Evacuations toujours en cours dans le Pas-de-Calais, malgré l'accalmie

Cette vue aérienne montre des sauveteurs avec leurs bateaux alors qu'ils naviguent dans les eaux de crue autour du village de Neuville sous Montreuil, dans le nord de la France, le 11 novembre 2023. (AFP)
Cette vue aérienne montre des sauveteurs avec leurs bateaux alors qu'ils naviguent dans les eaux de crue autour du village de Neuville sous Montreuil, dans le nord de la France, le 11 novembre 2023. (AFP)
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Publié le Samedi 11 novembre 2023

Evacuations toujours en cours dans le Pas-de-Calais, malgré l'accalmie

  • L'eau continue d'envahir des étables, de prendre au piège des véhicules, et contraint nombre d'habitants à quitter leurs domiciles
  • Selon la Croix-Rouge, douze centres d’hébergements sont actuellement ouverts dans le département, déjà affecté par la tempête Ciaran le 2 novembre

LA CALOTTERIE, FRANCE: Le Pas-de-Calais, toujours sous l'eau, profite enfin samedi d'une journée sans intempéries, qui permet d'observer l'amorce d'une décrue, mais les évacuations se poursuivent, y compris dans des secteurs jusque-là épargnés par les inondations.

Un total de "247 communes sont toujours concernées par les inondations", parfois dans des conditions dramatiques, en particulier autour de Saint-Omer, Boulogne, et Montreuil, selon un bilan à midi de la préfecture du Pas-de-Calais.

L'eau, toujours abondante, continue d'envahir des étables, de prendre au piège des véhicules, et a contraint nombre d'habitants à quitter leurs domiciles. Plusieurs évacuations ont été menées dans la nuit dans des communes du Montreuillois et de l'Audomarois, selon la préfecture, notamment à Blendecques (85 personnes évacuées) et Wavran-sur-l'Aa (45 personnes).

A La Calotterie, dans le Montreuillois, la sécurité civile et les pompiers continuaient samedi matin à évacuer des riverains qui avaient jusqu'à présent échappé aux inondations, à l'aide de 4x4 ou d'embarcations pneumatiques, a constaté un journaliste de l'AFP.

"On en est à 10 000 sinistrés, et dans certaines maisons, l'eau stagne depuis 10 jours, imprégnant les murs", a indiqué à l'AFP le sénateur et vice-président du conseil régional, Franck Dhersin.

Selon la Croix-Rouge, douze centres d’hébergements sont actuellement ouverts dans le département, déjà affecté par la tempête Ciaran le 2 novembre, des crues records mardi et des pluies intenses jeudi et vendredi.

«Les habitants sont fatigués»

"Un soutien psychologique est mis en place", a déclaré à l’AFP Fabienne Berquier, présidente de l'association dans le Pas-de-Calais. "Les habitants sont fatigués."

Seule l'Aa, rivière sur laquelle un pic est encore attendu dans la journée, a été maintenue en vigilance rouge samedi par Vigicrues. La Liane et la Canche, à l'origine d'inondations depuis plusieurs jours, sont elles repassées en vigilance orange.

"L'accalmie est en cours, elle est prévue jusqu'à dimanche après-midi et permet d'observer une décrue, sur l'amont des tronçons les plus réactifs", relève l'organisme de surveillance.

Mais malgré cette parenthèse du week-end, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a déjà fait part de ses "inquiétudes" sur un nouvel épisode pluvieux en début de semaine prochaine.

La population "se demande quand ça va s'arrêter et nous aussi", soupire Bruno Debove, conseiller municipal d'Hesdigneul-lès-Boulogne, commune qui s'est retrouvée à plusieurs reprises isolée par les eaux et où 15 personnes ont encore dû être évacuées par hélicoptère vendredi.

Les yeux rougis par la fatigue, il s'inquiète pour "les gens qui sont sinistrés, la crise et l'après-crise, qui va être très compliquée".

Le bilan est de quatre blessés légers depuis lundi dans la zone, où sont engagés 700 personnels de la sécurité civile.

1 683 interventions

Les sapeurs pompiers ont effectué 1 683 interventions et 940 évacuations depuis le 2 novembre.

Cinq pompes de très grande capacité, capables de vider chacune une piscine olympique en 15 minutes, ont été déployées pour tenter de limiter les crues.

A Hesdigneul-lès-Boulogne, des habitants ont circulé vendredi en pantalon-bottes de pêcheurs, dans l'eau brunâtre jusqu'au genou. "C’est exceptionnel", a estimé Bernard Brécqueville, un habitant. "Depuis 52 ans que je suis ici, ça n’a jamais monté aussi haut."

Le trafic ferroviaire est interrompu sur deux tronçons (Boulogne-Etaples et Saint-Pol-Etaples) jusqu'à mardi "dans la matinée", a indiqué la SNCF sur X (ex-Twitter). Environ 130 axes routiers sont coupés samedi, selon la préfecture.

La protection civile du Pas-de-Calais a lancé un appel aux dons et mis en place un numéro (03.74.20.03.07) "pour mettre en lien" les sinistrés ayant besoin d'aide pour le déblayage de leur maison avec ceux prêts à les aider.

Plus de 50 communes ont déposé un dossier pour être reconnues en catastrophe naturelle, une décision attendue mardi.

S'ils constituent des phénomènes naturels, les inondations, cyclones et sécheresses peuvent être amplifiés par le réchauffement climatique généré par les activités humaines.

Les inondations sont des catastrophes particulièrement coûteuses: entre 1970 et 2019, elles ont représenté 44% de toutes les catastrophes et 31% des pertes économiques.


France: fin du conclave sur les retraites, sujet explosif pour le gouvernement

François Bayrou, Premier ministre français (Photo AFP)
François Bayrou, Premier ministre français (Photo AFP)
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  • Les partenaires sociaux de la conférence sur les retraites en France doivent écrire lundi après-midi leur dernier chapitre, avec ou sans accord.
  • Au vu des dernières déclarations des négociateurs, bien pessimistes, un compromis semble difficile à trouver.

PARIS : Les partenaires sociaux de la conférence sur les retraites en France, sujet explosif pour le gouvernement, doivent écrire lundi après-midi leur dernier chapitre, avec ou sans accord, après quatre mois d'une concertation impulsée par le Premier ministre François Bayrou.

Au vu des dernières déclarations des négociateurs, bien pessimistes, un compromis semble difficile à trouver.

Durant plusieurs mois en 2023, des centaines de milliers de personnes étaient descendues dans la rue partout en France pour protester contre la réforme des retraites.

Le défi auquel sont confrontés les partenaires sociaux est de taille : ils doivent trouver un terrain d'entente pour rendre la réforme des retraites de 2023, qui porte progressivement l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, moins impopulaire.

Le système des retraites doit également être rééquilibré sans contre-mesure, car il plongerait dans un déficit de 6,6 milliards d'euros en 2030, selon la projection du Conseil d'orientation des retraites (COR). 

Depuis le début, le « conclave » voulu par le Premier ministre a déjà laissé des partenaires sociaux sur le bord de la route : le syndicat Force Ouvrière a tourné les talons dès la première séance, et la CGT et l'U2P (patronat des artisans) ont jeté l'éponge mi-mars.

Mais selon les informations du journal économique La Tribune Dimanche, le Medef, organisation patronale, s'y rendra bien lundi avec une ultime proposition d'accord.

Seul le syndicat CFDT voit une issue favorable, évoquant des « avancées sociales à concrétiser ».

Le sujet de la réforme de l'âge du départ à la retraite, qui avait mis le feu aux poudres, n'est plus abordé. Le Medef s'est montré inflexible sur son maintien à 64 ans, sans surprise. Quoi qu'il arrive à l'issue de la réunion de la dernière chance, cette mesure phare et impopulaire de la réforme de 2023 restera donc en vigueur pour les salariés nés à partir du 1^(er) janvier 1968.

La quête de compromis doit maintenant principalement s'articuler autour de la carrière des femmes et de la pénibilité. 

Le premier point, consensuel, porte sur la revalorisation des pensions en fonction du nombre d'enfants. Dans le second, la prise en compte des ports de charge lourde, des vibrations mécaniques et des postures pénibles est proposée par la CFDT, qui défend des critères ergonomiques poussés.

Mais la finalité d'une reconnaissance de l'usure professionnelle n'est pas la même pour tous : les syndicats y voient une ouverture aux départs anticipés à la retraite, tandis que le patronat privilégie d'autres pistes.

Selon La Tribune Dimanche, le patronat envisage toutefois un geste en faveur de la pénibilité.

La fin du « conclave » est aussi un moment de vérité pour François Bayrou, qui a lancé ce nouveau format de discussions après avoir trouvé un compromis avec les socialistes pour éviter une censure du gouvernement. Le Premier ministre s'était engagé à en présenter les conclusions devant le Parlement.


La France mobilise des avions militaires A400M pour évacuer les ressortissants français d'Israël

Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s'adresse à des personnes arrivées à l'aéroport Paris-Orly, à Orly, au sud de Paris, tôt le matin du 23 juin 2025. (Photo de GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)
Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s'adresse à des personnes arrivées à l'aéroport Paris-Orly, à Orly, au sud de Paris, tôt le matin du 23 juin 2025. (Photo de GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)
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  • La France compte 250 000 ressortissants en Israël, dont 100 000 sont enregistrés sur les listes consulaires.
  • « 160 Français rentrent ce soir d'Israël. Deux autres vols sont prévus et dès demain, nos avions militaires seront engagés », a écrit sur X le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.

PARIS : La France a décidé de mobiliser des avions militaires A400M pour acheminer les ressortissants français qui le souhaitent de l'aéroport Ben Gourion en Israël vers Chypre », ont annoncé dimanche soir les ministères français des Affaires étrangères et des Armées.

Ces vols, qui peuvent embarquer une centaine de personnes, s'effectueront « sous réserve de l'autorisation israélienne » et s'ajouteront aux vols civils affrétés au départ d'Amman, ont-ils précisé.

Cette décision a été prise lors du Conseil de défense et de sécurité nationale (CDSN) qui s'est tenu dimanche à l'Élysée, à la demande du président Emmanuel Macron. 

Interrogé par l'AFP, le ministère des Armées a indiqué que le nombre de vols serait ajusté « en fonction des besoins ».

La France compte 250 000 ressortissants en Israël, dont 100 000 sont enregistrés sur les listes consulaires.

Les équipes du Centre de crise et de soutien (CDCS) du ministère des Affaires étrangères ont répondu à plus de 4 500 appels en une semaine.

Parallèlement, dimanche, 160 ressortissants français, « pour la plupart en situation d'urgence et de vulnérabilité », accompagnés par un médecin du CDCS, sont arrivés à l'aéroport de Paris-Orly après leur rapatriement d'Israël via Amman, en Jordanie.

« 160 Français rentrent ce soir d'Israël. Deux autres vols sont prévus et dès demain, nos avions militaires seront engagés », a écrit sur X le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, qui les a accueillis. 

« D'autres vols suivront, en complément des liaisons commerciales directes ou indirectes au départ d'Amman (Jordanie) et de Charm el Cheikh (Égypte) », selon le Quai d'Orsay.

Lundi, la Royal Jordanian mettra ainsi en place un vol commercial supplémentaire depuis Amman à la demande de la France, permettant le retour de 150 ressortissants français.

Mardi, un autre vol affrété par le ministère des Affaires étrangères permettra à plus de 150 personnes en situation de vulnérabilité de revenir en France.


Macron réunira un conseil de défense dimanche soir après les frappes américaines en Iran, annonce l'Elysée

Emmanuel Macron, Président de la République française. (Photo AFP)
Emmanuel Macron, Président de la République française. (Photo AFP)
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  • Le chef de l'État, qui a échangé dimanche avec le prince héritier d’Arabie saoudite et le sultan d’Oman, « entend poursuivre ses contacts avec ses partenaires européens et les leaders de la région
  • Le président a également assuré que la France « met tout en œuvre pour accélérer le départ de nos ressortissants qui le souhaitent d’Iran et d'Israël ».

PARIS : Emmanuel Macron tiendra un nouveau conseil de défense et de sécurité nationale dédié à la situation au Proche et Moyen-Orient dimanche à 19 h 30, a indiqué l'Élysée.

Le chef de l'État, qui a échangé dimanche avec le prince héritier d’Arabie saoudite et le sultan d’Oman, « entend poursuivre ses contacts avec ses partenaires européens et les leaders de la région au cours des prochaines heures, après les frappes américaines sur les sites nucléaires iraniens ».  

Le président a également assuré que la France « met tout en œuvre pour accélérer le départ de nos ressortissants qui le souhaitent d’Iran et d'Israël ».

Par un message de son ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, sur X, la France a exprimé sa préoccupation après les frappes américaines contre les sites nucléaires de l'Iran, exhortant « les parties à la retenue pour éviter toute escalade susceptible de conduire à une extension du conflit ».

La France a précisé qu'elle « n'a ni participé à ces frappes ni à leur planification », et a ajouté être « convaincue que le règlement durable à cette question passe par une solution négociée dans le cadre du Traité de non-prolifération ».