«Il n’y a pas de héros, uniquement des victimes dans le conflit entre Israël et Hamas», déclare Turki al-Faisal

Le prince Turki al-Faisal a déclaré qu’il condamnait catégoriquement «le ciblage par le Hamas de civils de tout âge ou sexe», affirmant que ces actes allaient à l’encontre des injonctions islamiques. (Photo fournie).
Le prince Turki al-Faisal a déclaré qu’il condamnait catégoriquement «le ciblage par le Hamas de civils de tout âge ou sexe», affirmant que ces actes allaient à l’encontre des injonctions islamiques. (Photo fournie).
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Publié le Mercredi 18 octobre 2023

«Il n’y a pas de héros, uniquement des victimes dans le conflit entre Israël et Hamas», déclare Turki al-Faisal

  • Le prince Turki al-Faisal a soutenu qu’on ne guérissait pas le mal par le mal et que, dans ce conflit, les actes des deux parties méritaient d’être condamnés
  • Il a condamné Israël pour les assassinats ciblés et l’arrestation aveugle d’enfants, de femmes et d’hommes palestiniens en Cisjordanie

RIYAD: Israël et le Hamas méritent d’être condamnés en raison de leurs actes contre des civils, a affirmé l’ancien chef des renseignements saoudiens, tout en affirmant que les Palestiniens avaient le droit de résister à l’occupation militaire israélienne.

Le prince Turki al-Faisal a déclaré qu’il condamnait catégoriquement «le ciblage par le Hamas de civils de tout âge ou sexe», affirmant que ces actes allaient à l’encontre des injonctions islamiques qui interdisent de nuire à des civils et de profaner les lieux de culte.

«Mais je condamne également les bombardements aveugles par Israël contre des civils palestiniens innocents à Gaza et la tentative de les expulser de force vers le Sinaï.»

«Il n’y a pas de héros dans ce conflit. Seulement des victimes», a-t-il soutenu lors d’une réunion au Baker Institute for Public Policy de l’université Rice, à Houston.

«Toutes les personnes militairement occupées ont le droit de résister à leur occupation, même par des moyens militaires», a également signalé le prince Turki al-Faisal, qui a été le plus haut diplomate du Royaume aux États-Unis et au Royaume-Uni.

Toutefois, il estime qu’une approche différente serait plus fructueuse dans le cas des Palestiniens.

«Je préfère l’autre option: l’insurrection civile et la désobéissance. C’est ce qui a fait tomber l’Empire britannique en Inde et l’Empire soviétique en Europe de l’Est.»

Il y a dix jours, le Hamas a attaqué des colonies israéliennes à travers la frontière de Gaza, tuant plus d’un millier d'Israéliens, parmi lesquels des soldats et des civils.

Israël s’est engagé à éliminer le Hamas et il a fait pleuvoir des bombes sur Gaza, tuant plus de trois mille civils, avec une attaque contre un hôpital qui a tué plus de cinq cents personnes mardi.

Le prince Turki al-Faisal a souligné qu’on ne guérissait pas le mal par le mal et que, dans ce conflit, les deux parties méritaient d’être condamnées.

Le Hamas a donné de l’importance à un gouvernement israélien impopulaire que même la moitié de l’opinion publique israélienne considère comme «fasciste, mécréant et odieux», a-t-il précisé.

«Israël possède une supériorité militaire écrasante et nous voyons sous nos yeux l’étendue des ravages qu’il inflige à la population de Gaza

Le prince Turki al-Faisal a condamné Israël pour les assassinats ciblés et l’arrestation aveugle d’enfants, de femmes et d’hommes palestiniens en Cisjordanie.

Il a également contesté la présentation actuelle des événements qui impliquent la lutte des peuples palestiniens.

«Une expression est souvent répétée dans les médias américains: “attaque non provoquée”. Quelle provocation pourrait être plus grave que ce qu’Israël fait au peuple palestinien depuis trois quarts de siècle?», s’interroge-t-il. «Je vous renvoie à l’article du Middle East Monitor en date du 17 février 2014, intitulé “Des vétérans de l’armée israélienne admettent leur rôle dans le massacre des Palestiniens en 1948”. Lisez-le et, comme moi, versez des larmes.»

Il a indiqué que, entre mai et juillet, Israël avait tué quatre cent cinquante Palestiniens, dont soixante-sept enfants.

«Cette effusion de sang doit cesser.»

Le prince Turki al-Faisal a également souligné les différentes réactions face aux actions des Palestiniens et des Israéliens pendant le conflit.

«Je condamne les hommes politiques occidentaux qui versent des larmes lorsque des Israéliens sont tués par des Palestiniens mais refusent d’exprimer leur tristesse lorsque des Israéliens tuent des Palestiniens.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban assure ne pas vouloir de guerre avec Israël, après de premières discussions directes

Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné la nécessité d'une force internationale pour soutenir l'armée lorsque la FINUL mettra fin à son mandat dans le sud du Liban. (Fourni)
Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné la nécessité d'une force internationale pour soutenir l'armée lorsque la FINUL mettra fin à son mandat dans le sud du Liban. (Fourni)
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  • Le Liban, par la voix du président Joseph Aoun, réaffirme qu’il ne veut pas d’une nouvelle guerre avec Israël et mise sur la diplomatie pour faire cesser les frappes israéliennes dans le sud du pays
  • Le Hezbollah soutient l’approche diplomatique de Beyrouth mais critique l’inclusion d’un civil libanais dans le comité de surveillance du cessez-le-feu

BEYROUTH: Le Liban ne veut pas d'une nouvelle guerre avec Israël, a assuré vendredi son président, Joseph Aoun, deux jours après de premières discussions directes, depuis plusieurs décennies, entre des représentants des deux pays.

Le Hezbollah pro-iranien a de son côté assuré soutenir l'approche diplomatique de Beyrouth "pour faire cesser l'agression" israélienne. Mais il a  qualifié d'"erreur" l'inclusion, pour la première fois, d'un civil libanais dans le comité de surveillance du cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à sa dernière guerre avec Israël.

Alors qu'Israël a multiplié ces dernières semaines ses frappes aériennes au Liban, disant viser le Hezbollah, des responsables civils libanais et israélien ont participé mercredi à une réunion de cet organisme, une rencontre inédite depuis plusieurs décennies entre les deux pays, toujours en état de guerre.

Israël justifie ses frappes en accusant le Hezbollah de se réarmer en violation du cessez-le-feu, ce que le mouvement chiite dément.

Beyrouth pour sa part accuse régulièrement Israël de violer la trêve en poursuivant ses raids et en maintenant une présence militaire dans cinq positions dans le sud du Liban.

Les Libanais "ne veulent pas d'une nouvelle guerre, ils ont assez souffert et il n'y aura pas de retour en arrière", a déclaré M. Aoun à une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU en visite dans son pays, selon un communiqué de la présidence.

- "Sous les bombes" -

Auprès de ses interlocuteurs, il "a insisté sur la nécessité de faire pression sur la partie israélienne pour mettre en oeuvre le cessez-le-feu et son retrait" du sud du Liban.

Mettant en avant "l'engagement de la partie libanaise à appliquer les résolutions internationales", il a aussi appelé la communauté internationale à "soutenir l'armée libanaise dans sa mission" de désarmement du Hezbollah.

Beyrouth a choisi "la diplomatie pour faire cesser l'agression israélienne" et "nous soutenons cette approche", a de son côté déclaré le chef du Hezbollah, Naïm Qassem dans une allocution télévisée.

Le groupe invoque notamment le maintien par Israël de cinq postes dans le sud du Liban pour s'opposer à son désarmement, pour la mise en oeuvre duquel les Etats-Unis et Israël exercent une forte pression sur Beyrouth.

Arrivée de Damas, la délégation des 15 diplomates onusiens doit rencontrer plusieurs responsables libanais vendredi. Elle se rendra samedi dans la région frontalière du sud, accompagnée de l'émissaire américaine pour le Proche-Orient Morgan Ortagus.

Le Liban a qualifié de "positives" les discussions directes avec Israël, mais le pays voisin a de nouveau bombardé le lendemain, jeudi, le sud du Liban, disant viser des infrastructures militaires du Hezbollah.

"Il est inacceptable de négocier sous les bombes", a souligné le président du Parlement Nabih Berri, proche allié du Hezbollah, après avoir rencontré la délégation onusienne.

L'issue de ces pourparlers "dépend principalement de la position d'Israël, qui déterminera si les négociations aboutiront à des résultats concrets ou échoueront", a prévenu M. Aoun.

La commission chargée de superviser le cessez-le-feu tiendra de nouvelles sessions avec la participation de délégués civils libanais et israélien à partir du 19 décembre.


L’Arabie saoudite et ses partenaires régionaux rejettent tout déplacement forcé des Palestiniens de Gaza

Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l'ouverture du passage de Rafah dans un seul sens. (AFP)
Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l'ouverture du passage de Rafah dans un seul sens. (AFP)
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  • Les ministres ont exprimé une profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes sur l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens

RIYAD : Les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite, d’Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d’Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi une profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

Dans une déclaration conjointe, les ministres ont estimé que cette mesure pourrait faciliter le déplacement des Palestiniens de la bande de Gaza vers l’Égypte.

Ils ont fermement rejeté toute tentative de forcer les Palestiniens à quitter leurs terres, soulignant la nécessité d’une pleine application du plan proposé par le président américain Donald Trump, qui prévoyait l’ouverture du passage de Rafah dans les deux sens et garantissait la liberté de circulation sans coercition.

Les ministres ont insisté sur la création de conditions permettant aux Palestiniens de rester sur leurs terres et de participer à la reconstruction de leur pays, dans le cadre d’un plan global visant à restaurer la stabilité et à répondre à la crise humanitaire à Gaza.

Ils ont réitéré leur appréciation pour l’engagement de Trump en faveur de la paix régionale et ont souligné l’importance de la mise en œuvre complète de son plan, sans entrave.

La déclaration a également mis en avant l’urgence d’un cessez-le-feu durable, de la fin des souffrances des civils, de l’accès humanitaire sans restriction à Gaza, ainsi que du lancement d’efforts de relèvement et de reconstruction précoces.

Les ministres ont en outre demandé la mise en place de conditions permettant à l’Autorité palestinienne de reprendre ses responsabilités dans l’enclave.

Les huit pays ont réaffirmé leur volonté de continuer à coordonner leurs actions avec les États-Unis et les partenaires internationaux pour assurer la pleine mise en œuvre de la résolution 2803 du Conseil de sécurité de l’ONU et des autres résolutions pertinentes, en vue d’une paix juste et durable fondée sur le droit international et la solution à deux États, incluant la création d’un État palestinien indépendant selon les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Nouveaux bombardements israéliens au Liban malgré des discussions «positives»

Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays. (AFP)
Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays. (AFP)
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  • Le président libanais Joseph Aoun, saluant les réactions "positives" à la réunion de mercredi, a annoncé que les discussions reprendraient le 19 décembre afin d'éloigner "le spectre d'une deuxième guerre" au Liban
  • "Il n'y a pas d'autre option que la négociation", a-t-il ajouté

JBAA: Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays.

L'armée israélienne, qui a multiplié ses frappes ces dernières semaines, a encore frappé jeudi le sud du Liban après avoir appelé des habitants de plusieurs villages à évacuer.

Les bombardements ont touché quatre localités, où des photographes de l'AFP ont vu de la fumée et des maisons en ruines.

Dans le village de Jbaa, Yassir Madir, responsable local, a assuré qu'il n'y avait "que des civils" dans la zone. "Quant aux dégâts, il n'y a plus une fenêtre à 300 mètres à la ronde. Tout le monde est sous le choc", a-t-il ajouté.