Couverture du conflit Israël-Hamas: Le PDG de l'AFP juge certaines accusations «infamantes»

Le PDG de l'AFP Fabrice Fries (Photo, AFP).
Le PDG de l'AFP Fabrice Fries (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 15 novembre 2023

Couverture du conflit Israël-Hamas: Le PDG de l'AFP juge certaines accusations «infamantes»

  • Fabrice Fries, a jugé «grave et infamant» que l'agence ait été accusée d'être «un vecteur de la montée de l'antisémitisme»
  • Au-delà d'«accusations parfois outrancières», «le débat sur la couverture du conflit» est «légitime», a également estimé M. Fries

PARIS: Le PDG de l'AFP, Fabrice Fries, a jugé "grave et infamant" que l'agence ait été accusée d'être "un vecteur de la montée de l'antisémitisme" lors de polémiques sur sa couverture de la guerre Israël-Hamas, mardi durant une audition devant le Sénat.

Au-delà d'"accusations parfois outrancières", "le débat sur la couverture du conflit" est "légitime", a également estimé M. Fries, en niant tout "biais" de la part de l'AFP.

Il a ainsi concédé que l'AFP avait fait "un raté" en ne consacrant pas de dépêche en français le jour même à une projection des images des massacres perpétrés le 7 octobre par le Hamas. Cette projection avait été organisée le 23 octobre par l'armée israélienne.

"Je pense que je peux dire que les projections étaient plutôt organisées pour les 2.000 journalistes qui sont entrés en Israël après les attentats", a en outre fait valoir le directeur de l'information de l'AFP, Phil Chetwynd, également auditionné.

"L'après-midi du 7 octobre, il y avait des photographes et des vidéastes de l'AFP à Sdérot, dans le Sud, qui ont filmé eux-mêmes des images atroces" envoyées aux clients de l'agence du monde entier, a-t-il rappelé.

Les deux dirigeants étaient entendus par la commission de la Culture, de la Communication et de l'Education du Sénat, après la mise en cause de l'AFP dans la presse et par des politiques.

"Si la plupart des critiques en France évoquent un biais propalestinien, certains n'ont pas hésité à faire de l'agence un vecteur de la montée de l'antisémitisme", a déclaré Fabrice Fries lors d'un propos lu en préambule.

"C'est d'autant plus grave et infamant que l'AFP est née en août 1944 à la Libération grâce à l'action d'une poignée de résistants, bientôt rejoints par des rescapés de la Shoah", a-t-il poursuivi.

"Ces accusations sont folles, elles ne sont pas que des propos de plateau de télévision puisqu'un élu de la République, un député, les a reprises à son compte", a ajouté M. Fries, reconduit fin 2022 pour un deuxième mandat.

«Nous allons porter plainte»

Il visait le député Meyer Habib (apparenté LR), dont la circonscription des Français de l'étranger recouvre Israël. Ce dernier avait affirmé le 7 novembre sur le réseau social X que "l'antisémitisme" pouvait "parfois" se retrouver à l'Agence France-Presse.

Des propos que l'élu n'a "pas retirés" malgré une requête en ce sens de l'AFP, selon M. Fries. "Donc nous allons porter plainte", a-t-il annoncé.

Le PDG de l'AFP a de nouveau défendu la politique rédactionnelle de l'agence de ne pas reprendre à son compte, hors citations, le qualificatif de "terroriste". Ces dernières semaines, cette position lui a valu des critiques s'agissant du Hamas.

"Cette consigne (a) plus de 20 ans" et s'applique "à tous les mouvements, sans exception", a fait valoir M. Fries.

"On monte en épingle un sujet depuis des semaines", s'est-il agacé en fin d'audition. "A aucun moment on ne nie les atrocités du 7 octobre. Même lors des attentats de Charlie sur notre sol (..) le débat était tranché en ce sens, il n'y a pas eu de polémique", a-t-il insisté.

Au-delà des critiques externes, la couverture du conflit a suscité un vif débat à l'intérieur même de l'AFP, l'une des trois agences de presse mondiales avec AP et Reuters, des journalistes estimant que certaines décisions éditoriales pouvaient prêter le flanc à des accusations de partialité.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
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  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.