Une artiste saoudienne apporte une perspective unique au paysage culturel saoudien

Œuvre de l'artiste saoudienne Ruqaya Ismail. (Fourni)
Œuvre de l'artiste saoudienne Ruqaya Ismail. (Fourni)
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Publié le Jeudi 05 octobre 2023

Une artiste saoudienne apporte une perspective unique au paysage culturel saoudien

  • Ruqaya Ismail, qui se décrit comme la «Van Gogh saoudienne», cherche à capturer l'essence du Royaume dans ses œuvres originales et créatives
  • «J’exprime mes sentiments sur l'état actuel du Royaume à travers mes dessins»

DJEDDAH: Alors que le Royaume continue de vivre une période de transformation et de modernisation sans précédent, accompagnée d’un renouveau culturel inédit, l'artiste saoudienne Ruqaya Ismail explore et célèbre cette époque de changement à travers ses œuvres d'art originales et créatives.

Née aux États-Unis et élevée en Arabie saoudite, elle associe sa formation en architecture d'intérieur à sa passion pour le dessin afin de créer des œuvres fascinantes qui visent à capturer l'essence même du Royaume.

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Œuvre de l'artiste saoudienne Ruqaya Ismail. (Fourni)

Mme Ismail estime que son pays parvient à trouver un équilibre entre sa volonté de modernisation et sa détermination à préserver la richesse de sa culture, de ses valeurs, de son patrimoine et de ses traditions. Selon elle, cet équilibre constitue un socle unique et inspirant pour la créativité, qui laisse une large place à la progression et à l'exploration.

«À mon avis et au vu de ce que je constate, l'Arabie saoudite réussit admirablement à concilier la modernisation avec la préservation de sa culture», déclare-t-elle.

Se décrivant comme la «Van Gogh saoudienne» sur ses plates-formes de réseaux sociaux, Ruqaya Ismail indique qu'elle était depuis longtemps une admiratrice du maître néerlandais Vincent Van Gogh et qu'elle s'inspirait de l'impressionnisme pour son art. Ses œuvres expriment son identité saoudienne de manière ludique, ajoute-t-elle, et à travers elles, elle souhaite contribuer à la culture de l'Arabie saoudite en livrant ses pensées et ses émotions sur l'état actuel du pays.

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Œuvre de l'artiste saoudienne Ruqaya Ismail. (Fourni)

«L'art est une forme d'expression», souligne-t-elle. «C'est un moyen amusant de communiquer nos pensées et nos émotions. J’exprime mes sentiments sur l'état actuel du Royaume à travers mes dessins.»

«Lorsque mon public comprend mon message, ou parfois suit la plaisanterie ou l'idée dans un commentaire ou un message privé, je ressens automatiquement un lien avec lui. Et je sais qu'il ressent la même chose à mon égard, même si nous ne nous connaissons pas.»

Ses dessins mettent souvent en scène des exemples spécifiques de la culture saoudienne présentés de manière innovante et créative.

«J'essaie d'ajouter de la fantaisie, de l'imagination et de l'originalité à mes dessins», indique-t-elle.

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Œuvre de l'artiste saoudienne Ruqaya Ismail. (Fourni)

«Cela suscite l'intérêt, ouvre l'esprit à de nouvelles idées et nous ramène en quelque sorte à l'époque où les enfants avaient une imagination débordante, ce qui est aussi, d'une certaine manière, nostalgique.»

Pour donner vie à ses visions de la culture saoudienne, elle utilise du papier brun, des marqueurs et des stylos Gelly Roll.

«Le papier brun donne un effet vintage et ajoute de la texture», explique-t-elle. «Les marqueurs sont magnifiques parce qu'ils sont lisses et uniformes, sans aucune texture, ce qui met en valeur le papier brun.»

Les stylos gel ajoutent des reflets et font ressortir certaines parties de l'œuvre, précise-t-elle.

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Œuvre de l'artiste saoudienne Ruqaya Ismail. (Fourni)

«Le fait d'être à l'université et de travailler sur mon ordinateur m'a éloignée du dessin pendant des années», déclare Mme Ismail. «J'ai recommencé à dessiner au début de l'année et j'ai décidé d’abandonner les écrans et d’être totalement immergé dans le concret.»

Elle explique qu'elle cherche intensément à s'inspirer des gens qui suivent son travail sur les réseaux sociaux et qu'elle s'adresse à de vraies personnes plutôt qu'à des moteurs de recherche afin de cerner l'essence du Royaume.

«Lorsque je commence un dessin, je laisse mes sentiments me guider dans le processus créatif», souligne-t-elle.

Sa page Instagram, @saudi_van_gogh, est relativement récente, mais Ruqaya Ismail affirme qu'elle bénéficiait déjà d’une reconnaissance importante. Elle a remporté un concours pour concevoir une tasse à café pour une chaîne internationale de restauration rapide, et une vidéo qu'elle a réalisée pour célébrer la Fête nationale saoudienne est devenue virale. Des groupes internationaux ont mentionné son travail sur leurs réseaux sociaux et ses œuvres ont été exposées dans une galerie.

«Ma page sur les réseaux sociaux n'a même pas un an, mais jusqu’à présent, l'expérience s'est révélée positive», conclut-elle.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite et la France signent un programme de coopération culturelle

Les parties ont signé un programme exécutif de coopération culturelle entre le ministère de la Culture et le Grand Palais, représenté par le ministère français de la Culture. (SPA)
Les parties ont signé un programme exécutif de coopération culturelle entre le ministère de la Culture et le Grand Palais, représenté par le ministère français de la Culture. (SPA)
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  • La rencontre s’inscrivait dans le cadre de la visite officielle du prince en France pour renforcer la coopération culturelle existante entre les deux pays

PARIS : Le ministre saoudien de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, a rencontré jeudi la ministre française de la Culture, Rachida Dati, au Château de Versailles, en marge du concert « Orchestral Masterpieces ».

Cette rencontre faisait partie de la visite officielle du prince en France, visant à renforcer la coopération culturelle entre les deux pays, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Les deux parties ont signé un programme exécutif de coopération culturelle entre le ministère saoudien de la Culture et le Grand Palais, représenté par le ministère français de la Culture.

La réunion a porté sur les relations culturelles dans divers secteurs, notamment la musique, le cinéma, le patrimoine, les musées, la mode, les bibliothèques, le théâtre et les arts visuels. Elle a également permis d’activer le programme exécutif entre la Commission saoudienne du cinéma et le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) pour développer des méthodes éducatives dans le domaine du cinéma.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: l'armée va mettre en oeuvre le plan de désarmement du Hezbollah, annonce le gouvernement

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, salue à son arrivée au palais présidentiel de Baabda, le 5 septembre 2025, lors d'une réunion du cabinet pour discuter d'un plan de l'armée visant à désarmer le groupe musulman chiite Hezbollah. (AFP)
Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, salue à son arrivée au palais présidentiel de Baabda, le 5 septembre 2025, lors d'une réunion du cabinet pour discuter d'un plan de l'armée visant à désarmer le groupe musulman chiite Hezbollah. (AFP)
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  • L'armée libanaise va entamer la mise en œuvre d’un plan de désarmement du Hezbollah, sur décision du gouvernement, malgré le boycott des ministres chiites
  • Des bombardements israéliens sur le sud du Liban compliquent la mise en œuvre, alors que le parti chiite exige un retrait israélien préalable

BEYROUTH: L'armée libanaise va entamer l'application de son plan pour désarmer le Hezbollah, a indiqué le ministre de l'Information, Paul Morcos, à l'issue d'une réunion vendredi du gouvernement consacrée à cette épineuse question qui divise le pays.

En août, sous la forte pression des Etats-Unis et la crainte d'une intensification des bombardements israéliens au Liban, le gouvernement de Nawaf Salam a ordonné à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le mouvement chiite pro-iranien d'ici la fin de l'année.

Le Hezbollah s'oppose à son désarmement accusant les autorités de faire le jeu d'Israël et des Etats-Unis, et les discussions du gouvernement sur la question ont une nouvelle fois été boycottées par les ministres chiites, notamment ceux du Hezbollah et de son allié Amal.

M. Morcos a déclaré que le gouvernement saluait les mesures proposées par l'armée pour "mettre en œuvre la décision d'étendre l'autorité de l'Etat par ses propres forces et de limiter la détention d'armes aux autorités légitimes".

Répondant aux questions des journalistes, il a affirmé que "l'armée libanaise allait entamer la mise en oeuvre du plan (de désarmement du Hezbollah), mais dans la limite des moyens disponibles, qui sont restreints sur les plans logistique, matériel et humain".

Le gouvernement a décidé de garder les détails du plan "secrets", selon la déclaration lue par le ministre, ajoutant que l'armée "présenterait au gouvernement un rapport mensuel sur la question".

- "Une nouvelle ère" -

Selon les médias locaux, les cinq ministres chiites du cabinet, parmi lesquels des représentants du Hezbollah et du mouvement Amal, son allié, ont quitté la réunion à l'arrivée du chef de l'armée pour présenter son plan.

Ce n'est pas la première fois qu'ils se retirent des discussions sur le sujet. Le président du Parlement et chef d'Amal, Nabih Berri, avait appelé dimanche à un "dialogue calme et consensuel".

Le Hezbollah est la seule faction à avoir conservé ses armes au sortir de la guerre civile (1975-1990). Après avoir dominé la vie politique au Liban pendant de nombreuses années, il est sorti très affaibli d'un conflit de plus d'un an contre Israël, dont deux mois de guerre ouverte de septembre à novembre 2024. Une partie de son arsenal a été détruite et sa direction décimée.

Avant la réunion du gouvernement vendredi, des panneaux représentant Nawaf Salam et le président Joseph Aoun ont été placardés dans des rues de Beyrouth avec la légende: "Nous sommes tous avec vous. Une armée (...) un Etat. Une nouvelle ère pour le Liban".

Dans la capitale, Raseel, une femme au foyer qui n'a pas souhaité donner son nom, estime que "seule l'armée peut protéger le pays" désormais après que le Hezbollah "a fait ce qu'il pouvait".

Mais Ali Khalil, 20 ans, employé dans un restaurant, craint que si le gouvernement décide "de saisir les armes, il y aura une confrontation".

Le gouvernement affirme que le désarmement du Hezbollah est prévu dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le mouvement chiite, négocié par les Etats-Unis et entré en vigueur le 27 novembre 2024.

L'accord est basé sur une résolution de l'ONU stipulant que le port d'armes est réservé aux forces de sécurité et à l'armée libanaises.

- Bombardements israéliens -

Il prévoit aussi que seules l'armée libanaise et les Casques bleus de l'ONU soient déployés dans le sud du pays, à la frontière avec Israël, y excluant la présence à la fois du Hezbollah et de l'armée israélienne.

Mais celle-ci maintient toujours des troupes dans le sud du Liban et mène régulièrement des attaques, principalement contre des sites et des cadres du Hezbollah.

La réunion du gouvernement s'est tenue au moment où les bombardements israéliens se sont intensifiées ces deux derniers jours, faisant au moins cinq morts, selon Beyrouth.

"Israël tente de faire passer le message que seules des actions concrètes de désarmement, et non des promesses, seront efficaces", estime David Wood, analyste à l'International Crisis Group.

M. Morcos a souligné que le commandant de l'armée avait évoqué des "restrictions" à la mise en œuvre du plan, notamment les "attaques israéliennes."

Tout en condamnant les attaques israéliennes, les autorités libanaises insistent sur un désarmement du Hezbollah, fondé et financé par l'Iran, ennemi juré d'Israël.

Mercredi, le mouvement a réitéré son refus de désarmer. Il conditionne toute discussion sur ses armes à un retrait israélien du sud du Liban, à l'arrêt des attaques israéliennes, à la libération de prisonniers et au lancement de la reconstruction.


L’ONU relance le sommet sur la solution à deux États, à l’initiative saoudo-française

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  • « La reprise de la conférence constitue un engagement substantiel de la communauté internationale à agir avec détermination, cohérence et responsabilité », déclare l’envoyé saoudien
  • Israël et les États-Unis rejettent la décision, qualifiant l’initiative de politiquement motivée et nuisible aux efforts de paix

NEW YORK: L’Assemblée générale des Nations Unies a voté vendredi en faveur de la reprise, le 22 septembre, d’un sommet international de haut niveau sur la solution à deux États, relançant ainsi un processus suspendu cet été en raison de la recrudescence des violences au Moyen-Orient.

La décision fait suite à une proposition conjointe de l’Arabie saoudite et de la France, adoptée malgré les vives objections d’Israël et des États-Unis, qui se sont tous deux désolidarisés de la résolution, dénonçant une initiative politiquement motivée et nuisible aux efforts diplomatiques.

La Conférence internationale de haut niveau pour le règlement pacifique de la question de Palestine avait été initialement convoquée lors de la 79e session de l’Assemblée générale, avant d’être suspendue le 30 juillet. Elle reprendra désormais dans le cadre de la 80e session, au niveau des chefs d’État et de gouvernement, soulignant ainsi, selon ses partisans, l’urgence d’une mobilisation internationale en faveur d’une paix juste et durable entre Israël et la Palestine.

Prenant la parole avant le vote, le représentant saoudien auprès de l’ONU, Abdulaziz Alwasil, s’exprimant au nom de Riyad et de Paris, a affirmé que l’initiative ne visait aucun camp en particulier, mais qu’elle était « le reflet de notre engagement commun à respecter le droit international et les résolutions pertinentes de l’ONU ».

Il a ajouté : « La situation sur le terrain en Palestine n’a jamais été aussi critique. L’escalade de la violence, l’aggravation de la souffrance humanitaire et l’effondrement de l’espoir d’une paix durable soulignent l’urgence de notre responsabilité collective.

Ce processus ne peut pas rester en suspens. La reprise de la conférence est un engagement concret de la communauté internationale à agir avec détermination, cohérence et responsabilité. »

Israël a rejeté la décision, accusant les soutiens de la proposition de « manœuvres procédurales » et dénonçant un manque de transparence dans son élaboration.

« Ce n’est pas une véritable tentative de paix, mais une mise en scène, une opération de communication », a déclaré le représentant israélien.

« Loin de favoriser la paix, cela risque de prolonger la guerre, d'encourager le Hamas et de saper les véritables efforts diplomatiques. »

Le représentant a averti que de telles initiatives envoient un mauvais signal aux groupes militants, soulignant que des organisations terroristes comme le Hamas ont salué ces gestes internationaux, les interprétant comme une validation de leurs tactiques.

Les États-Unis ont également exprimé leur opposition formelle à la décision de l’Assemblée générale, estimant que la conférence, ainsi que la résolution qui l’impose, manquent de légitimité.

« Nous avons été surpris et consternés de voir cette proposition ajoutée à l’ordre du jour seulement hier », a déclaré le représentant américain, critiquant le manque de transparence concernant le texte, son calendrier et ses implications budgétaires.

Qualifiant la reprise du sommet de « coup médiatique malvenu », l’envoyé a averti que la conférence risquait de renforcer le Hamas et de prolonger le conflit, affirmant que Washington n’y participerait pas.

« C’est une insulte aux victimes du 7 octobre », a-t-il ajouté, en référence aux attaques menées par le Hamas en 2023.

« Nous restons engagés dans une diplomatie sérieuse, pas dans des conférences mises en scène pour donner une illusion de pertinence. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com