Stella Amae : « Il se passe quelque chose d’extraordinaire en Arabie saoudite, et on a envie d’en faire partie »

Le Centre de Congrès d’Alicante: Un projet qui explore le rapport entre la culture/spectacle, la mer et les civilisations de la Méditerranée (fournie)
Le Centre de Congrès d’Alicante: Un projet qui explore le rapport entre la culture/spectacle, la mer et les civilisations de la Méditerranée (fournie)
Un Immeuble résidentiel « Coliving » à Bordeaux, en France : L’immeuble « ENTRELACER ». Un habitat jardin pour les jeunes générations. Un bâtiment hors-sol ou le rez-de-chaussée est un jardin en pleine terre sans infrastructure (fournie)
Un Immeuble résidentiel « Coliving » à Bordeaux, en France : L’immeuble « ENTRELACER ». Un habitat jardin pour les jeunes générations. Un bâtiment hors-sol ou le rez-de-chaussée est un jardin en pleine terre sans infrastructure (fournie)
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Publié le Mardi 14 novembre 2023

Stella Amae : « Il se passe quelque chose d’extraordinaire en Arabie saoudite, et on a envie d’en faire partie »

  • Le cabinet d’architecture travaille sur des mégaprojets en cours en Arabie saoudite
  • Alexandre Stella et Ryuta Amae ont canalisé l'art et l'architecture, afin que leur travail soit un véhicule pour la culture, « une façon très française de faire l'architecture. »

RIYAD : Grâce à une relation de longue date avec l’Asie, le cabinet « Stella Amae » mêle architecture et art, de l’Europe en Asie, en passant par le Moyen-Orient.

Fondé en 2020 par Alexandre Stella et Ryuta Amae, le cabinet d’architecture qui porte le même nom, est un symbole d’échange entre l’Orient et l’Occident.

« Stella Amae est composé de deux pôles éloignés réunis par une vision unique. La France et le Japon, l'Architecture et les Beaux-Arts, deux cultures, deux disciplines, lointaines, mais complémentaires » a déclaré Alexandre Stella à Arab News en franҫais.

Ayant travaillé en tant qu’architecte en Asie pendant plus de huit ans, Alexandre Stella a tissé des liens avec le continent. De retour en France, sa carrière internationale l’a gardé en contact avec la culture asiatique, en travaillant avec des agences japonaises pour plus tard rencontrer Ryuta Amae, son futur partenaire.

« On a commencé à travailler ensemble lorsque je travaillais pour Sou Fujimoto. On a travaillé en Asie, en France, mais ce qui nous a unis, c'est l'Arabie saoudite » a affirmé Stella.

Aujourd’hui, le cabinet d’architecture travaille sur des mégaprojets en cours en Arabie saoudite : des projets de loisirs sur des sites de NEOM, ainsi qu’un projet de station balnéaire sur l'île de Susha, dans la région « Red Sea ».

Stella Amae a travaillé aussi sur des sculptures urbaines telles que les portes de Riyad. « C'est là où la spécificité artistique de notre agence peut apporter quelque chose de plus à l'espace urbain. Ce n’est pas juste de l'architecture, on intervient aussi dans le domaine de l'art », a declaré Stella.

« Pour Riyad, on a imaginé une grande porte avec un effet d'optique qui donne l'idée de passage et d’accès à la ville, » a-t-il ajouté.

Stella Amae se concentre sur les grandes villes, mais pas seulement. L’agence travaille aussi sur les villes de deuxième zone, les villages et les contextes naturels.

Le projet à Taïf, dans les montagnes du Hijaz en Arabie saoudite, est un bel exemple de projet pour le développement rural et l'agritourisme.

« C'est une région agricole très riche. Et on souhaitait que le développement du tourisme aille de pair avec le développement écologique et une agriculture durable. (…) c'était une sorte d'itinéraire où on peut explorer la campagne et la nature. En même temps, avoir une nouvelle activité rurale et économique avec les habitants. Tout ceci est en lien avec l'histoire et le patrimoine saoudien », a déclaré Stella.

Stella Amae a créé des partenariats avec des agences en France et à l’étranger, notamment sur des projets de développement de quartier comme à Diriyah II sur lequel ils travaillent sur des quartiers mixtes (logements, bureau, commerce), et également sur la mosquée de Diriyah II.

« On a la sensation qu’en Arabie saoudite, il se passe quelque chose d’extraordinaire. Et forcément, en tant qu’architecte, on a envie d’en faire partie », a confirmé Alexandre Stella.

« Aujourd’hui, on cherche activement de pouvoir collaborer sur des projets avec la nouvelle génération d’architectes saoudiens. On est à la recherche de cette possibilité d’échanges, et non pas seulement une prospection business », a-t-il ajouté.

Participer aux missions entre la France et l’Arabie saoudite, tel que l’AFEX-Riyadh (French Architecture days) renforce cette possibilité d’échanges et de rapprochements avec les décideurs et les architectes locaux.

Pendant deux décennies, l’expertise des co-fondateurs de l’agence a évolué en tandem avec les défis culturels et urbains à travers le monde.

Alexandre Stella et Ryuta Amae ont canalisé l'art et l'architecture, afin que leur travail soit un véhicule pour la culture, « une façon très française de faire l'architecture », a expliqué Alexandre Stella.

Le tandem d'architectes Alexandre Stella et Ryuta Amae (fournie)
Le tandem d'architectes Alexandre Stella et Ryuta Amae (fournie)

« Les bâtiments en France furent souvent des traits de collaboration avec des sculpteurs, des peintres et des artisans. Des gens qui étaient dans des métiers de l’art et du savoir-faire et aujourd’hui, on a envie de mettre en avant cette complémentarité » a-t-il ajouté. En termes d’expertise, le duo a travaillé sur des projets culturels, en Asie, notamment en Chine, à savoir des bâtiments pour des musées dédiés à la peinture traditionnelle chinoise, des bâtiments pour les habitants, des théâtres multifonctions pour animer les quartiers, entre autres.

Alors qu’en France, ils ont travaillé sur des projets en accord avec les politiques de développement métropolitain, qui ont marqué les vingt dernières années dans le pays.

« La politique urbaine nous a poussés à créer des bâtiments novateurs, qui changent un peu le rapport à l'urbain en mélangeant les fonctions : bureau, habitation et sport ou des bâtiments pour les jeunes générations, » a confirmé Mr. Stella.

Ainsi parait le travail sur des bâtiments de type « coliving » où la nature et les espaces communautaires jouent un rôle central.

Selon Mr. Stella, l’idée est de répondre aux problématiques liés aux besoins de la nouvelle génération : l’accès à l'habitat et les relations qui peuvent se créer en ville. 

« Pour nous, le développement de l'expérience de la ville est très importante dans notre travail, » a-t-il confirmé.

Un des défis de l’industrie, c'est le nombre de projets produit par comparaison à ceux qui aboutissent, surtout qu’une partie des projets ne donne pas suite en fonction des processus de validation.

Stella Amae présente des solutions architecturales de pointe, soutenues par une expérience approfondie dans la gestion de projets mondiaux.


Quand Pompidou "copie" le Louvre: 100 artistes exposent à Metz

Centre Pompidou (Photo AFP)
Centre Pompidou (Photo AFP)
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  • À partir de samedi, des « copistes » exposent au Centre Pompidou-Metz leur réinterprétation de classiques de l'art qu'ils « réactivent ».
  • Toutes ces œuvres, produites à partir d'autres œuvres, ont été créées spécialement pour cette exposition.

METZ, FRANCE : Faire revivre des œuvres du Louvre à travers le regard de 100 artistes : à partir de samedi, des « copistes » exposent au Centre Pompidou-Metz leur réinterprétation de classiques de l'art qu'ils « réactivent ».

Les commissaires de l'exposition, Donatien Grau, conseiller pour les programmes contemporains du musée du Louvre, et Chiara Parisi, directrice du Centre Pompidou-Metz, ont voulu en faire « une radioscopie de l'art contemporain et une exposition pour les amoureux de l'histoire de l'art ».

L'exposition est le résultat d'une « invitation envoyée à 100 artistes, non copistes a priori, à réactiver des œuvres du patrimoine », résume Donatien Grau.

Ici, une sculpture romaine recouverte de ballons métalliques colorés attire l'œil du visiteur : il s'agit d'une copie réalisée par l'artiste américain Jeff Koons de L'Hermaphrodite endormi, une sculpture antique dont on ignore l'auteur.

Un peu plus loin, plusieurs artistes ont fait le choix de créer leur interprétation de La Liberté guidant le peuple (1830) d'Eugène Delacroix : c'est le cas de Bertrand Lavier avec Aux armes citoyens (2025), dans lequel il se concentre sur les armes et le drapeau peints dans la version originale.

« La Vierge et l'Enfant au chancelier Rolin » (XVe siècle), peint par Jan Van Eyck, a aussi été en partie copié par l'Irano-Américain Y.Z. L'artiste Kami, quant à lui, a décidé de s'emparer d'un petit détail de l'œuvre originale, les mains, qu'il a reproduit comme un symbole. 

On peut aussi découvrir « la Joconde » copiée par le collectif Claire Fontaine, qui a camouflé son visage d'une tache noire, lui ôtant son sourire énigmatique.

Toutes ces œuvres, produites à partir d'autres œuvres, ont été créées spécialement pour cette exposition.

Giulia Andreani a réalisé trois portraits de femmes, a aimé « se heurter à des œuvres du Louvre », « détourner la technique » et « exploser le format ».

Chiara Parisi note que certaines copies sont réalisées presque à l'identique : « On est un peu déstabilisés » dans un premier temps en les regardant, puis « après on reconnaît la patte de l'artiste ».

D'autres, au contraire, ont détourné les originaux pour en faire des créations où « les œuvres ne sont pas là pour être reconnues », précise-t-elle. 

L'artiste Neila Czermak Ichti a détourné le tableau Roger délivrant Angélique (1819) de Jean-Auguste-Dominique Ingres. Dans sa version, « tout le monde a un peu changé de place. Le défi consistait à ce que le monstre n'ait pas la même place sans pour autant devenir une victime comme Angélique dans la version originale.

Donatien Grau a également mis en garde : « Le sujet de l'exposition n'est pas la copie, mais la pluralité des copistes. » « Copier, aujourd'hui, ce n'est pas se mettre face au tableau et le dupliquer. C'est mille autres choses » illustrées dans l'exposition.

Cela met aussi en valeur le patrimoine, qui « n'existe que quand on le recrée, qu'on le fait vivre, quand on l'habite », selon Donatien Grau.

Les œuvres originales n'ont pas été transportées à Metz : le visiteur peut les retrouver reproduites dans le catalogue d'exposition (25 euros) qui, selon Mme Parisi, « prolonge la visite ».

L'exposition « Copistes. En collaboration exceptionnelle avec le musée du Louvre » est visible jusqu'au 2 février 2026.


«Fever Dream» avec Fatima Al-Banawi débarque sur Netflix

Le film est sorti sur Netflix cette semaine. (Instagram)
Le film est sorti sur Netflix cette semaine. (Instagram)
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  • Soutenu par le Fonds de la mer Rouge, le film, qui explore les thèmes de la manipulation des médias, de l'identité numérique et du coût de la célébrité à l'ère de l'influence en ligne, a été présenté au Festival international du film de la mer Rouge 2023
  • Il raconte l'histoire de Samado, une star du football à la retraite qui, accablé par la surveillance des médias et la notoriété publique, trouve une chance de reprendre le contrôle

DUBAI : Le dernier long métrage du cinéaste saoudien Faris Godus, "Fever Dream", est désormais disponible en streaming sur Netflix, réunissant un casting local étoilé comprenant Fatima Al-Banawi, Sohayb Godus, Najm, Hakeem Jomah et Nour Al-Khadra.

Soutenu par le Fonds de la mer Rouge, le film, qui explore les thèmes de la manipulation des médias, de l'identité numérique et du coût de la célébrité à l'ère de l'influence en ligne, a été présenté en première mondiale au Festival international du film de la mer Rouge 2023.

Il raconte l'histoire de Samado, une star du football à la retraite qui, accablé par la surveillance des médias et la notoriété publique, trouve une chance de reprendre le contrôle. Avec sa fille, il entreprend de se venger d'un puissant portail de médias sociaux. Mais à mesure qu'ils s'enfoncent dans leur quête de célébrité et de rédemption numérique, la frontière entre l'ambition et l'obsession commence à s'estomper.


Najm joue le rôle d'Ahlam, la fille de Samado, tandis que Jomah apparaît dans le rôle de Hakeem, un agent de relations publiques engagé pour aider à restaurer l'image publique de Samado. Al-Banawi joue le rôle d'Alaa, un autre agent de relations publiques qui travaille aux côtés de Hakeem.

Godus est célèbre pour son œuvre "Shams Alma'arif" (Le livre du soleil), également diffusée sur Netflix, et "Predicament in Sight".

Il a précédemment déclaré dans une interview accordée à Arab News : "(En Arabie saoudite), nous disposons d'un sol riche pour créer du contenu et nous avons tant d'histoires à raconter. Je pense qu'aujourd'hui, le soutien apporté par notre pays est tout simplement formidable. Les gens ont tellement de chances de créer des films aujourd'hui".

Mme Al-Banawi est connue pour ses rôles dans "Barakah Meets Barakah" et dans le thriller saoudien "Route 10".

Elle a fait ses débuts de réalisatrice avec "Basma", dans lequel elle joue également le rôle-titre - une jeune femme saoudienne qui revient dans sa ville natale de Jeddah après avoir étudié aux États-Unis. De retour chez elle, elle est confrontée à la maladie mentale de son père, à des liens familiaux tendus et au défi de renouer avec une vie passée qui ne lui semble plus familière.

"Je me suis vraiment lancée dans le cinéma - en 2015 avec mon premier long métrage en tant qu'actrice - avec une intention : combler le fossé entre les arts, l'impact social et la psychologie", avait-elle déclaré à Arab News. "Et j'ai pu me rapprocher de cette union lorsque je me suis positionnée en tant qu'auteur-réalisateur, plus qu'en tant qu'acteur."


Nintendo écoule 3,5 millions de consoles Switch 2 en 4 jours, un record

Cette photo d'archive prise le 5 juin 2025 montre un client (à droite) achetant une Nintendo Switch 2 dans un magasin d'électronique à Tokyo.(Photo de Kazuhiro NOGI / AFP)
Cette photo d'archive prise le 5 juin 2025 montre un client (à droite) achetant une Nintendo Switch 2 dans un magasin d'électronique à Tokyo.(Photo de Kazuhiro NOGI / AFP)
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  • « Il s'agit d'un record pour une console Nintendo sur les quatre premiers jours » de sa commercialisation, a indiqué le groupe dans un communiqué.
  • L'enjeu est énorme pour Nintendo : même s'il se diversifie dans les parcs à thème et les films à succès, environ 90 % de ses revenus proviennent de l'activité liée à sa console vedette.

TOKYO : Le géant japonais du jeu vidéo Nintendo a affirmé mercredi avoir vendu 3,5 millions d'unités de sa nouvelle console hybride Switch 2 à travers le monde en l'espace de quatre jours, établissant un nouveau record dans l'industrie.

« Il s'agit d'un record pour une console Nintendo sur les quatre premiers jours » de sa commercialisation, a indiqué le groupe dans un communiqué.

Selon plusieurs analystes, elle a également battu des records de ventes pour une console de salon, devançant la première Switch et la PlayStation 5 de Sony, respectivement vendues à 2,7 et 3,4 millions d'unités au cours de leur premier mois de commercialisation.

La Playstation 2, la console la plus vendue de tous les temps, n'avait franchi la barre des 2 millions de ventes qu'après deux semaines.

La Switch 2 avait fait l'objet d'une importante vague de précommandes, avec 2,2 millions de demandes sur la boutique en ligne Nintendo pour le seul Japon avant son lancement. 

Le géant japonais du jeu vidéo Nintendo a affirmé mercredi avoir vendu 3,5 millions d'unités de sa nouvelle console hybride Switch 2 à travers le monde en l'espace de quatre jours, établissant un nouveau record dans l'industrie.

« Il s'agit d'un record pour une console Nintendo sur les quatre premiers jours » de sa commercialisation, a-t-il indiqué dans un communiqué.

Selon plusieurs analystes, elle a également battu des records de ventes pour une console de salon, devançant la première Switch et la PlayStation 5 de Sony, respectivement vendues à 2,7 et 3,4 millions d'unités au cours de leur premier mois de commercialisation.

La Playstation 2, la console la plus vendue de tous les temps, n'avait franchi la barre des 2 millions de ventes qu'après deux semaines.

La Switch 2 avait fait l'objet d'une importante vague de précommandes, avec 2,2 millions de demandes sur la boutique en ligne Nintendo pour le seul Japon avant son lancement. 

« Le coffret Mario Kart World pour Switch 2 comprend une console Switch 2 en japonais (disponible au Japon uniquement) et une version numérique de Mario Kart World sortie le même jour. Il s'agit d'une offre à prix abordable », s'est défendu Nintendo mercredi.

Le géant japonais du jeu vidéo espère égaler le succès fulgurant de la Switch : sortie en mars 2017, elle s'est écoulée à plus de 154 millions d'exemplaires depuis, ce qui en fait la troisième console la plus vendue de tous les temps derrière la PlayStation 2 de Sony et la Nintendo DS.

Mais après huit ans, les ventes s'étaient essoufflées (elles ont plongé de 22 % en 2024-2025), laissant place à la lassitude des consommateurs qui attendaient la sortie d'une nouvelle version.

L'enjeu est énorme pour Nintendo : même s'il se diversifie dans les parcs à thème et les films à succès, environ 90 % de ses revenus proviennent de l'activité liée à sa console vedette.

Comme la Switch originale, la nouvelle version est une console hybride qui peut être utilisée en déplacement ou connectée à un téléviseur, mais elle dispose d'un écran plus grand, d'une mémoire huit fois supérieure et d'un micro intégré. 

De nouvelles fonctionnalités permettent aux utilisateurs de discuter en ligne et de partager temporairement une partie avec des amis, atout jugé crucial pour séduire des consommateurs habitués à regarder des jeux en streaming.