Le G7 s'inquiète des restrictions commerciales de la Russie et de la Chine

Le ministre japonais de l'économie, du commerce et de l'industrie, Yasutoshi Nishimura (R), et la ministre japonaise des affaires étrangères, Yoko Kamikawa (C), assistent à la réunion des ministres du commerce du G7 à Osaka, le 29 octobre 2023. (AFP)
Le ministre japonais de l'économie, du commerce et de l'industrie, Yasutoshi Nishimura (R), et la ministre japonaise des affaires étrangères, Yoko Kamikawa (C), assistent à la réunion des ministres du commerce du G7 à Osaka, le 29 octobre 2023. (AFP)
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Publié le Dimanche 29 octobre 2023

Le G7 s'inquiète des restrictions commerciales de la Russie et de la Chine

  • Les discussions lors des deux jours de sommet ont aussi porté plus généralement sur la «coercition économique» et les pratiques anti-concurrentielles par lesquelles certains pays utilisent des sanctions économiques pour faire pression sur d'autres
  • Les débats du week-end ont également porté sur la sécurité alimentaire, le changement climatique et la réforme de l'Organisation mondiale du Commerce

TOKYO: Le G7 a rappelé dimanche son attachement à un commerce international "libre et équitable", accusant la Russie et la Chine d'entraver le commerce mondial, tout en se disant préoccupé par les conséquences de la guerre au Proche-Orient.

Les ministres du Commerce des principales démocraties industrialisées, réunis ce week-end à Osaka dans l'ouest du Japon, ont souligné "la nécessité fondamentale d'une concurrence loyale dans les relations commerciales internationales" et l'importance d'un "système commercial libre et équitable fondé sur l'état de droit".

Ils ont notamment "déploré et condamné la destruction par la Russie des infrastructures d'exportation de céréales ukrainiennes", après que Moscou a refusé en juillet de reconduire l'accord qui permettait à Kiev d'exporter ses céréales, cruciales pour la sécurité alimentaire mondiale, et bombardé des infrastructures céréalières et portuaires de l'Ukraine.

Les ministres du G7 (France, Japon, Etats-Unis, Canada, Allemagne, Italie, Royaume-Uni) ont aussi demandé "l'abrogation immédiate de toutes les mesures qui restreignent inutilement le commerce", notamment les importations de produits alimentaires japonais, visant sans les nommer Pékin et Moscou.

La Chine et la Russie ont récemment suspendu leurs importations de produits de la mer nippons en raison du rejet en mer par Tokyo d'eau provenant du site de la centrale de Fukushima Daiichi (nord-est du Japon), ravagée par un tsunami en 2011.

"Il est important que les restrictions à l'importation de produits alimentaires soient fondées sur des données scientifiques" et conformes aux règles internationales, a affirmé le G7, alors que le rejet des eaux de Fukushima a été validé par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

«Coercition économique»

Si la déclaration finale ne pas fait mention du Proche-Orient, la chef de la diplomatie japonaise Yoko Kamikawa, qui co-présidait la rencontre, a déclaré lors d'une conférence de presse qu'il existait également "des inquiétudes que les incertitudes s'accroissent encore en raison de la situation récente en Israël et en Palestine".

Les discussions lors des deux jours de sommet ont aussi porté plus généralement sur la "coercition économique" et les pratiques anti-concurrentielles par lesquelles certains pays utilisent des sanctions économiques pour faire pression sur d'autres, là aussi une allusion voilée à la Chine.

"L’enjeu de ce G7 est de montrer que le commerce est une partie de la solution, pas du problème", a noté le ministre français du Commerce extérieur Olivier Becht, ajoutant: "C'est la conviction profonde de la France: notre cap, c'est la souveraineté, mais le protectionnisme n'est pas le chemin à emprunter pour y arriver."

Le G7, dont les pays souhaitent réduire leur dépendance aux importations notamment en provenance de Chine et de Russie, a aussi souligné la "nécessité de poursuivre les efforts en vue de mettre en place des chaînes d'approvisionnement résilientes et fiables pour les biens essentiels tels que les minerais critiques, les semi-conducteurs et les batteries".

Les débats du week-end ont également porté sur la sécurité alimentaire, le changement climatique et la réforme de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC).

Diverses réunions bilatérales se sont par ailleurs tenues en marge du sommet, qui avait invité des pays tiers comme l'Australie ou l'Inde.

Un accord sur la libre circulation de données entre l'Union européenne et le Japon a ainsi été annoncé samedi, et les représentants du commerce de l'UE et de l'Australie devaient tenter de mettre la dernière main à un accord de libre-échange, dans leurs cartons depuis plus de cinq ans.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com