L'ONU s'inquiète des souffrances des déplacés toujours plus nombreux du Soudan

Plus de 5 000 réfugiés sud-soudanais vivent dans le camp d'Al-Nimir où ils sont arrivés après avoir fui la guerre et la famine dans leur pays. (AFP)
Plus de 5 000 réfugiés sud-soudanais vivent dans le camp d'Al-Nimir où ils sont arrivés après avoir fui la guerre et la famine dans leur pays. (AFP)
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Publié le Vendredi 03 novembre 2023

L'ONU s'inquiète des souffrances des déplacés toujours plus nombreux du Soudan

  • La guerre entre les forces régulières fidèles au chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo a fait plus de 9 000 morts depuis avril
  • De plus en plus d'habitants du Darfour sont poussés vers le sud, vers le Tchad il y a quelques semaines et maintenant vers le Soudan du Sud

NATIONS-UNIES: Alors que des combats acharnés au Darfour poussent à nouveau les Soudanais à fuir, le monde doit faire plus pour alléger les "souffrances" de six millions de personnes déjà déplacées ces six derniers mois, plaide un responsable de l'ONU.

"Six mois et six millions de personnes forcées de se déplacer, ça fait en moyenne un million par mois, c'est une souffrance horrible", décrit à l'AFP Mamadou Dian Balde, directeur régional du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), chargé du Soudan.

La guerre entre les forces régulières fidèles au chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo a fait plus de 9 000 morts depuis avril, selon un bilan de l’ONU sans doute très sous-estimé, et forcé près de 6 millions de personnes à fuir, dont 1,2 ont quitté le pays.

Un nombre immense sur un court laps de temps, "des populations très fières qui se retrouvent en train de quémander", "des vies totalement bousculées"... Le manque d'attention sur cette situation "n'est pas normal", juge Mamadou Dian Balde, alors que les yeux du monde sont tournés vers Gaza.

D'autant que le nombre de ceux qui fuient est reparti à la hausse avec l'avancée des FSR qui concentrent leurs efforts sur Nyala, deuxième ville du pays, au coeur du Darfour. Et Washington s'est alarmé jeudi d'informations sur une "attaque imminente et de grande ampleur" des paramilitaires soudanais à El-Facher, chef-lieu du Darfour-Nord.

De plus en plus d'habitants du Darfour sont poussés vers le sud, vers le Tchad il y a quelques semaines et maintenant vers le Soudan du Sud.

Conditions extrêmement miséreuses

"Il y a quelques jours, c'était 1 500 (personnes) par jour, maintenant c'est 2 000, 3 000 par jour" qui arrivent au Soudan du Sud, souligne le responsable du HCR, montrant le message posté jeudi sur X depuis cette frontière par sa collègue Dominique Isabelle Hyde.

"J'ai été témoin de scènes dramatiques à la frontière avec le Soudan. 10 000 personnes cherchant refuge sont arrivées en trois jours", a écrit la responsable des relations extérieures du HCR.

Le plan de réponse humanitaire de l'ONU réévalué en août demandait environ 1 milliard de dollars en anticipant un nombre de 1,8 million de réfugiés d'ici fin 2023.

Ce plan n'est financé qu'à 38% alors que "les besoins grandissent", insiste le responsable onusien. Et que "la plupart des réfugiés vont dans les parties les plus pauvres du Soudan du Sud et du sud du Tchad".

Là où les communautés locales ne peuvent pas absorber ces nouvelles populations, le HCR se résout à construire de nouveaux camps, comme au Tchad où 400 000 nouveaux réfugiés sont venus s'ajouter aux 400 000 présents depuis l'atroce guerre de 2003 au Darfour.

"C'est la dernière chose que l'on veut faire" mais "nous avons besoin de créer de nouveaux camps, parce que les populations sont à la frontière" dans "des conditions extrêmement miséreuses", assure Mamadou Dian Balde.

Le responsable onusien n'oublie pas pour autant les communautés locales.

"On veut du développement", dit-il. "Il faut investir ces endroits parce que si on ne donne du soutien qu'aux réfugiés, cela va créer des tensions et les tensions peuvent se traduire en violence".


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.