900 000 Palestiniens face aux attaques israéliennes: ceux qui fuient racontent leur terrifiant périple

Les Palestiniens s’éloignent après une frappe aérienne israélienne à Rafah, dans la bande de Gaza, mardi. (AP)
Les Palestiniens s’éloignent après une frappe aérienne israélienne à Rafah, dans la bande de Gaza, mardi. (AP)
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Publié le Mercredi 08 novembre 2023

900 000 Palestiniens face aux attaques israéliennes: ceux qui fuient racontent leur terrifiant périple

  • Israël a exhorté les civils à fuir vers le sud en leur accordant un délai de quatre heures pour s’y rendre, mais le sud de Gaza a également été attaqué
  • Ceux qui sont restés se disent dissuadés par la surpopulation dans le sud, la diminution des réserves d’eau et de nourriture et la poursuite des frappes aériennes israéliennes contre les «zones sûres»

DJEDDAH/GAZA: Près de 900 000 civils palestiniens se trouvaient mardi dans le nord de Gaza et dans la ville de Gaza, encerclés par des chars et des troupes israéliennes qui se préparent à une attaque militaire.

Israël a exhorté les civils à fuir vers le sud en leur accordant un délai de quatre heures pour s’y rendre, mais le sud de Gaza a également été attaqué. Au moins 23 personnes ont été tuées lors de frappes aériennes israéliennes sur les villes de Khan Younès et de Rafah.

«Nous sommes des civils», a expliqué Ahmed Ayech, qui a été sorti des décombres d’une maison à Khan Younès, où 11 personnes ont été tuées. «C’est le courage du prétendu État d’Israël: utiliser sa puissance militaire contre les civils, les bébés, les enfants et les personnes âgées.»

Pendant qu’il témoignait, les sauveteurs tentaient, à mains nues, de libérer une jeune fille ensevelie jusqu’à la taille dans les décombres.

Adam Fayez Zeyara, un habitant de la ville de Gaza qui s’est rendu dans le sud, a confié: «C’est le voyage le plus dangereux de ma vie. Nous avons vu les chars de très près. Nous avons vu des parties de corps décomposées. Nous avons vu la mort.»

Israël a affirmé que ses forces s’infiltraient profondément dans la ville de Gaza, où des chars sont positionnés à la périphérie pour prendre d’assaut le cœur urbain de Gaza.

Dès le début de la guerre, qui en est maintenant à son deuxième mois, l’armée a exhorté les civils à se déplacer vers le sud, notamment en accordant de brèves périodes pour ce qui, selon elle, serait un passage sûr par Salah al-Din, qui traverse le centre de l’enclave assiégée.

Cependant, des dizaines de milliers de civils sont demeurés dans le nord et beaucoup ont trouvé refuge dans des hôpitaux ou des établissements des Nations unies.

Ceux qui sont restés se disent dissuadés par la surpopulation dans le sud, la diminution des réserves d’eau et de nourriture et la poursuite des frappes aériennes israéliennes contre les «zones sûres».

Lundi, le porte-parole du ministère de la Santé à Gaza, Achraf al-Qidra, a rejeté les offres israéliennes de passage sûr. Selon lui, elles ne sont «rien de plus que des couloirs de la mort».

Il soutient que des cadavres bordent la route depuis des jours et appelle le Comité international de la Croix-Rouge à accompagner les ambulances locales pour récupérer les morts.

L’armée israélienne a signalé que, à un moment donné, les troupes avaient essuyé des tirs du Hamas alors qu’elles tentaient d’ouvrir temporairement la route aux civils.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a fait écho aux affirmations de l’armée dans un entretien accordé à ABC News et diffusé lundi soir.

«Nous combattons un ennemi particulièrement brutal. Ils utilisent leurs civils comme boucliers humains et tandis que nous demandons à la population civile palestinienne de quitter la zone de guerre, ils l’en empêchent sous la menace des armes», a déclaré Netanyahou.

Ces affirmations n’ont pas pu être vérifiées de manière indépendante.

«Pour la première fois depuis des décennies, Tsahal combat au cœur de la ville de Gaza. Au cœur du terrorisme», a souligné le général Yaron Finkelman, chef du commandement militaire sud. «Les forces tuent des militants chaque heure. Ils découvrent des tunnels, détruisent des armes et continuent leur progression vers les centres ennemis.»

La branche militaire du Hamas a fait savoir que ses combattants ont infligé de lourdes pertes et des dégâts considérables aux forces israéliennes qui avancent dans la région.

La guerre a commencé le 7 octobre lorsque les combattants du Hamas ont fait irruption à travers la clôture qui entoure Gaza. Ils ont tué 1 400 Israéliens et en ont enlevé plus de 200. Depuis, Israël bombarde sans relâche Gaza. Plus de 10 000 personnes, dont environ 40% d’enfants, ont déjà été tués. «Un mois entier de carnage, de souffrances incessantes, d’effusion de sang, de destruction, d’indignation et de désespoir», a déploré le Haut-Commissaire des nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk.

Évoquant pour la première fois des plans à plus long terme, Netanyahou a soutenu qu’Israël assumerait la responsabilité de la sécurité de Gaza «pour une durée indéterminée».

Simcha Rothman, membre de la coalition d’extrême droite de Netanyahou, a indiqué pour sa part: «Nos forces ne doivent pas verser de sang pour donner la bande de Gaza à l’Autorité palestinienne sur un plateau d’argent. Seuls un contrôle israélien total et une démilitarisation complète de la bande de Gaza rétabliront la sécurité.»

Toutefois, le porte-parole de la Maison-Blanche, John Kirby, a précisé que le président américain, Joe Biden, s’opposait à la réoccupation israélienne. «Ce n’est pas bon pour Israël, ce n’est pas bon pour le peuple israélien», a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


L'armée israélienne dit avoir tué trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
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  • "Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024
  • Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

JERUSALEM: L'armée israélienne a déclaré avoir tué dimanche trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban, Beyrouth faisant état également de trois morts dans des frappes israéliennes dans la région.

"Depuis ce matin (dimanche), l'armée a frappé trois terroristes du Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", a précisé l'armée israélienne dans un communiqué.

"Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024, a-t-elle ajouté.

L'armée a ensuite affirmé avoir "éliminé" deux d'entre eux "en moins d'une heure", dans les régions de Yater et Bint Jbeil (sud du Liban).

Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

Le ministère libanais de la Santé avait auparavant fait état de trois morts dans des frappes israéliennes à Yater, Safad Al-Battikh et Jwaya.

Un cessez-le-feu est en vigueur depuis novembre 2024 après plus d'un an d'hostilités entre Israël et le mouvement islamiste libanais, en marge de la guerre à Gaza.

Malgré cette trêve, Israël mène régulièrement des frappes au Liban, notamment dans le sud, bastion du Hezbollah, affirmant viser des membres et des infrastructures du mouvement libanais pour l'empêcher de se réarmer.

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah.

L'armée libanaise est censée achever d'ici la fin de l'année le démantèlement, prévu par l'accord de cessez-le-feu, des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe pro-iranien, et tarir les sources de financement de la formation islamiste.

Israël maintient cinq positions dans la zone, malgré son retrait du territoire libanais prévu par l'accord de cessez-le-feu.

Dans un discours samedi, le chef du Hezbollah, Naim Qassem, qui a rejeté à plusieurs reprises la perspective d'un désarmement du mouvement, a déclaré que celui-ci "ne permettra pas à Israël d'atteindre son objectif" de mettre fin à la résistance, "même si le monde entier s'unit contre le Liban".

 


Un an après la chute d’Assad, les Syriens affichent un fort soutien à al-Chareh

Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
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  • Un sondage révèle un optimisme croissant et un large soutien aux progrès du gouvernement après la chute d’Assad
  • L’Arabie saoudite apparaît comme le pays étranger le plus populaire, Trump reçoit également un soutien marqué

LONDRES : Alors que les Syriens ont célébré cette semaine le premier anniversaire de la chute de Bachar Al-Assad, une enquête menée dans le pays révèle un soutien massif au nouveau président et place l’Arabie saoudite comme principal partenaire international apprécié.

L’ancien président avait fui le pays le 8 décembre 2024, après une offensive éclair de l’opposition jusqu’à Damas, mettant fin à 14 ans de guerre civile.

La campagne était menée par Ahmad al-Chareh, aujourd’hui président du pays, qui s’efforce de stabiliser la Syrie et de rétablir des relations avec ses partenaires internationaux.

Ces efforts ont été salués dans un sondage récemment publié, montrant que 81 % des personnes interrogées ont confiance dans le président et 71 % dans le gouvernement national.

Les institutions clés bénéficient également d’un fort soutien : plus de 70 % pour l’armée et 62 % pour les tribunaux et le système judiciaire.

L’enquête a été menée en octobre et novembre par Arab Barometer, un réseau de recherche américain à but non lucratif.

Plus de 1 200 adultes sélectionnés aléatoirement ont été interrogés en personne à travers le pays sur une large gamme de sujets, notamment la performance du gouvernement, l’économie et la sécurité.

Le large soutien exprimé envers al-Chareh atteint un niveau enviable pour de nombreux gouvernements occidentaux, alors même que la Syrie fait face à de profondes difficultés.

Le coût de la reconstruction dépasse les 200 milliards de dollars selon la Banque mondiale, l’économie est dévastée et le pays connaît encore des épisodes de violence sectaire.

Al-Chareh s’efforce de mettre fin à l’isolement international de la Syrie, cherchant l’appui de pays de la région et obtenant un allègement des sanctions américaines.

Un soutien clé est venu d’Arabie saoudite, qui a offert une aide politique et économique. Le sondage place le Royaume comme le pays étranger le plus populaire, avec 90 % d’opinions favorables.

Le Qatar recueille lui aussi une forte popularité (plus de 80 %), suivi de la Turquie (73 %).

La majorité des personnes interrogées — 66 % — expriment également une opinion favorable envers les États-Unis, saluant la décision du président Donald Trump d’assouplir les sanctions et l’impact attendu sur leur vie quotidienne.

Après sa rencontre avec al-Chareh à Washington le mois dernier, Trump a annoncé une suspension partielle des sanctions, après en avoir déjà assoupli plusieurs volets.

Le sondage montre que 61 % des Syriens ont une opinion positive de Trump — un niveau supérieur à celui observé dans une grande partie du Moyen-Orient.

En revanche, l’enthousiasme est bien moindre concernant les efforts américains pour normaliser les relations entre la Syrie et Israël.

Seuls 14 % soutiennent cette démarche, et à peine 4 % disent avoir une opinion favorable d’Israël.

Lors du chaos provoqué par la chute d’Assad, l’armée israélienne a occupé de nouveaux territoires dans le sud de la Syrie et a mené de fréquentes attaques au cours de l’année écoulée.

Plus de 90 % des Syriens considèrent l’occupation israélienne des territoires palestiniens et les frappes contre l’Iran, le Liban et la Syrie comme des menaces critiques pour leur sécurité.

Dans Foreign Policy, Salma Al-Shami et Michael Robbins (Arab Barometer) écrivent que les résultats de l’enquête donnent des raisons d’être optimiste.

« Nous avons constaté que la population est pleine d’espoir, favorable à la démocratie et ouverte à l’aide étrangère », disent-ils. « Elle approuve et fait confiance à son gouvernement actuel. »

Mais ils notent aussi plusieurs sources d’inquiétude, notamment l’état de l’économie et la sécurité interne.

Le soutien au gouvernement chute nettement dans les régions majoritairement alaouites.

La dynastie Assad, au pouvoir pendant plus de 50 ans, était issue de la minorité alaouite, dont les membres occupaient de nombreux postes clés.

L’économie reste la principale préoccupation : seuls 17 % se disent satisfaits de sa performance, et beaucoup s’inquiètent de l’inflation, du chômage et de la pauvreté.

Quelque 86 % déclarent que leurs revenus ne couvrent pas leurs dépenses, et 65 % affirment avoir eu du mal à acheter de la nourriture le mois précédent.

La sécurité préoccupe aussi : 74 % soutiennent les efforts du gouvernement pour collecter les armes des groupes armés et 63 % considèrent l’enlèvement comme une menace critique.

À l’occasion de l’anniversaire de la chute d’Assad, lundi, al-Chareh a affirmé que le gouvernement œuvrait à construire une Syrie forte, à consolider sa stabilité et à préserver sa souveraineté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.