Le Congrès américain évite le «shutdown» après l'adoption d'une rallonge budgétaire

Des membres de la Chambre des représentants des États-Unis quittent le Capitole américain à Washington, DC, le 14 novembre 2023. (AFP)
Des membres de la Chambre des représentants des États-Unis quittent le Capitole américain à Washington, DC, le 14 novembre 2023. (AFP)
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Publié le Jeudi 16 novembre 2023

Le Congrès américain évite le «shutdown» après l'adoption d'une rallonge budgétaire

  • Cette rallonge, fruit d'âpres négociations au Capitole, ne tient pas compte d'une aide à Israël et à l'Ukraine, respectivement en guerre contre le Hamas et la Russie, et à Taïwan
  • Si elle n'avait pas été adoptée, 1,5 million de fonctionnaires auraient été privés de salaire, le trafic aérien perturbé, tandis que les visiteurs des parcs nationaux auraient trouvé portes closes

WASHINGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi une rallonge du budget de l'Etat fédéral, dans une rare démonstration d'unité entre les partis, empêchant la paralysie de l'administration américaine à l'approche de Thanksgiving et des fêtes de fin d'année.

Après la Chambre américaine des représentants mardi, le Sénat a voté mercredi à une écrasante majorité de 87 voix contre 11 un accord visant à prolonger jusqu'à mi-janvier le budget, qui devait expirer à minuit, dans la nuit de vendredi à samedi.

Cette rallonge, fruit d'âpres négociations au Capitole, ne tient pas compte d'une aide à Israël et à l'Ukraine, respectivement en guerre contre le Hamas et la Russie, et à Taïwan.

Si elle n'avait pas été adoptée, 1,5 million de fonctionnaires auraient été privés de salaire, le trafic aérien perturbé, tandis que les visiteurs des parcs nationaux auraient trouvé portes closes.

La plupart des élus des deux camps ne voulaient pas de cette situation extrêmement impopulaire, le fameux "shutdown", surtout à l'approche de Thanksgiving, le 23 novembre.

Les démocrates voulaient une énorme enveloppe pour l'Ukraine, Israël et Taïwan mais finalement, chaque aide sera traitée séparément à la demande des républicains qui sont pour certains hésitants concernant l'aide militaire de 61 milliards de dollars à Kiev. Ils sont cependant les premiers à réclamer un appui massif à Israël et une attitude ferme face à Pékin.

«Loin d'être parfait»

Le chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a reconnu que le projet de loi était "loin d'être parfait", mais qu'il atteint l'objectif des démocrates d'éviter le "shutdown".

Les dissensions au Congrès - entre républicains majoritaires à la Chambre et démocrates, à la manœuvre au Sénat - sont telles que les élus sont actuellement incapables de voter des budgets d'un an, contrairement à ce que font la plupart des économies du monde.

A la place, les Etats-Unis doivent se contenter d'une série de mini-budgets d'un ou deux mois.

A chaque fois que l'un de ces budgets expire, tout est à refaire: des tractations acrimonieuses, commentées abondamment sur les réseaux sociaux, des menaces, puis une série de votes, à la Chambre, au Sénat...

Les dernières négociations autour du budget fédéral américain, fin septembre, avaient plongé le Congrès dans le chaos.

Des élus trumpistes, furieux que le président républicain de la Chambre d'alors, Kevin McCarthy, ait conclu un accord de dernière minute avec le camp démocrate, l'avaient destitué le 3 octobre, une situation inédite.

Cette fois, l'accord mis sur la table propose de prolonger le budget à deux échéances différentes: une partie jusqu'à mi-janvier, l'autre jusqu'à début février.

Il a été présenté par le nouveau président de la Chambre, Mike Johnson, inconnu du grand public et doté d'une expérience très limitée au sein de l'état-major républicain.

Il est de toute façon contraint de composer, comme son prédécesseur, avec une poignée de trumpistes, partisans d'une orthodoxie budgétaire très stricte, et les démocrates, qui refusent de se voir dicter la politique économique du pays par des lieutenants de l'ancien président.

Ce sont ces mêmes élus conservateurs qui avaient poussé les Etats-Unis au bord du gouffre il y a quatre mois.

La première puissance mondiale avait alors évité in extremis un défaut de paiement à la suite de longues négociations entre l'administration Biden et les conservateurs.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.