Crash d'EgyptAir: des «défaillances à tous les niveaux», selon les familles de victimes

Un Boeing 737 d'EgyptAir est photographié sur le tarmac après avoir atterri pour la première fois à l'aéroport international de Port Soudan, le 5 septembre 2023, pour inaugurer une nouvelle liaison aérienne internationale entre Le Caire et Port Soudan. (Photo par AFP)
Un Boeing 737 d'EgyptAir est photographié sur le tarmac après avoir atterri pour la première fois à l'aéroport international de Port Soudan, le 5 septembre 2023, pour inaugurer une nouvelle liaison aérienne internationale entre Le Caire et Port Soudan. (Photo par AFP)
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Publié le Jeudi 09 novembre 2023

Crash d'EgyptAir: des «défaillances à tous les niveaux», selon les familles de victimes

  • Les parties civiles s'exprimaient à l'issue d'une réunion d'information d'environ cinq heures au tribunal judiciaire de Paris, en présence des magistrats instructeurs et d'enquêteurs
  • Dans ce dossier lourd d'enjeux humains mais aussi diplomatiques, Le Caire avait affirmé en décembre 2016 avoir découvert des traces d'explosifs sur des restes de victimes

PARIS: Les familles de victimes du crash d'EgyptAir en 2016 en Méditerranée, ayant causé la mort de 66 personnes dont 15 Français ont estimé jeudi auprès de l'AFP qu'il y avait eu des "défaillances à tous les niveaux" au sein de la compagnie aérienne.

Les parties civiles s'exprimaient à l'issue d'une réunion d'information d'environ cinq heures au tribunal judiciaire de Paris, en présence des magistrats instructeurs et d'enquêteurs.

"A tous les niveaux, la défaillance de la maintenance et l'ignorance systématique des alarmes, comme l'absence d'interdiction de fumer, démontrent une responsabilité écrasante d'EgyptAir", a affirmé à l'AFP Me Antoine Lachenaud, avocat de la famille de Clément Daeschner Cormary, décédé dans le crash.

"Les experts sont unanimes sur le fait qu'il y a eu énormément d'erreurs, des personnels de bord mais aussi de ceux de la maintenance. Il y a eu un laxisme très important", a indiqué de son côté Julie Heslouin, vice-présidente de l'association des familles de victimes du vol MS 804.

Les parties civiles espèrent la mise en cause d'EgyptAir et de certains personnels égyptiens.

Elles ont écouté jeudi matin les sept dernières minutes d'enregistrement du cockpit avant que le système électrique ne cesse de fonctionner. "Les familles sont très éprouvées", a relevé Me Lachenaud.

Cette écoute était "très douloureuse, mais nécessaire" et a été faite sur demande des parties civiles, a ajouté Mme Heslouin.

Le vol MS 804, reliant Paris au Caire, s'était abîmé en mer Méditerranée le 19 mai 2016 entre la Crète et la côte nord de l'Egypte. Les 66 personnes à bord, dont 40 Egyptiens et 15 Français, avaient péri.

Dans ce dossier lourd d'enjeux humains mais aussi diplomatiques, Le Caire avait affirmé en décembre 2016 avoir découvert des traces d'explosifs sur des restes de victimes.

Selon une source proche du dossier présente à la réunion jeudi, les enquêteurs qui ont inspecté les débris en 2018 ont trouvé des traces de TNT incompatibles avec une immersion durable dans l'eau, faisant plutôt penser à un rajout postérieur.

Selon cette source, cela pourrait s'apparenter à une manipulation pour accréditer la thèse de l'attentat à l'explosif.

Paris doute de cette thèse, d'autant qu'aucune organisation n'avait revendiqué un attentat, et privilégie la piste d'un incident technique.

Selon les expertises françaises, l'incendie a été déclenché par une fuite d'oxygène évitable et un équipage au comportement "non-professionnel".

Selon Mme Heslouin, les juges attendent d'ici à mi-janvier une réponse de l'Egypte à une demande d'entraide judiciaire visant à un déplacement sur place pour plusieurs auditions et l'obtention d'un document-clé.


Tunisie: l'ambassadeur UE convoqué par le président Saied pour «non respect des règles du travail diplomatique» 

Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
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  • Le président Saied a exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques"
  • L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents

TUNISIE: Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés.

Le président Saied a également exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques".

Lundi, M. Perrone avait reçu Noureddine Taboubi, chef du principal syndicat tunisien UGTT -- qui a récemment menacé de déclencher une grève générale pour obtenir des hausses salariales -- et avait salué "le rôle important" de l'organisation "en faveur du dialogue social et du développement économique" en Tunisie, selon un communiqué de la délégation européenne à Tunis.

L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents.

Le diplomate européen avait "réaffirmé sa volonté de poursuivre le dialogue avec l'UGTT et de continuer à soutenir la Tunisie sur les plans social et économique, dans divers secteurs", selon la même source. De son côté, le secrétaire général de l'UGTT avait appelé à renforcer et développer la coopération entre la Tunisie et l'Union européenne.

La semaine passée, M. Taboubi a présidé une réunion de l'UGTT où il a apporté son soutien à différents mouvements de grève en cours dans le secteur privé pour réclamer des augmentations de salaires. Il a salué le succès d'une grève générale ayant eu lieu dans la grande ville de Sfax (centre-est) et menacé d'organiser prochainement une grande grève au niveau national.

"L'organisation se dirige vers une grève générale pour défendre les acquis matériels et sociaux des travailleurs face aux difficultés quotidiennes".

M. Taboubi a dénoncé "une baisse du pouvoir d'achat" des Tunisiens face à "des conditions de vie précaires sur le plan des transports, de la santé et de la maladie", défendant "leur droit syndical à se défendre" afin d'obtenir "un salaire décent qui leur fait défaut actuellement".

Le salaire minimum en Tunisie est d'environ 520 dinars (150 euros) pour 48 heures par semaine. Le taux d'inflation reste très élevé notamment pour les produits alimentaires. Il est récemment revenu à environ 5% après avoir atteint un pic de 10% en 2023.


L'armée israélienne annonce le lancement d'une «vaste opération» dans le nord de la Cisjordanie

L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • "Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien
  • Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée.

"Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien.

Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué qu'il ne s'agissait pas d'un déploiement dans le cadre de son "opération antiterroriste" lancée en janvier 2025 et visant principalement les camps de réfugiés palestiniens de la région, mais d'une "nouvelle opération".

Elle n'a pas fourni plus de détails dans l'immédiat.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d'Israël.

Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 43 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les violences n'ont pas cessé en Cisjordanie depuis l'entrée en vigueur de la trêve à Gaza le 10 octobre.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a recensé en octobre un pic des "attaques de colons ayant causé des victimes, des dommages matériels ou les deux" en près de deux décennies de collecte de données dans ce territoire palestinien.

Le 10 novembre, un Israélien a été tué et trois autres ont été blessés lors d'une attaque au couteau menée par deux Palestiniens rapidement abattus par des soldats près de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie.


Le Conseil de sécurité de l'ONU en Syrie et au Liban la semaine prochaine

 Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
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  • Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive
  • Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre.

Quelques jours avant le premier anniversaire de la chute de l'ancien président syrien Bachar al-Assad, les ambassadeurs des quinze Etats membres doivent se rendre le 4 décembre à Damas où ils devraient rencontrer notamment les nouvelles autorités, dont le président par intérim Ahmad al-Chareh, et des représentants de la société civile, a précisé la mission à des journalistes.

Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive.

Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027 après avoir fait tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978.

Ce déplacement intervient alors qu'Israël a poursuivi ses frappes au Liban malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 pour mettre fin à un conflit avec le mouvement libanais Hezbollah, un allié du groupe islamiste palestinien Hamas.