L'hostilité à l'égard des migrants s'intensifie au Liban face à l'afflux de réfugiés syriens

L'afflux de réfugiés syriens au Liban a déclenché des hostilités contre les migrants dans le pays, certaines municipalités appelant au boycott des magasins gérés par des Syriens et à l'expulsion des travailleurs sans papiers. (Photo, AP)
L'afflux de réfugiés syriens au Liban a déclenché des hostilités contre les migrants dans le pays, certaines municipalités appelant au boycott des magasins gérés par des Syriens et à l'expulsion des travailleurs sans papiers. (Photo, AP)
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Publié le Samedi 07 octobre 2023

L'hostilité à l'égard des migrants s'intensifie au Liban face à l'afflux de réfugiés syriens

  • L'armée estime qu'il faut dix fois plus de personnel pour protéger la frontière septentrionale
  • Dans les régions à majorité chrétienne, les municipalités ont fermé les magasins gérés par des Syriens, exigeant du gouvernement qu'il applique le droit du travail libanais

BEYROUTH: L'afflux de réfugiés syriens au Liban a déclenché des hostilités antimigrants dans le pays, certaines municipalités appelant au boycott des magasins gérés par des Syriens et à l'expulsion des travailleurs sans papiers.

Dans les régions à majorité chrétienne, les municipalités ont fermé les magasins gérés par des Syriens, exigeant du gouvernement qu'il applique le droit du travail libanais.

Face à l'hostilité de la population à l'égard des réfugiés syriens, l'armée libanaise a organisé une tournée médiatique à la frontière nord afin d'examiner les passages illégaux à Wadi Khaled.

Des centaines de Syriens passent au Liban par cette région grâce à des réseaux de passeurs très organisés.

Au cours de la visite, l'armée a fait une présentation détaillée de la réalité des infiltrations aux frontières.

Des photos et des vidéos ont documenté comment les Syriens entraient dans le pays.

Les images ont montré le professionnalisme des réseaux de passeurs et le danger auquel sont confrontés les Syriens fuyant vers le Liban.

Des clips ont montré de jeunes Syriens se cachant entre des tas de pierres et subissant les humiliations des passeurs.

Le brigadier-général Elias Aad a déclaré: «Le relief plat de la région facilite les déplacements des passeurs et rend plus difficile l'arrestation des infiltrés qui se faufilent par les centaines de brèches qu'ils ont créées.»

Le premier régiment de la frontière terrestre est déployé le long d'une zone de 110 km de la frontière nord et d'une partie de la frontière est entre le Liban et la Syrie.

Environ 1 200 soldats sont répartis dans 31 postes sur le territoire libanais.

Les postes comprennent 10 tours de guet équipées de caméras modernes et de capteurs de vision nocturne.

Le commandement de l'armée affirme qu'il faut dix fois plus de personnel pour protéger la frontière, ainsi que 1 050 membres supplémentaires afin de mener à bien les tâches du régiment.

Selon les données de l'armée, la section où le régiment est déployé comprend 57 villes habitées par environ 90 000 Libanais, ainsi qu'environ 80 000 réfugiés syriens et 15 camps de réfugiés.

La tour de guet située à la périphérie de la ville de Chadra a, à elle seule, recueilli des informations sur au moins 100 Syriens entrant dans le pays chaque jour.

Les autorités politiques et sécuritaires libanaises estiment à environ 2 millions le nombre de réfugiés syriens au Liban.

Ce chiffre comprend les Syriens enregistrés, les travailleurs légaux, les familles syriennes résidant légalement et les réfugiés entrés illégalement au Liban.

La frontière libano-syrienne a été le théâtre d'une vague d'immigration clandestine au cours des dernières semaines.

Les facteurs économiques sont la principale force d'impulsion du mouvement de masse des Syriens.

Une source a déclaré à Arab News que la colère du public et la propagande des médias contre les réfugiés syriens se sont intensifiées au cours de l'année passée.

Ces dernières semaines, des rapports, des déclarations, des programmes politiques et des titres de journaux quotidiens dans des organes libanais de premier plan ont jeté de l'huile sur le feu.

La propagande vise les réfugiés et les organisations internationales, telles que le HCR.

«Menace»

Le ministre de l'Information, Ziad Makary, a déclenché une controverse vendredi en appelant les Libanais à «s'unir pour faire face à la menace» des réfugiés syriens.

Il a prévenu: «Les choses ont atteint leur limite en ce qui concerne le dossier des réfugiés syriens, et les Libanais devraient s'unir pour faire face à cette menace.»

Les propos de Makary sont intervenus alors qu'un accident de voiture survenu jeudi soir à Dawra, à environ 8 km à l'est de Beyrouth, a provoqué une dispute entre plusieurs hommes libanais et syriens, qui a donné lieu à des appels à l'expulsion de tous les Syriens de la région.

Une source militaire a révélé que des annonces par haut-parleur ont incité les habitants à se rassembler et à protester contre les travailleurs syriens vivant dans la zone industrielle.

Les travailleurs avaient manifesté leur soutien à leurs compatriotes impliqués dans l'accident.

Les forces de sécurité sont intervenues et ont pris le contrôle de la situation après avoir arrêté huit Syriens.

Leurs documents ont été jugés illégaux et ont été remis à la Sûreté générale.

Certains manifestants au Liban demandent l'expulsion des réfugiés syriens des appartements. Vendredi, certains Syriens ont fermé leurs magasins par crainte d'être pris pour cible.

Les maires des quartiers de Jdeide, Bauchrieh et Al-Sad − situés à l'est de Beyrouth − ont envoyé une lettre à la direction générale de la sécurité générale, lui demandant de «fermer tous les magasins illégaux exploités par des non-Libanais, en se chargeant de les informer.»

Les trois maires ont également proposé de fournir des informations sur les magasins appartenant à des Syriens.

Dalal Harb, porte-parole du HCR, a déclaré: «Le nombre de réfugiés syriens officiellement enregistrés auprès du HCR au Liban est de 795 332, tandis que l'État libanais, selon son plan de réponse à la crise syrienne, estime leur nombre à 1,5 million, en plus de 2 millions de Libanais vulnérables et d'environ  200 000 réfugiés palestiniens, qui bénéficient tous d'une aide internationale.»

La commission a souligné sa «collaboration très étroite avec le gouvernement libanais et la communauté internationale dans tous ses programmes au Liban, qui servent à la fois les Libanais et les réfugiés».

Le HCR a indiqué: «Dans le cadre de ces programmes, la Commission coopère avec le gouvernement libanais dans le but de trouver des solutions pour les réfugiés, notamment leur réinstallation dans des pays tiers.»

«Depuis 2011, le HCR a investi à lui seul plus de 372,9 millions de dollars américains (1 dollar américain = 0,94 euro) dans les institutions et les infrastructures au Liban afin de soutenir ces institutions publiques et ces infrastructures en répondant à de multiples crises», a signalé le HCR.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Syrie: 11 morts dans de nouveaux affrontements confessionnels près de Damas

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
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  • Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut
  • En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements à caractère confessionnel aux environs de Damas, a annoncé mercredi une ONG, au lendemain d'accrochages meurtriers dans une localité syrienne voisine à majorité druze qui ont fait 17 morts.

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus de mortier s'abattent sur nos maisons", a déclaré à l'AFP au téléphone Samer Rafaa, un habitant et militant actif de Sahnaya, où une partie de la population est druze.

Selon l'OSDH, basée en Grande-Bretagne mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, l'un des deux morts à Sahnaya est un combattant druze.

Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut à la localité.

En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements.

Ces violences ont réveillé le spectre des affrontements confessionnels, après des massacres qui ont visé en mars la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

L'attaque contre Jaramana a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet.

L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message et les chefs spirituels de la minorité druze ont condamné toute atteinte au prophète.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com