Les conflits dans le monde «renforcent» le lien Moscou-Pékin, selon Poutine

Le président chinois Xi Jinping (à droite) et le président russe Vladimir Poutine assistent à la cérémonie d'ouverture du troisième forum des Nouvelles routes de la soie au Grand Palais du Peuple à Pékin, le 18 octobre 2023. (Photo, AFP)
Le président chinois Xi Jinping (à droite) et le président russe Vladimir Poutine assistent à la cérémonie d'ouverture du troisième forum des Nouvelles routes de la soie au Grand Palais du Peuple à Pékin, le 18 octobre 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 18 octobre 2023

Les conflits dans le monde «renforcent» le lien Moscou-Pékin, selon Poutine

  • Vladimir Poutine a ainsi dit «envisager avec optimisme» les «perspectives» de coopération avec son allié chinois, indispensable partenaire pour Moscou à l'heure où les sanctions internationales pèsent sur l'économie russe
  • Le dirigeant russe s'exprimait lors d'une conférence de presse, quelques heures après un entretien avec le président chinois Xi Jinping, qui a salué la confiance «croissante» entre Pékin et Moscou

PÉKIN: Le président russe Vladimir Poutine a affirmé mercredi que les conflits et menaces dans le monde "renforcent" la relation de son pays avec la Chine, à l'occasion d'un déplacement à Pékin.

"En ce qui concerne l'impact des facteurs externes et des conflits sur le développement des relations russo-chinoises, tous ces facteurs externes sont des menaces communes qui renforcent la coopération entre la Russie et la Chine", a-t-il déclaré.

Vladimir Poutine a ainsi dit "envisager avec optimisme" les "perspectives" de coopération avec son allié chinois, indispensable partenaire pour Moscou à l'heure où les sanctions internationales pèsent sur l'économie russe.

Le dirigeant russe s'exprimait lors d'une conférence de presse, quelques heures après un entretien avec le président chinois Xi Jinping, qui a salué la confiance "croissante" entre Pékin et Moscou.

"La confiance politique mutuelle entre les deux pays est en croissance constante", a-t-il dit à son allié, selon l'agence officielle Chine nouvelle, au moment où les deux hommes affichent leur unité face à l'Occident.

Le dirigeant a appelé les deux pays à "sauvegarder l'équité internationale" et "la justice", selon la même source, soulignant leur "coordination stratégique proche et efficace".

M. Xi a rappelé avoir rencontré M. Poutine 42 fois au cours de la dernière décennie et "développé une bonne relation de travail et une amitié profonde" avec son homologue.

Les deux hommes se sont rencontrés au Palais du peuple, en marge du forum des Nouvelles routes de la soie à Pékin, qui survient alors que le monde a les yeux tournés vers la guerre Israël-Hamas.

Confrontation des blocs

Lourdement sanctionnée par les Occidentaux en raison de son offensive contre l'Ukraine, la Russie cherche à resserrer ses liens, déjà étroits, avec la Chine, laquelle semble avoir pris l'ascendant dans leurs relations bilatérales.

Vladimir Poutine est l'invité de marque du forum auquel assistent des représentants de quelque 130 pays, principalement du Sud.

C'est son premier déplacement dans une grande puissance mondiale depuis l'invasion de l'Ukraine en février 2022, qui a isolé la Russie sur la scène internationale.

A l'ouverture du forum, Xi Jinping a dénoncé la "la confrontation de blocs". "Nous nous opposons aux sanctions unilatérales, à la coercition économique, au découplage et à la réduction des liens" économiques, a-t-il déclaré.

Dans un contexte de tensions avec Pékin, certains responsables politiques en Europe et aux Etats-Unis prônent un "découplage" avec la Chine, c'est-à-dire de couper tout lien économique avec le géant asiatique, ou du moins de limiter leur dépendance.

Pékin ne va pas s'engager dans "une confrontation idéologique, des jeux géopolitiques ou une confrontation de blocs", a assuré Xi Jinping.

Coopération équitable

Moscou et Pékin "partagent le désir de coopération équitable dans le monde", a déclaré Vladimir Poutine dans un discours, saluant le "succès" des Nouvelles routes de la soie.

L'ex-Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin, présent au forum en tant qu'envoyé spécial du président Emmanuel Macron, a quitté la salle peu avant le début du discours de M. Poutine, selon des journalistes sur place.

Lors de sa rencontre ensuite avec son "cher ami" Xi Jinping, le président russe a souligné l'importance d'une "coordination étroite sur la politique étrangère" dans "les conditions difficiles actuelles", selon un compte-rendu du Kremlin.

La Chine est le premier partenaire commercial de la Russie, avec des échanges à un niveau record de 190 milliards de dollars l'an dernier. Xi a rappelé mercredi l'objectif de 200 milliards fixé par les deux pays cette année.

Il a aussi défendu les Nouvelles routes de la soie, vaste projet d'infrastructures porté par Pékin dans une centaine de pays, affirmant qu'elles vont "apporter un nouvel élan à l'économie mondiale".

L'ombre de la guerre

Ce forum à Pékin survient en pleine guerre entre Israël et le Hamas.

Vladimir Poutine a qualifié mercredi de "tragédie" la frappe qui a tué la veille des centaines de personnes dans un hôpital de Gaza, tandis que la Chine s'est dite "choquée" et a condamné "vigoureusement" le tir.

Présent à Pékin, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a estimé mercredi que l'attaque du Hamas contre Israël ne pouvait "justifier la punition collective des Palestiniens" de Gaza.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.