Tags d'étoiles de David bleues en région parisienne: Sur la piste d'une commande de l'étranger

Un homme entre dans un immeuble dont la façade est recouverte d'étoiles de David peintes la nuit, dans le quartier Alésia à Paris, le 31 octobre 2023 (Photo, AFP).
Un homme entre dans un immeuble dont la façade est recouverte d'étoiles de David peintes la nuit, dans le quartier Alésia à Paris, le 31 octobre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 08 novembre 2023

Tags d'étoiles de David bleues en région parisienne: Sur la piste d'une commande de l'étranger

  • Un juge d'instruction a été désigné mardi pour identifier les auteurs des tags d'étoiles de David bleues en région parisienne et comprendre leurs intentions
  • La piste d'une commande venue de l'étranger n'étant «pas exclue» à ce stade

PARIS: Un juge d'instruction a été désigné mardi pour identifier les auteurs des tags d'étoiles de David bleues en région parisienne et comprendre leurs intentions, la piste d'une commande venue de l'étranger n'étant "pas exclue" à ce stade.

Selon un communiqué de presse de la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, publié mardi, ce marquage pourrait avoir "été réalisé à la demande expresse d'une personne demeurant à l'étranger".

"L'enquête va désormais se poursuivre dans le cadre d'une instruction judiciaire, tant pour identifier les auteurs que pour analyser l'intention ayant guidé cette opération", a-t-elle ajouté.

Plusieurs dizaines d'étoiles de David bleues apposées au pochoir avaient été découvertes un mardi matin, le 31 octobre, sur des façades d'immeubles du XIVe arrondissement parisien et dans d'autres endroits de Paris et en banlieue.

La Première ministre Elisabeth Borne avait dénoncé des "agissements ignobles", y voyant comme de nombreuses personnalités politiques des actes antisémites.

Dans un premier temps, trois enquêtes avaient été ouvertes à Bobigny, Nanterre et Paris, pour dégradation du bien d'autrui aggravée par la circonstance qu'elle a été commise en raison de l'origine, la race, l'ethnie ou la religion. Les trois ont finalement été regroupées à Paris lundi.

Selon Mme Beccuau, grâce notamment à la vidéosurveillance, les investigations ont permis d'établir que "ces inscriptions ont été faites par un homme et une femme, au cours d'un parcours unique, en présence d'une troisième personne qui a photographié ces dégradations".

L'homme et la femme soupçonnées des tags ont quitté la France dès le 31 octobre après-midi, selon le parquet.

Conversation russe et rémunération

Les investigations ont néanmoins permis de rapprocher ces faits d'une autre enquête, celle portant sur des faits commis quatre jours auparavant: le 27 octobre, un homme et d'une femme, nés en juin 1990 et décembre 1994 en Moldavie, ont été interpellés dans le 10e arrondissement de Paris.

"Un riverain les avait vus taguer une étoile bleue au pochoir, effacée le jour-même. Ils avaient déclaré avoir agi sur la commande d'un tiers et contre rémunération, ce qu'attestait une conversation en russe dans leur téléphone", a détaillé Mme Beccuau.

La procédure judiciaire a été classée parce qu'ils ont été placés en centre de rétention administratif en vue de leur expulsion.

Selon le parquet, "les recherches téléphoniques permettent de penser que les deux couples d'auteurs ont été en relation avec la même tierce personne".

Dans cette affaire, selon une source proche du dossier, les enquêteurs ont émis rapidement l'hypothèse de "possibles ramifications à l'étranger", avec un fort questionnement sur "le rôle d'une main étrangère derrière cette action".

Dimanche, sur BFMTV, le préfet de police Laurent Nuñez a évoqué une "affaire atypique par rapport aux autres actes antisémites" et chiffré le nombre d'appositions de cette étoile à 250.

Il a confirmé qu'une "équipe d'auteurs qui semble plutôt bien se coordonner" était dans le viseur des enquêteurs, et avait "la volonté que ces étoiles soient vues". L'équipe aurait visé "certains immeubles où ne vivait pas de membres de la communauté juive", selon Laurent Nuñez.

La procureure de Paris a confirmé que ces étoiles bleues avaient été marquées "sur des façades de manière manifestement indifférente à ce que les bâtiments abritaient".

"Il est nécessaire de poursuivre les investigations sur le caractère antisémite de l'intention des auteurs de ces dégradations, notamment au regard du contexte géopolitique et de son retentissement en France", a-t-elle cependant souligné.


Lecornu annule ses rencontres avec CGT et CFDT pour se «consacrer» au budget de la Sécu

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
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  • Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année
  • A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues"

PARIS: Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique.

"En l'état des discussions, le Premier ministre souhaite consacrer entièrement sa journée aux débats parlementaires sur le projet de loi de finances pour la Sécurité sociale", a expliqué son entourage.

"Pour cette raison, les consultations avec les syndicats CGT et CFDT ainsi que le déjeuner avec les parlementaires sur l'énergie seront reportés", a-t-on précisé.

Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année.

A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues" : le déficit, la réforme de l’État, l'énergie, l'agriculture ainsi que la sécurité intérieure et extérieure, avec débats et votes possibles à la clé.

Les partis présents au gouvernement (centre et LR), le PS, les Écologistes, le PCF et le RN ont été reçus, ainsi que les représentants du Medef.

La rencontre avec Force ouvrière prévue mercredi avait déjà été reportée.

La discussion sur le budget de la Sécu devait se poursuivre jeudi mais son éventuelle adoption le 9 décembre reste très hypothétique dans la mesure où les groupes Horizons et LR menacent de voter contre ou de s'abstenir.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
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  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".