Borne reprend des forces à Renaissance

La Première ministre française Elisabeth Borne réagit lors d'une rencontre avec des partisans du parti au pouvoir Renaissance, lors du Campus européen du parti au pouvoir Renaissance, à Bordeaux, le 7 octobre 2023. (AFP)
La Première ministre française Elisabeth Borne réagit lors d'une rencontre avec des partisans du parti au pouvoir Renaissance, lors du Campus européen du parti au pouvoir Renaissance, à Bordeaux, le 7 octobre 2023. (AFP)
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Publié le Dimanche 08 octobre 2023

Borne reprend des forces à Renaissance

  • La cheffe du gouvernement et de la majorité clora dimanche par un discours ces trois jours de réunions militantes, après les interventions des présidents des partis alliés Edouard Philippe (Horizons) et François Bayrou (MoDem)
  • Elisabeth Borne a pris dès samedi des forces auprès des siens avant une saison parlementaire qui risque d'être ponctuée par une dizaine de 49.3 pour l'adoption des textes financiers, et peut-être autant de motions de censure

BOREAUX: Elisabeth Borne se rend dimanche devant les cadres et militants de Renaissance pour chercher le soutien dont elle aura besoin afin de traverser un automne budgétaire semé de 49.3 et répondre aux préoccupations des Français sur leur pouvoir d'achat, malgré les économies programmées.

"Allez, allez Babeth!", lancent les jeunes macronistes sur le passage de la Première ministre venue déambuler samedi soir, au son d'une fanfare, autour des stands du "campus européen" du parti présidentiel, installé le temps d'un week-end près de Bordeaux.

La cheffe du gouvernement et de la majorité clora dimanche par un discours ces trois jours de réunions militantes, après les interventions des présidents des partis alliés Edouard Philippe (Horizons) et François Bayrou (MoDem).

Puis elle répondra, pendant une heure depuis le campus, aux questions de BFMTV.

Embrassades, selfies et rires, la cheffe de la majorité a pris dès samedi des forces auprès des siens avant une saison parlementaire qui risque d'être ponctuée par une dizaine de 49.3 pour l'adoption des textes financiers, et peut-être autant de motions de censure.

En mars, elle avait failli être renversée, à seulement 9 voix près, sur la réforme des retraites.

«Ne pas braquer»

"Trois mois de 49.3, ça va être long jusqu'à Noël" pour elle, estime un conseiller ministériel, alors que sa popularité faiblit dans les sondages.

Prix des carburants, crise du logement, "mis bout à bout, elle a peu de bonnes de nouvelles à apporter", ou alors c'est "le président qui les prend", sur la planification écologique comme sur l'essence à prix coûtant, ajoute le même conseiller, selon qui "elle aura peu de moments où elle pourra lever les bras".

L'exercice est en effet délicat pour la Première ministre: "sur le budget, il ne faut pas braquer les oppositions" et faire attention à "chaque mot ou sortie un peu nouvelle", prévient un ministre qui connaît la matière et associe cette période à une "gestion des frustrations".

Elisabeth Borne a également besoin de réconfort pour se frayer un chemin entre les ambitions de ses ministres pour 2027, au premier rang desquels Gérald Darmanin, qui interroge dans Le Parisien "l'envie" de l'allié Edouard Philippe, et Bruno Le Maire, qui réclame pour Renaissance de la "clarté", de la "fermeté", en prévenant que "le temps n'est pas à la mollesse".

"Celui ou celle qui conduira" la liste de la majorité aux élections européennes de 2024 "devra y aller sabre au clair", a par ailleurs estimé samedi devant la presse le locataire de Bercy, alors que Renaissance n'a pas encore choisi son numéro un pour le scrutin de juin.

Quant au ministre de l'Intérieur, qui a cru pouvoir remplacer Elisabeth Borne à Matignon cet été, il dit sobrement avoir une relation "professionnelle" avec elle.

Conférence sociale

Elisabeth Borne "a besoin de nous, d'avoir un parti qui soit derrière elle, qui a des idées, qui soit sur le terrain", affirme une ministre, qui attend de la cheffe du gouvernement de "mobiliser les troupes".

"On doit apporter notre enthousiasme (...) Un chef, il cheffe, il est là pour montrer un chemin, pas pour se planquer", prévient un autre membre du gouvernement à l'égard d'une patronne réputée sérieuse et peu adepte des grands-messes comme celle de Bordeaux.

"C'est compliqué, son job...", résume un ancien député Renaissance. Surtout quand le budget 2024 est fondé sur des économies, au moment où les principales inquiétudes des Français portent sur le pouvoir d'achat.

Elisabeth Borne aura l'occasion de leur répondre le 16 octobre lors d'une conférence sociale qu'elle présidera à Matignon.

En amont de cette rencontre sur "les carrières et les branches situées sous le salaire minimum", elle recevra la semaine prochaine tour à tour les organisations syndicales et patronales, dans pas moins de 13 réunions bilatérales.

L'organisation de cette conférence, qui figurait à l'agenda social des partenaires sociaux, avait été validée par le président Emmanuel Macron fin août lors des "Rencontres de Saint-Denis" avec les chefs de partis politiques.


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».