de la COP28, l'événement a été marqué par la visite du président français, Emmanuel Macron, une délégation française significative et des entreprises hexagonales réitérant le même objectif: contribuer à trouver des solutions aux défis mondiaux liés au changement climatique.

Face aux enjeux politiques et géopolitiques au cœur des discussions de la COP28, «ce qui intéresse Business France est de permettre aux entreprises françaises de démontrer que la France est à la pointe de la lutte contre le changement climatique grâce à la technologie, à l'innovation, à l'investissement public et privé. C'est finalement ce que la France fait depuis deux ans grâce au plan France 2030», explique Laurent Saint-Martin, directeur général de Business France, dans une interview  à Arab News en français.

La présence de 20 start-up en plus du pavillon France reflète les actions concrètes entreprises par la France dans le cadre de sa participation à la COP28.

Selon Saint-Martin, la zone bleue de la COP28 est essentielle – c’est là que se tiennent les négociations politiques pour conclure un accord contre le réchauffement climatique –, mais la zone verte, où des entreprises proposent des solutions se basant sur l’innovation, l’est tout autant. Les entreprises, en particulier les start-up, sont un acteur majeur dans la réussite des objectifs de développement durable (ODD), et c'est ce que démontre le pavillon France.

 


Hydrogène: La France confirme son ambition

La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier Runacher (Photo, AFP).
La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier Runacher (Photo, AFP).
Short Url
  • La France compte désormais «150 projets d'industrialisation ou de recherche et développement autour de l'hydrogène»
  • La production d'hydrogène française sera d'abord destinée à «décarboner l’industrie»

PARIS: Fabriquer des électrolyseurs, des piles à combustible pour équiper des bus ou des utilitaires à hydrogène, installer 500 km de pipelines et des stations-services: la France a confirmé mardi son ambition de développer l'hydrogène pour décarboner son industrie lourde et une partie des transports.

Après avoir annoncé en 2021 le déblocage de 9 milliards d'euros d'argent public pour structurer une filière balbutiante, la France compte désormais "150 projets d'industrialisation ou de recherche et développement autour de l'hydrogène", a indiqué mardi la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier Runacher.

Lors de l'inauguration de l'usine Symbio de piles à combustible, lancée par les trois géants de l'automobile réunis, Michelin, Stellantis et Forvia, à Saint-Fons, elle a dévoilé les "contours" de la nouvelle stratégie de l'hydrogène qui devrait être présentée officiellement par le gouvernement "dans les prochains jours".

Celle-ci sera incluse dans un projet de loi de souveraineté énergétique prévu en début d'année 2024.

Car, même si le premier permis d'exploration vient d'être accordé le week-end dernier pour localiser, qualifier et quantifier un gisement d'hydrogène natif souterrain dans le sud-ouest de la France, l'hydrogène est jusqu'à présent un produit purement industriel, fabriqué, à plus de 95% d'origine fossile, et non une ressource naturelle décarbonée.

Accompagnée de son collègue de l'Industrie Roland Lescure, Mme Pannier Runacher a confirmé l'objectif initial fixé en 2020 de produire l'équivalent de 6,5 GW d'hydrogène décarboné en France en 2030. L'effort sera accentué immédiatement afin de parvenir à "10 GW en 2035", a-t-elle annoncé.

D'ores et déjà avec les projets déjà connus, la France "a sécurisé entre 2,5 et 3 GW d'installations de capacité d'électrolyse, représentant quelque 8.000 emplois directs", précise le document de présentation que l'AFP a pu consulter.

«500 km de canalisations»

La production d'hydrogène française sera d'abord destinée à "décarboner l’industrie" (raffinage, chimie, production d'engrais, sidérurgie), et ensuite aux mobilités, a indiqué Agnès Pannier-Runacher.

Principale innovation, l'annonce du déploiement d'infrastructures de transport d'hydrogène, via un réseau de pipelines autour de quatre "hubs" industriels: Fos-sur-mer, Dunkerque, Le Havre et la vallée de la Chimie près de Lyon. Et autour de "villes moyennes ou de plate-formes industrielles de plus petite taille"

Soit au total "environ 500 km de canalisations", précise le texte qui prévoit aussi d'intensifier le maillage territorial de ravitaillement en hydrogène, pour l'instant très faible en France.

Anticipant le mouvement, l'aéroport de Toulouse-Blagnac a inauguré lundi une station de production d'hydrogène vert par électrolyse et de distribution, Hyport, destinée à alimenter aussi bien des véhicules que des avions.

Quant au projet d'infrastrucutre de transport de l'hydrogène H2Med qui vise à relier le sud et le nord de l'Europe via pipeline -fermement soutenu par Berlin et Madrid notamment- le document se contente d'indiquer que son financement se fera "à plus long terme" et "sous condition d'un cofinancement de ces infrastructures par tous leurs utilisateurs potentiels".

Ce projet est également connu sous le nom de Bar-Mar, car il doit notamment relier Barcelone à Marseille.

Le document précise aussi que le nouveau réseau d'hydrogène devra être développé "indépendamment des réseaux méthane existants". Son tracé "sera achevé à l'horizon 2026".

La France s'engage d'autant plus dans cette technologie qu'elle a obtenu au niveau européen une assurance importante après des mois de bataille avec l'Allemagne opposée à l'électricité nucléaire: l'hydrogène produit à partir d'énergie nucléaire continuera à avoir les mêmes avantages que celui produit à partir d'énergies renouvelables, selon la ministre.

L'Etat a par ailleurs lancé un mécanisme de soutien à la production d'hydrogène décarboné à hauteur de 4 milliards d'euros de soutien public, grâce à des "contrats pour différence" attribués sur appel d'offre.

Le prix plus élevé pour l'instant de l'hydrogène vert que celui de l'hydrogène gris fossile, émetteur de CO2, sera "compensé" par de l'argent public pour permettre aux commandes d'arriver et à la filière d'émerger.

Un mécanisme équivalent à celui mis en oeuvre dans le plan IRA aux Etats-Unis, qui devrait permettre "d'assurer pendant 10 ans la compétitivité de l'hydrogène décarboné par rapport à l'hydrogène fossile" indique le projet.


COP28: l'économie de la mer Rouge de l'Arabie saoudite se tourne vers la régénération

 John Pagano, PDG de Red Sea Global (RSG). (Photo, AFP)
John Pagano, PDG de Red Sea Global (RSG). (Photo, AFP)
Short Url
  • «Nous avons réalisé que la durabilité seule ne suffit plus, d’où l’introduction du terme de régénération», a expliqué John Pagano, PDG de Red Sea Global
  • Red Sea Global est devenu l'un des principaux développements touristiques durables en Arabie saoudite, avec des projets alliant luxe et énergie propre

DUBAÏ: La transition de l'Arabie saoudite en faveur d’une économie durable prend forme alors que de grandes entreprises envisagent une régénération dans la région de la mer Rouge, selon le responsable d'un des gigaprojets du Royaume. 

Lors d'une table ronde organisée dans le cadre de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique de 2023 à Dubaï, la COP28, John Pagano, PDG de Red Sea Global (RSG), a exposé la transition de l'entreprise, passant de la préservation de son environnement naturel à la réparation et à la récupération des dommages subis. 

«Il y a six ans, lorsque nous avons entamé notre parcours, notre objectif était d’établir de nouvelles normes en matière de durabilité. Nous avons rapidement réalisé que la durabilité seule ne suffit plus, d’où l’introduction du terme de régénération», a expliqué Pagano.

Il a également souligné que maintenir le statu quo était insuffisant. «Nous sommes sur une trajectoire inquiétante», a-t-il assuré. Pagano a exhorté les leaders mondiaux à agir et à «changer de cap», mettant l'accent sur les perspectives sombres quant à l'avenir. 

Aux côtés de Pagano, Carlos Duarte, professeur et scientifique marin à l'Université King Abdallah des sciences et de la technologie (Kaust), a soutenu cet appel à l'action. «Nous avons la responsabilité de ne pas léguer à notre jeunesse une planète dévastée, mais une planète avec des océans et une mer Rouge capables de soutenir les générations à venir», a déclaré Duarte. «La décision audacieuse que nous prenons à l'échelle mondiale est de passer de la conservation à la régénération», a-t-il ajouté. 

Les deux intervenants ont mis en avant le concept de «capital naturel» comme une mesure globale permettant aux investisseurs d’évaluer les performances économiques d'un pays. Le capital naturel englobe les ressources naturelles renouvelables et non renouvelables qui bénéficient aux citoyens, soulignant l'importance de préserver et de gérer les écosystèmes et leurs services pour le bien à long terme de la société.

«Le secteur privé joue un rôle clé pour l'avenir de la biodiversité et du climat, et sans son implication, nous ne pourrons pas atteindre nos objectifs. Des concepts comme le capital naturel sont cruciaux, car le capital naturel devient désormais le nouvel enjeu immobilier», a déclaré Duarte. Pagano a ajouté que, outre le produit intérieur brut d'un pays, les investisseurs utiliseront le capital naturel comme mesure d'analyse des investissements. RSG est devenu l'un des principaux développements touristiques durables en Arabie saoudite, avec des projets alliant luxe et énergie propre. «Nous avons tenu les promesses faites il y a six ans, et nous le faisons de manière durable. Six Senses Southern Dunes est exclusivement alimenté en énergie renouvelable, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, complètement hors réseau», a déclaré Pagano au cours de la table ronde. «Nous sommes littéralement capables de repousser les limites de ce qui est réalisable aujourd'hui», a-t-il conclu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com