Les extrémistes sont les vrais responsables des échecs subis par le Palestiniens

Le président Mahmoud Abbas lors d'une réunion à Ramallah en Cisjordanie occupée par Israël. (Dossier/AFP)
Le président Mahmoud Abbas lors d'une réunion à Ramallah en Cisjordanie occupée par Israël. (Dossier/AFP)
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Publié le Jeudi 24 décembre 2020

Les extrémistes sont les vrais responsables des échecs subis par le Palestiniens

  • Les extrémistes palestiniens ont une chose en commun avec les autorités israéliennes: leur refus d'une paix fondée sur le compromis
  • Le défi qui attend M. Abbas est de tenir bon face aux critiques des extrémistes qui attisent la colère et la violence des Palestiniens

Depuis la mort de Yasser Arafat et l'effondrement du processus de paix, son successeur, Mahmoud Abbas, a été pointé du doigt par de nombreux militants et groupes palestiniens pour les échecs des Palestiniens. M. Abbas est le «président» de la Palestine. Ce titre avait une signification symbolique au cours de l'ancien processus de paix, mais il est à présent vide de sens en raison de la brutale occupation israélienne.

Et pourtant, M. Abbas a fait tout son possible pour répondre aux critiques grandissantes des extrémistes palestiniens et des personnes qui ont passé leur vie à s'opposer à tout accord de paix avec Israël fondé sur le compromis. Ces critiques extrémistes d'Abbas n'ont jamais vraiment approuvé le processus de paix ou la conclusion d'un accord de compromis. En effet, ces derniers se sont farouchement opposés aux accords de paix d'Oslo de 1993, et, pourtant, ironiquement, ils se sont empressés de dénoncer Israël pour avoir rejeté la paix fondée sur le compromis.

Si quelqu'un doit assumer la responsabilité des souffrances des Palestiniens, outre Israël, ce n'est pas Abbas – qui a lutté afin de rallier le soutien des nations européennes pour exercer une pression sur les Israéliens dans la poursuite de la paix. Les vrais responsables sont les extrémistes tels que, entre autres, le Hamas, le Front populaire de libération de la Palestine et le Djihad islamique.

Les extrémistes palestiniens ont une chose en commun avec les autorités israéliennes: leur refus d'une paix fondée sur le compromis. Tous deux veulent absolument tout avoir.

Toutefois, les Palestiniens peuvent plus facilement diriger leurs critiques sur Abbas seul. Il a 80 ans et il est fragilisé par le déclin des accords d'Oslo en raison de l'opposition du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, et de ses prédécesseurs, dont le terroriste Ariel Sharon.

Les extrémistes palestiniens savent pertinemment qu'ils parviendront plus facilement à saper Abbas, et donc à remporter une victoire à la Pyrrhus contre les autres Palestiniens qui soutiennent la paix. Cependant, ils ne parviendront pas à tenir tête aux Israéliens qui s'opposent à la paix. Ces extrémistes s'appuient sur les émotions meurtries du peuple palestinien qui vit en Israël, à Gaza, sous occupation en Cisjordanie, et dans la diaspora. Là, l'extrémisme est encore plus prononcé.

À mesure que la situation des Palestiniens se détériore, leur souffrance émotionnelle grandit – et les extrémistes deviennent de plus en plus forts à mesure que cette souffrance grandit. Ils n'ont pas besoin de réaliser quoi que ce soit; il leur suffit de s'opposer à toute forme de paix basée sur le compromis et de dénoncer ceux qui soutiennent la solution à deux États en les qualifiant de «traître», d'«oncle Tom» ou de «Quisling».

Les injures que les extrémistes adressent à leurs concitoyens constituent l’arme la plus puissante de leur arsenal de haine. À part les injures, ils sont inefficaces sur tous les plans. Les actes de violence qu'ils commettent – des attentats suicides qui visaient à faire dérailler le processus de paix dans les années 1990 aux diverses attaques contre des civils israéliens – n'ont jamais réussi à rendre sa liberté au peuple palestinien. En revanche, cela ne fait qu'accentuer la colère, qui renforce à son tour l'opposition à tout compromis avec Israël.

M. Abbas a dénoncé les initiatives de paix lancées par l'administration Trump, notamment les plans économiques, «De la paix à la prospérité», qui ont été annoncés à Bahreïn en juin 2019 ainsi que «l’accord du siècle» lancé à la Maison-Blanche en janvier de cette année. La seule faute d'Abbas a été de se soumettre aux extrémistes en refusant de participer aux discussions sur ces sujets avec Washington.

Au cours de la présidence de Trump, les extrémistes ont facilement pu se rallier à Abbas, qui a rejeté les accords du président américain, jugeant qu’ils constituaient une stratégie unilatérale destinée à soutenir Israël aux dépens des Palestiniens.

La défaite embarrassante de Trump face à Joe Biden lors de l’élection présidentielle du mois dernier a permis à Abbas de se démarquer des extrémistes qui se moquent bien de savoir si c'est Trump ou Biden qui propose un accord de paix basé sur le compromis. Ils n'acceptent aucune forme de compromis.

Dernièrement, M. Abbas a tenté de renouer avec les Israéliens et de rétablir les relations selon l'accord d'Oslo qui prévoit l'existence d'un gouvernement d'occupation; le seul type de gouvernement accepté par Israël et le seul que les Palestiniens puissent espérer avoir. Il a exhorté Israël à revenir à la table des négociations et à reprendre les pourparlers de paix au moment où l'administration Trump, partiale, est sur le point de céder le pouvoir.

Bien qu'Abbas se soit prononcé contre les accords des Émirats arabes unis, du Bahreïn, du Soudan et du Maroc pour la normalisation des relations avec Israël, il n'a pas contesté la paix. Sa critique des accords dits «Accords d'Abraham», et de ceux qui ont suivi, n’émane pas d’une opposition à la paix avec Israël, mais plutôt de son opposition à une paix avec Israël qui n'inclurait pas la Palestine.

L'Arabie saoudite demeure, heureusement, l'une des voix qui s'opposent le plus à tout accord de paix qui ne prévoit pas la signature d'un accord de paix entre les Israéliens et les Palestiniens.

Cette semaine, l'Égypte et la Jordanie ont conjointement tenté de persuader les Israéliens et les Palestiniens de retourner à la table des négociations. Les dirigeants des deux pays ont envisagé d'accueillir une conférence de paix en 2021.

Le défi qui attend M. Abbas est de tenir bon face aux critiques des extrémistes qui attisent la colère et la violence des Palestiniens, ce qui finit toujours par saboter les négociations de paix. Le Hamas tergiverse et se révèle un partenaire pas toujours fiable: il prétend soutenir la paix et met tout en œuvre pour contrecarrer les efforts de paix.

Il convient que M. Abbas fasse preuve de fermeté et de sévérité à l'égard du Hamas afin d’instaurer un nouveau mouvement palestinien pour la paix qui pourra rivaliser avec les accords de paix restrictifs qu'Israël a conclus sous le régime de Trump.

L'alternative à la direction d'Abbas, si elle se pose, ne doit pas provenir des extrémistes mais des Palestiniens modérés comme Hanan Ashrawi, qui a démissionné de l'Organisation de libération de la Palestine après avoir appelé à des «réformes» et à des élections pour reconstruire l'organisation politique affaiblie.

À défaut, Abbas demeure le seul espoir réel pour les aspirations des Palestiniens – et les extrémistes tels que le Hamas constituent toujours le plus grand obstacle à la paix et à l'indépendance de la Palestine.

Ray Hanania est un ancien journaliste politique et chroniqueur à l'hôtel de ville de Chicago. Il est joignable sur son site web à l'adresse www.hanania.com.

Twitter: @RayHanania

NDLR: L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Gaza: des groupes armés ont dérobé 66 millions d'euros à la Banque de Palestine, selon Le Monde

Des employés palestiniens font la queue devant un distributeur de billets à l'extérieur de la Banque de Palestine alors qu'ils attendent de retirer leur salaire, dans la ville de Gaza, le 9 avril 2018. (Photo de Mahmud Hams / AFP)
Des employés palestiniens font la queue devant un distributeur de billets à l'extérieur de la Banque de Palestine alors qu'ils attendent de retirer leur salaire, dans la ville de Gaza, le 9 avril 2018. (Photo de Mahmud Hams / AFP)
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  • Le 16 avril, des employés «ont constaté qu'un trou avait été foré dans le plafond de la salle des coffres», explique le journal, précisant que «les malfaiteurs ont mis la main sur des cassettes de distributeurs de billets
  • Le Monde décrit en outre les difficultés, en raison de la guerre, pour la Banque de Palestine de mettre à l'abri ses liquidités et pour les Gazaouis de se procurer de l'argent liquide

PARIS : Des groupes armés palestiniens, dont l'un se revendiquant du groupe islamiste Hamas, ont dérobé le mois dernier un total de 66 millions d'euros dans les coffres de plusieurs agences bancaires de Gaza, rapporte samedi Le Monde.

Le quotidien français a eu accès à un document transmis par la Banque de Palestine «à certains partenaires internationaux» qui décrit des casses spectaculaires dont celui survenu dans sa principale agence dans la ville de Gaza.

Le 16 avril, des employés «ont constaté qu'un trou avait été foré dans le plafond de la salle des coffres», explique le journal, précisant que «les malfaiteurs ont mis la main sur des cassettes de distributeurs de billets, contenant l'équivalent de 2,8 millions d'euros en shekels israéliens».

Le Monde poursuit: «Dès le lendemain matin, le 17 avril, +des groupes armés+ munis d'explosifs se sont de nouveau rendus dans le bâtiment» pour faire sauter le caisson de ciment coulé la veille pour protéger l'argent et ont ouvert trois coffres, «emportant l'équivalent de 29 millions d'euros en différentes devises».

Le 18 avril, c'est la seconde agence, la plus importante du centre-ville, qui a été assaillie par un «commando» d'hommes se réclamant «des plus hautes autorités à Gaza», une formule qui désigne le Hamas, rappelle le journal, et est reparti «avec l'équivalent de 33,6 millions d’euros en shekels israéliens».

Par ailleurs, l'armée israélienne a de son côté saisi dans l'enclave «une importante somme d'argent appartenant à l'institution», selon les informations du Monde. Le quotidien cite aussi des médias israéliens, qui «avaient rapporté en février que le montant confisqué se chiffrait à plusieurs dizaines de millions de dollars et que l'opération visait à éviter que le Hamas ne mette la main sur cette somme».

Le Monde décrit en outre les difficultés, en raison de la guerre, pour la Banque de Palestine de mettre à l'abri ses liquidités et pour les Gazaouis de se procurer de l'argent liquide.

«Seuls deux distributeurs de billets fonctionnent encore, à Rafah et à Deir Al-Balah (Sud), lorsqu'ils sont alimentés en électricité», souligne le journal.

Enfin, «selon des témoignages de Gazaouis, corroborés par des enregistrements de caméras de surveillance, des hommes armés et masqués rançonnent les clients devant les distributeurs, exigeant un pourcentage de leurs retraits», explique le journal.


Le Hamas en Egypte pour discuter de l'offre de trêve à Gaza

Un jeune garçon regarde les parents des Palestiniens tués dans un bombardement israélien, pleurer près de leurs corps dans la cour de l'hôpital al-Najjar à Rafah dans le sud de la bande de Gaza le 3 mai 2024, dans le cadre du conflit en cours entre Israël et le mouvement Hamas. (AFP)
Un jeune garçon regarde les parents des Palestiniens tués dans un bombardement israélien, pleurer près de leurs corps dans la cour de l'hôpital al-Najjar à Rafah dans le sud de la bande de Gaza le 3 mai 2024, dans le cadre du conflit en cours entre Israël et le mouvement Hamas. (AFP)
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  • «La réalité, en ce moment, c'est que le seul obstacle entre le peuple de Gaza et un cessez-le-feu, c'est le Hamas», a affirmé vendredi soir le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken
  • L'offre comprend une pause de l'offensive israélienne et la libération de prisonniers palestiniens contre celle d'otages enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël, qui a déclenché la guerre

TERRITOIRES PALESTINIENS : Une délégation du Hamas se rend samedi au Caire pour «poursuivre les discussions» afin de «parvenir à un accord» de trêve dans la bande de Gaza avec Israël, qui menace de lancer une opération terrestre dans le secteur de Rafah malgré les mises en garde de Washington et de l'ONU.

«La réalité, en ce moment, c'est que le seul obstacle entre le peuple de Gaza et un cessez-le-feu, c'est le Hamas», a affirmé vendredi soir le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, qui avait déjà qualifié d'«extraordinairement généreux» le projet de trêve proposé par Israël.

Dans un communiqué publié tard vendredi, le mouvement islamiste palestinien a dit être dans un «esprit positif».

«A la lumière des récents contacts avec les frères médiateurs en Egypte et au Qatar, la délégation du Hamas se rendra au Caire samedi pour achever les discussions», a-t-il ajouté.

Au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, le Hamas est toutefois «déterminé» à obtenir «un arrêt total de l'agression» israélienne, «le retrait» des forces israéliennes et «un arrangement sérieux pour l'échange» d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens.

Un haut responsable du Hamas a confirmé à l'AFP que la délégation arrivera en matinée au Caire et sera menée par Khalil al-Hayya, N.2 de la branche politique du mouvement dans la bande de Gaza.

Et selon le site Axios, le chef de la CIA, William Burns, est déjà arrivé vendredi soir dans la capitale égyptienne, signe que l'heure des décisions clés a sonné après des mois de tractations.

Les médiateurs - Egypte, Qatar et Etats-Unis - attendent depuis près d'une semaine la réponse du Hamas à une nouvelle offre de trêve soumise fin avril.

La délégation du mouvement islamiste avait alors annoncé quitter Le Caire, lieu des derniers pourparlers, pour se rendre au Qatar afin d'étudier cette offre de trêve tout en promettant de retourner en Egypte pour transmettre sa réponse.

- Trêve ou Rafah ? -

L'offre comprend une pause de l'offensive israélienne et la libération de prisonniers palestiniens contre celle d'otages enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël, qui a déclenché la guerre.

Or le Hamas insiste sur un cessez-le-feu définitif, ce que refuse Israël qui insiste pour mener une offensive terrestre sur le secteur de Rafah (sud), dernier grand bastion du mouvement islamiste où s'entassent plus d'un million de Palestiniens, en majorité des déplacés par les violences.

«Nous ferons ce qui est nécessaire pour gagner et vaincre notre ennemi, y compris à Rafah», a répété cette semaine le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en réaffirmant son intention de lancer cette offensive «avec ou sans accord» de trêve.

Mais pour Hossam Badran, membre du bureau politique du Hamas, les déclarations de M. Netanyahu sur un assaut à Rafah «visent clairement à faire échouer toute possibilité d'accord».

Dans la nuit de vendredi à samedi, des sources hospitalières ont fait état de frappes israéliennes à Rafah mais aussi dans la ville voisine de Khan Younès, détruite après une opération terrestre israélienne et d'intenses combats avec le Hamas.

- «Bain de sang» -

Selon le Wall Street Journal, qui cite des sources égyptiennes, Israël donnerait encore une semaine aux pourparlers en vue d'une trêve, sans quoi son armée lancera son offensive promise depuis des semaines sur le secteur de Rafah, situé à la lisière de l'Egypte.

Les Etats-Unis, grand allié d'Israël, ont manifesté à plusieurs reprises leur opposition à cette attaque.

Selon M. Blinken, Israël n'a présenté aucun plan pour protéger les civils de Rafah. «En l'absence d'un tel plan, nous ne pouvons pas soutenir une opération militaire d'envergure à Rafah, car les dommages qu'elle causerait seraient au-delà de ce qui est acceptable», a-t-il averti.

«Une opération militaire à grande échelle à Rafah pourrait conduire à un bain de sang», a prévenu lui aussi vendredi Tedros Adhanom Ghebreyesus le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui prépare un plan d'urgence pour «faire face à une augmentation des blessés et des morts» en cas d'opération à Rafah.

«Ce plan d'urgence n'est qu'un pansement», a déclaré Rik Peeperkorn, le représentant de l'OMS dans les territoires palestiniens. «Le système de santé en difficulté ne sera pas en mesure de résister à l'ampleur potentielle de la dévastation que l'incursion causerait», a-t-il ajouté.

L'aide internationale, strictement contrôlée par Israël, arrive au compte-gouttes principalement d'Egypte via Rafah, et reste très insuffisante pour répondre aux besoins des quelque 2,4 millions de Gazaouis.

Face aux difficultés d'acheminement de l'aide par la route, des vivres sont parachutés par plusieurs pays sur Gaza. Les Etats-Unis construisent de leur côté un port artificiel au large de Gaza et une jetée afin de faciliter l'acheminement de l'aide par voie maritime.

Premier allié d'Israël, Washington s'oppose à une vaste opération sur Rafah qui causerait des dommages «au-delà de l'acceptable» a souligné M. Blinken qui avait dit plus tôt cette semaine ne pas avoir vu jusqu'à présent de plan israélien pour protéger les civils sur place.

- «Ces enfants dormaient» -

Une opération à l'heure actuelle interviendrait dans un contexte déjà tendu aux Etats-Unis avec la multiplication des manifestations contre la conduite de la guerre à Gaza sur les campus.

Et 88 parlementaires dans les rangs des démocrates américains ont exhorté vendredi le président Joe Biden à envisager d'interrompre ses ventes d'armes à Israël si le gouvernement israélien ne change pas sa conduite de la guerre contre le Hamas.

Cette guerre Israël-Hamas a débuté le 7 octobre par une attaque de commandos du mouvement islamiste dans le sud israélien qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Durant l'attaque, plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 35 sont mortes, selon l'armée.

En représailles, Israël a lancé une offensive de grande envergure à Gaza qui a fait jusqu'à présent 34.622 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Vendredi, dans un quartier de Rafah, plusieurs corps dont ceux d'enfants ont été retrouvés sous les décombres de la maison de la famille Chahine touchée par une frappe israélienne avant l'aube.

Sur place, Sanaa Zourob, une Palestinienne qui a perdu sa sœur et six de ses neveux et nièces dans ce bombardement n'en pouvait plus de cette guerre. «Quelle est leur faute à ces enfants? Qu'ont-ils fait pour que leur immeuble soit bombardé? Ces enfants dormaient!».

 


Le Hamas, «seul obstacle entre le peuple de Gaza et un cessez-le-feu», souligne Blinken

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a rencontré des dirigeants de premier plan lors de son dernier voyage au Moyen-Orient la semaine dernière. (Reuters)
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a rencontré des dirigeants de premier plan lors de son dernier voyage au Moyen-Orient la semaine dernière. (Reuters)
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  • «Nous attendons de voir si, vraiment, ils peuvent accepter de répondre oui au cessez-le-feu et à la libération des otages», a déclaré M. Blinken lors du Forum Sedona de l'Institut McCain dans l'Etat d'Arizona
  • Le secrétaire d'Etat américain a par ailleurs estimé qu'une attaque israélienne contre Rafah, ville du sud de la bande de Gaza où s'entassent plus d'un million de Palestiniens déplacés par la guerre, causerait des dommages «au-delà de l'acceptable»

WASHINGTON : Le mouvement islamiste palestinien Hamas reste le «seul obstacle entre le peuple de Gaza et un cessez-le-feu» avec Israël, a affirmé vendredi le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.

«Nous attendons de voir si, vraiment, ils peuvent accepter de répondre oui au cessez-le-feu et à la libération des otages», a déclaré M. Blinken lors du Forum Sedona de l'Institut McCain dans l'Etat d'Arizona. «La réalité, en ce moment, c'est que le seul obstacle entre le peuple de Gaza et un cessez-le-feu, c'est le Hamas», a-t-il ajouté.

Israël et les pays médiateurs attendent toujours une réponse du mouvement islamiste à une proposition portant sur une trêve de 40 jours associée à une libération d'otages retenus dans Gaza, en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Une délégation se rend samedi au Caire pour poursuivre les discussions.

Notant que les militants du Hamas «prétendent représenter» le peuple palestinien, M. Blinken a assuré que «si cela est vrai, l'acceptation d'un cessez-feu devrait être évidente».

Le secrétaire d'Etat américain a par ailleurs estimé qu'une attaque israélienne contre Rafah, ville du sud de la bande de Gaza où s'entassent plus d'un million de Palestiniens déplacés par la guerre, causerait des dommages «au-delà de l'acceptable».

Selon M. Blinken, Israël n'a présenté aucun plan pour protéger les civils lors de cette éventuelle attaque. «En l'absence d'un tel plan, nous ne pouvons pas soutenir une opération militaire d'envergure à Rafah, car les dommages qu'elle causerait seraient au-delà de ce qui est acceptable», a-t-il déclaré.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé jeudi son intention de lancer une offensive à Rafah «avec ou sans accord» de trêve. «Nous ferons ce qui est nécessaire pour gagner et vaincre notre ennemi, y compris à Rafah», a-t-il déclaré.

M. Blinken, qui s'est rendu lundi en Arabie saoudite, a également affirmé que le dirigeant de fait du royaume, le prince héritier Mohammed ben Salmane, pourrait engager des discussions sur une possible normalisation des relations avec Israël.

«Il a dit clairement qu'il voulait faire quelque chose sur la normalisation et qu'il voudrait le faire aussi vite que possible» mais seulement si les conditions sont réunies, a assuré le secrétaire d'Etat américain.

Riyad veut la mise en place d'un processus conduisant à la création d'un Etat palestinien, un scénario rejeté par le Premier ministre israélien et ses alliés d'extrême droite.