Etats-Unis, Chine et UE signent une première déclaration mondiale sur les risques de l'IA

Les délégués attendent d'écouter les orateurs lors du sommet britannique sur la sécurité de l'intelligence artificielle (IA) à Bletchley Park, dans le centre de l'Angleterre, le 1er novembre 2023. (Photo, Leon Neal / POOL / AFP)
Les délégués attendent d'écouter les orateurs lors du sommet britannique sur la sécurité de l'intelligence artificielle (IA) à Bletchley Park, dans le centre de l'Angleterre, le 1er novembre 2023. (Photo, Leon Neal / POOL / AFP)
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Publié le Mercredi 01 novembre 2023

Etats-Unis, Chine et UE signent une première déclaration mondiale sur les risques de l'IA

  • Pendant deux jours, dirigeants politiques, experts de l'IA et géants de la tech y sont réunis à l'initiative du Royaume-Uni, qui veut prendre la tête d'une coopération mondiale sur cette technologie
  • L'Union européenne et les 28 pays réunis à Bletchley Park, au nord de Londres, se sont mis d'accord sur le besoin urgent de comprendre et gérer collectivement les risques potentiels de l'IA

LONDRES: La Chine, les Etats-Unis, l'UE et une vingtaine de pays ont signé mercredi au Royaume-Uni la déclaration de Bletchley pour un développement "sûr" de l'intelligence artificielle (IA), lors du premier sommet international consacré à cette technologie à l'essor fulgurant.

L'Union européenne et les 28 pays réunis à Bletchley Park, au nord de Londres, se sont mis d'accord sur "le besoin urgent de comprendre et gérer collectivement les risques potentiels" de l'IA à travers "un nouvel effort mondial, visant à garantir que l'IA est développée et déployée de manière sûre et responsable".

"Cette déclaration historique marque le début d'un nouvel effort mondial visant à renforcer la confiance du public dans l'IA en veillant à ce qu'elle soit sûre", a salué le Premier ministre britannique Rishi Sunak sur X (ex-Twitter).

Face au potentiel des modèles les plus avancés, comme le robot conversationnel ChatGPT, la déclaration de Bletchley "montre que pour la première fois, le monde se réunit pour identifier le problème et mettre en avant ses opportunités" a souligné la ministre britannique de la Technologie Michelle Donelan à l'AFP.

Cette réunion "n'a pas pour objectif de poser les bases d'une législation mondiale, elle doit servir à tracer une voie à suivre", a-t-elle précisé.

Deux sommets internationaux sur l'IA suivront, en Corée du Sud puis en France, a-t-elle ajouté depuis l'emblématique centre de décryptage des codes de la Seconde guerre mondiale, où Alan Turing a "craqué" celui de la machine Enigma utilisée par les nazis.

"Arbitre indépendant"

Pendant deux jours, dirigeants politiques, experts de l'IA et géants de la tech y sont réunis à l'initiative du Royaume-Uni, qui veut prendre la tête d'une coopération mondiale sur cette technologie.

Le milliardaire américain Elon Musk, qui a cofondé l'entreprise pionnière OpenAI en 2015, a plaidé mercredi pour qu'un "arbitre indépendant" puisse "sonner l'alarme s'il a des inquiétudes" sur les évolutions de l'IA, l'une des "plus grandes menaces" qui pèsent sur l'Humanité, a-t-il déclaré à la presse à Bletchley Park.

Le controversé patron de X (ex-Twitter), également à la tête de Tesla et SpaceX, échangera avec le Premier ministre britannique Rishi Sunak jeudi soir.

La vice-présidente américaine Kamala Harris, qui donnait un discours à l'ambassade des Etats-Unis à Londres, a elle aussi mis en garde contre les "menaces existentielles" de l'IA, qui pourraient "mettre en péril l'existence même de l'Humanité", et à plus court terme, des démocraties.

Kamala Harris, qui sera présente à Bletchley Park jeudi, a également annoncé la création d'un institut sur la sécurité de l'intelligence artificielle à Washington, comme le Royaume-Uni.

"Huis clos"

Les IA génératives, capables de produire texte, sons ou images sur simple requête en une poignée de secondes, ont fait des progrès exponentiels ces dernières années et les prochaines générations de ces modèles feront leur apparition d'ici l'été.

Ces technologies suscitent d'immenses espoirs pour la médecine ou l'éducation, mais pourraient aussi déstabiliser les sociétés, permettre de fabriquer des armes ou échapper au contrôle des humains, a averti le gouvernement britannique.

A quelques mois d'élections cruciales comme la présidentielle américaine ou les législatives britanniques, l'IA générative fait craindre un déferlement de faux contenus en ligne, avec des montages perfectionnés ("deepfake") de plus en plus crédibles.

Jeudi, de hauts responsables politiques sont attendus pour la deuxième journée du sommet.

Parmi eux, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres ou la Première ministre italienne Giorgia Meloni - seule cheffe d'Etat ou de gouvernement du G7 à faire le déplacement.

Le Royaume-Uni espère les convaincre de créer un groupe d'experts sur l'IA sur le modèle du Giec pour le climat.

Tout l'enjeu est d'arriver à définir des garde-fous sans entraver l'innovation pour les laboratoires d'IA et géants de la tech. L'UE et les Etats-Unis, contrairement au Royaume-Uni, ont choisi la voie de la réglementation.

La semaine dernière, plusieurs entreprises comme OpenAI, Meta (Facebook) ou DeepMind (Google) ont accepté de rendre publiques certaines de leurs règles de sécurité sur l'IA à la demande du Royaume-Uni.

Dans une lettre ouverte adressée à Rishi Sunak, une centaine d'organisations, experts et militants internationaux ont déploré que ce sommet se tienne à "huis clos", dominé par les géants de la tech et avec un accès limité pour la société civile.


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

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  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.