Maroc: enquête après des «tirs» au Sahara occidental ayant fait un mort

 Une vue générale montre le camp de réfugiés de Smara dans la province de Tindouf, le 25 février 2016. (Photo de Farouk Batiche / AFP)
Une vue générale montre le camp de réfugiés de Smara dans la province de Tindouf, le 25 février 2016. (Photo de Farouk Batiche / AFP)
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Publié le Dimanche 29 octobre 2023

Maroc: enquête après des «tirs» au Sahara occidental ayant fait un mort

  • Les autorités locales avaient plus tôt fait état de quatre explosions dans la nuit ayant fait un mort et trois blessés, dont deux dans un état grave, à Smara, située à plus de 1 000 km au sud de Rabat
  • Rabat, qui contrôle près de 80% de ce vaste territoire, aux eaux très poissonneuses et riche en phosphates, prône un plan d'autonomie sous sa souveraineté

RABAT: Le parquet marocain a annoncé dimanche l'ouverture d'une enquête après des "tirs de projectiles" ayant fait un mort et trois blessés, dont deux grièvement, dans la nuit de samedi à dimanche à Smara, dans le territoire disputé du Sahara occidental.

"Le procureur général du roi près la Cour d'Appel de Laâyoune a confié à l’équipe d’enquête la réalisation des expertises techniques et balistiques nécessaires afin d’identifier l'origine et la nature des projectiles", a souligné un communiqué cité par l'agence de presse marocaine MAP.

Le ministère public "veillera à établir les effets juridiques qui s'imposent à la lumière des résultats de l'enquête", selon la même source.

Les autorités locales avaient plus tôt fait état de quatre explosions dans la nuit ayant fait un mort et trois blessés, dont deux dans un état grave, à Smara, située à plus de 1 000 km au sud de Rabat, sans expliquer les causes possibles.

Ces explosions ont touché trois quartiers de la localité et "causé des dégâts matériels à deux maisons", avaient alors précisé à l'AFP les autorités locales.

Les deux blessés graves ont été transférés dans un hôpital de Laâyoune, à 200 km à l'ouest de Smara, ville de plus de 66 000 habitants.

Le troisième blessé, touché légèrement, a pu regagner son domicile après avoir reçu les premiers soins.

Sur des images diffusées sur les réseaux sociaux, que l'AFP n'a pas pu authentifier, on voit un pan effondré de la toiture d'une habitation vide et un impact au sol et des débris métalliques non identifiés.

Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole jusqu'en 1975, est considéré comme un "territoire non autonome" par l'ONU en l'absence d'un règlement définitif.

Depuis près de 50 ans, un conflit y oppose le Maroc aux indépendantistes du Polisario, soutenus par Alger.

Jeudi, le Front Polisario avait annoncé dans un communiqué avoir "ciblé des retranchements des forces d'occupation marocaines à proximité de Hanka Houria", dans la région de Smara.

"Les attaques de l'Armée sahraouie se poursuivent contre les forces d'occupation marocaines, qui subissent de lourdes pertes humaines et matérielles le long du mur de la honte", avait ajouté le Polisario.

Ce mur érigé par la partie marocaine dans les années 1980, est long de plus de 2 700 km et sépare les deux côtés du Sahara occidental, celui dominé par le Maroc et l'autre que le Polisario considère comme "libéré".

Rabat, qui contrôle près de 80% de ce vaste territoire, aux eaux très poissonneuses et riche en phosphates, prône un plan d'autonomie sous sa souveraineté.

Le Polisario réclame la tenue d'un référendum d'autodétermination sur l'ensemble du territoire sous l'égide de l'ONU, qui avait été prévu lors de la signature d'un cessez-le feu en 1991, mais ne s'est jamais concrétisé.

Le 13 novembre 2020, le Polisario a déclaré être "en état de guerre de légitime défense" et a prévenu la communauté internationale que l'ensemble du Sahara Occidental était considéré comme une zone de guerre par l'organisation indépendantiste.

En réponse, le roi du Maroc avait fait savoir qu'il restait attaché au cessez-le-feu tout en se disant "fermement déterminé à réagir, avec la plus grande sévérité, et dans le cadre de la légitime défense, contre toute menace".

Le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé en octobre 2022 le Maroc, le Polisario, l'Algérie et la Mauritanie à reprendre les négociations, au point mort depuis 2019, dans le but de parvenir à une solution "durable et mutuellement acceptable".


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.