La francophonie stimule les échanges économiques et commerciaux en Méditerranée orientale

Chaque année, l'OIF cible une ou deux régions francophones pour leur potentiel de développement économique et d'investissement. (Photo fournie)
Chaque année, l'OIF cible une ou deux régions francophones pour leur potentiel de développement économique et d'investissement. (Photo fournie)
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Publié le Samedi 07 octobre 2023

La francophonie stimule les échanges économiques et commerciaux en Méditerranée orientale

  • L'Organisation internationale de la francophonie organise une mission économique et commerciale au Liban du 9 au 11 octobre prochain
  • Le pays du Cèdre est une plaque tournante des échanges dans la région, en particulier à destination des nations du Golfe

BEYROUTH: L'Organisation internationale de la francophonie (OIF) organise une mission économique et commerciale au Liban du 9 au 11 octobre prochain. Cette initiative ambitieuse, qui se déroulera au Hilton Beyrouth Metropolitan Palace, au Liban, occupe une place centrale dans l'agenda économique de la francophonie. 

Le pays du Cèdre est une plaque tournante des échanges dans la région, en particulier à destination des nations du Golfe. Le climat des affaires s’améliore et les investissements se redynamisent, même s’ils ne concernent que le secteur privé; en effet, l’économie continue de s’enliser. En outre, le Liban a accès aux marchés africains de l’Ouest grâce à de solides implantations de la diaspora libanaise et il dispose d’une main-d’œuvre très bien formée.

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Levon Amirjanyan représentant de l'OIF pour le Moyen-Orient. (photo fournie)

Aujourd’hui, il se trouve engagé dans un processus de réindustrialisation destiné à répondre à la demande intérieure en croissance, alors qu’il consacre 6% de son PIB aux importations de produits alimentaires – l’un des plus hauts taux de dépendance dans le monde. Cependant, il exporte par ailleurs des produits agroalimentaires dont la part la plus grande est destinée aux pays arabes (Arabie saoudite, Émirats arabes unis et Koweït), qui sont suivis par l’Europe et l’Afrique.

Cible de la mission

L'objectif principal de cette mission est de dynamiser les échanges économiques et commerciaux entre les petites et moyennes entreprises (PME) de l'espace francophone. Chaque année, l'OIF cible une ou deux régions francophones pour leur potentiel de développement économique et d'investissement. Elle facilite ainsi la rencontre de près d'une centaine d'entrepreneurs «visiteurs» avec des entrepreneurs locaux qui opèrent dans des secteurs similaires.

Cette mission économique offre aux entreprises francophones un programme sur mesure qui comprend un forum économique de haut niveau axé sur les opportunités d'affaires dans les pays hôtes, des ateliers thématiques qui mettent en avant les témoignages d'entreprises implantées dans ces pays, des visites sectorielles d'entreprises, des sessions de relations d'affaires en format «Business to Business» (B2B) ainsi que des activités de réseautage. Elle constitue une véritable passerelle pour les PME qui cherchent à se développer à l'international.

En 2022, l'OIF a déjà organisé deux missions, respectivement en Asie du Sud-Est et en Afrique centrale. En février 2023, elle a tenu sa troisième mission en Afrique du Nord, en Égypte et au Maroc.

La mission en Méditerranée orientale, qui est la 4e édition de cet événement majeur, se déroulera près de dix mois après l'inauguration de la Représentation de l'OIF pour le Moyen-Orient à Beyrouth, qui a eu lieu le 10 janvier dernier. Levon Amirjanyan, représentant de l'OIF pour le Moyen-Orient, espère que cet événement – qui a lieu dans un pays auquel il est profondément attaché, sa mère étant née au Liban – aura une incidence significative sur l’économie d’un pays qui est la porte d’entrée de la francophonie au Moyen-Orient. «Cela pourrait être la contribution de l’OIF au redressement de l’économie libanaise et formera très certainement l’une des pierres angulaires de ma mission», précise M. Amirjanyan.

Une plate-forme dédiée à cette mission a permis de faire appel aux entreprises internationales et locales intéressées. M. Amirjanyan souligne qu’elle permet aux parties prenantes de dialoguer en amont et assure un gain de temps et une sélection des partenariats avant la mission physique.

Ce sont donc 700 entreprises issues de plus de 25 pays membres de la francophonie qui ont répondu à l’appel d’offres. 120 d’entre elles ont été retenues, notamment pour leur capacité à se projeter à l’international et selon des critères de parité. 

Ces acteurs économiques couvrent des secteurs tels que l'agro-industrie, les services et les biens numériques, les énergies renouvelables, la pharmaceutique, la cosmétique ainsi que le tourisme durable. Cette mission est dirigée par Mme Caroline St-Hilaire, administratrice de l'OIF et numéro 2 de l'organisation.

Au cours de cette mission, des échanges concrets sont attendus entre les entreprises invitées, les sociétés locales et les acteurs institutionnels. Les sujets abordés incluent la réalité du marché libanais, les opportunités de partenariats d'affaires dans les secteurs ciblés, les incitations nationales à l'investissement ainsi que le potentiel économique de rayonnement dans l'espace francophone. Ces trois journées intensives permettront aux sociétés invitées de concrétiser leurs projets d'affaires à l'international avec les partenaires libanais et francophones rencontrés. Ce réseautage capital a été facilité par la contribution des chambres de commerce au Liban.

150 entreprises libanaises se sont inscrites au forum 

Les 5e et 6e missions économiques et commerciales sont déjà programmées pour 2024 en Europe centrale et au Canada, notamment au Québec, ce qui marque la continuité de cet engagement de la francophonie en faveur du développement économique des pays membres.

En somme, la mission économique et commerciale de la francophonie en Méditerranée orientale représente un événement clé dans la promotion des échanges économiques et des partenariats commerciaux au sein de l'espace francophone. Elle soutient ainsi la croissance des PME tout en contribuant au rayonnement international de la francophonie. C’est la preuve que la francophonie, qui peine au Liban au niveau de la langue, a encore de beaux jours devant elle sur le plan du commerce.


France : le gouvernement échappe à la sanction de Fitch et Moody's

Un gros plan montre un site web de média avec la note triple "A" ( AAA ) suivie d’un point d’interrogation. (Photo Thomas Coex AFP)
Un gros plan montre un site web de média avec la note triple "A" ( AAA ) suivie d’un point d’interrogation. (Photo Thomas Coex AFP)
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  • Fitch, qui avait dégradé la note française l'an dernier, à «AA-» avec perspective stable, a réaffirmé cette note, qui signifie que le risque de défaut reste très faible
  • Le déficit public de la France a lourdement dérapé à 5,5% du PIB en 2023 au lieu de 4,9% espérés, en raison surtout de moindres recettes que prévu, et les 110,6% de PIB de dette représentent le troisième plus fort ratio de dette de l'UE

PARIS : Leur avis sur la solidité de la dette française était particulièrement guetté vendredi après une série de mauvaises nouvelles concernant les finances publiques depuis février. Mais Fitch et Moody's, deux des plus grandes agences de notation, ont laissé leurs notes inchangées.

Fitch, qui avait dégradé la note française l'an dernier, à «AA-» avec perspective stable, a réaffirmé cette note, qui signifie que le risque de défaut reste très faible. Elle avait prévenu dès le début du mois qu'elle ne comptait pas la changer.

Moody's pour sa part n'a pas à proprement parler «réaffirmé» sa note de Aa2, avec perspective stable, un cran au-dessus de celle de Fitch, mais ne l'a pas modifiée non plus.

Le déficit public de la France a lourdement dérapé à 5,5% du PIB en 2023 au lieu de 4,9% espérés, en raison surtout de moindres recettes que prévu, et les 110,6% de PIB de dette représentent le troisième plus fort ratio de dette de l'UE après la Grèce et l'Italie. Le gouvernement a dû annoncer en urgence depuis février deux trains d'efforts budgétaires de 10 milliards d'euros chacun.

Le ministre des Finances Bruno Le Maire a aussitôt «pris note» de ces nouvelles dans un bref communiqué, ajoutant que «cette décision doit nous inviter à redoubler de détermination pour rétablir nos finances publiques et tenir l’objectif fixé par le président de la République: être sous les 3% (de PIB, NDLR) de déficit en 2027».

«Nous tiendrons notre stratégie fondée sur la croissance et le plein emploi, les réformes de structure et la réduction des dépenses publiques», assure le ministre.

Dans leurs communiqués respectifs, il est clair que ni Fitch ni Moody's ne croient au retour du déficit sous les 3% en 2027, qui est une exigence de Bruxelles.

Pour Moody's cependant, la perspective pourrait s'améliorer si le gouvernement «réussit à faire adopter et à appliquer des mesures» permettant de réduire significativement la dette. Mais la perspective et la note elle-même pourraient à l'inverse se dégrader à l'avenir si la situation de la dette se détériorait en France davantage que chez ses «pairs».

Fitch observe que la note de la France se justifie à la fois par une économie «vaste et diversifiée», des institutions «fortes et efficaces» et «une stabilité reconnue». Mais qu'en revanche, cette notation est affaiblie par les finances publiques et en particulier le niveau élevé de dette.

- «Signal positif» -

Les notes attribuées par les deux agences classent encore la dette française parmi celles de «haute qualité». La France a perdu en 2012 son triple A, marquant les dettes souveraines les plus sûres, comme celle de l'Allemagne actuellement.

«La France est dans une situation plutôt solide, les marchés lui prêtent à un taux qui n’a pas bougé malgré les mauvaises nouvelles économiques», remarquait vendredi après-midi sur franceinfo Xavier Timbeau, directeur de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

Pour lui, une dégradation aurait eu plutôt un «impact assez fort dans le débat politique» avant les élections européennes du 9 juin: ce qu'il prédisait comme un argument pour que ces agences n'abaissent pas la note de la France, afin «de ne pas jouer avec le feu dans une période électorale».

Le gouvernement aura encore à affronter le 31 mai la notation de la plus regardée des agences, S&P, qui place la France sur la même ligne que Moody's, à AA, mais avec une perspective négative, signifiant que la note pourrait baisser à moyen terme.

M. Le Maire va devoir aller défendre le Programme de Stabilité («PSTAB») et les prévisions de retour du déficit public sous 3% en 2027 qu'il contient, devant les députés lundi, puis devant les sénateurs mardi.

Le président (LFI) de la Commission des Finances de l'Assemblée Eric Coquerel a considéré sur X que la décision des agences n'avait «aucune importance», mais «n'empêchait pas la politique budgétaire et économique du gouvernement de nous emmener dans le mur».

Le rapporteur général du budget à l'Assemblée nationale, Jean-René Cazeneuve (Renaissance), a estimé au contraire que le maintien des notes était «un signal positif qui valide notre politique de réduction du déficit et les décisions prises en début d'année dès que le ralentissement de la croissance s'est confirmé».


Monnaie numérique, IA et santé mentale au programme de l’Open Forum Riyadh

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
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  • Cet événement se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale
  • «Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions»

LONDRES: L'Open Forum Riyadh, une série de tables rondes publiques qui se tiendront dans la capitale saoudienne dimanche et lundi, «mettra l’accent sur les défis et les opportunités au niveau mondial», selon les organisateurs.

Cet événement, fruit d’une collaboration entre le Forum économique mondial (WEF) et le ministère saoudien de l’Économie et de la Planification, se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale, la croissance et l’énergie pour le développement, qui aura lieu à Riyad les 28 et 29 avril.

«Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions, favorisant l’échange de connaissances et d’idées innovantes», affirme dans un communiqué de presse Faisal F. Alibrahim, ministre saoudien de l’Économie et de la Planification. Ce dernier précise que l’organisation de l’Open Forum de cette année à Riyad «témoigne de l’influence et du rôle croissants de la ville sur la scène internationale».

Le forum est ouvert au public et «vise à faciliter le dialogue entre les leaders éclairés et le grand public sur une série de sujets, notamment les défis environnementaux, la santé mentale, les monnaies numériques, l’intelligence artificielle [IA], le rôle des arts dans la société, l’entrepreneuriat moderne et les villes intelligentes», indique un communiqué.

Au programme, des tables rondes qui portent sur l’impact des monnaies numériques au Moyen-Orient, sur le rôle de la culture dans la diplomatie publique, sur le développement urbain pour les villes intelligentes ainsi que sur les actions qui ont pour objectif d’améliorer le bien-être mental dans le monde.

L’Open Forum, qui a lieu chaque année, a été créé en 2003 dans le but de permettre à un public plus large de participer aux activités du WEF. Il a été organisé dans plusieurs pays, dont le Cambodge, l’Inde, la Jordanie et le Vietnam.

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes.

Parmi les intervenants de cette année figurent Yazid A. al-Humied, gouverneur adjoint et responsable des investissements dans la région Mena au Fonds public d’investissement saoudien (PIF), la princesse Rima bent Bandar al-Saoud, ambassadrice d’Arabie saoudite aux États-Unis, et la princesse Beatrice, fondatrice du Big Change Charitable Trust et membre de la famille royale britannique.

Michèle Mischler, responsable des affaires publiques suisses et de la durabilité au WEF, a fait savoir dans un communiqué de presse que la participation du public aux tables rondes de l’Open Forum «favorise la diversité des points de vue, enrichit le dialogue mondial et renforce les solutions collectives pour un avenir plus inclusif et durable».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le FMI ouvre son premier bureau dans la région Mena à Riyad

Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
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  • Ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication
  • Il permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes

RIYAD: Le Fonds monétaire international (FMI) a ouvert son premier bureau dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) à Riyad.

Le bureau a été inauguré lors de la Conférence régionale conjointe sur les politiques industrielles de diversification, organisée conjointement par le FMI et le ministère des Finances le 24 avril.

Selon l’agence de presse saoudienne (SPA), ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication afin de favoriser la stabilité, la croissance et l’intégration régionale, promouvant ainsi les partenariats au Moyen-Orient et au-delà.

En outre, le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes, indique la SPA. Cette dernière indique que le FMI a remercié l’Arabie saoudite de sa contribution financière visant à renforcer le développement des capacités dans ses États membres, y compris les pays fragiles.

Abdoul Aziz Wane, chef de mission chevronné du FMI qui a une connaissance approfondie de l’institution et dispose d’un vaste réseau de décideurs et d’universitaires dans le monde entier, sera le premier directeur du bureau de Riyad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com