La Suisse veut qualifier le Hamas d'organisation terroriste

Une vue du lac Lémand en Suisse. (AFP).
Une vue du lac Lémand en Suisse. (AFP).
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Publié le Jeudi 12 octobre 2023

La Suisse veut qualifier le Hamas d'organisation terroriste

  • "La Suisse se tient à disposition pour soutenir tout effort dans la région œuvrant à une désescalade",
  • Toutes les tentatives devant le Parlement en vue d'une telle interdiction du Hamas ont échoué jusqu'à présent

GENEVE: Le gouvernement fédéral suisse "est d’avis que le Hamas doit être qualifié d'organisation terroriste" et examine les options juridiques à sa disposition, a annoncé mercredi le Conseil fédéral dans un communiqué.

Dans le même temps, "la Suisse se tient à disposition pour soutenir tout effort dans la région œuvrant à une désescalade", a-t-il ajouté.

"Le Conseil fédéral s'est penché sur les récentes attaques choquantes menées par le Hamas contre des civils en Israël depuis la bande de Gaza. Il condamne avec la plus grande fermeté ces actes terroristes et appelle à la libération immédiate des otages détenus par le Hamas", peut-on lire dans le communiqué du Conseil fédéral diffusé à l'issue d'une réunion mercredi.

L'Université de Berne suspend un professeur qui avait célébré le Hamas

L’Université de Berne a suspendu un enseignant qui avait commenté positivement sur X (ex-Twitter) les attaques sans précédent du Hamas qui ont tué plus de 1.200 personnes en Israël et déclenché une nouvelle guerre.

Les déclarations maître de conférence étaient "inacceptables", a expliqué l'établissement à l'agence Keystone-ATS.

Les deux messages révélés par le quotidien 20Minuten ont depuis été effacés, mais selon 20Minuten l'un saluait les attaques du Hamas comme le meilleur cadeau d'anniversaire que l'on puisse recevoir, l'autre ironisait sur les attaques pendant le Shabbat, le jour de repos dans la religion juive.

Les déclarations du professeur étaient "inacceptables", a expliqué l'établissement.

Le professeur est suspendu "après une évaluation approfondie de la situation, avec effet immédiat", a souligné l'université.

L'établissement prévoit de communiquer de nouveau au début de la semaine prochaine.

"L'Université de Berne prend la situation très au sérieux", a-t-elle expliqué.

L'établissement a rappelé qu'il condamne toute forme de violence et toute apologie de celle-ci.

Les propos tenus par le professeur sur X intéressent également la justice du canton de Berne. Le Ministère public va examiner les faits afin de déterminer s'ils relèvent du droit pénal.

Le professeur, dont l'identité n'est pas révélée, a réagi auprès de 20Minuten.

"J’ai toujours vivement critiqué la violence contre les civils et les attaques contre les Juifs", affirme le professeur.

"Pour des raisons idéologiques, je rejette fondamentalement la politique du Hamas et des groupes similaires", a-t-il ajouté dans une brève réaction donnée au journal.

C'est "la task-force Proche-Orient", créée dans le sillage des attaques du Hamas en Israël et de la riposte de l'Etat hébreu, qui sera chargée d'étudier les options permettant de qualifier l'organisation islamiste de "terroriste".

Le conseil n'a pas donné de calendrier à ce sujet.

Lundi encore, tandis que les appels des organisations juives suisses mais aussi du premier parti dans la Confédération helvétique - l'UDC - se faisaient plus pressants pour interdire le Hamas, le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis expliquait qu'il était difficile pour la Suisse de sauter le pas à l'instar de la désignation retenue dans l'UE ou aux Etats-Unis.

Le Conseil fédéral considère qu'il ne peut interdire que des organisations qui le sont également par l'ONU, avait alors expliqué M. Cassis au cours d'un point de presse.

"Nous l'avions fait en 2015 pour Al-Qaïda dans une loi spéciale qui s'est arrêtée à la fin de l'année passée", a-t-il dit.

De ce fait, seuls Al-Qaïda, le groupe Etat islamique et quelques organisations apparentées sont actuellement prohibés en Suisse.

L'UDC - la droite dure dans le paysage politique suisse - demande que les adhérents du Hamas et leurs sympathisants qui se trouvent en Suisse soient immédiatement placés sous la surveillance des services de renseignement de la Confédération helvétique.

Toutes les tentatives devant le Parlement en vue d'une telle interdiction du Hamas ont échoué jusqu'à présent mais une commission de sa chambre basse a aussi fait une proposition en ce sens en début de semaine.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com