Dans le sud de Gaza, faute d'eau, «soit tu prends une douche soit tu bois»

Un homme ajuste le réservoir d'oxygène de sa femme chez eux dans le camp de réfugiés de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 15 octobre 2023 (Photo, AFP).
Un homme ajuste le réservoir d'oxygène de sa femme chez eux dans le camp de réfugiés de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 15 octobre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 16 octobre 2023

Dans le sud de Gaza, faute d'eau, «soit tu prends une douche soit tu bois»

  • «Je me sens humiliée et gênée. Nous n'avons pas beaucoup de vêtements, la plupart sont sales»
  • Dimanche, les secteurs de Rafah et de Khan Younès ont été bombardés

RAFAH: Dans le sud de la bande de Gaza, où se sont réfugiés des dizaines de milliers de Palestiniens, Assem est confronté au quotidien à un dilemme: prendre une douche ou économiser de l'eau pour boire.

Des dizaines de Palestiniens font la queue devant les toilettes, beaucoup d'entre eux ne s'étant pas douchés depuis des jours après qu'Israël a coupé l'eau, l'électricité et la nourriture dans le sillage de l'attaque meurtrière du Hamas contre le territoire israélien le 7 octobre.

"L'eau est un problème", dit Assem, qui a accueilli dans sa maison à Khan Younès des "invités" du quartier de Rimal et de Tal al-Hawa ayant fui les bombardements israéliens dans le nord de la bande de Gaza.

"Chaque jour, nous réfléchissons à la façon d'économiser l'eau. Si l'on prend une douche, on ne boira pas d'eau", regrette cet habitant, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille.

Ahmed Hamid s'est réfugié il y a quelques jours avec sa femme et sept de ses enfants à Rafah après avoir fui la ville de Gaza.

"Nous n'avons pas pris de douche depuis des jours, et même pour aller aux toilettes il faut faire la queue", se lamente ce père de famille de 43 ans.

Dans la perspective d'une offensive terrestre contre le territoire palestinien, l'armée a appelé samedi les civils du nord de Gaza -1,1 million de personnes sur un total de 2,4 millions d'habitants- à ne "pas tarder" à se réfugier dans le sud.

«Humiliée»

"Il n'y a pas de nourriture" et les prix des rares produits disponibles ont flambé, se plaint Ahmad Hamid. "Tout ce que nous trouvons, ce sont des conserves, du thon et du fromage".

"Je ressens comme un lourd fardeau et je ne peux rien faire."

Des journalistes de l'AFP ont vu des milliers de personnes sur les routes ainsi qu'à Rafah et Khan Younès, dormant dans les jardins des hôpitaux, dans les écoles de l'Unrwa, l'agence de l'ONU pour les réfugiés, ou hébergées par des proches, entassées dans des appartements étroits.

Depuis l'attaque inédite du Hamas qui a fait plus de 1.400 morts selon les autorités, Israël a renforcé le siège de la bande de Gaza, où les frappes israéliennes ont fait 2.670 morts d'après les autorités locales.

Dimanche, Israël a indiqué avoir repris la distribution d'eau dans le sud de la bande de Gaza. La municipalité de Bani Souhaila a confirmé, mais on ignore si c'est le cas dans toutes les localités du sud.

Mona Abdel Hamid, 55 ans, s'est réfugiée chez des proches à Rafah, mais elle s'est retrouvée comme "invitée" chez des gens qu'elle ne connaît pas.

"Je me sens humiliée et gênée. Nous n'avons pas beaucoup de vêtements, la plupart sont sales et il n'y a pas d'eau pour les laver. Il n'y a ni électricité, ni eau ni internet. J'ai l'impression de perdre mon humanité."

«Où est l'humanité»

Sabah Mousbeh, 50 ans, a lui trouvé refuge chez des amis à Rafah avec une vingtaine de ses proches, y compris son mari et sa fille.

"Le pire et le plus dangereux, c'est que nous ne trouvons pas d'eau. Aucun de nous ne prend son bain parce que l'eau est rare", dit-elle.

Bien que des dizaines de milliers de personnes ont fui vers le sud du territoire, l'armée de l'air israélienne n'a pas cessé de cibler certaines régions du sud.

Dimanche, les secteurs de Rafah et de Khan Younès ont été bombardés.

"Regardez les destructions massives. Ils prétendent qu'il y a du terrorisme ici", crie Alaa al-Hams en montrant les décombres dans un quartier de Rafah visé par une frappe.

"Où est l'humanité dont ils parlent? Où sont les droits de l'homme? Ici, tous sont des civils, sans lien avec aucun groupe, mais ils sont morts (dans les raids). Ils sont tous morts", lance-t-il.

Au milieu des ruines de sa maison à Rafah, Samira Kassab, fulmine. "Où allons-nous? Où sont les pays arabes? Nous avons passé notre vie dans la diaspora. Notre maison, qui abritait tous mes enfants, a été bombardée".

"Nous avons dormi dans la rue et il ne nous reste plus rien", déplore-t-elle. "Ma fille a le cancer, je ne peux pas l'emmener à l'hôpital et moi-même je souffre d'hypertension et de diabète".

Malgré tout, elle se ressaisit et fait le signe de la victoire, ses petits-enfants à ses côtés. "Je ne partirai pas, quoi qu'il arrive, même si je meurs. Nous mendions du pain aux voisins, mais nous ne renoncerons pas à un grain de notre terre."


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com