Pour le Goncourt et les autres jurys littéraires, l'heure du choix

Cette combinaison de photos d'archives créée le 25 octobre 2023 montre l'écrivain français Eric Reinhardt (à gauche), l'écrivain et réalisateur français Jean-Baptiste Andrea (2e à gauche), l'écrivaine française Neige Sinno (3e à gauche), et le philosophe et essayiste français Gaspard Koenig (à droite). Le "Prix Goncourt", prix de littérature française décerné par l'académie Goncourt à l'auteur de "l'œuvre en prose la meilleure et la plus imaginative de l'année" sera annoncé le 7 novembre 2023. (AFP)
Cette combinaison de photos d'archives créée le 25 octobre 2023 montre l'écrivain français Eric Reinhardt (à gauche), l'écrivain et réalisateur français Jean-Baptiste Andrea (2e à gauche), l'écrivaine française Neige Sinno (3e à gauche), et le philosophe et essayiste français Gaspard Koenig (à droite). Le "Prix Goncourt", prix de littérature française décerné par l'académie Goncourt à l'auteur de "l'œuvre en prose la meilleure et la plus imaginative de l'année" sera annoncé le 7 novembre 2023. (AFP)
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Publié le Dimanche 05 novembre 2023

Pour le Goncourt et les autres jurys littéraires, l'heure du choix

  • Le plus prestigieux de ces prix d'automne, le Goncourt, est décerné mardi, à la mi-journée au restaurant Drouant, comme le veut la tradition depuis plus d'un siècle
  • Le Renaudot, comme tous les ans, annonce son lauréat ou sa lauréate tout de suite après, au même endroit

PARIS: L'heure du choix est venue pour les jurés du Goncourt et d'autres prix littéraires, qui devront trancher cette semaine parmi les romans de la rentrée 2023.

Le plus prestigieux de ces prix d'automne, le Goncourt, est décerné mardi, à la mi-journée au restaurant Drouant, comme le veut la tradition depuis plus d'un siècle.

Le Renaudot, comme tous les ans, annonce son lauréat ou sa lauréate tout de suite après, au même endroit. Lundi, c'est le prix Femina qui ouvre cette semaine sous le signe de la littérature à Paris, au musée Carnavalet. Et jeudi, le prix Médicis qui la referme, au restaurant La Méditerranée.

Tous ces prix sont l'assurance de doper ses ventes lors des deux derniers mois de l'année, les plus importants pour les libraires.

On estime qu'en moyenne, un prix Goncourt se vend aux alentours de 400 000 exemplaires. Mais ce n'est qu'une moyenne. Si par exemple le Goncourt 2020, "L'Anomalie" d'Hervé Le Tellier, a aujourd'hui dépassé le million d'exemplaires écoulés, celui de 2022, "Vivre vite" de Brigitte Giraud, est resté en dessous des 300 000.

Reinhardt favori 

L'ordre dans lequel sont remis ces prix – qui change chaque année – compte. Décider en premier donne à un jury une plus grande latitude, car il paraît impossible de couronner le même livre à un ou plusieurs jours d'écart.

Neige Sinno, avec "Triste tigre" (éditions POL), part favorite du prix Femina lundi. Son récit de l'inceste qu'elle a subi enfant, doublé d'un essai sur les violences sexuelles, a frappé les imaginations.

Pour ce Femina 2023, elle est face à trois hommes et une femme. Et Jean-Baptiste Andrea, avec "Veiller sur elle", est un autre prétendant bien placé.

Tous deux sont finalistes du Goncourt remis le lendemain, avec Éric Reinhardt ("Sarah, Susanne et l'écrivain") et Gaspard Koenig ("Humus").

Parmi six journalistes littéraires interrogés par le magazine Livres Hebdo pour connaître leur pronostic, une voit Neige Sinno remporter ce Goncourt, tandis que deux parient sur Jean-Baptiste Andrea, et trois sont convaincus que c'est l'année d'Éric Reinhardt.

Ce romancier qui a su se bâtir un lectorat fidèle, comme en témoignent les foules qu'il attire à chaque débat public, affiche à 58 ans un palmarès plutôt maigre dans les prix littéraires, avec le prix Renaudot des lycéens 2014 pour "L'Amour et les Forêts". Il a aussi pour lui d'appartenir à la maison la plus influente de la littérature française, Gallimard.

«Clivantes»

Mais, comme le signalait dès le mois d'août un juré du Goncourt, Pierre Assouline, son œuvre et sa personnalité sont "clivantes". "Sarah, Susanne et l'écrivain" n'échappe pas à ce jugement, avec une forme originale de dialogue entre un auteur et une femme transformée en double de fiction, qui a plus ou moins convaincu ses lecteurs.

Jean-Baptiste Andrea, homme plus consensuel, est édité par une maison indépendante, L'Iconoclaste. Et "Veiller sur elle" représente dans cette finale du Goncourt l'invention romanesque, voire romantique, avec une fresque de plus de 500 pages qui mêle l'histoire de l'Italie au XXe siècle, un amour contrarié et la passion pour l'art.

L'ambitieux "Humus" de Gaspard Koenig (éditions de L'Observatoire) créerait la surprise en décrochant le Goncourt. Mais ce roman très actuel sur les tourments d'étudiants en agronomie pour l'avenir de notre planète a beaucoup d'atouts pour plaire au jury du prix Renaudot.

Parmi les autres favoris du Renaudot: Sorj Chalandon avec "L'Enragé". Il est édité par Grasset, maison qui avait déjà remporté ce prix en 2022.

Le Médicis, enfin, a encore huit prétendants, dont Éric Reinhardt et Neige Sinno, mais aussi de jeunes révélations comme la Marocaine Salma El Moumni ou la Franco-Suisse Elisa Shua Dusapin.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.