Dauphins: un mois sans pêche et des dérogations, les associations en colère

Un dauphin mort gît sur une plage de l'océan Atlantique près de Lacanau, dans le sud-ouest de la France, le 22 mars 2019. ( Nicolas Tucat/AFP)
Un dauphin mort gît sur une plage de l'océan Atlantique près de Lacanau, dans le sud-ouest de la France, le 22 mars 2019. ( Nicolas Tucat/AFP)
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Publié le Jeudi 26 octobre 2023

Dauphins: un mois sans pêche et des dérogations, les associations en colère

  • Pour l'année 2024, les navires «équipés de dispositifs techniques actifs de réduction des captures accidentelles» pourront continuer à pêcher sans interruption, selon l'arrêté
  • L'observatoire Pelagis a recensé 1 380 échouages de petits cétacés entre décembre et avril dernier sur le littoral atlantique

PARIS: La France annonce renforcer son "plan d'action" pour réduire les captures accidentelles de dauphins dans le Golfe de Gascogne, prévoyant des fermetures de la pêche d'un mois avec de nombreuses dérogations qui suscitent l'ire des défenseurs de l'environnement.

L'arrêté publié jeudi instaure une période d'interdiction de pêche d'un mois, "du 22 janvier au 20 février inclus", pour tous les bateaux de 8 mètres ou plus dans le Golfe de Gascogne, pour les années 2024 à 2026.

C'est "la première fois" qu'est imposée une "large fermeture spatio-temporelle de l'activité de pêche" pour lutter contre les échouages massifs de cétacés à "la période connue comme présentant le plus de captures", souligne le gouvernement dans un communiqué.

Le gouvernement évalue à 600 le nombre de navires français concernés par cette mesure, qui a aussi "vocation à s'appliquer" aux navires étrangers.

Mais de nombreuses dérogations sont introduites.

Pour l'année 2024, les navires "équipés de dispositifs techniques actifs de réduction des captures accidentelles", comme des répulsifs acoustiques ou des balises, ou "d'un système actif d'observation électronique à distance", c'est-à-dire des caméras embarquées, pourront continuer à pêcher sans interruption, selon l'arrêté.

En cas de panne du dispositif, une dérogation pourra aussi être accordée "pour la reprise d'une activité de pêche dans une limite de cinq jours si l'armateur du navire apporte un justificatif d'impossibilité immédiate de réparation ou de remplacement".

Le comité national des pêches a "pris acte" de ces mesures et "espère désormais pouvoir déployer au plus vite, à grande échelle, les différents dispositifs".

Cet arrêté intervient à la suite d'une décision de mars 2023 du Conseil d'Etat, qui avait été saisi par des ONG de défense de l'environnement.

«Déni de démocratie»

La plus haute juridiction administrative française avait jugé les mesures actuelles insuffisantes pour "garantir un bon état de conservation" des espèces de petits cétacés (dauphins communs, grands dauphins et marsouins communs). Elle avait ordonné au gouvernement de fermer certaines zones de pêche dans l'Atlantique pour un "temps approprié", lui donnant six mois pour agir.

Le nouveau texte ne satisfait pas davantage les ONG.

La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) et Sea Shepherd ont d'ores et déjà annoncé leur intention de saisir à nouveau le Conseil d'Etat.

Le président de la LPO, Allain Bougrain-Dubourg a dénoncé un "déni de démocratie", tandis que France Nature environnement (FNE) fustige "une lecture bidonnée des recommandations scientifiques".

Le CIEM (Centre international d'exploration marine), l'organisme scientifique international de référence, avait émis un avis en mai recommandant des fermetures de 3 mois en hiver (de décembre à mars) et d'au moins un mois en été, périodes de pics de mortalité des dauphins.

Selon FNE, la décision de limiter la fermeture à un seul mois ne pourrait au mieux réduire l'hécatombe que de 17%, contre 44% de pertes en moins pour trois mois.

A l'issue d'une consultation publique, le gouvernement a fait état de 17 464 avis "explicitement défavorables" au projet d'arrêté, notamment sur la durée de la fermeture, et de 4 avis "explicitement favorables".

"La consultation publique n'aura finalement été qu'une formalité pour entériner le projet du gouvernement", a réagi Noé Swynghedauw, chargé de campagnes au Fonds international pour la protection des animaux (IFAW).

1 380 échouages l'an dernier

Concernant les dérogations, le gouvernement se justifie en indiquant que la probabilité est "faible" de captures accidentelles par les navires de moins de 8 mètres. Il estime aussi que les systèmes d'observations permettront "l'amélioration des connaissances pendant la période à plus fort risque".

Le président du comité national des pêches, Olivier Le Nezet, souligne à cet égard la mobilisation "inédite" des pêcheurs, dont aucun "n'est heureux quand il remonte accidentellement un dauphin dans ses filets" et qui seront des centaines à expérimenter des dispositifs cet hiver.

Trois dispositifs sont actuellement testés par les fileyeurs : un répulsif acoustique posé sur la coque, une balise posée sur le filet qui s'enclenche à l'approche du dauphin et un troisième dispositif intégré aux mailles du filet avec une portée de 25 mètres.

L'observatoire Pelagis a recensé 1 380 échouages de petits cétacés entre décembre et avril dernier sur le littoral atlantique, sachant qu'une majorité des cadavres coulent ou sont emportés au large et n'arrivent donc jamais jusqu'aux plages. Selon lui, la population de dauphins dans le golfe de Gascogne était estimée à environ 200 000 individus en 2011/12.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
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  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.