Birkenstock, la sandale «made in Germany», débute du mauvais pied à Wall Street

Oliver Reichert (au centre), PDG de Birkenstock, lève le pouce alors qu'il sonne l'ouverture à la Bourse de New York (NYSE) de New York le 11 octobre 2023, lors du lancement par Birkenstock d'une offre publique initiale (IPO). L'introduction en bourse du fabricant allemand de sandales Birkenstock valorise l'entreprise à 8,6 milliards de dollars, selon plusieurs médias. (Photo par ANGELA WEISS / AFP)
Oliver Reichert (au centre), PDG de Birkenstock, lève le pouce alors qu'il sonne l'ouverture à la Bourse de New York (NYSE) de New York le 11 octobre 2023, lors du lancement par Birkenstock d'une offre publique initiale (IPO). L'introduction en bourse du fabricant allemand de sandales Birkenstock valorise l'entreprise à 8,6 milliards de dollars, selon plusieurs médias. (Photo par ANGELA WEISS / AFP)
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Publié le Mercredi 11 octobre 2023

Birkenstock, la sandale «made in Germany», débute du mauvais pied à Wall Street

  • Le titre au symbole boursier BIRK s'échangeait bien en dessous de son prix d'introduction.
  • Vers 17H00, l'action cotait 41,72 dollars (-9,78%) au lieu du prix fixé d'introduction de 46 dollars, devant valoriser l'entreprise à 8,6 milliards de dollars

NEW YORK: Birkenstock, le fabricant allemand des sandales à grosse semelle de cuir, semblait débuter du mauvais pied à Wall Street mercredi au cours des premiers échanges de son introduction en Bourse.

Le titre au symbole boursier BIRK s'échangeait bien en dessous de son prix d'introduction.

Vers 17H00, l'action cotait 41,72 dollars (-9,78%) au lieu du prix fixé d'introduction de 46 dollars, devant valoriser l'entreprise à 8,6 milliards de dollars.

Ces premiers pas décevants s'inscrivent pourtant dans un contexte porteur pour la marque de sandales de cuir qui est dans le giron du leader mondial du luxe LVMH: les nu-pieds à bride et semelle de liège sont apparus aux pieds de Barbie, en version rose bonbon, dans la superproduction sur la poupée éponyme qui a tenu l'affiche tout l'été.

Birkenstock a réalisé un chiffre d'affaires de 1,11 milliard de dollars ces neuf derniers mois.

"En 2021, la société de capital-investissement L. Catterton et la Financière Agache avaient acquis une participation majoritaire dans Birkenstock, en vue de se développer sur le marché chinois", rappelle Michael Hewson, de CMC Markets. "A la fois la Financière Agache et L. Catterton sont soutenus par LVMH et son patron Bernard Arnault", précise-t-il.

La dynastie familiale quant à elle reste actionnaire de Birkenstock. L'entreprise est toujours basée en Allemagne et ses origines remontent à 1774.

Nouveau test pour les IPOS

L'arrivée de Birkenstock à Wall Street est un nouveau test pour un marché des introductions en Bourse encore convalescent.

Le mois dernier, la place financière a vu s'introduire trois sociétés alors que ces opérations étaient au point mort depuis des mois.

Le concepteur de semi-conducteurs Arm a ouvert le bal, suivi de la plateforme de livraison de courses Instacart et du spécialiste du marketing en ligne Klaviyo.

"Une introduction en Bourse à New York témoigne d'ambitions mondiales" pour Birkenstock, analyse pour l'AFP Fernando Fastoso, professeur en management des marques de luxe à l'université allemande de Pforzheim.

Au-delà de l'Europe et des Etats-Unis où Birkenstock est bien installé, la Chine, l'Inde, le Mexique ou la Thaïlande sont des marchés prometteurs.

Mais transformer une entreprise familiale allemande en une société anonyme cotée à Wall Street n'est pas sans risque.

Sur le marché du lifestyle et de la mode, "la concurrence est intense, tant avec les entreprises établies qu'avec les nouveaux acteurs" dans un contexte où les budgets des consommateurs sont grevés par l'inflation, note CMC Markets.

Désormais largement copiée, on retrouve la sandale à grosse semelle partout sans qu'elle ne soit toujours clairement identifiable, posant un nouveau défi pour Birkenstock.

Et si les amateurs de produits de luxe attendent d'une marque qu'elle soit rare, Birkenstock devrait opter pour une baisse des volumes vendus, observe M. Fastoso.

En s'engageant dans des collaborations avec des maisons de mode comme Dior, Givenchy et Céline, l'entreprise a déjà largement entamé ce virage au cours des dernières années.

D'origine orthopédique, l'indémodable sandale à lanière portée par les hippies est devenue une marque branchée, en vogue à la plage comme en soirée ou sur les podiums.

Le nu-pied allemand en a vu de toutes les couleurs.

Dernier exemple en date: les mules Tokio et les sandales Milano déclinées en une palette de couleurs solaires au défilé Dior homme de juin, dans le cadre d'une nouvelle collaboration avec la marque allemande.

Ambitions chinoises

"Birkenstock souhaite désormais développer son statut d'icône pour cibler le marché croissant du luxe dans le monde entier", souligne M. Fastoso.

"La puissance financière de LVMH donne désormais à Birkenstock les moyens d'étendre son réseau de distributeurs dans le monde", confirme Marguerite Le Rolland, analyste pour le cabinet d'études Euromonitor.


Évolution du financement des banques saoudiennes face à la hausse de la demande de prêts hypothécaires, selon S&P Global

Le financement hypothécaire représentait 23,5 % du total des crédits alloués par les banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019. (AFP)
Le financement hypothécaire représentait 23,5 % du total des crédits alloués par les banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019. (AFP)
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  • l'agence de notation a déclaré que les profils de financement des institutions financières du Royaume devraient subir des changements, principalement en raison d'une initiative soutenue par l'État pour stimuler l'accession à la propriété
  • Les besoins de financement continus de l'initiative économique Vision 2030 et la croissance relativement faible des dépôts, sont susceptibles d'inciter les banques à rechercher d'autres sources de financement

RIYAD : Les banques saoudiennes devraient poursuivre des stratégies alternatives de financement pour faire face à l'expansion rapide des prêts, alimentée par la demande de nouveaux prêts hypothécaires, selon S&P Global.

Dans son dernier rapport, l'agence de notation a déclaré que les profils de financement des institutions financières du Royaume devraient subir des changements, principalement en raison d'une initiative soutenue par l'État pour stimuler l'accession à la propriété.

Selon l'analyse, le financement hypothécaire représentera 23,5 % de l'allocation totale de crédit des banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019.

« Les besoins de financement continus de l'initiative économique Vision 2030 et la croissance relativement faible des dépôts, sont susceptibles d'inciter les banques à rechercher d'autres sources de financement, y compris l’externe », a déclaré S&P Global. 

Le rapport prévoit également que cette recherche de financement externe pourrait potentiellement avoir un impact sur la qualité de crédit du secteur bancaire saoudien.

Selon l'agence de notation basée aux États-Unis, la croissance des prêts parmi les banques saoudiennes a dépassé celle des dépôts, avec un ratio prêts/dépôts supérieur à 100 % en 2022, contre 86 % à la fin de 2019.

S&P Global s'attend à ce que cette tendance persiste, en particulier avec les prêts aux entreprises jouant un rôle plus important dans la croissance au cours des prochaines années. « Nous considérons que les banques saoudiennes se tourneront probablement vers des stratégies de financement alternatives pour soutenir cette expansion », indique le rapport. 


Espagne: la maison mère de Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier se lance en Bourse

 Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe. (AFP).
Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe. (AFP).
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  • Cent dix ans après sa création, la maison de beauté catalane va connaître une petite révolution avec cette opération, censée lui donner les moyens de concurrencer les grands noms du secteur
  • C'est "une étape décisive" qui "nous permettra d'être plus compétitifs sur le marché international de la beauté", soulignait dans un récent communiqué le PDG de l'entreprise, Marc Puig

MADRID: Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe.

Cent dix ans après sa création, la maison de beauté catalane va connaître une petite révolution avec cette opération, censée lui donner les moyens de concurrencer les grands noms du secteur comme Estée Lauder, Hermès, Kering et LVMH.

C'est "une étape décisive" qui "nous permettra d'être plus compétitifs sur le marché international de la beauté", soulignait dans un récent communiqué le PDG de l'entreprise, Marc Puig, en assurant viser une "approche de long terme".

Fondé en 1914 à Barcelone par l'entrepreneur Antonio Puig Castellò, le groupe de parfums et cosmétiques espagnol s'est fait une place ces dernières années parmi les géants du luxe et de la mode, en multipliant les acquisitions de marques de prestige.

La maison catalane contrôle ainsi les griffes Paco Rabanne, Nina Ricci, Charlotte Tilbury, Carolina Herrera, Dries Van Noten et Jean Paul Gaultier. Il a également noué des contrats de licence avec Prada, Christian Louboutin et Comme des Garçons.

Contrôle familial

L'introduction en Bourse de Puig se fera vendredi au prix de 24,50 euros par action. Elle est présentée par les analystes comme le plus gros lancement boursier de l'année en Espagne et comme l'un des principaux en Europe.

Le montant fixé pour l'action Puig valorise le groupe barcelonais à près de 14 milliards d'euros. Cela lui permettra d'intégrer directement l'Ibex 35, indice vedette regroupant les 35 plus grosses entreprises espagnoles.

Cette opération d'envergure se déclinera en deux phases: une émission de nouvelles actions, devant rapporter 1,25 milliard d'euros, et la vente de parts détenues par Exea, la holding de la famille Puig, pour près de 1,36 milliard d'euros.

Cette double opération pourrait être complétée par une vente de titres réservée à certains investisseurs pour un total de 390 millions d'euros, selon le groupe. De quoi lever au total quelque 3 milliards d'euros.

Malgré cette opération, la famille Puig assure qu'elle restera l'actionnaire majoritaire de l'entreprise avec 71,7% des parts. Elle conservera, en outre, une très large majorité des droits de vote (92,5%) au sein de son conseil d'administration.

« Muscle financier »

L'introduction en Bourse du groupe catalan avait été officialisée le 8 avril, après avoir été évoquée pour la première fois le 20 octobre par Marc Puig en personne dans un entretien au quotidien économique Financial Times.

Le PDG de 62 ans avait alors estimé qu'elle permettrait d'imposer une "discipline" de marché à l'entreprise et d'éviter les possibles "difficultés" auxquelles les sociétés familiales sont confrontées lors du passage de témoin entre générations.

Il arrive, en effet, "que les entreprises familiales perdent leur position sur le marché. Elles peuvent commencer à mourir lentement et personne au sein de l'entreprise n'en est conscient", avait insisté le petit-fils d'Antonio Puig, à la tête du groupe depuis 2004.

Selon Javier Cabrera, analyste chez XTB, ce lancement boursier devrait permettre à la maison de beauté catalane d'acquérir du "muscle financier", en profitant de la "bonne dynamique boursière du secteur".

De fait, le contexte est actuellement porteur pour le luxe, dont les poids lourds ont enregistré des niveaux de ventes record en 2023, malgré un léger ralentissement après deux années de croissance à deux chiffres.

Puig a, pour sa part, réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 4,3 milliards d'euros et dégagé un bénéfice net de 465 millions d'euros, en hausse de 16% sur un an. Et cette dynamique pourrait s'accélérer.

Les acquisitions réalisées ces dernières années permettent "une forte croissance" et une "diversification des revenus" du groupe, observe Javier Cabrera, qui insiste sur ses bons résultats en Chine, marché devenu incontournable pour le secteur du luxe.


Liban: l'Union européenne annonce une aide d'un milliard d'euros pour soutenir l'économie

Le Premier ministre libanais Najib Mikati (au centre) pose pour une photo avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président chypriote Nikos Christodoulides lors de leur rencontre au siège du gouvernement du Grand Sérail à Beyrouth (Photo, AFP).
Le Premier ministre libanais Najib Mikati (au centre) pose pour une photo avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président chypriote Nikos Christodoulides lors de leur rencontre au siège du gouvernement du Grand Sérail à Beyrouth (Photo, AFP).
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  • Le président chypriote s'était déjà rendu au Liban le 8 avril pour discuter avec M. Mikati de la question des réfugiés
  • Le Liban, frappé par une crise économique depuis 2019 dit accueillir près de deux millions de réfugiés syriens

BEYROUTH: La cheffe de la Commission européenne a annoncé jeudi à Beyrouth une aide d'un milliard d'euros pour soutenir la "stabilité socio-économique" du Liban et appelé ce pays à bien coopérer dans la lutte contre l'immigration clandestine.

Les fonds seront "disponibles à partir de cette année jusqu’en 2027. Nous voulons contribuer à la stabilité socio-économique du Liban", a déclaré Ursula von der Leyen, ajoutant "compter sur une bonne coopération" des autorités libanaises dans la lutte contre l'immigration clandestine vers l'Europe.

Le Liban, frappé par une crise économique depuis 2019 dit accueillir près de deux millions de réfugiés syriens, soit le plus grand ratio par habitant au monde.

Le petit pays méditerranéen, frontalier de la Syrie, n'a de cesse d'exhorter la communauté internationale de les rapatrier, les armes s'étant tues dans plusieurs régions syriennes.

Les migrants, demandeurs d'asile et réfugiés qui quittent le Liban par bateau à la recherche d'une vie meilleure en Europe se dirigent souvent vers Chypre qui affirme être en première ligne face aux flux migratoires au sein de l'UE.

"La réalité actuelle de cette question est devenue plus grande que la capacité du Liban à la traiter", a déclaré le Premier ministre libanais Najib Mikati, lors d'une conférence de presse en présence de Mme. von der Leyen et du président chypriote Nikos Christodoulides.

Augmentation des ressortissants syriens à Chypre 

"Nous renouvelons notre demande à l'UE, (...) d’aider les personnes déplacées dans leur pays (d'origine et non au Liban), pour les encourager à rentrer volontairement", a-t-il poursuivi.

De son côté, Chypre, qui fait état d'une augmentation des arrivées de ressortissants syriens, estime que la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, qui a déclenché des violences à la frontière israélo-libanaise, a affaibli les efforts de Beyrouth pour empêcher les départs.

De janvier à avril 2024, plus de 40 bateaux transportant environ 2.500 personnes ont accosté à Chypre, a indiqué à l'AFP l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

Chypre avait conclu il y a des années avec le Liban un accord pour le retour de migrants en situation irrégulière.

Le président chypriote s'était déjà rendu au Liban le 8 avril pour discuter avec M. Mikati de la question des réfugiés et de la manière de contrôler le flux migratoire vers son pays.