À travers le monde arabe, l'offensive du Hamas provoque un élan de solidarité

Des étudiants de l'Université américaine de Beyrouth (AUB) brandissent des pancartes lors d'un rassemblement de soutien aux Palestiniens devant l'entrée principale de l'université dans la capitale libanaise (Photo, AFP).
Des étudiants de l'Université américaine de Beyrouth (AUB) brandissent des pancartes lors d'un rassemblement de soutien aux Palestiniens devant l'entrée principale de l'université dans la capitale libanaise (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 11 octobre 2023

À travers le monde arabe, l'offensive du Hamas provoque un élan de solidarité

  • «Je soutiens les Palestiniens car ils sont dans leur droit. Ils n'ont plus rien à perdre (..)», affirme Marah Sleimane, une fonctionnaire de l'Université de Damas
  • Comme souvent dans les pays arabes, la solidarité avec les Palestiniens s'est élevée des gradins des stades

BEYROUTH : L'offensive lancée par le Hamas palestinien contre Israël a provoqué un élan de solidarité à travers le monde arabe, le mot-dièse "déluge d'Al-Aqsa", du nom de cette attaque sans précédent qui a fait des centaines de morts, enflammant les réseaux sociaux.

Dès les premiers instants de l'offensive surprise lancée samedi, des habitants ont distribué des gâteaux dans la rue et célébré en dansant dans des quartiers de Beyrouth et de sa banlieue sud, fief du Hezbollah, ainsi que dans les camps de réfugiés palestiniens.

Un rassemblement étudiant a également eu lieu devant  l'Université américaine de Beyrouth. "C'est une cause juste et nous les soutenons toujours. Si nous ne pouvons pas porter les armes, nous pouvons au moins les appuyer", a affirmé Rim Sobh, une Palestinienne de 18 ans.

Dans la ville méridionale de Saïda, jouxtant le plus grand camp de réfugiés palestiniens du Liban, les mosquées ont diffusé des prières et des incantations pour soutenir "les résistants palestiniens".

«Résistance contre l'oppresseur»

A Damas, l'opéra a été illuminé aux couleurs palestiniennes, et des convois de voitures ont sillonné la ville, brandissant des drapeaux palestiniens et syriens et diffusant à travers des hauts-parleurs des chants louant la "résistance".

"Je soutiens les Palestiniens car ils sont dans leur droit. Ils n'ont plus rien à perdre (..)", affirme Marah Sleimane, une fonctionnaire de l'Université de Damas.

"L'offensive du Hamas a fait naître chez nous un sentiment qu'on avait oublié depuis des années, et nous a rendu l'espoir qu'un jour viendra où on pourra garder la tête haute", ajoute cette femme de 42 ans.

Les mots-dièse "déluge d'Al-Aqsa", "Palestine" ou encore "Gaza sous les bombardements" étaient en première position dans la plupart des pays arabes sur la X (anciennement Twitter).

"Nous suivons les informations sur nos écrans. Nous ne pouvons rien faire d'autre qu'écrire des messages de soutien à Gaza et à toute la Palestine", a commenté sur X Darine Dandachli, une Libanaise.

Sur les chaînes nationales et panarabes, les animateurs de talk-shows et les invités ont rivalisé d'appui à l'offensive palestinienne.

A Ramallah, une centaine de Palestiniens ont brandi des drapeaux du Hamas lors d'un rassemblement visant à envoyer "un message (de soutien) à Gaza, un message à la résistance, un message au peuple palestinien de la diaspora, un message à notre nation et un message aux peuples libres du monde", a déclaré à l'AFP Hassan Youssef, un manifestant.

Même en Egypte, les animateurs de talk-shows pro-régime habituellement très hostiles au Hamas ont salué "la résistance d'un peuple opprimé" et une "insulte à la théorie de l'invincibilité des Israéliens".

Dans les stades

Dans ce pays, où les manifestations sont interdites, seul un petit défilé a eu lieu dans l'enceinte de l'Université américaine du Caire.

Comme souvent dans les pays arabes, la solidarité avec les Palestiniens s'est élevée des gradins des stades. Lors d'un match d'Al-Ahly au Caire, les supporters ont scandé "par notre âme, par notre sang, nous nous sacrifions pour toi Palestine".

En Tunisie, une importante manifestation "de soutien à la résistance palestinienne" est prévue jeudi et les élèves ont salué lundi le drapeau palestinien dans les écoles à l'initiative du ministère de l'Education.

A Bagdad, plusieurs groupes pro-iraniens ont organisé des manifestations de soutien en brandissant des drapeaux palestiniens.


Tunisie: l'ambassadeur UE convoqué par le président Saied pour «non respect des règles du travail diplomatique» 

Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
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  • Le président Saied a exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques"
  • L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents

TUNISIE: Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés.

Le président Saied a également exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques".

Lundi, M. Perrone avait reçu Noureddine Taboubi, chef du principal syndicat tunisien UGTT -- qui a récemment menacé de déclencher une grève générale pour obtenir des hausses salariales -- et avait salué "le rôle important" de l'organisation "en faveur du dialogue social et du développement économique" en Tunisie, selon un communiqué de la délégation européenne à Tunis.

L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents.

Le diplomate européen avait "réaffirmé sa volonté de poursuivre le dialogue avec l'UGTT et de continuer à soutenir la Tunisie sur les plans social et économique, dans divers secteurs", selon la même source. De son côté, le secrétaire général de l'UGTT avait appelé à renforcer et développer la coopération entre la Tunisie et l'Union européenne.

La semaine passée, M. Taboubi a présidé une réunion de l'UGTT où il a apporté son soutien à différents mouvements de grève en cours dans le secteur privé pour réclamer des augmentations de salaires. Il a salué le succès d'une grève générale ayant eu lieu dans la grande ville de Sfax (centre-est) et menacé d'organiser prochainement une grande grève au niveau national.

"L'organisation se dirige vers une grève générale pour défendre les acquis matériels et sociaux des travailleurs face aux difficultés quotidiennes".

M. Taboubi a dénoncé "une baisse du pouvoir d'achat" des Tunisiens face à "des conditions de vie précaires sur le plan des transports, de la santé et de la maladie", défendant "leur droit syndical à se défendre" afin d'obtenir "un salaire décent qui leur fait défaut actuellement".

Le salaire minimum en Tunisie est d'environ 520 dinars (150 euros) pour 48 heures par semaine. Le taux d'inflation reste très élevé notamment pour les produits alimentaires. Il est récemment revenu à environ 5% après avoir atteint un pic de 10% en 2023.


L'armée israélienne annonce le lancement d'une «vaste opération» dans le nord de la Cisjordanie

L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • "Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien
  • Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée.

"Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien.

Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué qu'il ne s'agissait pas d'un déploiement dans le cadre de son "opération antiterroriste" lancée en janvier 2025 et visant principalement les camps de réfugiés palestiniens de la région, mais d'une "nouvelle opération".

Elle n'a pas fourni plus de détails dans l'immédiat.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d'Israël.

Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 43 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les violences n'ont pas cessé en Cisjordanie depuis l'entrée en vigueur de la trêve à Gaza le 10 octobre.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a recensé en octobre un pic des "attaques de colons ayant causé des victimes, des dommages matériels ou les deux" en près de deux décennies de collecte de données dans ce territoire palestinien.

Le 10 novembre, un Israélien a été tué et trois autres ont été blessés lors d'une attaque au couteau menée par deux Palestiniens rapidement abattus par des soldats près de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie.


Le Conseil de sécurité de l'ONU en Syrie et au Liban la semaine prochaine

 Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
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  • Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive
  • Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre.

Quelques jours avant le premier anniversaire de la chute de l'ancien président syrien Bachar al-Assad, les ambassadeurs des quinze Etats membres doivent se rendre le 4 décembre à Damas où ils devraient rencontrer notamment les nouvelles autorités, dont le président par intérim Ahmad al-Chareh, et des représentants de la société civile, a précisé la mission à des journalistes.

Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive.

Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027 après avoir fait tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978.

Ce déplacement intervient alors qu'Israël a poursuivi ses frappes au Liban malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 pour mettre fin à un conflit avec le mouvement libanais Hezbollah, un allié du groupe islamiste palestinien Hamas.