Renault veut créer un leader européen des voitures électriques avec Ampere

Un prototype de voiture électrique Renault Twingo est présenté par le directeur général du groupe Renault à Paris, le 15 novembre 2023 (Photo, AFP).
Un prototype de voiture électrique Renault Twingo est présenté par le directeur général du groupe Renault à Paris, le 15 novembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 16 novembre 2023

Renault veut créer un leader européen des voitures électriques avec Ampere

  • Renault tente de séduire les investisseurs avant le lancement en Bourse de sa filiale électrique, Ampere
  • La marque qui vient de sortir du gouffre a lancé début novembre cette filiale qui rassemble ses activités électriques et logicielles en France

PARIS: Une voiture à moins de 20.000 euros et la promesse de profits propulsés par une forte baisse des coûts: Renault tente de séduire les investisseurs avant le lancement en Bourse de sa filiale électrique, Ampere.

La marque qui vient de sortir du gouffre a lancé début novembre cette filiale qui rassemble ses activités électriques et logicielles en France.

Elle prépare l'entrée en Bourse d'Ampere pour le printemps 2024, avec une valorisation estimée entre huit et dix milliards d'euros, soit autant que Renault Group actuellement.

Mais il lui faudra séduire la Bourse, où les constructeurs automobiles historiques font pâle figure face à leurs nouveaux concurrents électriques.

"Ampere, c'est aujourd'hui le projet le plus ambitieux, solide, holistique, en réponse aux défis qui nous viennent de l'est et de l'ouest", a souligné le patron du groupe Luca de Meo lors d'une conférence de presse.

Ampere rassemble plus de 11.000 collaborateurs, dont un tiers d'ingénieurs, qui conçoivent, développent, fabriquent et commercialisent des véhicules sous la marque Renault.

"C'est aussi une manière de réinventer la marque Renault et d'en faire une marque complètement électrique en 2030 (...). C'est un peu comme dans l'armée, tu envoies des voltigeurs cinq kilomètres à l'avant", a fait valoir M. de Meo.

L'entrée en Bourse doit dégager de l'argent frais pour accélérer le virage électrique de Renault, et "donner plus rapidement des dividendes aux actionnaires et au groupe", a insisté Luca de Meo.

Sur un marché des voitures électriques qui a explosé ces dernières années, la filiale de Renault prévoit de vendre environ 300.000 véhicules en 2025 et un million en 2031, soit la moitié de ce que Renault a écoulé dans le monde en 2022.

Ampere vise un chiffre d'affaires ambitieux de 10 milliards d'euros dès 2025, contre 46 milliards pour le groupe Renault en 2022, et un taux de croissance annuel de plus de 30% entre 2023 et 2031.

Ampere devrait être à l'équilibre financier en 2025 et pourrait distribuer ses premiers dividendes dès 2026.

«Démocratiser les véhicules électriques»

Le développement des voitures devra être deux fois plus rapide, et son coût divisé par deux, a souligné M. de Meo. Le coût des batteries devrait continuer à baisser, et la complexité des véhicules réduite fortement.

"Ce qu'on veut, c'est démocratiser les véhicules électriques en Europe", a indiqué le directeur financier de Renault, Thierry Piéton. "L'Europe a besoin de nous pour développer ce type de projet", a appuyé M. de Meo.

Début 2024, la Renault 5 électrique, assemblée dans le nord de la France, sera proposée à partir de 25.000 euros. Et Renault continue à puiser dans son répertoire; la petite Twingo aura droit à une nouvelle version électrique, fabriquée en Europe (mais a priori pas en France) et vendue moins de 20.000 euros, à partir de 2026.

Renault va lancer une Twingo électrique

Renault a annoncé mercredi le lancement prochain d'une nouvelle Twingo électrique à moins de 20.000 euros, hors subventions, rejoignant Citroën dans la course à l'entrée de gamme électrique.

Cette petite voiture urbaine sera lancée en Europe en 2026, se positionnant sur le plus petit des segments automobiles, où l'offre électrique est limitée, a indiqué Renault. Il y a un mois, Citroën annonçait une ë-C3 à 23.300 euros, en promettant une version à 19.990 euros début 2025.

A l'occasion du lancement officiel de sa nouvelle filiale, Ampere, Renault a dévoilé mercredi un premier prototype de cette nouvelle Twingo. Avec ses phares ronds et sa poupe rebondie, elle reprend les lignes de la grenouille lancée en 1993 et vendue à plus de 2,5 millions d'exemplaires depuis.

Renault compte ainsi faire face à la concurrence asiatique (BYD) et américaine (Tesla), mais aussi à la future Citroën C3 électrique.

La nouvelle filiale de Renault proposera au total sept modèles électriques d'ici 2031, dont les Mégane, Scenic, R5 et R4 (en 2025), et la Twingo.

Le prix de vente des modèles de segment moyen, comme les Mégane et Scenic, sera à parité avec les véhicules thermiques d'ici à 2027/2028 "tout en préservant les marges", a souligné Renault.

Alors que plusieurs lancements en Bourse ont beaucoup déçu cet automne, Renault se réserve le droit de ne pas introduire Ampere sur les marchés si sa valeur potentielle n'est pas satisfaisante en 2024, ont prévenu ses dirigeants mercredi.

Renault pourrait aussi financer ce projet "tranquillement avec (ses) ressources", a souligné Luca de Meo. "On n'est pas fou, on ne va pas balancer une partie de l'entreprise pour rien", a-t-il lancé.

Nissan et Mitsubishi, ses partenaires japonais au sein de l'Alliance, reformée sur de nouvelles bases cette année, ont annoncé qu'ils investiraient à hauteur de 800 millions d'euros au total dans Ampere, où Renault restera majoritaire.

Pour dégager des fonds, le Losange pourrait également vendre prochainement sa participation de 28,4% dans Nissan, a indiqué sa direction.


L’Inde affirme être devenue la quatrième économie du monde, devant le Japon

La publication en 2026 des chiffres du produit intérieur brut (PIB) annuel viendront ou non confirmer officiellement ces prévisions. (AFP)
La publication en 2026 des chiffres du produit intérieur brut (PIB) annuel viendront ou non confirmer officiellement ces prévisions. (AFP)
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  • "Avec un PIB évalué à 4.180 milliards de dollars (3.555 milliards d'euros), l’Inde a dépassé le Japon pour devenir la quatrième économie mondiale, et est sur le point de déloger l’Allemagne de la troisième place dans les 2,5 à 3 prochaines années"
  • Selon le Fonds monétaire international, ce n’est qu'en 2026 que l'Inde figurera à la quatrième place : il estime que son PIB atteindra alors 4,51 milliards de dollars, contre 4.460 milliards pour le Japon

NEW DELHI: L’Inde est devenue la quatrième économie de la planète, devant le Japon, et les autorités espèrent qu'elle dépassera l’Allemagne d’ici trois ans, selon le bilan économique de fin d’année établi par le gouvernement.

La publication en 2026 des chiffres du produit intérieur brut (PIB) annuel viendront ou non confirmer officiellement ces prévisions.

"L’Inde fait partie des grandes économies affichant la croissance la plus rapide au monde et est bien placée pour maintenir cet élan", affirme la note économique.

"Avec un PIB évalué à 4.180 milliards de dollars (3.555 milliards d'euros), l’Inde a dépassé le Japon pour devenir la quatrième économie mondiale, et est sur le point de déloger l’Allemagne de la troisième place dans les 2,5 à 3 prochaines années, avec un PIB estimé à 7.300 milliards de dollars d’ici 2030".

Selon le Fonds monétaire international, ce n’est qu'en 2026 que l'Inde figurera à la quatrième place : il estime que son PIB atteindra alors 4,51 milliards de dollars, contre 4.460 milliards pour le Japon.  Les Etats-Unis, la Chine et l'Allemagne sont, dans cet ordre, les plus grandes économies au monde, selon le FMI.

Les prévisions optimistes de New Delhi interviennent dans un contexte économique compliqué pour le pays le plus peuplé de la planète, avec 1,4 milliard d'habitants.

Fin août, Washington, le premier partenaire commercial du pays, a imposé une hausse de 50% des droits de douane sur les produits "made in India" arrivant aux Etats-Unis, en représailles à ses achats de pétrole russe.

La croissance continue reflète "la résilience de l’Inde face aux incertitudes persistantes (qui pèsent) sur le commerce international", estime le gouvernement.

Le PIB par habitant de l’Inde atteignait 2.694 dollars en 2024, selon les derniers chiffres de la Banque mondiale, soit douze fois moins que les 32.487 dollars du Japon et vingt fois moins que les 56.103 dollars de l’Allemagne.

Plus d’un quart des habitants de l’Inde ont entre 10 et 26 ans, selon les données gouvernementales, mais le taux de chômage des jeunes diplômés reste très élevé.

Le Premier ministre Narendra Modi a annoncé des allégements fiscaux et des réformes du droit du travail après que la croissance économique a atteint un plus bas en quatre ans, au cours de l'exercice annuel clos le 31 mars.

La roupie indienne a atteint un niveau historiquement bas face au dollar début décembre — après avoir chuté d’environ 5% en 2025 — en raison des notamment inquiétudes persistantes liées à l’absence d’accord commercial avec Washington.


L'aéroport de Riyad presque à l'arrêt en raison de problèmes opérationnels

 L'aéroport international King Khalid à Riyad. Getty
L'aéroport international King Khalid à Riyad. Getty
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  • Les compagnies aériennes publient des déclarations, tandis que des sources indiquent à Arab News que la pluie est à blâmer
  • Dans son propre communiqué, Saudia a déclaré : "Les clients touchés sont contactés par l'intermédiaire de la compagnie aérienne"

RIYAD: Des milliers de passagers voyageant vers et depuis l'aéroport international King Khalid de Riyad ont été laissés en plan alors que les principales compagnies aériennes se sont efforcées de proposer des vols alternatifs suite à une série d'annulations et de retards.

Saudia et flyadeal ont été parmi les compagnies aériennes qui ont rencontré des difficultés, les deux compagnies ayant publié des déclarations attribuant ces problèmes à des problèmes opérationnels temporaires.

Une déclaration de l'aéroport sur son compte officiel X a exhorté les voyageurs à contacter directement les compagnies aériennes avant de se rendre à la plate-forme d'aviation pour vérifier l'état actualisé et l'horaire de leurs vols.

Le communiqué dit ceci : "L'aéroport international King Khalid souhaite vous informer qu'en raison de la concomitance d'un certain nombre de facteurs opérationnels au cours des deux derniers jours - y compris plusieurs vols détournés d'autres aéroports vers l'aéroport international King Khalid, en plus des travaux de maintenance programmés dans le système d'approvisionnement en carburant - cela a eu un impact sur les horaires de certains vols, y compris le retard ou l'annulation d'un certain nombre de vols opérés par certaines compagnies aériennes".

L'aéroport a ajouté que les équipes opérationnelles travaillent "24 heures sur 24 en étroite coordination avec nos partenaires aériens et les parties prenantes concernées pour faire face aux développements et rétablir la régularité opérationnelle dès que possible", tout en prenant toutes les mesures nécessaires pour minimiser l'impact sur l'expérience des passagers.

Des sources aéroportuaires ont déclaré à Arab News que le problème était lié aux fortes pluies qui se sont abattues sur Riyad plus tôt dans la journée de vendredi. De l'eau s'est apparemment infiltrée dans les réservoirs de carburant censés ravitailler les avions à réaction avant leur décollage, et plusieurs compagnies aériennes se sont alors efforcées de reprogrammer les vols des passagers.

Dans son propre communiqué, Saudia a déclaré : "Les clients touchés sont contactés par l'intermédiaire de la compagnie aérienne : "Les clients concernés sont contactés par le biais de divers canaux de communication, et tous les changements de billets sont effectués sans frais supplémentaires.

Arab News a contacté Saudia pour de plus amples informations.

Toujours dans un communiqué publié sur X, flyadeal a déclaré que tous ses passagers touchés par la perturbation "seront informés directement par e-mail et SMS des options de rebooking et d'assistance".


IA: pour la présidente de Microsoft France, il n'y a pas de «bulle»

 "Je ne crois pas du tout à la bulle" de l'intelligence artificielle (IA), assure lors d'un entretien à l'AFP Corine de Bilbao, présidente de Microsoft France, qui dit constater une diffusion rapide de l'IA chez les entreprises et les consommateurs. (AFP)
"Je ne crois pas du tout à la bulle" de l'intelligence artificielle (IA), assure lors d'un entretien à l'AFP Corine de Bilbao, présidente de Microsoft France, qui dit constater une diffusion rapide de l'IA chez les entreprises et les consommateurs. (AFP)
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  • Microsoft propose son propre assistant IA, baptisé Copilot, et contrôle 27% du capital de la start-up OpenAI, le créateur de ChatGPT, chatbot le plus utilisé au monde
  • En France, 40,9% des citoyens en âge de travailler ont adopté l'IA, assure Mme de Bilbao, contre 26,3% aux États-Unis, ce qui place la France à la cinquième place mondiale en termes d'adoption, selon une étude du Microsoft AI Economy Institute

PARIS: "Je ne crois pas du tout à la bulle" de l'intelligence artificielle (IA), assure lors d'un entretien à l'AFP Corine de Bilbao, présidente de Microsoft France, qui dit constater une diffusion rapide de l'IA chez les entreprises et les consommateurs.

Pour certains experts, les investissements colossaux dans l'IA semblent démesurés par rapport aux bénéfices générés, alimentant la peur d'une survalorisation du secteur.

Mais selon Corine de Bilbao, à la tête de la filiale française du géant américain des logiciels depuis 2021, "il y a des signes forts" de solidité comme le fait que cette technologie se diffuse "dans toutes les sphères de la société".

Microsoft propose son propre assistant IA, baptisé Copilot, et contrôle 27% du capital de la start-up OpenAI, le créateur de ChatGPT, chatbot le plus utilisé au monde, dans laquelle Microsoft a investi plus de 13 milliards de dollars.

En France, 40,9% des citoyens en âge de travailler ont adopté l'IA, assure Mme de Bilbao, contre 26,3% aux États-Unis, ce qui place la France à la cinquième place mondiale en termes d'adoption, selon une étude du Microsoft AI Economy Institute.

Un milliard d'agents IA

L'énergéticien français TotalEnergies utilise par exemple Copilot et des agents IA, capables de réaliser des tâches de façon autonome, à travers des cas d'usage "dans la maintenance, les achats, la sécurité", énumère la patronne.

Tandis que l'assureur italien Generali a "adopté massivement l'IA et automatisé plus d'un million d'opérations", ajoute-t-elle.

"Plus d'un milliard d'agents à l'échelle mondiale vont être diffusés dans les entreprises" d'ici 2028, s'enthousiasme Corine de Bilbao, citant une étude IDC pour Microsoft.

L'irruption de l'intelligence artificielle dans les entreprises peut toutefois se traduire par des vagues de licenciements comme chez Amazon, le groupe informatique HP ou encore l'assureur allemand Allianz Partners.

Microsoft France, qui compte près de 2.000 employés, a de son côté supprimé 10% de ses effectifs via un accord collectif de rupture conventionnelle sur la base du volontariat.  -

"C'est lié à la transformation de certains métiers, mais pas à l'IA", assure la dirigeante, ajoutant qu'en parallèle Microsoft est en train de recruter "des profils plus techniques", comme des "ingénieurs solutions", pour s'adapter aux demandes de ses clients.

"L'IA suscite beaucoup de peur", reconnaît Mme de Bilbao."On préfère parler de salariés augmentés" plutôt que d'emplois supprimés, poursuit-elle, beaucoup de tâches considérées comme rébarbatives pouvant être réalisées avec l'assistance de l'intelligence artificielle.

Selon elle, l'enjeu central est surtout celui de la formation des salariés à ces nouveaux outils.

"Nouvelle économie" 

"Il n'y aura pas de déploiement de l'IA s'il n'y a pas de valeur partagée, si l'ensemble des citoyens, des étudiants, des entreprises ne sont pas formés", souligne la patronne.

En France, le géant de Redmond (Etat de Washington) a déjà formé 250.000 personnes à l'IA sur un objectif d'un million d'ici 2027 et veut accompagner 2.500 start-up françaises.

"Un écosystème complet se développe entre les fournisseurs de modèles de langage, les infrastructures, on est en train de créer une nouvelle économie autour de cette IA", déclare Corine de Bilbao.

Microsoft a ainsi annoncé en 2024 un investissement de 4 milliards d'euros en France lors du sommet Choose France pour agrandir ses centres de données dans les régions de Paris et Marseille (sud), et construire un datacenter dans l'est de la France, près de Mulhouse.

"Ca avance très bien", explique-t-elle, sans donner de date à laquelle le centre sera opérationnel. "Cela ne pousse pas comme des champignons, ce sont des projets qui prennent quelques années en général", entre le dépôt de permis, de construction et l'accompagnement.

Pour 2026, le défi sera de passer d'une intelligence artificielle "expérimentale à une IA opérationnelle, qui délivre de la valeur pour les entreprises, à la fois sur leurs revenus, la productivité, et qui les aide à se transformer", conclut-elle.