Le grand cinéaste iranien Dariush Mehrjui meurt poignardé

(Photo: www.rtn.ch/rtn)
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Publié le Lundi 16 octobre 2023

Le grand cinéaste iranien Dariush Mehrjui meurt poignardé

  • Après la révolution islamique de 1979, Dariush Mehrjui séjourne quelques années en France
  • Son épouse Vahideh Mohammadifar, qui avait 54 ans, était également scénariste et scénographe

TEHERAN: Le réalisateur iranien Dariush Mehrjui a été tué à coups de couteau samedi soir avec son épouse à leur domicile près de Téhéran, après une longue carrière qui a contribué à la reconnaissance du cinéma iranien à l'international.

L'agence locale Isna qui cite la police, a fait état dans la soirée de quatre suspects identifiés, dont deux ont été arrêtés. Les circonstances de ce double meurtre restaient toutefois mystérieuses dimanche.

Dariush Mehrjui, qui avait 83 ans, est considéré comme l'un des plus grands représentants du cinéma iranien pour avoir été réalisateur, producteur et scénariste durant six décennies au cours desquelles il a été confronté à la censure avant et après la révolution islamique de 1979.

Il a notamment réalisé en 1969 La vache, l'un des premiers films de la nouvelle vague du cinéma de son pays et récompensé par le prix du jury à la Mostra de Venise en 1971.

Son épouse Vahideh Mohammadifar, qui avait 54 ans, était également scénariste et scénographe.

Le couple a été "tué par de multiples coups de couteau au cou", a annoncé le chef de la justice de la province d'Alborz, à l'ouest de Téhéran, Hossein Fazeli-Harikandi.

Il a expliqué que le cinéaste avait envoyé vers 21 heures un message à sa fille Mona pour l'inviter à dîner à leur domicile à Karaj, une grande ville à une quarantaine de kilomètres de la capitale. Lorsqu'elle est arrivée une heure et demie plus tard, elle a découvert les corps de ses parents avec des blessures mortelles au cou.

La police a annoncé n'avoir trouvé aucune trace d'effraction dans la maison mais "des indices ont été trouvés qui sont probablement liés au meurtrier".

Le ministre de la Culture, Mohammad-Mehdi Esmaïli, a déclaré avoir demandé "des éclaircissements sur les circonstances de cet incident triste et douloureux".

Comédies sociales 

Le ministre a rendu hommage à "l'un des pionniers du cinéma iranien" et "le créateur d'oeuvres éternelles".

Né le 8 décembre 1939 à Téhéran, Dariush Mehrjui a étudié la philosophie aux Etats-Unis avant de retourner en Iran où il lance une revue littéraire et sort en 1966 son premier film, Diamant 33, une parodie des films de James Bond.

Il réalise ensuite des films ayant une forte dimension sociale, dont La Vache (1969), Monsieur le naïf (1970) ou Le Cycle (1974), Les Locataires (1987) et Hamoun (1990).

Après la révolution islamique de 1979, Dariush Mehrjui séjourne quelques années en France, où il réalise le docu-fiction "Le Voyage au pays de Rimbaud".

Outre le cinéma, il traduit en persan des ouvrages de l'écrivain français Eugène Ionesco et du philosophe marxiste allemand Herbert Marcuse.

De retour en Iran, il triomphe au box-office avec Les Locataires en 1987. Puis il signe en 1990 Hamoun, une comédie noire sur les 24 heures de la vie d'un intellectuel angoissé par son divorce et ses inquiétudes intellectuelles, dans un Iran envahi par les entreprises technologiques Sony et Toshiba.

Au cours de la décennie suivante, Dariush Mehrjui brosse des portraits de femmes dans les films Sara, Pari et Leila, ce dernier étant un mélodrame avec l'actrice Leila Hatami sur une femme stérile qui encourage son mari à épouser une deuxième femme.

"J'ai été grandement influencé par Ingmar Bergman et Michelangelo Antonioni", a-t-il expliqué dans un entretien à des médias iraniens.

"Je ne fais pas de films directement politiques pour promouvoir telle idéologie ou tel point de vue. Mais tout est politique (...) Le cinéma est comme la poésie, qui ne peut prendre partie pour personne. L'art ne doit pas devenir un outil de propagande", selon lui.

Souvent primés, la plupart de ces films avaient été projetés en 2014 au Forum des Images à Paris, au cours d'un hommage en sa présence.


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com