Le Qatar a rapatrié en Ukraine des enfants ukrainiens pris par la Russie

Un garçon ukrainien de 7 ans, premier enfant libéré dans le cadre d'un nouveau mécanisme mis en place par le Qatar pour rapatrier les enfants de Russie en Ukraine (Reuters).
Un garçon ukrainien de 7 ans, premier enfant libéré dans le cadre d'un nouveau mécanisme mis en place par le Qatar pour rapatrier les enfants de Russie en Ukraine (Reuters).
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Publié le Lundi 16 octobre 2023

Le Qatar a rapatrié en Ukraine des enfants ukrainiens pris par la Russie

  • «Le Qatar annonce la réussite d'une opération consistant à réunir avec leurs familles un certain nombre d'enfants ukrainiens», a indiqué le ministère des Affaires étrangères à Doha
  • Il a dit espérer voir cette opération marquer «le début» d'un processus visant à permettre le rapatriement de plus d'enfants en Ukraine

DOHA : Le Qatar a annoncé lundi avoir réuni avec leurs familles en Ukraine quatre enfants ukrainiens qui se trouvaient sur le territoire russe après avoir été pris par les autorités de Moscou à la suite de l'invasion en février 2022.

"Le Qatar annonce la réussite d'une opération consistant à réunir avec leurs familles un certain nombre d'enfants ukrainiens", a indiqué le ministère des Affaires étrangères à Doha, dans un communiqué.

Il a dit espérer voir cette opération marquer "le début" d'un processus visant à permettre le rapatriement de plus d'enfants en Ukraine.

"C'est un jour important", s'est félicité sur Twitter le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak.

Le président "Volodymyr Zelensky s'est fixé comme objectif le retour de tous nos enfants. Nous y travaillons", a-t-il affirmé, jurant vouloir "punir" la Russie "pour génocide".

Le ministère qatari des Affaires étrangères a expliqué avoir réuni la semaine dernière ces enfants et leurs proches au siège de l'ambassade du Qatar à Moscou, avant de les "transporter vers leur destination finale" en Ukraine.

Une source diplomatique qatarie proche du dossier a précisé que quatre enfants ont pu ainsi gagner l'Ukraine lundi, en qualifiant l'opération de "percée" et de "geste de bonne volonté" de la part de la Russie.

De son côté, le ministère qatari des Affaires étrangères a affirmé que la "réussite de l'opération témoigne du crédit dont jouit le Qatar auprès de différentes parties (en conflit) et sa quête continuelle en faveur de la paix et de stabilité dans la région et dans le monde".

«Coopération»

Lors d'une conférence de presse à Moscou lundi, la commissaire russe à l'enfance, Maria Lvova-Belova, n'a pas confirmé l'accord, mais elle a salué le rôle "de médiateur" du Qatar notamment au sujet du "processus de regroupement des enfants".

"Ils essaient de comprendre (les choses)", a-t-elle déclaré. "Nous espérons que la coopération se poursuivra".

Kiev a accusé Moscou d'avoir déporté des "dizaines de milliers" d'enfants ukrainiens qui ont été "kidnappés" dans les territoires occupés d'Ukraine.

La Cour pénale internationale a, elle, émis un mandat d'arrêt contre le président russe Vladimir Poutine et Mme Lvova-Belova pour la "déportation illégale" de milliers d'enfants ukrainiens depuis février 2022.

Des allégations rejetées à plusieurs reprises par les autorités russes, dont Mme Lvova-Belova, qui les a encore qualifiées lundi de "mensonge". Elle a également de nouveau répété que Moscou considérait protéger ces enfants du conflit en les exfiltrant des zones de combats.

Par ailleurs, elle a refusé de donner à ce stade le nombre d'enfants ukrainiens arrivés sur le sol russe depuis le début de l'offensive du Kremlin en Ukraine il y a plus d'un an et demi.

D'après l'épouse du président ukrainien Volodymyr Zelensky, Olena Zelenska, plus de 19 000 enfants ukrainiens ont été transférés ou emmenés de force en Russie ou dans des régions occupées.

Seulement 386 ont été ramenés en Ukraine, avait-t-elle affirmé en septembre.

Lundi, Mme Lvova-Belova a, pour sa part, assuré que Moscou avait reçu 17 demandes de familles ukrainiennes voulant récupérer leurs enfants, et que les autorités russes compétentes "travaill(aient) dessus".

Le Qatar joue le rôle de médiateurs dans de nombreuses affaires internationales. Il a favorisé récemment un accord sur un échange de prisonniers entre les Etats-Unis et l'Iran qui comporte la levée par Washington du gel de six milliards de dollars d'avoirs iraniens.


La reconnaissance de la Palestine, message à Israël sur «les illusions de l'occupation» 

La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
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  • "La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours"
  • Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus"

RAMALLAH: La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.

"La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours", a déclaré Mme Aghabekian, en référence à l'occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza par Israël.

Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus", a-t-elle ajouté.


Les groupes de défense des droits exhortent le Liban à protéger la liberté d'expression dans la nouvelle loi sur les médias

Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
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  • Les amendements proposés risquent de saper les efforts de réforme, selon les critiques
  • Les ONG demandent au Parlement d'abolir la diffamation criminelle et de mettre fin à la détention préventive

BEYROUTH: Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme.

Il s'agit notamment de décriminaliser la diffamation, le blasphème, l'insulte et la critique des fonctionnaires, d'interdire la détention provisoire en cas d'infractions liées à la liberté d'expression et de supprimer les restrictions onéreuses imposées à la création de médias.

Ces appels interviennent alors que la commission parlementaire de l'administration et de la justice doit reprendre mardi l'examen du projet de loi.

Le 31 août, les membres du Parlement ont reçu des propositions d'amendements au texte du projet de loi qui, selon les organisations, comprenaient la réintroduction de la détention préventive et des dispositions qui criminalisent l'insulte et la diffamation.

Les groupes de défense des droits, dont Amnesty International, le Comité pour la protection des journalistes, Human Rights Watch et Reporters sans frontières, ont prévenu que les amendements proposés limiteraient davantage le travail des organisations de médias qui font l'objet d'une plainte en leur interdisant de publier des documents sur le plaignant tant que la procédure judiciaire est en cours.

Les lois libanaises sur la diffamation criminelle ont été utilisées à maintes reprises pour cibler et réduire au silence les critiques du gouvernement, les activistes et les journalistes au Liban, ces derniers étant régulièrement convoqués devant les agences de sécurité pour leur travail.

"Le Parlement devrait veiller à ce que ces pratiques cessent en adoptant une loi sur les médias qui soit entièrement conforme aux normes internationales en matière de droits de l'homme, notamment en ce qui concerne le droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", ont déclaré les organisations dans un communiqué.

"Le Parlement libanais devrait adopter une loi sur les médias qui inclue les protections des droits pour lesquelles les groupes de défense des droits et des médias libanais se battent depuis longtemps", ont-elles ajouté.

Les groupes de défense des droits, qui ont examiné les amendements proposés, se sont opposés à la réintroduction de la détention provisoire, y compris "dans des circonstances aggravées, telles que l'atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

La détention provisoire n'est autorisée au Liban que pour les délits passibles de plus d'un an de prison. Elle est expressément interdite pour les délits liés aux médias dans les lois libanaises existantes sur les médias.

"S'il était adopté, cet amendement constituerait un recul significatif pour la protection du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias au Liban", ont déclaré les organisations.

Elles notent que l'amendement proposé ne précise pas ce que signifie "porter atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

"Une loi vague qui laisse les gens dans l'incertitude quant à l'expression qui peut la violer a un effet dissuasif sur la liberté d'expression, car les gens peuvent s'autocensurer de peur de faire l'objet d'une convocation, d'une détention provisoire ou d'éventuelles poursuites judiciaires", ont-elles ajouté.

"Les dispositions vagues laissent également la loi sujette à des abus de la part des autorités, qui peuvent les utiliser pour faire taire les dissidents pacifiques.

Une telle interdiction législative générale constituerait "une atteinte grave au droit à la liberté d'expression".

Les amendements proposés obligeraient les stations de télévision titulaires d'une licence à fournir au ministère de l'information et au Conseil national de l'audiovisuel des rapports réguliers, y compris des informations détaillées sur la programmation des émissions, et impliqueraient que les médias électroniques soient soumis à un régime d'autorisation préalable plutôt qu'à un régime de notification.

"Si elles ne sont pas élaborées avec soin, ces exigences en matière d'autorisation risquent de permettre une prise de décision arbitraire quant à l'établissement et à l'exploitation des médias et pourraient faciliter les violations du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", indique la déclaration.

Le Parlement libanais a commencé à discuter d'une nouvelle loi sur les médias en 2010 après qu'un ancien membre du Parlement, Ghassan Moukheiber, et la Fondation Maharat, une organisation non gouvernementale basée à Beyrouth et spécialisée dans les questions relatives aux médias et à la liberté d'expression, ont soumis une proposition visant à modifier la loi sur les publications du Liban, qui est dépassée.

En janvier 2023, le Parlement a créé une sous-commission chargée d'étudier et de modifier le projet de loi sur les médias, dont la version finale a été soumise à la Commission de l'administration et de la justice le 27 mai.

Le projet de loi soumis à la commission en mai comprenait des avancées dans la protection du droit à la liberté d'expression au Liban, notamment l'abolition de la détention provisoire et des peines de prison pour toutes les violations liées à l'expression. Il abroge également les dispositions relatives à la diffamation et à l'insulte du code pénal libanais et de la loi sur le système judiciaire militaire.

La commission de l'administration et de la justice a entamé les discussions sur le dernier projet de loi sur les médias le 29 juillet et a tenu trois réunions sur la question.

Cependant, les amendements proposés, présentés aux membres du Parlement le 31 août, ont été largement contestés par les groupes internationaux de défense des droits pour des dispositions considérées comme restreignant la liberté des médias.

Les groupes de défense des droits ont demandé à la commission de rendre ses discussions publiques afin de garantir la transparence des débats législatifs et de faciliter la participation effective du public.


L'Arabie saoudite, le Qatar et la Chine condamnent l'attaque terrestre israélienne à Gaza

De la fumée s'élève de Gaza après une explosion, vue d'Israël le 17 septembre 2025. (REUTERS)
De la fumée s'élève de Gaza après une explosion, vue d'Israël le 17 septembre 2025. (REUTERS)
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  • L'Arabie saoudite a critiqué la communauté internationale pour son incapacité à mettre fin à l'escalade
  • Le Qatar a réitéré son soutien à la création d'un État palestinien indépendant

RIYADH : L'Arabie saoudite, la Chine et le Qatar ont condamné mercredi l'extension des opérations militaires israéliennes à Gaza, avertissant que l'assaut violait le droit international et menaçait la stabilité régionale.

Dans une déclaration, le ministère saoudien des affaires étrangères a dénoncé ce qu'il a appelé "la poursuite des crimes" par les forces d'occupation israéliennes et a critiqué la communauté internationale pour son incapacité à prendre des mesures efficaces pour mettre fin à l'escalade.

Le Royaume a réaffirmé son rejet des actions qui portent atteinte au droit humanitaire international et a appelé à des efforts internationaux urgents pour mettre fin à la violence et assurer la protection des civils à Gaza.

Le ministère des affaires étrangères du Qatar a également condamné l'opération terrestre israélienne "dans les termes les plus forts", la qualifiant d'extension de la guerre contre le peuple palestinien et de "violation flagrante du droit international".

Il a averti que les actions d'Israël compromettaient les perspectives de paix par des politiques de "colonisation, d'agression et de racisme", et a exhorté la communauté internationale à prendre des mesures décisives pour garantir le respect des résolutions internationales.

Le Qatar a réitéré son soutien à la cause palestinienne et à la création d'un État palestinien indépendant sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

À Pékin, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Lin Jian, a déclaré que la Chine "s'oppose fermement à l'escalade des opérations militaires d'Israël à Gaza et condamne tous les actes qui portent atteinte aux civils et violent le droit international", en référence au bombardement de la ville de Gaza.