Vers un sommet Arménie-Azerbaïdjan à Bruxelles pour tenter de réduire les tensions

Le président Ilham Aliyev participe à une conférence de presse conjointe avec son homologue turc à la suite de leurs entretiens à Bakou, le 13 juin 2023. (Photo, AFP)
Le président Ilham Aliyev participe à une conférence de presse conjointe avec son homologue turc à la suite de leurs entretiens à Bakou, le 13 juin 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 05 octobre 2023

Vers un sommet Arménie-Azerbaïdjan à Bruxelles pour tenter de réduire les tensions

  • Le chef de l'Etat azerbaïdjanais Ilham Aliev ne s'est toutefois pas rendu à un sommet européen au cours duquel le sujet devait être évoqué
  • Peu avant, l'Azerbaïdjan avait assuré être prêt à des pourparlers avec l'Arménie sous la médiation de l'Union européenne, après son offensive victorieuse dans la région disputée du Haut-Karabakh

GRENADE: Le président azerbaïdjanais et le Premier ministre arménien ont été invités à se retrouver d'ici à la fin du mois à Bruxelles pour tenter de réduire les fortes tensions entre leurs deux pays, a annoncé jeudi le président du Conseil européen Charles Michel.

Le jour de cette annonce, le chef de l'Etat azerbaïdjanais Ilham Aliev ne s'est toutefois pas rendu à un sommet européen au cours duquel le sujet devait être évoqué.

"J'ai indiqué que j'inviterai les deux dirigeants (MM. Aliev et Nikol Pachinian) pour une réunion à Bruxelles d'ici fin octobre", a déclaré M. Michel dans un entretien avec l'AFP à Grenade, dans le sud de l'Espagne, en marge du sommet de la Communauté politique européenne (CPE, une organisation ayant pour objectif de renforcer les liens entre l’Union européenne et ceux qui partagent ses valeurs sans en être membres).

Peu avant, l'Azerbaïdjan avait assuré être prêt à des pourparlers avec l'Arménie sous la médiation de l'Union européenne, après son offensive victorieuse dans la région disputée du Haut-Karabakh, où les soldats de la force d'interposition russe démantèlent en conséquence leurs installations.

"Le démantèlement des postes d'observation sur la ligne de front est terminé" dans trois districts, a fait savoir jeudi le ministère russe de la Défense. Ce contingent de maintien de la paix est présent dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu qui avait mis fin aux précédentes hostilités dans cette zone en 2020.

Vladimir Poutine a de son côté jugé jeudi que la reprise du Haut-Karabakh par l'Azerbaïdjan était "inévitable", après des critiques du gouvernement arménien, qui accuse la Russie d'inaction.

Cela "était inévitable après la reconnaissance de la souveraineté de l'Azerbaïdjan (sur le Karabakh) par les autorités arméniennes", a lancé le président russe, précisant que l'Arménie était "toujours" l'alliée de Moscou.

"Ce n'était qu'une question de temps avant que l'Azerbaïdjan ne commence à rétablir l'ordre constitutionnel dans cette région", a-t-il ajouté.

Réunions tripartites

Peu avant l'annonce par M. Michel d'une réunion entre le président azerbaïdjanais et le Premier ministre arménien, Hikmet Hajiev, un conseiller de M. Aliev, avait fait savoir que son pays était "prêt à participer prochainement à Bruxelles à des réunions tripartites entre l'Union européenne, l'Azerbaïdjan et l'Arménie".

L'armée azerbaïdjanaise vient de remporter une victoire éclair face aux séparatistes arméniens du Haut-Karabakh, qui s'est depuis vidé de la quasi totalité de sa population.

A la veille des discussions à Grenade, Ilham Aliev avait déclaré qu'il n'y participerait pas, et ce en raison d'une "atmosphère antiazerbaïdjanaise", selon un responsable azerbaïdjanais. Le chef du gouvernement arménien, qui était quant à lui présent jeudi dans le sud de l'Espagne, avait déploré cette décision.

L'Azerbaïdjan a choisi de s'abstenir à cause de la "politique de militarisation" de la France dans le Caucase, de l'attitude de l'Union européenne vis-à-vis de la région et de l'absence de la Turquie, ce qui ne revient pas à "refuser des discussions avec l'Arménie", avait insisté le même responsable.

La cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna avait affirmé mardi que Paris avait "donné son accord" à la livraison de matériel militaire à l'Arménie, qui souhaite se protéger de son voisin azerbaïdjanais.

Le président français Emmanuel Macron a cependant pris soin d'affirmer jeudi à Grenade que le temps n'était "pas aux sanctions" contre l'Azerbaïdjan et qu'il fallait continuer de discuter avec ce pays pour "protéger au mieux" l'Arménie, tandis que ces deux Etats se sont mutuellement accusés de tirs sur leurs troupes respectives près de la frontière.

A Grenade, le Premier ministre arménien a rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a affirmé que Kiev souhaitait la "stabilité" du Caucase et des "relations amicales avec ses nations".

L'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont opposées au cours de deux guerres, l'une au moment de la dislocation de l'URSS, l'autre à l'automne 2020, pour le contrôle de l'enclave du Haut-Karabakh.

L'Arménie craint désormais que son puissant voisin, bien plus riche et mieux armé, ne déclenche des opérations dans le sud de son territoire.


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.