Éliminatoires de la Coupe du monde de football: l’entraîneur de la Palestine veut que le peuple soit «fier»

Makram Daboub est l’entraîneur de l’équipe de football palestinienne. (Football Palestine)
Makram Daboub est l’entraîneur de l’équipe de football palestinienne. (Football Palestine)
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Publié le Mercredi 15 novembre 2023

Éliminatoires de la Coupe du monde de football: l’entraîneur de la Palestine veut que le peuple soit «fier»

  • Des heures, voire plus, sont consacrées à franchir les points de contrôle et à tenter de sortir de Gaza ou de Cisjordanie pour participer à des matchs internationaux
  • Que la Palestine se qualifie ou non, le simple fait de participer aux éliminatoires est important pour l’équipe nationale et les millions de personnes qu’elle représente sur la scène mondiale

RIYAD: La perspective de la participation de la Palestine à la Coupe du monde 2026 fait rêver et, compte tenu du spectre de la mort et de la destruction qui plane sur Gaza, ce rêve est plus important que jamais. Makram Daboub, entraîneur de l’équipe nationale, le comprend mieux que quiconque, lui qui confie à Arab News: «Nous aborderons chaque match en temps voulu, mais nous sommes fiers de représenter le peuple palestinien et souhaitons obtenir de bons résultats.» La phase de qualification débutera jeudi à Charjah contre le Liban.

Nommé en 2021, le tacticien tunisien a conscience que, même lorsque la situation en Palestine est relativement calme, l’équipe nationale doit relever des défis colossaux pour seulement pouvoir concourir en Asie: des heures, voire plus, sont consacrées à franchir les points de contrôle et à tenter de sortir de Gaza ou de Cisjordanie pour participer à des matchs internationaux. Le simple fait de se déplacer entre les différents territoires de Palestine peut constituer en soi une expérience frustrante. Mais la situation actuelle est sans doute la pire jamais vécue: depuis plus d’un mois, les bombes israéliennes tombent sur Gaza, des milliers d’habitants ont été tués et des chars ont désormais pris position dans les rues.

Toutefois, comme toujours, rien ne semble arrêter le football, notamment lorsqu’il s’agit de la Coupe du monde.

La Palestine s’entraîne en Jordanie depuis le 24 octobre pour son match contre le Liban, puis elle affrontera l’Australie mardi prochain à Koweït City. Le Bangladesh est la quatrième équipe du groupe et les deux meilleures équipes accéderont au tour final de qualification.

Sur le papier, la Palestine – deuxième équipe la mieux classée du groupe – a de grandes chances de faire partie des dix-huit équipes qui se battront pour être présentes en Asie pour la Coupe du monde 2026.

En effet, l’équipe était sur la bonne voie. Ses résultats de 2023 – avec une victoire 2-1 au royaume de Bahreïn en mars et des échecs d’extrême justesse contre la Chine et Oman – étaient encourageants. Elle s’est qualifiée pour la troisième fois consécutive pour la Coupe d’Asie des nations, qui commence au mois de janvier.

S’il est délicat de faire des prédictions, il est encore plus difficile d’imaginer ce que vivent les joueurs au moment où la guerre entre Israël et le Hamas fait rage.

«Les entraînements se déroulent plutôt bien, malgré l’état psychologique des joueurs lié à la guerre et au climat dangereux qui règne en Palestine; ils sont inquiets pour leurs familles, leurs amis et leurs proches», explique M. Daboub.

«Les joueurs sont à l’hôtel ou dans le bus la plupart du temps. Ils suivent l’actualité grâce à leurs téléphones et communiquent avec leurs familles. Ils sont dans un état d’anxiété constant face à la poursuite de l’agression et de la guerre en Palestine», ajoute-t-il.

Trois joueurs – Ibrahim Abuimeir, Khaled al-Nabris et Ahmed al-Kayed – ont été contactés par M. Daboub, mais n’ont pas pu sortir de Gaza. Mahmoud Wadi, qui fait partie des footballeurs présents à l’entraînement, joue dans un club de football en Égypte. Il a récemment fait part à la télévision égyptienne de son inquiétude permanente pour sa famille et ses amis restés au pays.

L’équipe, à laquelle se joindront plus tard des joueurs qui habitent à l’étranger, est venue en Jordanie pour s’entraîner. De plus, les joueurs voulaient s’assurer qu’ils étaient physiquement capables de voyager et de remplir leur mission. Compte tenu des inquiétudes au sujet de la situation sécuritaire au Liban, le match de jeudi se déroulera désormais à Charjah, aux Émirats arabes unis.

«Jouer aux Émirats est considéré comme un terrain neutre. En outre, comme il s’agit d’un match à domicile pour le Liban, je pense que c’est mieux pour nous que de jouer sur le sol libanais, où les joueurs bénéficieraient d’un grand soutien de la part du public», explique M. Daboub.

Cependant, le match ne sera pas facile. Le Liban a battu l’Inde en septembre et il a perdu de justesse contre la Thaïlande, les Émirats arabes unis et le Monténégro. Ces rencontres ont été analysées à la loupe par l’entraîneur de la Palestine.

«L’équipe nationale du Liban compte des joueurs excellents et expérimentés qui ont réalisé une très bonne prestation lors des deux derniers matchs en octobre», confie-t-il.

Le Liban a également atteint le tour final de qualification dans deux des trois dernières Coupes du monde. Alors que l’Australie devrait terminer première du groupe et le Bangladesh dernier, le match de jeudi est extrêmement important.

«Ce match est vital pour que les deux équipes se qualifient pour le tour suivant», rappelle M. Daboub.

Que la Palestine y parvienne ou non, le simple fait de participer aux éliminatoires est capital pour l’équipe nationale et les millions de personnes qu’elle représente sur la scène mondiale.

«C’est un honneur pour moi d’être entraîneur de la Palestine et je me considère comme chanceux. Il s’agit d’une équipe très spéciale et nous ferons de notre mieux pour que le peuple palestinien soit fier de nous», conclut M. Daboub.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.