Les Etats-Unis mettent en garde l'Iran et renforcent leur présence militaire dans la région

Le Pentagone a décidé d'intensifier sa préparation militaire au Moyen-Orient (Photo, AFP).
Le Pentagone a décidé d'intensifier sa préparation militaire au Moyen-Orient (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 23 octobre 2023

Les Etats-Unis mettent en garde l'Iran et renforcent leur présence militaire dans la région

  • Le Pentagone eut annoncé une montée en puissance de son dispositif militaire dans la région face à de «récentes escalades par l'Iran et ses alliés»
  • Après deux semaines de guerre contre le Hamas palestinien, Israël se prépare à une offensive terrestre dans la bande de Gaza

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont mis en garde dimanche l'Iran et des organisations armées alliées contre tout élargissement du conflit au Proche-Orient, avertissant qu'ils "agiront" en cas d'attaques contre leurs intérêts et Israël et annonçant un déploiement militaire renforcé.

Quelques heures après que le Pentagone eut annoncé une montée en puissance de son dispositif militaire dans la région face à de "récentes escalades par l'Iran et ses forces affiliées", les ministres de la Défense Lloyd Austin et des affaires étrangères Antony Blinken ont exprimé leurs vives "préoccupations" face au risque d'embrasement régional.

Après deux semaines de guerre contre le Hamas palestinien, Israël se prépare à une offensive terrestre dans la bande de Gaza en état de siège et l'Iran, soutien du groupe islamiste palestinien, a averti Washington et l'Etat hébreu que la situation risquait de devenir "incontrôlable" au Proche et Moyen-Orient.

Signe d'une montée des tensions, le président Joe Biden a eu dimanche au téléphone des dirigeants de pays alliés: le Canadien Justin Trudeau, le Français Emmanuel Macron, l'Allemand Olaf Scholz, l'Italienne Giorgia Meloni et le Britannique Rishi Sunak, a annoncé la Maison Blanche. Ainsi que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et le pape François dans des appels distincts.

De fait, "nous sommes inquiets de la possibilité que des intermédiaires de l'Iran intensifient leurs attaques contre notre propre personnel (militaire), nos propres ressortissants", a dit sur CBS le secrétaire d'Etat Antony Blinken.

"Personne ne devrait tirer avantage de ce moment pour faire monter les attaques contre Israël ou contre nous, contre notre personnel" militaire et civil dans la région, a-t-il prévenu.

«Agir en conséquence»

Juste avant sur ABC News, le secrétaire à la Défense a martelé à l'adresse de "ceux qui chercheraient à élargir le conflit (...): notre conseil est +ne le faites pas+. Nous préservons notre droit à nous défendre et nous n'hésiterons pas à agir en conséquence".

Il a, lui aussi, averti "toute organisation ou tout pays qui chercheraient à élargir le conflit et à tirer avantage de cette situation extrêmement fâcheuse", mais sans citer nommément l'Iran ou le Hezbollah qu'Israël a accusé dimanche d'"entraîner le Liban dans la guerre".

Les Etats-Unis vont "faire ce qu'il faut pour assurer que (leurs) troupes sont bien positionnées, protégées et qu'(ils ont) la capacité de répondre", a indiqué le patron du Pentagone.

Dans la nuit de samedi à dimanche, Washington avait annoncé le déploiement d'un système de défense antimissile à haute altitude (THAAD) ainsi que plusieurs batteries de missiles sol-air Patriot "dans la région".

En outre, des forces militaires "supplémentaires" vont être placées en état de "pré-déploiement", afin d'"augmenter leur préparation et leur capacité à répondre aussi vite que nécessaire".

«Dissuasion » et «défense d'Israël»

Il s'agit, selon Lloyd Austin, de "renforcer" la "dissuasion régionale" et de "contribuer à la défense d'Israël".

On ne sait pas combien de militaires seront déployés en plus des soldats présents dans la région, notamment en Irak où des troupes américaines ont récemment été la cible d'attaques.

Les Etats-Unis ont d'ailleurs ordonné l'évacuation du personnel non essentiel de son ambassade à Bagdad et de son consulat à Erbil "en raison des menaces de sécurité croissantes pesant sur les intérêts des Etats-Unis", a annoncé le département d'Etat.

Selon le ministre Austin, le renforcement du dispositif militaire a été décidé après des "discussions précises" avec M. Biden, lequel était en Israël mercredi notamment pour obtenir de M. Netanyahou et du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi un accès humanitaire à la bande de Gaza, via le poste-frontière de Rafah.

Un second convoi de 17 camions transportant de l'aide est d'ailleurs entré dimanche dans le territoire palestinien assiégé, dans une situation humanitaire catastrophique et contre lequel Israël intensifie ses bombardements.

Lors d'une conversation téléphonique dimanche, MM. Biden et Netanyahou sont tombés d'accord pour que la population palestinienne de Gaza bénéficie dorénavant d'un "flux continu" d'assistance humanitaire "cruciale", a indiqué la Maison Blanche.

Le 7 octobre, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, et au dernier jour des fêtes de Souccot, des centaines de combattants du Hamas avaient infiltré le territoire israélien depuis la bande de Gaza, semant la terreur lors d'une attaque sans précédent depuis la création d'Israël en 1948.

Plus de 1.400 personnes ont été tuées en Israël, pour la plupart des civils fauchés par balles, brûlés vifs ou mutilés le jour de l'attaque, selon les autorités israéliennes.

Dans la bande de Gaza, au moins 4.651 Palestiniens, en majorité des civils, ont été tués dans les bombardements incessants menés en représailles par l'armée israélienne, selon le ministère de la Santé du Hamas.


Frappes israéliennes au Qatar: réunion extraordinaire des dirigeants arabes et musulmans à Doha

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
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  • Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha
  • "Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani

DOHA: Un sommet convoqué en urgence, face à une situation inédite: les principaux dirigeants arabes et musulmans se réunissent ce lundi à Doha dans un rare moment d'unité, après les frappes israéliennes sans précédent ayant visé la semaine dernière des membres du Hamas au Qatar.

Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA.

Selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l'attaque israélienne en soulignant qu'elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d'Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.

"Pas que des discours" 

L'attaque israélienne et "la poursuite des pratiques agressives d'Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d'expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région", affirme le texte.

Elles "menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l'établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs", ajoute-il.

Le projet souligne également "le concept de sécurité collective (...) et la nécessité de s'aligner pour faire face aux défis et menaces communs".

Avant l'ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre "leurs liens avec ce régime factice", en référence à Israël.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois.

"Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l'action", a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.

Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l'agence de presse saoudienne SPA.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
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  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
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  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.